Il y a ceux qui la disent, ceux qui la disent un peu et ceux qui ne la disent pas du tout…
En 2018, rares sont ceux qui écoutent encore du rap au premier degré, tout le monde ayant plus ou moins assimilé que sur disque les artistes jouaient en quelque sorte un rôle : Drake n’a pas vraiiiment « started from the bottom », Diddy n’est pas vraiiiment milliardaire, Snoop n’est pas vraiiiment un Crip, etc.
Toujours est-il que de ça et là le doute subsiste, certains lyrics ne manquant clairement pas d’aplomb.
Patrimoine, crédibilité de rue et braggadocio, mais aussi solfège, psychiatrie et règles de grammaire… voici une petite mise au point qui ne fait pas de mal.
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Bobby Shmurda : tout pour le show ?
Début 2014, Ackquille Pollard sort sur un beat plus ou moins emprunté à Lloyd Banks Hot Nigga, un morceau dans lequel il prétend avoir commencé à vendre du crack à l’âge de onze ans (« I been sellin’ crack since like the fifth grade ») et rime jusqu’à plus soif sur les guns (« And we keep them 9 millis on my block », « And, bitch, if it’s a problem we gon’ gun brawl », « Shots poppin’ out the AR »…).
L’été suivant non seulement le clip de Hot Nigga cumule les millions de vues, mais la Shmoney Dance exécutée pour l’occasion se fait virale, Beyoncé, Justin Bieber ou encore Taylor Swift la reprenant sur leurs réseaux.
Pas de chance pour Bobby, son quart d’heure de célébrité est brutalement interrompu le 17 décembre par un raid de la police où lui et treize de ses potes se font coffrer. Motif : le GS9 crew ou G-Stone Crips serait en réalité un gang de Brooklyn qui donnerait dans le meurtre et le trafic de stupéfiants.
Lors de la conférence de presse organisée le lendemain, l’un des agents du NYPD déclare d’ailleurs que « les paroles et les vidéos de Shmurda tiennent quasiment du documentaire sur la vie de rue ».
Si après avoir assuré à plusieurs reprises en interview qu’il était bien celui qu’il rappait, le principal intéressé finit par concéder être « un entertainer dont seul son talent pour se vendre lui permet de faire croire aux gens que ce qu’il raconte est vrai ».
La justice américaine voit cependant l’affaire d’un autre œil et le condamne à sept années de prison tandis que ses homeboys Rashid ‘Rasha’ Derissant et Alex ‘A-Rod’ Crando écopent respectivement de 98 et 53 ans fermes pour tentative de meurtre au second degré.
Lil Wayne : un linguiste confirmé ?
Coutumier des rimes débilo-géniales, sur le single 6’7 de son Carter IV de 2011 le P’tit Weezy référence à sa sauce l’adage selon lequel les mauvais garçons ne font pas de vague en balançant le plus tranquillement du monde « Bitch real G’s move in silence like lasagna ».
La stupeur est alors totale : le « g » de lasagne est-il vraiment silencieux ?
Certes, on peut tout à fait considérer que tel est le cas puisqu’à voix haute le son [g] disparaît, mais il est également tout à fait recevable d’objecter que la lettre « g » modifie la sonorité de « lasagna » puisque sans cette dernière, le mot se prononcerait « la-sa-na » et non pas « la-zan-ya ».
Si les deux camps s’écharpent depuis sans avoir trouvé un terrain d’accord, histoire d’apaiser les mœurs il serait quand même assez tentant d’accorder ici le bénéfice du doute à Wayne, la ligne étant au fond plutôt marrante et bien tournée.
Et puis bon, question aberration phonétique ce n’est pas comme s’il n’avait pas commis pire pêché, les puristes ne s’étant toujours pas remis de son « Weezy F. Baby and the ‘F’ is for phenomenal » sur son Yes de 2009.
Nelly : numero uno du game ?
Si en 2019 le natif de Saint Louis sortait un single intitulé Number 1, rares sont ceux qui l’écouteraient rares sont ceux qui l’écouteraient sans pouffer de rire avant même le refrain.
En 2001, c’était en revanche une toute autre limonade.
Engoncé dans une posture un peu trop gangsta pour être honnête, la scène rap est alors prise par surprise par un Nelly qui débarque sans se soucier le moins du monde des surmois de l’époque.
Flow à moitié chantonné, paroles légères, instrus flirtant avec la pop… sa formule fait mouche à un point tel qu’elle lui permet d’écouler très rapidement plus de huit millions d’exemplaires de son premier album Country Grammar (le disque a depuis été certifié diamant).
Un chiffre astronomique donc, et ce d’autant plus qu’à titre de comparaison, à l’exception d’Eminem, il relègue dans le bac à sable absolument tous les autres cadors rap présents ou passés (Dr. Dre, Drake, Lil Wayne, Jay Z et même 50 Cent).
Poursuivant sur sa lancée, Nelly Nell’ lancera sa marque de fringues (Vokal), ira poser aux côtés d’un boys band (le remix de Girlfriend des N’Sync), échangera des textos sur fichier Excel avec Kelly Rowland, et sortira en 2002 un deuxième album Nellyville qui fera à nouveau pas mal tousser les tenants du « reel-heep-pop » mais qui se vendra à plus de six millions de copies rien qu’aux US.
Sérieux, le mec était au début du siècle tellement au-dessus qu’il a réussi à populariser des modes aussi absurdes que de porter des jerseys à l’envers ou de se coller un pansement sur la joue.
Lil Yachty : capable de souffler dans tout et n’importe quoi ?
Non content d’avoir sorti l’un des pires skeuds de 2017 avec Teenage Emotions, pour ne rien gâcher le P’tit Bateau l’a assorti de l’une des pires punchlines de l’année avec « My new bitch yellow / she blow that dick like a cello » – soit plus ou moins : « Ma nouvelle bitch est toute jaune / elle souffle dans cette b*te comme dans un violoncelle », « blow » étant utilisé pour son double sens « sucer/souffler ».
En vrai, tout cela paraît des plus improbables puisque le violoncelle n’est absolument pas un instrument à vent, mais à cordes.
Yachty a alors justifié son énormité en avouant qu’au moment décrire sa ligne, il s’était inspiré du personnage de dessin animé Carlo Tentacule, qui dans Bob l’éponge, joue de la flûte… sauf que là encore le rappeur à la tête de tomate tueuse a tout faux : Carlo joue de la clarinette et non de la flûte.
Cette rime est d’ailleurs tellement gênante pour lui que Lil Yachty a fini par s’en excuser publiquement.
Jay Z : 50 000 billets verts c’est rien ?
Propriétaire minoritaire des Brooklyn Nets au début de la décennie, Shawn Carter a alors la mauvaise idée de se faire prendre en photo dans le vestiaire de l’équipe universitaire des Kentucky Wildcats. Problème, le règlement de la très stricte NBA interdit tout type de contact entre le management d’une de ses franchises et un joueur amateur non éligible pour la draft.
Résultat, l’ami Shawn écope illico d’une amende de 50 000$.
Si la somme peut paraître coquette pour le commun des mortels (de quoi acheter 227 paires de Air Jordan XI Concord), rappelons que le rappeur/entrepreneur génère selon Forbes quelques 38 millions de dollars par an, ce qui après impôts lui laisse 23 millions à dépenser à sa guise. L’amende en question ne représente donc qu’un petit 0,2% de ses revenus.
Mieux, si l’on met en perspective ses 810 millions de patrimoine aux 301 000 dollars de patrimoine de l’Américain moyen, ces 50 000$ équivalent à 19 petits dollars.
Du coup lorsque dans Niggas in Paris Jay-Jay rappe « What’s 50 grand to a mothafucker like me ? Can you please remind me? », difficile de lui donner tort.
Drake : fidèle à sa mère et puis c’est tout ?
Et si le moment le plus gênant dans God’s Plan ce n’était pas cet étalage de fausse générosité pleine de condescendance mise en scène dans le clip ?
Quand une fille lui demande s’il l’aime et que le Champagne Papi lui répond « Only partly / I only love my bed and my momma I’m sorry », il est en effet très difficile de ne pas relever là un manque flagrant de rigueur mathématique.
Entendons-nous bien : si Drizzy aime « seulement son lit et sa môman » comment peut-il en plus aimer « en partie » quelqu’un d’autre ? Soit il n’aime pas cette personne, soit il l’aime dans des proportions qui le regarde au même titre que son plumard et sa reum’, mais il ne peut pas et l’aimer et ne pas l’aimer.
Reste que paradoxalement cette ligne à la croisée des chemins résume assez bien la relation qu’entretient Drake avec la gent féminine : d’un côté il est vrai que sitôt sorti de la cabine d’enregistrement le mec a quand même tendance à taper tout ce qui bouge (video hoes, strippers, models, groupies, Rihanna…), de l’autre il a beau vouloir jouer au pimp à sang-froid, tous les témoignages de ses conquêtes s’accordent pour dire de lui qu’il demeure un indécrottable romantique.
Du coup à la question de savoir si Aubrey aime-t-il cette fille un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout, il serait tentant de répondre que Dieu seul le sait.
50 Cent : armé jusqu’aux dents ?
Au même titre que l’oseille bien fraîche et le hustle, l’amour de Fiddy pour les guns fait clairement office de fil conducteur dans sa carrière.
Parmi ses rimes les mieux senties sur le sujet de son Get Rich Or Die Tryin’ de 2003, celles de Wanksta sont encore aujourd’hui dans les mémoires : l’homme qui avait alors remis le gilet par balles à la mode s’y vantait en effet de marcher avec son crew armé des flingues « de la taille de Lil Bow Wow », avant de demander tout en hargne à ses ennemis « ce qu’ils connaissent en AK-47 et AR-15 équipés de lunettes à visée nocturnes et de désignateurs à infrarouge ? ».
Évidemment si tout cela respire pas mal la frime, notez que les bruits de chargement entendus sur le morceau Heat présent sur ce même album sont eux bien réels, 50 ayant fait ramener des calibres en studios pour obtenir un rendu des plus authentiques.
Du coup lorsque deux ans plus tard il s’en est allé clasher Fat Joe sur Piggy Bank, il beau jeu de lui demander pourquoi malgré les centaines de guns qu’il prétend posséder jamais le moindre coup de feu n’est tiré.
Lil Pump : le sauveur venu d’Harvard ?
La légende raconte que le jeune Gazzy Garcia se destinait à entamer un cursus universitaire dans l’un des plus prestigieux établissements du monde avant de constater le piteux état dans lequel le rap se trouvait. C’est ainsi qu’il se résigna la mort dans l’âme à sacrifier la brillante carrière qui lui était promise pour venir à la rescousse du game.
Si les aficionados ne le remercieront jamais assez pour cet élan de générosité sans pareil, les plus sceptiques tendent néanmoins à douter de cette version officielle, quand bien même elle a été confirmée par le Ptit Pump en personne sur Twitter le 30 août 2017.
Ces derniers ont beau pointer non sans impudence qu’il n’était à l’époque âgé que de 17 ans ou qu’il n’a jamais donné le moindre détail quant aux cours ou aux matières suivies, qu’importe.
De un, parce que le quotient intellectuel de celui qui a intitulé son premier album Harverd Dropout rivalise sans problème avec celui des plus grands génies – preuve avec CETTE VIDÉO où il déduit avec une aisance confondante qu’une voiture qui roule à 110 km/h parcourt en une heure un total de 110 kilomètres.
De deux, parce qu’il a bel et bien sauvé le rap à coup de gimmicks salvateurs (ESSKEEEETITT!!!) et de hits où il répète 53 fois les deux mêmes mots.
Et s’il y en a au premier rang que cela fait tousser, un bon gros sac de weed balancé en pleine poire devrait achever de les convaincre.
Kanye West : zinzin et content de l’être ?
Que Kanye ait un grain, la question ne fait pas débat – ne serait-ce que parce que se farcir Kim et toute la team Kardash’ H24 ne peut pas ne pas être sans effets secondaires.
La question en revanche de savoir s’il est bipolaire comme il le clame sur la cover de son album ye est elle plus discutable.
Bien évidemment, les maladies de l’âme sont une réalité, mais le fait que le tout-Hollywood se soit approprié en deux temps trois mouvements ce terme un peu trop fourre-tout (qui n’a pas des ups et des downs ?) incite au mieux à la méfiance.
Cette extension de la psychose maniaco-dépressive (tout de suite niveau marketing ça sonne moins bien) semble en effet avoir été un peu trop opportunément mise en avant par une industrie pharmaceutique toujours prompte à essayer de convaincre les sains d’esprit qu’ils sont des malades qui s’ignorent – et ce d’autant quand les salaires de ces derniers leur permettent de se payer des séances de psy aussi longues que coûteuses.
Ensuite, prétendre comme sur Yikes qu’il s’agit d’un « superpouvoir » prête au mieux à sourire tant les conséquences réelles d’une telle pathologie n’ont rien de sexy : isolement, instabilité, prises de risques inconsidérées, pensées suicidaires…
Enfin bon, toujours est-il que depuis Kanye a confié à son bon pote Donald qu’il ne souffrait absolument plus de bipolarité, mais de troubles du sommeil.
Rae Sremmurd : les nouveaux Beatles ?
A priori rien de comparable entre les Quatre garçons dans le vent made in Liverpool et nos deux jeunes paltoquets originaires de Tupelo dans le Mississippi.
Sans nier le moins du monde le talent des frangins Slim Jxmmi et Swae Lee, qui peut sérieusement prendre au premier degré leur tubesque Black Beatles de 2016 ?
Sauf qu’à regarder de plus près les stats des uns et des autres sur Spotify, en cette même année 2016 les Rae Sremmurd se permettaient de jouer des coudes avec John, Paul, George et Ringo sur le nombre de streams cumulés (1 milliard contre 1,2 milliard), quand ils ne leur mettaient pas la fessée sur le nombre d’auditeurs mensuels (24,1 millions contre 7,6 millions).
Évidemment, tout ceci ne suffit pas à rivaliser avec le grand groupe du monde depuis 1960, mais cela leur a valu de recevoir une dédicace sur les réseaux du très white Paul McCartney !
Birdman : plus riche que les plus riches ?
Obsédé par l’idée d’amasser du pognon du sol au plafond, c’est peu dire que l’Homme-Oiseau a mis les petits plats dans les grands pour arriver à ses fins.
« Enfant, je me disais toujours que si j’arrivais à me faire un million, je pourrais m’en faire cent. Et si j’arrivais à m’en faire cent, je ne serais pas loin de m’en faire dix fois plus. »
Créateur en 1991 de Cash Money avec son frangin Slim, il écoule des brouettes de CD en indé avant de conclure en 1999 son fameux deal à 30 millions de dollars resté depuis dans les annales. Loin de se reposer sur ses lauriers, il renouvelle ensuite habilement la peinture en tondant la laine sur le dos de Lil Wayne en se plaçant à la manœuvre du navire YMCMB.
À la tête d’une fortune estimée à plus de 100 millions de dollars, le plus tatoué des moguls (ou l’inverse) peut ainsi en mener large sur Money to Blow en clamant être « richer than the richest ».
Reste que Cash Money a beau prétendre au titre de plus grand label rap de tous le temps, Birdman ne joue pas dans la même catégorie que Jay-Z, Diddy et Dr. Dre qui se tirent eux la bourre pour devenir le tout premier « rap billionaire ».
Sempiternel médaille en chocolat des classements Forbes, il s’est même vu éjecter du top 5 ces dernières années après avoir vu l’une de ses maisons saisie pour manque de liquidités, puis forcé de dire au revoir aux royautés des poules aux œufs d’or Drake et Nicki Minaj suite au procès perdu contre son fils.
Wiz Khalifa : peut-il toucher le ciel ?
Dans une interview datée de 2011, le jeune Wiz admettait le plus candidement du monde dépenser pas moins de 10 000 dollars mensuels dans l’herbe !
Une somme considérable donc, et ce d’autant plus si l’on rentre dans le détail de sa consommation quotidienne.
Un quart de livre de weed acheté dans les rues de Pittsburg coûtant environ 800 euros, Wiz se payerait au bas mot près de 1,4 kilo de verte par mois (tout cela sans prendre en compte les très probables réductions dues à son rang et aux quantités achetées).
Si l’on se fie à ses déclarations et aux vidéos qui le montrent en train de fumer, l’ex d’Amber aime se les rouler bien tassés et sans une once de tabac, ce qui permet d’estimer à la louche qu’il utilise un gramme par pétard.
Une rapide règle de trois nous indique donc que sur un mois, il tourne à une moyenne de 46 spliffs par jour !!! Certes, il ne doit pas de faire que des perso, ni tirer dessus jusqu’à la toute dernière latte, mais le chiffre reste absolument ahurissant.
Largement de quoi accréditer le fait qu’il ne touche jamais terre – « I get so high, fuck around and never come down » sur So High.
Le pire dans tout ça, c’est que malgré ses stats, dans la course au rappeur le plus stone, de Snoop à Method Man & Redman en passant par Lil Wayne ou B-Real des Cypress Hill, il n’est même pas dit qu’il termine premier.
6ix9ine : Blood ou pas Blood ?
C’est l’un des débats qui a le plus agité la sphère rapologique ces derniers mois. Comme d’autres avant lui à des époques différentes (Snoop Dogg, Rick Ross…), à force de fanfaronnades et d’exagérations, Daniel Hernandez a fini par semer le doute quant à son appartenance réelle ou supposée au gang Nine Trey Gangsters, une section de la United Blood Nation.
Face A, le mec balance des shootouts « TreyWay » à qui veut l’entendre, s’entoure de types à bandanas rouges à chacune de ses apparitions et va jusque se faire filmer en train d’ordonner le meurtre du cousin de Chief Keef, tandis que face B, la mise en scène paraît tellement grossière qu’elle flirte avec la parodie.
Si l’on en croit la justice fédérale, Tekashi serait sans le moindre doute lié aux Bloods depuis 2013 au moins et aurait participé à quantités d’activités illégales. Accusé de six infractions à la loi RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, une loi américaine visant à lutter contre le crime organisé) ainsi que de port d’arme illégal, il a été mis sous les verrous au mois de novembre dernier et risque désormais une peine de prison à perpétuité.
Le son de cloche est toutefois différent pour son avocat Lance Lazzaro, ce dernier ayant très officiellement déclaré que la vie de gangster dont son client se fait l’ambassadeur n’est « qu’un moyen de promouvoir sa musique ».
Son procès qui se tiendra en septembre prochain et au cours duquel il plaidera non-coupable sera-t-il l’occasion de faire toute la lumière sur cette vague de schizophrénie arc-en-ciel ?
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