Fiddy et Shady, une histoire qui dure…
Sur le papier difficile de faire plus à l’opposé que l’enfant des trailers parks de Detroit et le survivant du ghetto de South Jamaica Queens.
Pas le même milieu, pas le même vécu, pas le même rap… et pourtant depuis bientôt presque 20 ans, depuis ce 20 juin 2002 où Marshall Mathers a officiellement signé Curtis Jackson sur Shady/Aftermath/Interscope, rien n’a jamais entamé leur amitié.
Passés par tous les hauts les plus hauts et les bas les plus bas de la vie d’artiste (rappeurs les plus vendeurs de leur génération, Em’ a ensuite connu les joies de l’addiction, 50 celles de la ruine financière), mille fois ils auraient pu se prendre le bec, eux qui sur disque n’aiment rien tant que s’embrouiller avec la terre entière.
Sauf que non. Bien au contraire, avec le temps la relation qu’ils cultivent a fini par tourner à la bromance pure et dure.
Ben ouais, entre Eminem et 50 Cent c’est pour la vie.
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Première collaboration entre les deux lascars, si Patiently Waiting est resté dans les annales c’est certes parce que Marshall et Curtis n’ont jamais fait mieux ensemble, mais c’est aussi pour ce « Hey Em, you know you’re my favorite white boy right? I owe you for this one » qui ouvre les débats.
Là où pour tout protégé qui se respecte il est de bon ton de plaider allégeance à son mentor, c’est un Fifty à la limite de l’irrévérence qui inverse ici les rôles en se jouant de toute la condescendance d’une expression qu’il aurait été très mal venu d’employer en sens inverse.
Ah, et puis il y a aussi y a cette entrée en matière complètement folle d’Eminem qui rappe ses deux premières mesures sous respirateur et pose là l’un des meilleurs couplets de sa carrière.
Quand ils se sont pointés comme des boss à la Shady Convention avec Dr. Dre
Rois du pétrole au début du siècle, si Em’ et Fif’ crachaient du feu comme personne n’a jamais craché du feu avant eux, ce n’est pas sans le concours du bon docteur Young.
Du coup en 2004 lorsque le trio magique débarque façon Les Affranchis à la soirée de lancement de la radio Shade 45, cela fait son petit effet.
Ironie du sort, Donald Trump qui était de la partie s’en est allé déclarer à propos d’Eminem « qu’il a un cerveau, qu’il a du courage, et qu’il a son vote ».
Quand Eminem a castagné Ja Rule et tout le Murder Inc.
En guerre depuis toujours avec le label d’Irv Gotti, Fiddy reçoit un soutien de poids quand le blondinet se jette dans la bataille après que Ja Rule ait eu l’outrecuidance de mentionner sa fille Haillie au détour d’une rime.
Ni une, ni deux, il mitraille à tout va (Hailie’s Revenge, Doe Rae Me, Hail Mary, Bump Heads….) jusqu’à ce tout le crew qui auparavant brillait à son zénith ne repose au sol.
Porté par sa fougue, le Slim Shady en profite également pour régler son compte au magazine The Source dont le rédacteur en chef jugé un peu trop proche de Ja Rule avait eu la mauvaise idée de se joindre à la mêlée en l’accusant de racisme.
Non mais.
Quand ils ont joué à Batman et Robin
Voué aux gémonies à sa sortie, The Massacre qui fête cette année ses 15 ans a beau désormais compter son lot de nostalgiques, il n’en reste pas moins extrêmement périlleux de défendre cette sixième piste aussi nanardesque que la série d’Adam West dont elle sample le générique.
D’ailleurs peu importe la manière dont vous classez l’entièreté des collaborations entre les deux rappeurs (Jimmy Crank Corn, Spend Some Time, My Life, We All Die One Day, Love Me, Rap Game, Bump Heads, Crack A Bottle….), GATman & Robin ne mérite jamais mieux que la dernière place.
Reste que musique mise à part, en vertu du bon principe qui veut que les amis ne soient pas faits pour être à vos côtés uniquement quand tout va bien, voilà un beau moment de camaraderie.
Quand ils ont remis les pendules à l’heure avec « You Don’t Know »
Ambiance Suicide Squad au menu de ce banger millésimé 2006 sur lequel sont également conviés Lloyd Banks et le jeune espoir Ca$his – plus Tony Yayo qui s’époumone « Shady! » en intro.
L’occasion pour Eminem de réaffirmer dans le second couplet l’étroitesse des liens qui l’unissent à 50, qu’ils soient musicaux (« When me and Fif’ got together to do this music the more we became enveloped») ou d’ordre plus personnels (« It’s no pretend shit, it’s friendship, mi nemesis es su nemesis »).
Notez que la compilation Eminem Presents: The Re-Up dont est extraite You Don’t Know propose également un duo un part entière entre les deux, où fait inhabituel ‘Mister Ferrari’ est entendu beatboxer tandis qu’Em’ exhorte ses haters à lui lécher ses « black ass ».
Quand ils ont mis Lloyd Banks en sueur
En 2010, alors qu’il bosse sur The Hunger For More 2, la rumeur court que Lloyd Banks refuse d’inviter Eminem sur l’album.
C’est en tout ce qu’il aurait fait savoir à son agent Paul Rosenberg. Et c’est la raison pour laquelle Shady et Fiddy qui l’ont passablement mauvaise le confrontent directement en coulisses.
Confus, le G-Unit a beau nier en bloc, il rencontre tout le mal du monde à convaincre ses aînés… et pour cause, il s’agit d’un canular !
Em’ détend ensuite l’atmosphère en sortant le disque d’or décroché par Banks grâce à son single Beamer, Benz or Bentley tandis que son boss continue hilare de se foutre de lui.
Quand 50 Cent a rappelé que le roi du rap c’était Eminem
À ceux qui en 2014 l’ont toujours mauvaise que Marshall Mathers soit né plus pâlichon que la moyenne, Fifty a un avis plutôt tranché sur la question.
« Le hip hop est une musique black, il n’y a même pas débat. De ce fait pour certaines personnes il est difficile d’accepter de voir un artiste blanc faire mieux que les artistes noirs. C’est comme ça. Vous pouvez prendre n’importe quel renoi que vous considérez comme le meilleur et le mettre face à Em’, il se fera manger tout cru. »
Et histoire d’illustrer son propos, il n’hésite pas à rappeler que son pote a vendu « 60 millions de disques de plus que Jay Z ».
Quand Eminem a confié que 50 Cent lui avait coupé l’envie de rapper
Le 6 juillet 2017 à l’occasion du 42ème anniversaire de Jackson, Eminem se fend d’une petite vidéo de vœux dans laquelle il révèle à quel point le morceau Places To Go présent sur la bande originale de 8 Mile lui avait à l’époque mis une claque.
Et Shady d’enchaîner en reprenant les paroles (« Picture a perfect picture/picture me in the paper/picture me starting shit/picture me busting my gat… »), puis de conclure en répétant qu’après ça il a « envisagé d’arrêter le rap pendant un long moment ».
Sur Instagram, le concerné l’a chaudement remercié d’un « I Love you bro ».
Quand Eminem a invité 50 Cent à Coachella
En 2018 Eminem se voit confier la lourde tâche de passer sur la scène principale du célèbre festival 24 heures après la performance stratosphérique de Beyoncé.
Là où la concurrence se serait fait dessus façon Bunny dans 8 Mile, Em’ ouvre le bal en demandant narquois à la foule « Can I take you back to a time when I was actually dope? ».
Il interprète alors parmi ses plus gros hits (My Name Is, The Real Slim Shady, Stan…) avant de dégainer l’artillerie lourde en accueillant à la surprise générale 50 Cent qui apparaît au moment même où sont jouées les premières notes de Patiently Waiting.
Suivent My Life, I Got Money, In Da Club avant que Dre ne prenne la relève.
Qui a dit que tout ça est quand même bien plus kiffant qu’un medley des Destiny’s Child ?
Quand Eminem est venu inaugurer l’étoile de 50 Cent
Convié la cérémonie d’intronisation sur le Hollywood Walk of Fame le 31 janvier dernier aux côtés de Dr. Dre, Shady y est allé de sa petite déclaration.
« La première fois que j’ai rencontré 50, je me souviens très bien qu’il avait déjà tout ce qu’il fallait. Sa personnalité, son charisme, tout était raccord avec l’intensité de sa musique. Non seulement Dre et moi savions qu’il allait nous surpasser, mais nous savions aussi qu’il allait surpasser le reste du monde. Franchement je suis content que nous ayons suivi notre instinct. »
Et Eminem de poursuivre sur une note plus intime : « Si je suis là aujourd’hui c’est d’une part parce qu’il est un partenaire en affaires, mais c’est aussi parce qu’il est l’un de mes meilleurs amis. Tant mieux pour moi d’ailleurs, parce qu’il vaut mieux être son ami que son ennemi vu sa hargne. »
« Il a toujours été là quand j’ai eu besoin de lui. »
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