Vannes, science-fiction et gadgets intergalactiques, que demander de plus ?
En 1997, James Cameron réalise une nouvelle fois (après Terminator 2, mais avant Avatar) le film le plus cher et le plus rentable de l’histoire du cinéma : Titanic.
Second au boxoffice derrière ce mastodonte du septième art, se classe à la surprise générale, non pas le dernier James Bond/ Jurassic Park/ Batman (oui 20 ans après ce sont toujours les mêmes films qui sortent), mais une comédie d’action mêlant en plein New-York délires extraterrestres et théories du complot : Men In Black.
Adaptation d’une mini-série de comics éditée par Aircel Comics quelques années plus tôt avant d’être rachetée par Marvel, MIB (« em-aie-bee » pour ceux qui ont kiffé la BO) se déroule sur une planète Terre où les humains ne sont pas les seuls habitants, les aliens squattant en nombres Manhattan (niveau scénario c’est plus simple).
Alors que le reste du monde ignore complétement jusqu’à leur existence (et pour cause, histoire de passer inaperçus nos migrants cosmiques qui comptent dans leurs rangs Steven Spielberg ou Sylverter Stallone se cachent dans des corps d’hommes et de femmes), une agence intergouvernementale très-très secrète dont les prérogatives sont aussi illimitées que le budget est en charge de réguler ce qu’on n’appelait pas encore le vivre-ensemble.
Parmi ses plus ficèles fonctionnaires tous sapés façon Blues Brothers/ Reservoir Dogs, on retrouve les agents K et J, alias Tommy Lee Jones et Will Smith. Si sur le papier refaire le coup de l’opposition de styles entre le mentor taciturne et la jeune et sémillante recrue sentait déjà à l’époque le réchauffé, le duo fonctionne néanmoins à plein tube grâce au charisme de ses interprètes.
Tandis que Jones n’a jamais été aussi bougon et renfrogné, Smith tient en roue libre le seul rôle qu’il a au fond jamais joué (à l’exception d’Ali) : lui-même. Bien lui en a pris, tout juste sorti des cartons Bad Boys et Independance Day, l’ex-Fresh Prince décroche ici pour de bon ses galons de superstar du cinoche.
Ghostbusters x X-Files x E.T.
Vous l’aurez donc compris toute la trame où il est plus ou moins question d’une galaxie capturée menaçant l’existence même de l’ordre cosmique (ou un truc dans le genre) ne sert ici que de prétexte à enchainer les scènes dans la bonne humeur.
Et ça tombe bien de la bonne humeur Men In Black n’en manque pas ! Oubliez les personnages dark et torturés des films de superhéros post 11 septembre, en 1997 Hollywood joue sans arrière-pensées la carte du fun et de la décontraction.
Flingues tous plus énormes et plus improbable les uns que les autres, sources des enquêtes piquées dans les tabloïds, Will Smith souagué comme s’il tournait un clip pour Bad Boy, incohérences de l’intrigue gommées à coup de flashs qui font perdre la mémoire… tout le monde s’amuse sans que les grosses ficelles commerciales (il s’agit quand même d’un blockbuster) ne se fassent trop apparentes.
Mention spéciale au bestiaire d’extraterrestres gluants et fluos à souhait qui a valu à l’équipe des effets spéciaux de décrocher un Oscar bien mérité.
Cerise sur le gâteau enfin, les seconds rôles sont au diapason : Linda Fiorentino bien sûr, mais aussi Vincent D’Onofrio qui bien avant de devenir Le Caïd dans Daredevil Vincent D’Onofrio trouve là son premier rôle de grand méchant.
Conséquence logique, deux ans plus tard le réalisateur Barry Sonnenfeld et Will Smith collaboreront à nouveau sur le film Wild Wild West, avant de remettre le couvert en 2002 pour un Men In Black II de bonne facture.
En revanche le troisième épisode de la franchise qui voit le jour en 2012 mériterait de n’avoir jamais existé.