Les filous du web sont de retour !
Le piratage est en hausse ! Alors que Netflix, Prime Video et consorts se battent pour que les internautes s’abonnent à leurs services, nombre d’entre vous ont choisi la voie du téléchargement illégal…
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Le piratage de nouveau populaire
Alors que les industries du cinéma, des séries et de la télévision espéraient que le business florissant du streaming légal permettrait d’endiguer au moins partiellement le problème du piratage de contenus, il n’en a rien été. Les plateformes de streaming payantes se multiplient, à l’instar des contenus originaux. L’offre, plus fragmentée que jamais aujourd’hui, devrait poursuivre dans cette voie l’année prochaine. C’est ce que pense Cam Cullen, vice-président en charge du marketing de Sandvine, la société qui a publié l’étude qui nous intéresse aujourd’hui : « La tendance va s’accélérer en 2020 avec l’arrivée de Disney+, Peackock et des autres services. » De ce fait, le coût pour accéder à tous ces catalogues est très élevé, ce qui pousse certains consommateurs à plonger dans l’illégalité. Cette année, ils ont été bien plus nombreux que l’année dernière…
Sandvine, une société canadienne spécialisée dans les équipements de réseaux, a publié une étude à ce sujet qui prouve le rebond du piratage. Elle nous apprend notamment que 4 à 25 % des internautes consomment du contenu de manière illégale chaque semaine. En outre, cette proportion est plus élevée en Europe qu’aux Etats-Unis. En quelques mots, nous sommes les mauvais élèves… Le journal économique Les Echos apporte quelques précisions. Selon leur article très précis, l’année dernière, Netflix était le plus gros consommateur de bande passante l’année dernière. Cette année, le géant américain s’est fait doubler par un ensemble de sites de streaming comprenant des plateformes illégales. Sur le premier semestre de 2019, BitTorrent a cumulé presque 30 % du trafic des fichiers mis en ligne contre 22 % sur la même période en 2018.
Les formes nouvelles du piratage
Si le piratage a connu un regain de popularité cette année, c’est aussi parce qu’il est devenu plus accessible. Il n’est plus cantonné au téléchargement de fichiers sur des sites de torrent. La prolifération de boîtiers dans les foyers est une autre manière de contourner les paiements nécessaires pour accéder à du contenu. « Les boîtiers électroniques tournant sous Android avec des extensions logicielles puisant sur le web des contenus piratés ont pris le pas sur le téléchargement décentralisé », explique Jan van Voorn, responsable des efforts de protection des contenus à la Motion Picture Association of America. Le dirigeant s’attelle toutefois à la lutte contre ces dispositifs : « Nos actions ont permis de passer de 1.500 vendeurs de boîtiers à 500 en un an », certifie-t-il.
Toutefois, lutter contre le piratage s’avère être bien plus compliqué que cela. Les plateformes de streaming légal n’ont pas su endiguer le phénomène et les autorités s’avouent dépassées par l’ampleur et la variété de moyens à disposition pour profiter de contenus de manière illégale. « L’effectivité de [ces mesures] dans le temps est malheureusement assez fragile tant les phénomènes de contournement mis en oeuvre sont importants », reconnaissait l’Hadopi dans un rapport publié en février sur les stratégies de lutte contre le piratage de vingt-trois pays.