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40 anecdotes mafieuses sur « Les Soprano », la meilleure des séries

40 anecdotes mafieuses sur « Les Soprano », la meilleure des séries

6 saisons et 86 épisodes cultes passés au crible…

1. Voici comment David Chase, le créateur des Soprano, et Brad Grey, le producteur exécutif, ont présenté la série aux cadres de la chaîne HBO : « C’est un type de 40 ans, au carrefour de sa vie : son mariage part en lambeaux, sa vie professionnelle est en crise, ses enfants rentrent dans l’adolescence… Bref, il rencontre les mêmes problèmes que tous les hommes de sa génération, à ceci près qu’il est le boss d’une famille mafieuse du New Jersey. Oh, et à côté de ça il voit un psy. »

2. Les Soprano a manqué de peu d’être un film.

Pas grand fan de la télévision (et c’est peu de le dire), David Chase avait à la base écrit un début de long-métrage. Enthousiasmé par le résultat, son agent lui a conseillé de développer ses personnages dans la durée plutôt que de se limiter à deux petites heures sur grand-écran.

3. David Chase ne voulait pas que Les Soprano s’ouvre sur un générique.

Il souhaitait démarrer chaque nouvel épisode sur une chanson différente. HBO a cependant su le faire changer d’avis en arguant que les téléspectateurs ont besoin d’identifier une série dès les premières secondes.

En guise de compromis, Chase a toutefois obtenu de clore chaque épisode sur un morceau de son choix.

4. L’arme qui orne le logo a été rajoutée pour éviter que le public ne confonde Les Soprano avec une série sur les chanteurs d’opéra.

C’est d’ailleurs pour cette raison que la série a manqué de peu de s’appeler Made in New Jersey.

5. Une fois le tournage du pilote bouclé, David Chase s’est adressé à l’équipe pour leur adresser tout son pessimisme quant à la suite des évènements : « Nous nous sommes bien amusés. Vous avez été très bons. Malheureusement, personne ne regardera jamais cette série. »

6. Le premier épisode de chaque saison s’ouvre sur une scène montrant Tony allant chercher son journal à l’entrée de sa propriété.

7. Loué pour son authenticité des deux côtés de la loi, Les Soprano doit sa renommée au fait d’avoir privilégié les sources policières aux témoignages toujours sujets à caution des repentis, quand bien même certains ont été consultés.

8. Suite à la diffusion du pilote dans lequel Tony apparaît en short, un chef mafieux aurait approché James Gandolfini pour lui faire savoir qu’un don ne s’habille jamais de la sorte.

Quand bien même à en croire l’ancien capo de la famille Colombo Michael Franzese tel peut-être le cas, l’anecdote a inspiré la réplique « A dons doesn’t wear shorts » adressée à Tony par le boss new-yorkais Carmine Lupertazzi dans le premier épisode de la saison 4.

9. Sur le plateau, aucune place n’était réservée à l’improvisation.

Très rigide sur sa vision de la série, David Chase interdisait toute modification des dialogues.

Et lorsqu’un acteur venait lui voir pour lui expliquer que selon lui son personnage n’agirait pas de la sorte, il répliquait sèchement : « Qui t’as dit que c’était ton personnage ? ».

10. Les acteurs de la distribution qui ne sont pas d’origines italiennes se comptent sur les doigts de la main : Jamie-Lynn Sigler (Meadow Soprano), Robert Iler (A.J.), David Proval (Richie Aprile) et Nancy Marchand (la mère de Tony).

11. David Chase a dû se battre bec et ongles pour filmer Tony Soprano tuer un homme à mains nues.

Face à HBO qui craignait que le public éprouve le plus grand mal à s’identifier au personnage après un tel acte, Chase a rétorqué que « pour faire croire que ce type est un mafieux crédible, il doit tuer des gens ».

C’est ainsi que dans le cinquième épisode de la saison 1, Tony est vu étrangler un repenti en gros plan.

12. James Gandolfini plaçait parfois un caillou dans sa chaussure avant de tourner, une manière pour lui d’accentuer sa frustration et de coller ainsi au mieux au caractère pour le moins irritable de son personnage.

13. Livia Soprano, la très castratrice et très manipulatrice mère de Tony, est directement inspirée de la mère de David Chase.

« J’avais l’habitude de raconter des histoires sur ma mère. Sur ce qu’elle disait et sur ce qu’elle faisait. Tout le monde me disait, ma femme la première, qu’un jour je devrais écrire sur elle. Elle était hystérique, mais aussi hystériquement drôle. Je me suis toujours demandé comment coucher ça sur papier, jusqu’au jour où j’ai eu l’idée de la confronter à un gangster. Voir un mec dur devoir passer des compromis avec elle, je trouvais que ça pouvait être intéressant.»

14. Nancy Marchand (Livia Soprano) a souffert d’un cancer tout au long du tournage.

Sachant ses jours comptés, elle avait demandé à David Chase de continuer de jouer jusqu’au bout pour se sentir « vivante ».

Paix à son âme.

15. Tony a failli être interprété par Silvio/Steven Van Zandt.

Alors qu’il n’avait encore pas rencontré James Gandolfini, David Chase est tombé sur une émission de télévision musicale dans laquelle apparaissait Van Zandt, l’ancien guitariste de Bruce Springsteen.

Frappé par sa ressemblance avec Al Pacino, il s’est un temps mis en tête de lui offrir le premier rôle quand bien même il n’avait auparavant jamais fait l’acteur de sa vie.

16. La garde-robe haute en couleur de Silvio Dante a été confectionnée par le tailleur de John Gotti.

Connu pour la flamboyance de son style, celui que l’on surnommait « le dernier des parrains » purgeait à l’époque une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération.

Son tailleur était donc libre.

17. Le rôle de Gabriella Dante, la femme de Silvio Dante, est tenu par Maureen Van Zandt… la femme de Steven Van Zandt.

18. Tony Sirico qui joue Paulie Gualtieri (« Héhé ») a vraiment vécu la vie de gangster.

Condamné pour braquage dans ses jeunes années, son casier comptabilise 28 arrestations.

À l’écouter, de voyou à acteur, il n’y aurait cependant qu’un pas : « Je me suis fait arrêter 28 fois et je n’ai été condamné que deux fois. A la base, je devais être plutôt bon comédien. »

19. Lors de son audition, Drea de Matteo (Adrianna) a été recalée par David Chase au motif « qu’elle ne faisait pas assez italienne » et « qu’elle ressemblait à une hôtesse dans un restaurant ».

Engagée pour le pilote (et uniquement pour le pilote) pour jouer une hôtesse dans un restaurant, de Matteo a plus tard été rappelé pour une nouvelle audition.

Pour ce second essai, c’est en forçant son accent qu’elle est devenue la copine de Christopher.

20. Drea de Matteo pouvait passer jusqu’à quatre heures en salle de maquillage pour se transformer en Adrianna.

Outre les deux heures nécessaires pour parfaire sa coupe de cheveux, si ces bras étaient filmés il fallait en sus passer deux heures supplémentaires pour couvrir ses tatouages et appliquer les faux qu’elle arbore à l’écran.

21. Quand Tony consulte le docteur Melfi, la caméra ne bouge jamais.

David Chase a imposé cette règle de sobriété aux réalisateurs afin de donner le sentiment aux spectateurs d’assister à d’authentiques séances de thérapie.

22. Étonnamment, le personnage le plus difficile à habiller était le docteur Melfi.

Costumière en chef de la série sur 82 des 86 épisodes la série, Juliet Polcsa s’est retrouvée convoquée par les producteurs à l’issue de la première saison, car les jupes de la très professionnelle Jennifer Melfi (Lorraine Bracco) apparaissent beaucoup trop courtes à l’écran.

« Le truc, c’est que lorsque vous essayez une tenue, vous êtes debout et les jupes sont à la bonne taille. Par contre une fois en position assise, elles remontent. »

23. Si vous avez toujours rêvé de vous habiller comme Tony, c’est possible : le compte Instagram TonySopranoStyle récapitule références à l’appui toutes ses tenues (survêtements Fila, chemises en soie, blazers, gourmettes, pulls col montant…).

24. Le Bada Bing!, le club de strip-tease dirigé par Silvio, tire son nom d’une expression employée par Sonny Corleone dans Le Parrain, lorsque son petit frère Michael (Al Pacino) lui fait part de son intention de tuer un capitaine de police.

« Tu crois que c’est comme dans l’armée ? Que tu lui fais à des kilomètres ? Tu dois t’approcher au plus près et ‘bada-bing’ tu lui fais exploser la cervelle sur ton joli costume d’étudiant. »

25. Bobby ‘Bacala’ Baccalieri (Steven Schirripa) porte un ventre gonflable dans les premiers épisodes où il apparaît.

« Quand j’ai reçu le scénario, je me suis ‘Attends une petite seconde’. Tony me traitait de ‘calzone sur pattes’ et me lançait des ‘Pense à manger de la salade gros lard’. Pourtant je n’étais pas vraiment plus gros que lui. Je me suis dit qu’il y avait une erreur. Un jour ou deux avant mes premières scènes, on m’a fait enfiler une bedaine gonflable. Ça a duré deux saisons. Après ça Davis a estimé que j’avais assez grossi et que je n’en avais plus besoin. »

26. Mais qu’est-ce que c’est que ce « gabagool » mentionné à chaque repas ou presque ?

Il s’agit d’un synonyme de capicola (ou coppa) un saucisson corse très populaire en Italie et au sein de la diaspora italienne du New Jersey.

Le mot « gabagool » vient d’un patois utilisé par les premières vagues d’immigrés, quand ces derniers supprimaient la dernière syllabe d’un mot et remplaçait une consonne sourde par une consonne sonore. C’est ainsi que capiccola est progressivement devenu « gaba-gool », mozarella « mutza-dell », ricotta « ree-goat » et prosciutto « pruh-zoot ».

27. 27 acteurs des Soprano ont joué dans Les Affranchis.

Citons parmi les plus évidents : Lorraine Bracco (Dr. Mefli /Karen Hall), Tony Sirico (Paulie Gaultieri/Tony Stacks), Frank Vincent (Phil Leotardo/ Billy Batts) ou encore Michael Imperioli qui en Spider dans le film de Scorsese se fait tirer dans le pied et qui en Christopher Moltisanti dans la série tire dans le pied d’un employé de boulangerie.

28. Autre moment méta : là où Christopher rêvait secrètement de devenir scénariste à Hollywood, Michael Imperioli a lui coécrit cinq scénarios d’épisodes tout au long de la série.

29. Inoubliable en Henry Hill dans Les Affranchis, Ray Liotta a refusé de jouer dans Les Soprano, et ce pour une raison bien précise.

« Toute la série tourne autour de Tony Soprano. Il ne m’aurait pas été possible de tirer mon épingle du jeu. J’adore Gandolfini en tant qu’acteur, il est génial, mais mon égo m’a poussé à dire non. »

30. Martin Scorcese n’a pas franchement validé Les Soprano.

Le réalisateur a admis « n’avoir regardé que quelques épisodes, car il ne pouvait pas s’identifier avec cette génération de gangsters ».

31. Les tours du World Trade Center ont été effacées du générique après le 11 septembre.

Elles apparaissaient dans le rétroviseur de la voiture de Tony.

32. Une grève des acteurs a failli éclater lors du tournage de la saison 4.

La série devenant de plus en plus populaire, des têtes d’affiche comme Steven Van Zandt ou Tony Sirico ont refusé les 10% d’augmentation offerts par la production.

Après de tumultueuses négociations, leurs salaires ont finalement été doublés, tandis que James Gandolfini (qui lui touchait un million par épisode) a offert de sa poche 33 333 dollars à chacun des membres du casting.

33. Sur la fin de la série, la fortune personnelle de Tony Soprano est estimée entre 5 et 6 millions de dollars.

Notez que ce chiffre varie énormément d’un épisode à l’autre en raison de sa dépendance de plus en plus dévorante aux jeux d’argent.

34. Les mafieux du New jersey regardaient Les Soprano à la télé !

En 1999, le FBI a enregistré des conversations entre affranchis dans lesquelles ils s’étonnaient de la véracité de la série et se demandaient si une taupe dans leur rang ne leur fournissait pas des informations.

35. Adrianna est-elle passée à deux doigts d’être sauvée ?

Selon Drea de Matteo deux scènes différentes ont en effet été filmées, dont l’une où elle s’en sort.

« Dans la seconde scène, je suis dans la voiture et je conduis. Je suis en train de pleurer et ma valise est juste à côté de moi. Quelques extraits sont utilisés dans la version finale, sauf qu’ils servent à la montrer en train de rêver. »

36. En 2002, James Gandolfni s’est échappé du tournage pendant quatre jours sans que personne ne sache où il était.

Sujet à diverses addictions ainsi qu’à des pertes de mémoire de plus en plus fréquentes, il ne supportait plus la pression qui pesait sur ses épaules.

37. Les principaux hommes de l’ombre des Soprano se sont tous reconvertis avec succès.

Jugez plutôt : le producteur Matthew Weiner a créé Mad Men (la seconde meilleure série du monde ?), son homologue Terence Winter a créé Boardwalk Empire, la productrice Ilene Landress a œuvré sur Girls, le réalisateur Tim Van Patten a dirigé des épisodes de Boardwalk Empire et de Game of Thrones, les scénaristes Robin Green et Mitchell Burgess ont créé Blue Bloods, le scénariste Todd A. Kessler est l’un des créateurs de la série Damages

38. David Chase n’a en tout et pour tout réalisé que deux petits épisodes : le premier, The Sopranos, diffusé le 10 janvier 1999, et le dernier, Made In America, diffusé le 10 juin 2007.

39. Dans un premier temps, James Gandolfini détestait la fin.

« Quand je l’ai vu la première fois, je me suis dit ‘C’est quoi ce bordel ? J’ai fait tout ça pour ça, toutes ses morts, et ça se termine comme ça ?’ Et puis après une nuit de sommeil, je me suis assis, et je me suis dit ‘C’est parfait’. »

40. Le chanteur Steve Perry saurait ce qui est arrivé à Tony une fois l’écran devenu noir.

Auteur avec son groupe Journey de Don’t Stop Believin’, le morceau entendu en fond sonore dans les dernières secondes du dernier épisode, il n’a accepté que sa musique soit utilisée qu’en échange de savoir ce qui est vraiment arrivé.

« Je voulais savoir comment il allait se servir de la chanson. Je ne voulais pas qu’elle serve à un bain de sang. Pour que j’accepte, ils ont dû me dire ce qui s’est passé. Et après ils m’ont fait jurer de ne le dire à personne. »

Hum, spoiler ?

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