Avec la série « Ce jour où… » Booska-P revient sur ces anecdotes de plus ou moins grande importance qui ont marqué l’histoire du rap. Aujourd’hui place à ce jour où le Jéhovah du rap a voulu nous faire croire qu’à 30 ans à peine il mettait fin à sa carrière musicale…
Le 22 octobre 2003, coup de tonnerre : dans une interview donné à Billboard Magazine Jay Z, 36 ans, annonce au monde qu’il compte prendre sa retraite. Il souhaite désormais se consacrer pleinement au business.
Son huitième album studio sera ainsi son dernier. Sorti le 14 novembre (soit 15 jours plus tôt que la date officielle en raison d’une fuite), le Black Album récolte d’excellentes critiques, tutoyant les classiques de sa discographie que sont le premier Blueprint et Reasonable Doubt.
Jay boucle la boucle en terminant l’opus par le titre My 1st Song qui sample la voix de Notorious BIG.
Un concert d’adieu mythique
Côté promo, Shawn Carter met également la gomme en sortant sa « black S.Carter » chez Reebok, son « black book », son « black cellphone » chez Nokia, son dernier clip, ses cinq derniers featurings… et emballe le tout en donnant un concert d’adieu mythique le 25 novembre dans l’antre du Madison Square Garden, le Fade to Black.
Sold out en quelques heures, le jubilé du Jehova du rap convie la crème de la scène urbaine de l’époque : The Roots, Missy Elliott, Mary J. Blige, Beyoncé, Pharrell Williams, R. Kelly et tout son crew Roc-A-Fella (Memphis Bleek, Beanie Siegel, Freeway…), sans oublier les mères de 2Pac et Biggie.
Bref, tant musicalement que commercialement la sortie de piste de l’auto-proclamé « Michael Jordan of recording » est une réussite.
Reste que Jay Z a beau clamer sur tous les toits que tout est bien fini, malgré ce sentiment si soudain d’abandon rares sont ceux qui y croient vraiment.
La suite ne leur donnera pas forcément tort, le jeune « retraité » sortant en effet dès l’année suivante deux nouveaux projets : le très douteux EP collaboratif Collision Course avec les pop-rockeurs de Linkin Park et le très mauvais Unfinished Business qui parvient à sonner pire encore que le premier volet.
Question business Shawn Carter joint cependant l’acte à la parole en devenant tout d’abord propriétaire minoritaire des New Jersey Nets, mais aussi et surtout en acceptant d’être nommé fin 2004 président de Def Jam Records.
À LIRE AUSSI
La vie après le rap : ces rappeurs qui se sont reconvertis [DOSSIER]
Un retraité dopé au taf
Sous le règne de l’administration Carter le monde de la musique voit ainsi naître parmi ses plus grandes stars actuelles, que ce soit Young Jeezy (Let’s Get It: Thug Motivation 101), Rick Ross (Port Of Miami), Ne-Yo, et bien sûr Rihanna (Music Of The Sun).
[Au détriment non seulement des old timers LL Cool J, Ghostface Killah, Method Man, Beanie Sigel ou encore Memphis Bleek qui sont eux mis sur le côté, mais aussi de son label Roc-A-Fella qu’il démantèle pour éviter les conflits d’intérêts.]
Jay va également abattre sa carte maitresse en annonçant la signature sur Def Jam de son ex-rival de toujours Nas, lors du célèbre concert de 2005 I Declare War.
Une activité débordante qui parallèlement laisse côté scène la voie libre à Kanye West et Lil Wayne pour accéder au rang de superstars.
Et puis fin 2006 arrive ce qui devait finir par arriver : Jay Z revient.
Le 21 novembre sort Kingdom Come. Malgré sa piètre qualité (son auteur estime avec le recul qu’il s’agit là de son « pire album »), le disque se vend à quasiment 700 000 exemplaires en première semaine grâce à l’engouement créé.
Conclusion de Hov’ lui-même : « C’était peut-être été la pire retraite de l’histoire. J’y ai cru pendant deux ans. »
À LIRE AUSSI
La vie après le rap : ces rappeurs qui se sont reconvertis [DOSSIER]
Retrouvez tous les articles de la série « Ce jour où… » en cliquant ici.