Avec la série « Ce jour où… » Booska-P revient sur ces anecdotes qui ont marqué l’histoire du rap. Aujourd’hui place à ce jour où le Slim Shady s’est offert un kif bien mérité…
Quand il s’agit de s’en prendre à quelqu’un sur disque, Eminem n’est jamais le dernier de la classe. Que ce soit Moby, Michael Jackson, sa mère, Mariah Carey ou les homos, le rappeur s’en est donné à cœur joie tout au long de sa carrière.
On imagine cependant sans peine qu’il a dû éprouver un plaisir tout particulier à clasher Angelo Bailey sur le morceau Brain Damage extrait de The Slim Shady LP sorti en 1999.
Angelo Bailey c’est le type qui l’a envoyé dans le coma pendant une semaine alors qu’il n’avait que 9 ans.
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Souffre-douleur de ses camarades de classe, en 1981 celui que l’on appelait encore Marshall Mathers se fait cogner dans les toilettes de l’école par Bailey et sa bande, tous plus âgés que lui. Sa tête frappe alors violemment le rebord d’un WC, et il reste là évanoui pendant plusieurs heures.
Suite à cette agression et ses séquelles, sa mère Debbie Mathers tente de poursuivre l’établissement en justice, mais l’affaire se retrouve classée sans suite.
La vengeance est un plat qui se mange froid
Dix-huit ans plus tard, sur la piste 4 de son second album Eminem consacre un couplet entier à son agresseur . Extrait : « I was harassed daily by this fat kid named DeAngelo Bailey/ He banged my head against the urinal till he broke my nose, soaked my clothes in blood, grabbed me and choked my throat. »
[«Je me faisais harceler tous les jours par ce gros lard de DeAngelo Bailey/ Il a cogné ma tête contre la pissotière jusqu’à me casser le nez, a rendu mes vêtements rouges de sang, m’a attrapé et m’a ensuite étranglé »]
Comme à son habitude, Em’ injecte une part de fiction dans son récit et s’imagine prendre sa revanche en le tabassant à coup de balai « jusqu’à que le bois se pète » – puis de rentrer chez sa mère qui lui met une branlée pour avoir tâcher le tapis avec du sang.
En 1999 Bailey reconnaît les faits en interview, précisant même que quand lui et ses potes ont vu que le jeune Marshall ne bougeait plus, ils ont tous pris la fuite, avant de plus tard mentir en prétendant qu’il avait glissé tout seul.
En 2001, il change néanmoins subitement de version et décide de porter plainte contre Shady pour injures publiques et diffamation. Comble de l’ironie, il reproche entre autre à Eminem de tuer dans l’œuf sa carrière de rappeur en sabordant toute sa crédibilité, et l’accuse au passage d’avoir eu une vie facile.
En 2003, la juge Deborah Servitto voit cependant les choses différemment. Dans l’attendu long d’une dizaine de pages qui classe l’affaire, elle se paye même le luxe de glisser quelques rimes :
Mr. Bailey complains that his rap is trash
So he’s seeking compensation in the form of cash.
Bailey thinks he’s entitled to some monetary gain
Because Eminem used his name in vain.
The lyrics are stories no one would take as fact
They’re an exaggeration of a childish act.
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