Et pourquoi Paname domine le monde du rap…
La semaine dernière, le très respecté site internet DJ Booth publiait un papier intitulé Paris, France Was the Most Successful City for Hip-Hop in 2019 de M.Oliver. Repris par nombre de médias rap français (dont Booska-P), son auteur consacrait la capitale française comme la ville numéro une du monde sur cette musique, devant les mastodontes Atlanta, New-York, Los Angeles et autre Chicago.
À sa décharge, non seulement nos emcees de la région parisienne pouvaient l’année dernière se targuer d’avoir squatté les auteurs des charts pendant 29 semaines et d’avoir contribué à 13 des 19 singles rap les plus vendus, mais ils ont en sus réussi à écouler plus de 2,6 millions d’albums au total !
Le chiffre est d’autant plus impressionnant qu’au petit jeu des comparaisons il leur permet de faire jeu égal avec leurs confrères sudiste d’ATL.
Mieux : si des règles de comptabilité identiques étaient appliquées de part et d’autre de l’Atlantique, Paris et sa banlieue se classeraient même looooin devant.
Explication.
Qui a dit que les chiffres ne mentent jamais ?
Côté américain, la RIAA (Recording Industry Association of America, l’organisme en charge de délivrer les très officielles certifications or et platine) calcule les ventes sur la base que 1 500 streams égalent à 1 album vendu.
Si côté français, la SNEP (Syndicat National de l’Édition Phonographique) utilise le même ordre de grandeur, deux différences de taille sont à relever :
- Premièrement, les streams gratuits sont purement et simplement exclus. Là où la RIAA prend en compte les écoutes gratuite sur Spotify, Deezer et YouTube, la SNEP considère uniquement les écoutes provenant d’abonnements payants.
- Secondement, les ventes générées par les singles diffusés bien avant la sortie de l’album sont exclues. Aux États-Unis, le 7 de Lil Nas X peut ainsi se prévaloir d’une certification platine grâce au carton Old Town Road commercialisé six mois auparavant, tandis que le succès du Médicament de Niska (certifié platine dans nos contrées) n’est absolument pas pris en compte pour son album Mr Sal.
L’un dans l’autre, on peut donc observer que lorsque PNL réalise 113 214 ventes en première semaine avec Deux frères, à instrument de mesure égal, ce score dépasse en réalité ceux des poids lourds So Much Fun de Young Thug (131 000 copies écoulées selon la RIAA) ou THE WZRD de Future (125 000).
Toujours dans le même ordre d’idée, si Les étoiles vagabondes de Nekfeu ou Destin de Ninho étaient sortis aux US, ils auraient dépassé la barre du demi-million de copies vendus….
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