Amoureux du basket des années 90, ce papier est écrit pour vous…
Icône de l’essor mondial du basket et du sport business, Michael Jordan aura été l’homme de tous les superlatifs. Aucun autre athlète n’aura à ce point marqué sa discipline.
Plus de trente ans après ses débuts en NBA, son aura est d’ailleurs intacte tant auprès de l’ancienne génération que de la nouvelle.
Et pourtant, à maintes reprises la légende aurait pu connaître une tournure différente. Voici 9 scenarios possibles avec effet papillon.
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1. Et si Michael Jordan avait été drafté par Portland ?
Le nom de Sam Bowie restera à jamais associé à celui du pire choix de draft de l’histoire du basket-ball. Pourtant si les Trail Blazers ont beaucoup hésité, leur décision n’a souffert d’aucune remise en question dans les premiers temps. L’équipe compte à l’époque dans ses rangs un jeune arrière promis à un avenir brillant, Clyde Drexler. Bowie est quant à lui considéré comme l’un des intérieurs les plus doués de sa génération – voir le très bon documentaire : Sam Bowie Going Big.
Si sur le papier l’association Jordan/Drexler aurait donné la plus belle paire d’arrières de la ligue, chacun pouvant jouer à loisir à trois postes, dans les faits les choses auraient été plus compliquées. Tout d’abord parce que la saison 84/85 marque l’explosion de Drexler. Bouffeur de ballons par excellence à ses débuts, pas sûr que l’ego de MJ ait longtemps supporté d’être relégué au second rang.
Ce qui est certain en revanche, c’est que ses 64 matchs manqués pour blessure l’année suivante l’auraient privé du statut de franchise player, ravivant dans le cœur de la franchise le douloureux souvenir de Bill Walton (ce MVP dont la trajectoire a été tuée dans l’œuf par les blessures).
La suite ? Un transfert, une réputation de caractériel à se coltiner, une carrière de mercenaire errant sans club attitré pour construire sa légende, quelques récompenses individuelles çà et là, une plongée dans l’enfer du gambling… Et une inscription sur la longue liste de ces joueurs qui n’ont jamais réellement exprimé l’entièreté de leur potentiel.
2. Et si Michael Jordan avait signé chez Adidas ?
Ce n’est un secret pour personne, Michael n’était pas un grand fan de Nike, au point de n’avoir jamais porté leurs baskets avant de signer chez eux. Quand lui a été proposé son contrat, il s’est empressé de le transmettre aux dirigeants d’Adidas en espérant que ces derniers s’alignent sur l’offre (mirifique pour l’époque) de la marque au swoosh.
Si Adidas avait saisi l’opportunité, c’est toute l’histoire du sneakers jeu qui aurait été chamboulée. Tout d’abord, il est peu probable que la marque aux trois bandes ait créé une ligne exclusive pour un rookie, d’autant que venait de sortir le modèle le plus cher jamais conçu pour jouer au basket : les Forum Hi. Aux oubliettes donc les collaborations de légende avec Tinker Hatfield ou Spike Lee, fini les brouettes de paires siglées Jumpman vendues depuis 30 ans.
« This is the Nike contract, if you guys come anywhere close, I’ll sign with you »
Avec l’explosion concomitante de son partenariat avec Run DMC, Adidas aurait régné sans partage sur la pop culture raflant grâce à sa puissance de feu toutes les stars (d’Andre Agassi à Lebron James). Non seulement Nike ne serait jamais devenu ce géant reconnaissable uniquement à son logo, mais la marque n’aurait peut-être même pas survécu aux années 80.
Toujours est-il qu’il ne suffit pas de signer un athlète pour en faire une star – rappelons-nous à ce titre l’échec patent de Converse à capitaliser sur le duo Bird/Magic. Gloire doit donc être rendue à Nike pour avoir su exploiter avec autant d’habileté le potentiel commercial hors du commun de Jordan, et d’avoir par la même occasion amplement participé à créer le marché des sneakers.
Oh et peut être n’aurions-nous jamais surnommé MJ, Michael « Air » Jordan.
3. Et si Michael Jordan n’avait jamais joué avec Scottie Pippen et Phil Jackson ?
Il existe deux Michael Jordan. Le premier est cet incroyable soliste qui empile les distinctions individuelles et affole les compteurs sans accorder la moindre confiance à ses coéquipiers. Ce joueur-là n’a rien remporté collectivement. Le second Michael Jordan voit le jour en 1989 avec l’arrivée de Phil Jackson sur le banc et l’explosion concomitante de Scottie Pippen.
La transition va prendre quelques années, mais le leader des Bulls va progressivement mettre son talent au service du collectif. Sur les conseils du Zen Master qui lui fait comprendre que le titre de meilleur marqueur n’est pas une fin en soi, son jeu évolue, sa moyenne de points décroît et il apprend à ne plus monopoliser le ballon, laissant à Pippen le soin de remonter la balle.
Une fois sa mutation achevée, l’ancien Jordan, celui qui se faisait systématiquement éliminé au premier tour des playoffs, celui qui n’arrivait pas à se défaire des Jordan Rules (ce système défensif des Detroit Pistons visant exclusivement à phagocyter son jeu), laisse exploser en plein jour le génie du Jordan post-91 avec le premier des six titres à venir.
23 + 33 = 6
Comme souvent une grande équipe est avant tout une histoire d’alchimie. Qui d’autres que Phil Jackson pour mieux le comprendre, lui qui durant toute sa carrière a géré les égos des plus grandes stars de l’époque ? En façonnant le talent de Pippen, il offre à Jordan ce que les Barkley, Robinson ou Wilkins n’ont jamais eu : un lieutenant de classe mondiale, le parfait complément pour l’accompagner au sommet.
C’est Pip’ qui sera constamment en charge de défendre sur la star de l’équipe adverse, c’est également lui qui mettra son ego de côté au service du collectif et qui sera le plus apprécié dans les vestiaires.
Sans ces deux rencontres, Jordan n’aurait peut-être été qu’un Allen Iverson ou un Lebron James période Cleveland, un monstre individuel privé de récompenses collectives.
Si Jackson était resté l’assistant de Doug Collins et si Pippen n’avaient pas été échangés avec les Supersonics le jour du draft, il est fort à parier qu’aucun des deux hommes n’aient jamais remporté la moindre bague sans MJ. Mais l’inverse est également très vrai.
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4. Et si Michael Jordan n’était jamais parti ?
Il est communément admis que sans son premier départ à la retraite, Chicago aurait réussi le 8 peat. L’effectif était rodé, Jordan et Pippen étaient à l’apogée de leur art, aucune équipe n’avait trouvé la combinaison pour défaire l’attaque en triangle, bref, la voie était libre pour remporter cinq titres supplémentaires.
Pourtant nombreux sont les indices qui tendent à prouver le contraire. Tout d’abord, outre le meurtre de son père, la raison principale qui a poussé l’arrière des Bulls à se retirer précipitamment était son amour déclinant du jeu.
Dans ces conditions, comment conserver cet indispensable instinct du tueur cinq années supplémentaires ? L’année et demi de hiatus a permis à Jordan de se ressourcer et de revenir plus compétitif que jamais – voir à ce sujet les déclarations de Chris Bosh en 2014 qui expliquait la défaite du Heat en finale par une certaine lassitude après… un back to back.
En 1994, plusieurs équipes étaient en mesure d’en découdre avec les Bulls, des Magics aux Knicks de New York qui, en pleine maturité, auraient bien fini par trouver la martingale après quatre défaites de suite en playoffs.
À l’ouest, les Houston Rockets faisaient figure de sérieux rivaux, avec un Hakeem Olajuwon au sommet de sa forme et une ribambelle de tireurs à trois points déchaînés dans le money time. Tout cela sans compter le départ très probable du pilier Horace Grant vers de nouveaux horizons.
Alors si les Bulls auraient très certainement rajouté quelques bagues à leurs palmarès, l’idée de remporter huit titres d’affilé tient de la douce chimère.
Et puis sans ce comeback digne d’un Ali ou d’un Napoléon, non seulement Jay Z n’aurait jamais pu user jusqu’à la corde la métaphore du numéro 45 dans ses rimes, mais surtout, le monde aurait été privé de ce chef d’œuvre postmoderne qu’est Space Jam.
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5. Et si Michael Jordan avait réussi sa reconversion dans le baseball ?
Il est communément admis que cette aventure a été un fiasco. Si sa première saison a effectivement été désastreuse en termes de chiffres, Michael avait toutefois accompli de gros progrès dans les dernières semaines. Couplé avec ses capacités athlétiques hors du commun, son instinct de compétiteur et sans la grève de la MLB la saison suivante, il n’est pas complètement improbable de penser qu’il aurait fini par décrocher à force de travail une place de titulaire.
Sans le retour de Jordan, que serait-il advenu du monde du basket, lui qui a privé un paquet de hall of famers du titre ? (Shawn Kemp & Gary Payton, Malone & Stockton, les Pacers de Reggie Miller…). L’une de ces franchises aurait alors pris le relais, portée au pinacle par ses joueurs phares. L’empreinte de Jordan serait ainsi à relativiser avec « seulement » trois titres au compteur et un paquet de records en moins.
S’ensuivraient d’innombrables débats pour savoir qui des Sonics, des Jazz ou des Bulls serait l’équipe dominante des 90’s. Sur ce point, on peut penser que la couronne reviendrait sans hésitation… aux Orlando Magic. Une conférence Est débarrassée de la mainmise des Bulls aurait ouvert une voie royale au duo Shaquille O’Neal/Anfernee Hardaway après une première finale clairement perdue par manque d’expérience.
Shaq n’aurait peut-être jamais émigré à Los Angeles, bâtissant avec Penny un duo digne de celui formé par Kareem Abdul-Jabbar et Magic Johnson. N’oublions pas qu’en dépit de ses 22 matchs manqués en 96, le roster a réussi à remporter 60 matchs avec la deuxième attaque la plus performante de l’histoire (112,9 points). Sans les blessures à répétition d’Hardaway qui aurait pu décemment prétendre les stopper ?
6. Et si Michael Jordan avait été nommé General Manager des Chicago Bulls ?
Michael Jordan a toujours caressé l’ambition de devenir GM passé sa carrière de joueur. Pour l’être à Chicago, il aurait fallu remercier Jerry Krause, une hypothèse peu plausible vue l’emprise passée du big guy sur la franchise, mais admettons.
Comparé à l’épouvantable réputation de ce dernier auprès de ses employés, l’aura d’un MJ à la fin des 90’s aurait très certainement permis d’attirer des joueurs du calibre de Tracy McGrady, Grant Hill ou même Tim Duncan, tous susceptibles de changer de club dans ces années. Jordan aurait été en position de persuader Doug Collins de revenir comme coach (en lieu et place d’un Tim Floyd de triste réputation).
Oui, mais voilà, avec un tel roster et les résultats qui vont avec, Derrick Rose n’aurait jamais été drafté. Pis, Jordan a largement prouvé par la suite qu’il n’était pas un bon General Manager, que ce soit aux Wizards ou aux Bobcats. Alors à moins d’avoir racheté le club, il aurait certainement été poussé vers la sortie.
Autre hypothèse, pour son second comeback (celui de trop ?), Jordan n’aurait clairement pas opté pour Washington. Au final, c’est son héritage aux Bulls qui en aurait pâti, écornant quelque peu une légende restée intacte jusqu’ici.
7. Et si Michael Jordan s’était lancé en politique ?
Difficile en apparence de faire plus apolitique que MJ. Toute sa carrière de joueur, il a consciencieusement pris soin d’éviter toute prise de position. Que ce soit sur les émeutes de LA en 1992 ou la candidature d’un maire démocrate noir au poste de sénateur (une première à l’époque) dans son état natal face à un adversaire multipliant les commentaires raciaux ambigus – ce à quoi il rétorquera laconiquement le célèbre « Republican buy sneakers too ».
En dehors d’une participation discrète au financement du Malcom X de Spike Lee, de ses parties de golf avec Bill Clinton et de son soutien précoce à Obama, MJ n’est jamais sorti des sentiers battus de la charité protestante libérale estampillée relation publique (visite aux enfants malades, dons aux associations caritatives…). Cette charité qui, comme s’en étonnait Jay Z, permet en quelque sorte de remporter une deuxième fois la mise, en rendant redevables ceux à qui elle se destine.
Muhammad Ali Was a Rebel. Michael Jordan Is a Brand Name
Pourtant, Michael Jordan est encore aujourd’hui très certainement le seul athlète à être en mesure de dicter sa loi à ses sponsors. Peut-être n’avait-il pas nécessairement besoin de s’engager pour la cause des droits civiques, après tout le fait qu’un athlète/homme d’affaires de couleur réussisse sans mettre ce facteur en avant est très certainement plus efficace pour la cause. En revanche un mot (même petit) sur cet esclavagisme moderne que sont les sweatshops permettrait de faire bouger les lignes.
Jordan ou le précurseur de cette génération de sportifs sans aspérités, uniquement soucieux de conserver une image lisse auprès de leurs sponsors (Tiger, Lebron, Zinedine…). De quoi en venir presque à regretter l’engagement sincère d’un Karl Malone pour la National Rifle Association.
Si contrairement à un Mohammed Ali, Jordan n’a jamais été un homme de mots, ses actes sont en revanche eux beaucoup significatifs : qu’il incarne dans toute sa splendeur l’individualisme (10 titres de meilleur marqueur), qu’il se montre adepte d’une vision toute hobbesienne des rapports humains (le traitement particulièrement détestable qu’il infligeait à ses coéquipiers moins talentueux), ou qu’il prête une allégeance totale aux lobbys dont il est l’ambassadeur (souvenons-nous de son refus initial de monter sur le podium des JO de Barcelone avec un survêtement affichant le logo Reebok)…
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8. Et si les destins de Michael Jordan et David Stern ne s’étaient jamais croisés ?
La légende du numéro 23 aurait-elle été la même sans la clairvoyance de l’ancien tout puissant patron de la NBA ? David Stern aura été celui qui aura très vite compris l’intérêt de la ligue à faire de ce dernier la pierre angulaire de sa stratégie de conquête mondiale.
Si le flair en affaire de Jordan n’est pas à remettre en question, c’est Stern qui a cultivé le terreau permettant à l’arrière des Bulls de faire de la Jordan Brand cette machine à cash sans précédent. N’oublions pas qu’à son entrée en fonction le 1er février 1984, la ligue était gangrenée par les problèmes de drogues et d’alcool, les enceintes étaient vides (moins de 60% de taux de remplissage en 1981), plusieurs franchises flirtaient avec la banqueroute et seuls deux pays étrangers diffusaient des matchs.
Le bilan de Stern se résume à ces deux chiffres : le salaire moyen des joueurs est passé de 300 000$ à 6 millions par an et la valeur cumulée des équipes que comptait la Ligue en 1984 est passé de 400 millions de dollars… à 19 milliards en 2014 !
David Stern a fait rentrer avant les autres le basket dans l’ère du sport business : il développe tout azimut les partenariats avec des marques, les réseaux télé, le merchandising et surtout insuffle une politique de starisation à l’international. Le point d’orgue sera l’envoi de la Dream Team aux JO de Barcelone en 1992.
Comprenant le charisme et l’impact sur le jeu de Michael, il va s’efforcer de gommer aux yeux du grand public les aspects les moins reluisants de sa personnalité (addiction au jeu, arrogance, homophobie, coup de poing dans le visage de Steve Kerr, style vestimentaire douteux…) pour capitaliser sur son rôle d’ambassadeur mondial. C’est Stern encore qui va dès le départ impulser cette idée de bâtir le mythe de MJ alors qu’il est encore en activité (il est élu meilleur jouer de l’histoire de la NBA dès 1993, une statue lui est érigée…).
S’il est dur de déterminer qui est l’œuf et qui est la poule, reste que les deux hommes entretiendront des relations équivoques. Jordan ira jusqu’à porter plainte contre la NBA pour utilisation abusive de son image. Mais sans Stern, MJ serait resté une légende du basket au même titre qu’un Bill Russell ou un Jerry West, et non un mythe qui perdure 30 ans après son premier match NBA – et qui plus dans un sport devenu le deuxième plus populaire de la planète après le football.
À titre de comparaison, qui se soucie d’Emmit Smith ou de Wayne Gretzky en dehors des aficionados de foot US et de hockey ?
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9. Et si Michael Jordan jouait à notre époque ?
Jordan ne manque que rarement l’occasion de partager sa piètre estime des joueurs qui lui ont succédé. Il est vrai que la NBA de son époque a vu s’affronter deux générations de légende : celle des Celtics, Lakers et Piston puis celle des challengers de luxe qu’ont été Ewing, Barkley, Malone ou Payton. Beaucoup considèrent cette époque comme l’âge d’or de la NBA. Il est communément admis que le jeu pratiqué était beaucoup plus dur (trash talk, hand check…). Plus dur certes, mais paradoxalement moins physique.
Si Jordan a été Jordan, c’est en grande partie parce qu’il sautait plus haut, courrait plus vite et se montrait plus vif que tous ses adversaires. À son poste, seuls Clyde Drexler et Dominique Wilkins pouvaient prétendre rivaliser. Sur ce plan MJ était largement en avance sur son temps en s’adjoignant les services d’un préparateur physique… à l’âge de 25 ans !
Aujourd’hui, ces programmes sont mis en place dès l’adolescence. TOUS les joueurs poussent au maximum leurs capacités physiques et musculaires. Jordan ne serait ainsi plus en mesure de dominer avec autant de superbe sur ce point – et encore moins de s’adonner avec autant de ferveur à son addiction au gambling.
Idem pour son style de jeu. Si Jordan (sur la lancée de Julius Erving) a révolutionné le déplacement aérien, le travail de feintes ou l’organisation offensive, aujourd’hui pas un joueur en activité n’a pas ausculté en long en large et en travers le jeu de His Airness (merci internet). Là encore, Jordan ne pourrait plus creuser un tel fossé avec la concurrence.
Troisième facteur enfin : plus personne ne score autant que MJ. Big Three oblige, ni ses coachs, ni ses coéquipiers ne lui permettraient d’imposer son leadership comme il l’a fait. Si Kevin Durant prenait tous les soirs entre 25 et 30 shoots par matchs pour essayer de planter 45 points, Stephen Curry ne serait pas long à réclamer un échange. Même chose quand James s’est associé à Dwayne Wade, le King avait alors fait l’effort de diminuer son appétence offensive.
[Tout cela sans oublier que la moyenne de points par match est passée de 107 entre 1984 et 1993 à 98,2 entre 2004 et 2014.]
Est-ce que LeBron connaîtrait le succès à mon époque ? Oui. Connaitrait-il le même succès qu’à son époque ? Non.
Bien sûr un Jordan version années 10 ferait ce que tous les grands compétiteurs font : s’adapter pour continuer à supplanter l’adversité. Personne ne peut décemment imaginer qu’un joueur inscrive 50 points par match comme le faisait Wilt Chamberlain. Même un Shaquille O’Neal dont la domination physique et le palmarès était comparable n’affichait pas de telles lignes de stats. Comparer les époques relève bien souvent d’une équation impossible.
Ceci dit, il est fort à parier que Michael Jordan continuerait à survoler les débats. Lorsque lui a été posée la question de savoir qui serait capable de lui tenir tête en 1 contre 1, Jordan a admis que seul Kobe Bryant pourrait peut-être l’emporter. Il faut dire que ce dernier est la copie carbone de son aîné : pas un de ses mouvements, pas une de ses feintes n’est pas directement calquer sur l’arrière des Bulls (jusqu’à la langue tirée).
Et qu’a fait Kobe au sommet de sa carrière ? Remporter le titre de meilleur marqueur avec 35 points de moyenne, planter 81 unités en un match, s’adjuger deux titres sur son nom avec Phil Jackson aux manettes… Bref, il a fait du Jordan.