Question business, il n’y a pas que les labels et les marques de fringues…
Lorsque l’on connait l’importance qu’accordent les rappeurs à la nourriture dans leurs textes, faut-il s’étonner que nombreux d’entre eux décident de mettre leur notoriété et leurs dollars au service de la cause culinaire ?
Au-delà d’avoir une table constamment à leur disposition, pour certains il s’agit avant tout d’une passion, quand pour d’autres il s’agit de placer leurs billes et d’en tirer de confortables dividendes.
Petit tour d’horizon des emcees les plus gourmets du game.
Ludacris, Chicken + Beer
Après cinq années d’annonces diverse et variées, Luda a fini par ouvrir en 2016 sa propre cantine à l’aéroport international Hartsfield-Jackson d’Atlanta. L’établissement tire son nom de son album certifié double platine Chicken-n-Beer sorti en 2003.
Poulet et binouze cuisiné à la mode Southern sont donc au programme, avec une mention spéciale au Luda’s Chicken – pour voir le menu c’est ici.
Fat Joe, City Island Express
En 2011, le Gros Joseph ouvre dans son Bronx natal un fast food qui sert burgers (dont le « Lean Back Burger ») et fruits de mer fris, soient typiquement le genre de repas qui lui ont permis de rapper avec un tel pseudo.
Fermé depuis, l’histoire ne dit pas si le bouche à oreille désastreux sur la qualité de la nourriture en a été la cause, ou si plus ironiquement ce soit le fait que le Don Cartagena ait entretemps complétement changé d’alimentation en entamant un régime lui faisant perde près de 40 kilos.
Puff Daddy, Justin’s
En 1997, le mogul ouvre un premier restaurant à New York City, puis un second l’année suivante à Atlanta. Tous les deux baptisés d’après le prénom de son fils aîné, les lieux deviennent rapidement grâce à son aura un repère de célébrités.
L’aventure se terminera dix ans plus tard en 2007 pour l’enseigne de la Grosse Pomme et quatorze ans plus tard en 2012 pour celle d’ATL.
Un porte-parole du Bad Boy déclare à l’époque que le rappeur-entrepreneur préférait alors se reconcentrer sur d’autres entreprises commerciales. Il est vrai qu’entre la musique, la télévision, la mode, les parfums et la vodka, difficile de tout gérer.
Styles P et Jadakiss, Juices For Life
Autres rimeurs convertis aux joies de la vie healthy, les deux tiers des Lox ont ouvert en 2015 un bar dans leur quartier du Bronx afin d’encourager leur voisinage à abandonner fast food et autres smoothies (également très chargés en sucre rappelons-le).
Alors que « la plupart des quartiers n’ont pas accès à une nourriture de qualité », les deux rappeurs (qui n’ont pas du consommer que des myrtilles et des mangues pressées dans leurs jeunes années pour avoir ce timbre de voix si râpeux) souhaitent « éduquer » leur paires aux bienfaits des jus de fruits.
Jus de fruits qui selon Styles P rendent en sus ses « balls » complètement « nuts ».
Rick Ross, Wingstop
Quand Rozay a commencé à investir dans cette chaîne de restaurants spécialiste en chicken wings, beaucoup l’ont raillé pensant qu’il ne cherchait là qu’un moyen de s’empiffrer encore un peu plus, alors que non – pour ouvrir une franchise Wingstop, il est nécessaire d’avancer 600 000$, puis de soumettre sa situation à un examen financier.
À la tête de neuf établissements en 2014, il engrangeait cette année-là 7 millions de profits selon Forbes. Il serait aujourd’hui à la tête de 25 franchises.
Bawse !
Flavor Fav, House of Flavor, Flav’s Fried Chicken (FFC) et Flavor Flav’s Chicken & Ribs
Fils de restaurateur, l’Ennemi Public était étudiant en école culinaire dans les années 70. Loin d’être illégitime dans ce milieu donc, il ne bénéfice cependant pas du même savoir-faire question business.
En 2011, il ouvre dans l’Iowa le Flav’s Fried Chicken qui ferme ses porte 4 petits mois plus tard. Rebelote en 2012 à Las Vegas cette fois-ci où il lance la House of Flavor qui met la clef sous la porte moins de 5 mois plus tard.
Dernière aventure en date, son Flavor Flav’s Chicken & Ribs qui a tenu de décembre 2012 à juillet 2013.
Disputes avec le management, problèmes d’hygiène, loyers impayés… le rappeur qui clamait vouloir concurrencer le Colonel Sanders (KFC) avec sa recette secrète a du faire profil bas.
Jay Z, 40/40
Prévoyant de prendre sa retraite musicale pour se consacrer pleinement à ses affaires, Shawn Carter ouvre en 2003 le 40/40 Club à New-York, un bar sportif haut de gamme – vu le nombre de références sportives inclues dans ses textes, le move parait logique.
Le lieu tire son nom d’une performance statistique exceptionnelle au baseball : réussir 40 home runs et 40 vols de base en saison.
Malgré quelques faits divers pas des plus glorieux (du vol de recette d’un chef, aux plaintes d’employés concernant leurs conditions de travail), il réussit à étendre la franchise à Atlantic City en 2005, au stade Barclays Center des Brooklyn Nets en 2012, puis à l’aéroport d’Atlanta en 2014.
Toutes ne connaitront pas la même longévité : Atlanta et Vegas sont aujourd’hui fermés.
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DJ Khaled, Finga Licking
Si « ils ne veulent pas que vous mangiez », DJ Khaled a décidé de passer outre en s’associant à divers partenaires pour lancer l’enseigne « Léchage de doigts » en plein Miami.
Les plats proposés se veulent peu caloriques et à base de produits frais.
Fort de critiques gastronomiques élogieuses, le succès est au rendez-vous : un troisième Finga Licking s’apprête à ouvrir ses portes cette année.