Parce qu’il n’y pas que les scénaristes du MCU et des Star Wars qui ont des absences…
Un peu comme ces chansons que l’on ne se lasse pas d’écouter, il est de ces films que l’on ne se lasse pas de voir et revoir, et qui eux aussi vous accompagnent à travers les âges.
Et puis un jour, c’est le drame : un « trou dans l’intrigue » dont jamais vous ne vous étiez douté vous saute au nez.
Raccourcis, incohérences, aberrations… impossible désormais de faire comme s’il n’existait pas. Impossible de ne pas penser qu’à ça du début à la fin.
Petit avertissement donc à ceux qui décident de se plonger plus en avant dans la lecture de cet article : une fois arrivé à son terme, vous risquez de ne plus regarder votre film préféré du même œil.
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Scarface : mais pourquoi Sosa se soucie-t-il tant d’un rapport de l’ONU ?
Okay, okay, Tony ne s’est pas montré des plus dignes de confiance en éclatant la cervelle d’Alberto contre la vitre de sa voiture alors que ce dernier était à deux doigts de tuer un journaliste et sa famille en plein New-York.
Ceci dit pourquoi en faire tout un foin ?
Après tout, des rapports officiels sur le narcotrafic tombent à la pelle chaque année sans que jamais personne ne leur accorde le moindre crédit. Surtout que dans le cas présent, discours ou pas discours de son auteur à l’Assemblée générale des Nations Unies, ses conclusions étaient déjà connues de tous à l’avance.
Pire, à en juger par les conséquences de la guerre ouverte menée par Pablo Escobar contre les autorités US et colombiennes, commettre un acte de terrorisme sur le sol américain n’aurait très certainement fait qu’aggraver la situation pour Sosa et sa bande.
Armageddon : pourquoi ne pas avoir plutôt formé des astronautes au forage ?
Passe encore que si un astéroïde géocroiseur gros comme le Texas menaçait notre planète, utiliser l’arme nucléaire constituerait un remède pire que le mal (vive la pluie de fragments radioactifs qui s’en suivrait).
Passe encore qu’il existe moult solutions plus efficaces pour le faire dévier de sa trajectoire et sauver notre pomme en lieu et place d’aller creuser un puits en son sein (au hasard amarrer une fusée sur ledit caillou, propulser une sonde autour de son orbite, se servir des rayons du soleil via un réflecteur parabolique pour raboter sa surface, etc.).
Par contre nous faire gober qu’une bande de foreurs pétroliers aux QI à peine plus élevés que leurs pointures de chaussures puissent décrocher un brevet d’astronaute en moins de deux semaines, ça, ça ne passe pas.
Vingt ans après les faits, on attend toujours les excuses de Michael Bay.
Terminator : Skynet a envoyé le mauvais robot
Action hero en devenir au début des années 80, Arnold Schwarzenegger avait été à la base engagé pour jouer le gentil Kyle Reese, tandis que Michael Biehn (Kyle Reese) était censé prêter ses traits au méchant T-800.
Sentant toutefois qu’il avait un coup à jouer en robot tueur monolithique, Schwarzy fait alors des pieds et des mains pour convaincre le réalisateur James Cameron d’échanger les rôles.
Bien lui en a pris puisqu’il livre là l’une des prestations les plus mémorables de sa carrière.
Sauf que bon, il était quand même beaucoup plus logique pour tout le monde, d’une part pour la Résistance d’envoyer le plus balèze des humains protéger Sarah Connor, et de l’autre pour Skynet d’envoyer un gabarit lambda capable de se fondre dans la masse.
Saw : depuis quand les chirurgiens ont-il autant de temps libre ?
Suspecté tout au long du film par la police d’être le Tueur au Puzzle/Jigsaw, Lawrence Gordon dispose pourtant d’un excellent alibi : il travaille à la fois comme médecin oncologiste (il étudie les tumeurs) et comme neurochirurgien, soient deux professions qui prises séparément exigent au minimum de bosser une dizaine d’heures par jour.
Dès lors, avec un tel emploi du temps, par quelle opération du Saint-Esprit lui a-t-il été physiquement possible de mettre à exécution un plan qui implique notamment de bâtir en secret une chambre forte, de confectionner des pièges sur-mesure, de sélectionner des victimes en fonction de leurs biographies, puis de surveiller ces dernières par vidéo pendant des semaines ?
Et tout cela en se rendant quotidiennement dans un lieu bien déterminé (un hôpital) où toutes ses allées et venues sont aisément vérifiables !
Bon après peut-être s’agissait-il du premier jour des enquêteurs chargés de l’enquête…
Rocky 5 : parlons de l’âge du fils de Rocky
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Tandis qu’Adrian et Rocky se sont passé la bague au doigt en 1976 dans le premier opus, ils fêtent dans Rocky IV leurs neufs ans de mariage, ce qui implique que le film se déroule en 1985.
Dans ce même film, leur fils Robert Balboa Jr., conçu l’année de leur union, est âgé de 9 ans, ce qui niveau timeline colle parfaitement.
Les choses se gâtent cependant dans Rocky V, puisque sitôt Stallone revenu de Russie après avoir mis la pilule à Drago, soit quelques jours à peine après la fin de Rocky IV, son fiston est d’un coup d’un seul âgé de cinq ans de plus.
Comment ça les mauvaises langues diront que l’acteur souhaitait absolument donner un rôle à son fils Sage ?
Les Évadés : comment raccrocher un poster de l’intérieur ?
Après avoir passé 20 ans à creuser un même tunnel dans la même cellule de prison (hum-hum ?), Andy Dufresne/Tim Robbins parvient finalement à s’échapper, non sans avoir auparavant pris le soin de dissimuler sa porte de sortie avec un poster de Raquel Welch.
S’en suit une crise d’hystérie du directeur qui se met à jeter un peu partout les pièces de jeu d’échec avant que l’une d’elles ne transperce ledit poster sans qu’il ne bouge d’un demi-millimètre. Piqué de curiosité, il passe ensuite sa main de part en part à travers le papier, qui là encore recouvre le mur de façon parfaitement rigide.
Problème : s’il est tout à fait possible qu’Andy ait accroché les deux coins du haut avant de s’engouffrer dans le tunnel, il est tout bonnement impossible qu’il ait dans la foulée réussi à accrocher les deux coins du bas – et ce d’autant plus que considérant l’étroitesse du trou et le fait qu’il ait attaché à sa jambe ses effets personnels, il ne pouvait pas se retourner.
PS : d’où personne ne regarde les chaussures ?
Matrix : Cypher qui rentre et qui sort à sa guise
De toutes les règles relatives à la matrice, il est une particulièrement claire : quiconque va et vient entre le monde virtuel et le monde réel a impérativement besoin d’une seconde personne pour le brancher puis le débrancher.
Ralph des Soprano lui n’en a cure puisque lorsqu’il se rend à ses petits rendez-vous secrets avec l’agent Smith, il fait ça tout seul comme un grand.
Les frères/sœurs Wachowski ont beau s’être justifiés/ées après coup en invoquant un système automatisé qu’il aurait mis au point dans son coin (et qu’il se serait efforcé de ne pas montrer à l’écran…), toute l’affaire n’est quand même pas très nette.
Gravity : George Clooney aurait dû réviser ses cours de physique
« Bien souvent, une histoire qui vaut la peine d’être racontée ne l’est plus si l’on s’en tient strictement à la science. Sachant cela, l’objectif est de donner aux événements la tournure la plus plausible possible afin que l’histoire en question paraisse crédible. »
Voilà comment l’astrophysicien Kevin Grazier engagé en tant que conseiller auprès du réalisateur Alfonso Cuarón explique pourquoi les jambes de Sandra Bullock restent impeccablement rasées explique le sempiternel décalage entre science et représentation de la science sur grand écran.
À sa décharge, c’est précisément ce manque de rigueur qui donne lieu à l’une des scènes les plus poignantes du film : celle où Georges Clooney est retenu à Sandra Bullock et à la Station spatiale internationale par une simple sangle avant qu’il ne décide de s’en détacher pour lui sauver la vie.
Un sacrifice des plus nobles et des plus cinématographiques donc, mais un sacrifice qui ne sert à rien. Comme l’a souligné l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson, l’absence de gravité fait qu’ici personne n’entraîne personne : le simple fait de tirer légèrement sur la sangle aurait suffi à Bullock pour ramener le beau George vers elle.
Training Day : le plan pour se débarrasser de Roger n’a aucun sens
Redevable à la mafia russe d’un million de dollars après avoir tabassé l’un de leurs pontes, Alonzo (Denzel Washinton) élabore tout un stratagème pour dérober à son informateur ledit million de ses quatre millions d’économie.
Après avoir obtenu un mandat d’arrêt, il débarque à son domicile avec son équipe de ripoux, excave son pactole du sous-sol de sa cuisine, le flingue, puis demande à l’un de ses collègues de prendre deux balles en plein gilet pour justifier que le rookie Hoyt (Ethan Hawkes) ait dû riposter en état de légitime défense.
Pas super chaud pour endosser la responsabilité d’un meurtre qu’il n’a pas commis, Hoyt se rebelle, et l’on comprend alors que depuis le départ Alonzo Söze lui a fait fumer du PCP afin de le faire chanter en cas de refus.
Si question tension dramatique le compte y est (en sus, pour plus de rythme Alonzo attend le moment entre le décès de Roger et l’arrivée des renforts pour détailler ses intentions), il n’empêche que tout cela est bien compliqué.
Pourquoi en effet ne pas avoir simplement zigouillé l’ami Roger et pris son oseille ? Rien n’aurait plus ressemblé que ça à un règlement de compte entre dealeurs. En prime le crew aurait pu se partager trois millions supplémentaires.
Et pourquoi s’être encombré de Hoyt ? Dans le crew d’Alonzo tout le monde se connaît et se fait confiance, Hoyt, dont tout indique qu’il est un bon samaritain, ne fait qu’ajouter de l’incertitude.
Retour vers le futur : personne ne se souvient de Calvin Klein
Les scénarios sur les voyages dans le temps, c’est toujours casse-gueule. Et malgré sa flatteuse réputation la série des Back to the Future n’échappe pas à la règle.
Prenez par exemple le fait que Marty McFly soit retourné en 1955 pour permettre à ses parents George et Lorraine de se rencontrer, et accessoirement de lui donner la vie.
De un, comment se fait-il que ces derniers ne tiquent pas plus que ça quand des années plus tard, ils s’aperçoivent que leur fils lui ressemble comme deux gouttes d’eau ?
De deux, pourquoi Lorraine qui pensait que Marty s’appelait Calvin Klein en voyant ce nom brodé sur ses sous-vêtements ne pète-t-elle pas une durite lorsque la marque Calvin Klein explose sur le devant de la scène ?
Batman : qui a pu bien construire la Batcave ?
Sûrement pas Alfred qui depuis le temps qu’il est vieux doit désormais approcher les 150 ans.
Sûrement pas Bruce Wayne qui entre son boulot de playboy milliardaire le jour et son boulot de justicier à tête de chauve-souris la nuit ne dort déjà pas beaucoup.
Petit bijou de technologie et de design qui abrite en sus la Batmobile et tous les bat-gadgets de la Terre, elle n’a de toute façon pas pu être bâtie sans faire appel à une armée de contractants extérieurs (plombiers, chauffagistes, électriciens…).
Sauf que si tel avait le cas, il est très difficile d’imaginer qu’aucun d’entre eux n’ait vendu la mèche, ou que l’activité du chantier n’ait pas éveillé les soupçons.
Alors oui, il existe des explications plus ou moins alambiquées dans le comic (genre c’est le grand père Wayne qui n’avait que ça à faire), mais toute sont bien trop ex machina pour tenir la route.
Karate Kid : rien à foutre des règles et de la déontologie
Karate Kid c’est le conte de fées de Danny LaRusso, un ado un peu loser qui grâce aux arts martiaux (et à Mr. Miyagi) puise au fond de lui les ressources pour devenir celui qu’il doit être (et repartir avec la fille).
Cerise sur le gâteau, chemin faisant il défait en combat singulier son ennemi juré en lui assénant le fameux « coup de pied de la grue » qui dans les années 80 en a poussé tant à s’inscrire en club à la rentrée suivante.
Bon ça c’est la version « tout-est-bien-qui-finit-bien ».
En vrai, il est établi à plusieurs reprises au cours du tournoi que les coups de pied au visage sont interdits, les arbitres n’hésitant d’ailleurs pas à sanctionner plusieurs compétiteurs sur ce point.
Héros du film, « Daniel-san » se devait certes de conclure sa partition sur une note spectaculaire, mais en accord avec le règlement il aurait dû être disqualifié. Et c’est Johnny des Cobra Kai qui aurait dû gagner.
Pulp Fiction : mais que fait la police ?
À en croire Quentin Tarantino, ses films prennent place dans deux univers bien distincts : « l’univers réel », celui dans lequel les personnages de la vraie vie évoluent », et « l’univers cinématographique » qui lui se compose des films que les personnages de « l’univers réel » sont susceptibles de voir lorsqu’ils vont au cinéma.
Voir ainsi La Mariée se balader avec un sabre de samouraï dans un aéroport ou George Clooney et Harvey Keitel tomber sur des vampires lorsqu’ils s’arrêtent prendre un verre dans un resto routier ne pose donc aucun problème, Kill Bill et Une nuit en enfer appartenant tous deux à « l’univers cinéma ».
En revanche, ancré dans « l’univers réel », Pulp Fiction fait preuve d’un manque flagrant de réalisme : qu’il s’agisse de Jules et Vincent qui exécutent tranquillou trois types dans une résidence, de Marsellus qui tire en pleine rue et en plein jour sur deux civils ou encore de Vincent qui défonce le parvis de la maison du dealer Lance avec sa Chevrolet rouge, personne n’appelle jamais les bleus.
Seule exception : Zed le policier violeur et sodomite qui à l’heure actuelle doit encore croupir dans la cave de son pote après avoir goûté aux joies de « la flamme bien moyenâgeuse ».
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