A tous ceux qui en ont plus que marre de se farcir chaque année à la même époque « All I Want for Christmas Is You » de cette dinde de Mariah Carey ou les rediffusions à la chaîne de cette tête de poireau d’Harry Potter, cet article est fait pour vous…
Non contente de faire les poches du public de janvier à novembre, l’industrie du septième art exploite comme il se doit la manne des films de Noël, pour le meilleur (Bad Santa, Scrooged, Elf…) et pour le pire (les comédies romantiques enneigées, La course au jouet, Macaulay Culkin…).
Mais les films de Noël ce sont aussi toute une série d’œuvres plus officieuses qui prennent pour toile de fond cette période de l’année sans en faire des caisses.
Sympa nous vous les avons compilées dans le top ci-dessous.
9. Gremlins
Objet de culte et carton planétaire au box-office, ce film d’horreur bon enfant se veut une déclinaison à peine masquée du E.T. de Steven Spielberg.
Niaiserie et effets spéciaux sont donc au menu dans une ambiance Jar Jar Binks qui serait vite étouffante si le réalisateur Joe Dante n’insufflait pas une pincée nécessaire d’autodérision.
Cela n’empêche cependant pas les tribulations de ces peluches à merchandising de se conclure par un velouté de moraline servie par le sempiternel vieux maître chinois de service (le racisme innocent ça compte pas ?).
Fort heureusement, on aura eu droit entretemps à l’anecdote de Noël la plus morbide du septième art : ou quand l’héroïne raconte comment son père, qui voulait surprendre sa famille avec des cadeaux, est décédé après avoir passé cinq jours dans la cheminée et comment cette dernière a découvert son corps en voulant allumer un feu.
En voilà au moins une qui ne croit plus au Père Noël depuis longtemps.
8. Un fauteuil pour deux
Vous souvenez-vous du temps où Eddie Murphy était marrant et caustique ?
Bien avant qu’il ne décide de jouer à plein-temps au pétomane, il tourne en 1983 ce que beaucoup considère comme son meilleur film : une fable sociale où un clodo hustleur et un wasp tradeur échangent leurs rôles en plein mois de décembre.
Tandis que les années Reagan louent sur tous les tons l’homo economicus, le duo particulièrement réussi qu’il forme avec le Blues Brother/ Ghostbuster Don Aykroyd s’interroge sur les frontières délimitant la volonté individuelle du conditionnement social.
Conclusion : Aykroyd tombera aussi bas que possible, allant jusqu’à se faire pisser dessus pas un chien errant alors qu’il déambule dans les rues déguisé en Gérard Jugnot dans Le Père Noël est une ordure.
Miracle de Noël, sans qu’on ne lui ait rien demandé, la sculpturale Jamie Lee Curtis lui offrira cependant un plan nichons dont seules les années 80 ont le secret.
7. Rambo
Et dire que pour ses débuts sur grand écran, tout ce que John Rambo voulait, c’était aller passer les fêtes chez son paternel…
Mais ça c’était avant qu’un shérif mal luné ne décide de remplacer la chasse au trésor par une chasse à l’homme et ne donne envie au vétéran le plus bousillé de sa génération d’illuminer une petite ville de l’Amérique profonde à coup de M-16.
S’il fout en l’air les vacances d’hiver de tous les fonctionnaires de police de la région, l’ancien béret vert se fera néanmoins pardonner ses écarts dans l’opus suivant en allant regagner à lui tout seul la guerre du Vietnam.
Et à tous ceux qui pointeraient que les troubles de stress post-traumatique et l’esprit de Noël ne feraient pas bon ménage, qu’ils regardent sans délai le dessin animé dont il a été le héros (?!), et notamment l’épisode When S.A.V.A.G.E. Stole Santa où il n’hésite pas à se déguiser en Père Noël.
6. Eyes Wide Shut
Alors que l’histoire originale se déroulait en plein Mardi Gras dans le Vienne des années 1900, Stanley Kubrick décide de relocaliser l’action à New York et de faire débuter son film lors d’une soirée de Noël, puis de le conclure dans un magasin de jouets.
Décorations et illuminations habillent ainsi la quête intérieure de ce couple « parfait » tiraillé entre les chemins du désir et ceux de la résignation.
Dans une ambiance légèrement plus feutrée que les tournages Jacquie & Michel, Tom Cruise s’initie aux secrets des Illuminati mais aussi et surtout aux joies de la partouze en masque vénitien.
Nicole Kidman siffle cependant la fin de la récré avec un « fuck » exalté qui résonne encore aujourd’hui à mille lieux de son allure si sage et si rangée.
5. L’Arme fatale
Quoi de mieux que de passer les fêtes de fin d’année avec un flic dépressif à tendance suicidaire ? Et tant pis si la neige se fait rare en Californie, dans ce paradis blanc l’héroïne coule à flot.
Alors que le film s’ouvre sur le classique Jingle Bell Rock, Martin Riggs (Mel Gibson, qui à l’époque ne faisait que jouer au dingo) fait capoter un deal de drogue dans une réserve de sapins de Noël, puis se fait inviter à passer le réveillon chez son nouveau meilleur ami Roger Murtaugh (Danny Glover) avec qui il tournera encore trois suites à succès.
Galvanisé par l’esprit de Noël, le duo aura entretemps flingué le grand méchant après une baston eighties à souhait sous les guirlandes.
L’Arme fatale ou le film parfait pour tous ceux qui à l’approche d’une nouvelle année ne se sentent toujours pas « trop vieux pour ces conneries ».
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4. Batman : le défi
Dans un Gotham City où le maire Max Shreck (Christopher Walken) grimé en Beethoven sous amphétamines aime à se dépeindre comme « le père Noël », Tim Burton laisse libre cours à ses fantasmes gothiques/SM non sans avoir redécoré au préalable la mégalopole à coup de carton-pâte rouge et vert.
Le Pingouin profite d’ailleurs de l’illumination du sapin municipal pour faire son entrée dans le grand monde et lancer son armée de manchots GI à la conquête du centre-ville.
De son côté, Bruce Wayne (interprété par Julien Lepers Michael Keaton) qui vire de plus en plus sociopathe préfère s’acoquiner avec une Michelle Pfeiffer recouverte de vinyl plus intrigante et désirable que toutes les Elvira de la planète.
Après moult rebondissements allègrement assaisonnés au jus de bagarre, le fidèle Alfred conclue le meilleur Batman au cinéma en souhaitant un joyeux Noël à son patron, tandis qu’aucune Marion Cotillard ne vient ici gâcher la messe.
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3. L.A. Confidential
Quoi de mieux pour pimenter Noël que d’amalgamer violences policières, corruption en haut lieu et prostituées de luxe sosies de stars, le tout dans la Californie des années 50 ?
Sur un scénario qui adapte habilement le roman tentaculaire de James Ellroy, un trio de flics aux méthodes antagonistes se retrouve plongé dans une suite d’évènements qui les dépasse.
En attendant que la vie les rapproche, chacun passe les fêtes à sa façon.
Le brut de décoffrage Russell Crowe tabasse un mari violent devant sa femme sous l’alias « Ghost of Christmas Past », le fils à papa carriériste Guy Pearce balance tout un commissariat qui a roué de coups une bande de portoricains placés en garde à vue (le fameux Bloody Christmas), et le mondain Kevin Spacey fait sa promo en arrêtant sous les caméras des tabloïds un couple de starlettes fumeurs d’herbe.
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2. Rocky IV
Joie d’offrir, plaisir de recevoir, le 25 décembre 1985 le républicain bon teint Sylvester Stallone et l’ardent collectiviste Ivan Drago s’envoient à volonté des platées de marrons au cours du combat le plus important de l’histoire de l’humanité.
L’enjeu est en effet immense puisqu’il s’agit de déterminer qui du monde libre et de son consumérisme décadent ou du pays de Zangief et de sa politique de la chaussure à taille unique va imposer sa domination mondiale.
Malheureusement pour les camarades de Staline et Gorbatchev, du bon côté de l’Atlantique les gentils gagnent toujours à la fin.
Dans une URSS plus triste qu’une salle d’attente du Pôle Emploi, Rocky se découvre des talents d’orateur insoupçonnés et gratifie la postérité de l’un des discours les plus mémorables du siècle dernier (bordel mais comment fait-il pour être si bronzé en plein hiver ?), puis souhaite un joyeux Noël à son fiston resté au pays avec un robot qui parle.
Que Dieu bénisse l’Amérique.
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1. Piège de Cristal
« Yippee-ki-yay! »
Si en surface ce premier épisode des aventures de John McClane affiche les airs et la chanson d’un film d’action haut de gamme, il conte en réalité l’histoire d’un homme à la sensibilité à fleur de peau animé par un désir sans pareil de passer les fêtes avec les siens.
Un homme qui, pour ceux qui douteraient de l’allégorie, utilise du ruban adhésif à motifs verts et rouges pour planquer son flingue avant de descendre les méchants et dont la femme Holly (« Sacrée » en VF) l’appelle « Jesus ».
Et pour ne rien gâcher s’ajoute même un troisième niveau de lecture : bien avant The Office de Ricky Gervais, le Nakatomi Plaza (ledit « cristal » du titre) se veut l’antre d’une satire du monde du travail où s’affrontent les rigueurs allemande et japonaise jusqu’à en travestir l’esprit de Noël.
[Si, si, regardez-le dvd plusieurs dizaines de fois de suite, vous verrez ça saute aux yeux.]
Pompon sur le bonnet, le film préfigure avec 30 ans d’avance la mode des pulls moches de Noël.
Il n’aura pas échappé aux esprits les plus attentifs (ainsi qu’à ceux qui ont lu le titre), qu’il n’y avait pas de numéro 10 dans cette liste. Voici donc quelques prétendants qui ont manqué de peu le coche :
Brazil de Terry Gilliam (indispensable dans toute dvdthèque de cinéphile qui se respecte), Family Man avec Nicolas Cage et Tea Leoni (comédie romantique la moins neuneu sur le sujet), 58 Minutes pour Vivre (Die hard 2 quoi), Iron Man 3 (le meilleur de la série ?), The Shining (un peu moins olé olé que Eyes Wide Shut), Ghostbusters II, Kiss Kiss Bang Bang (avec Robert Downey Jr. pas encore Robert Downey Jr.), Au service secret de Sa Majesté (le James Bond de George Lazenby qui vaut mieux que sa réputation) ou encore le très sombre Eastern Promises.