Explosions, combats de sabres ou à mains nues, blessures… rien n’est vrai, tout est factice !
Héros qui cherche à venger un proche, commissaire borné qui exige que ce dernier lui remette sur le champ son flingue et sa plaque, monologue du méchant… les films d’action ne seraient pas des films d’action s’ils n’enchaînaient pas pour notre plus grand plaisir ce genre de clichés et poncifs.
Ne reculant devant rien pour satisfaire les désirs d’un public avide de sensations fortes sur grand écran, ce type de cinéma n’hésite également pas à prendre largement ses aises avec le principe de réalité.
Certes si passé 12 ans et demi personne ne regarde les exploits des Expendables, Marvel et autres productions siglées Shaw Brothers à un degré 1, il est toujours assez frappant d’observer ces écarts et d’approximations mille fois vues et revues.
Après avoir consacré un article complet aux armes à feu, poursuivons la série « Hollywood nous berne ! » en nous concentrons cette fois-ci sur ces 10 mythes de films d’action aussi coriaces que John McCLane.
1. L’explosion finale
Vu dans : Mission Impossible 2, Une nuit en enfer, Wolverine, Desperado…
Cela se passe généralement à la fin du film, lorsque le héros triomphe (presque) contre toute attente de son ennemi juré et quitte les lieux plus cool qu’un glaçon, sans même prendre le temps de se retourner, tandis dans son dos un festival d’effets pyrotechniques réduit en cendres l’équivalent du PIB d’un pays en voie de développement.
Hum mouais… Déjà l’explosion en tant que telle ne dure même pas une seconde (merci le ralenti), ensuite le bruit de la déflagration peut littéralement rendre sourd, et puis surtout, une explosion produit une onde de choc telle qu’elle projette au sol n’importe quel individu situé à proximité, tout en s’accompagnant de dommages cérébraux, organiques et vasculaires.
Si malgré tout cela vous ne clignez pas des yeux, bravo vous êtes un T-1000.
[Petite remarque comme ça à la volée : qui sont ces terroristes qui équipent leur bombes de minuteurs LED ? À quoi cela peut-il bien servir ?]
2. L’ennemi en surnombre qui se bat en un contre un
Vu dans : La Fureur de vaincre, Old Boy, Baby Cart, Il était une fois en Chine…
Passage obligé de tout film d’arts martiaux qui se respecte, le héros est encerclé par une horde de sbires farouchement prêts à en découdre, mais qui pour une raison encore inconnue décident, non pas de profiter de la force du nombre, mais de s’en prendre à lui un par un.
Hum mouais… Passe encore que les hommes de mains se battent comme des gentlemen ou l’incroyable cardio du mec seul contre le reste du monde, mais une fois les premiers sous-fifres balayés au sol, pourquoi le reste des troupes s’acharne t-il à continuer de se faire empaler comme des lemmings ?
En vrai, nonobstant sa science du combat, le héros se verrait tiré les cheveux, agrippé par la manche, mordu à la jambe et frappé aux génitales en moins de temps qu’il n’en faut à l’arbitre pour siffler un pénalty.
3. Balancer des coups de poings à tout va
Vu dans : Jason Bourne, Fight Club, Friday, Rocky V, Die Hard 2…
Pour peu qu’un combat se poursuive au-delà d’une poignée de secondes (la durée moyenne d’une bagarre de rue), le spectateur a le droit à un festival de droites, gauches, crochets sans que jamais celui qui les donne ne se blesse malgré l’absence de gants et bandages.
Hum mouais… Composées d’une multitude d’os (27), de muscles (21) et de ligaments, les mains sont de petites choses fragiles. Pour éviter de les endommager, il est nécessaire de passer de longues heures d’entrainement à perfectionner l’art du coup de poing.
Et quand bien même, il arrive régulièrement à ceux dont c’est pourtant le métier (boxeurs, MMA…) de les abimer sérieusement au cours de leurs combats.
Il faut dire que cogner la tête (ou pire les dents) n’est pas la meilleure des idées : on parle ici de la partie la plus solide du corps humain dont les nombreux angles constituent autant de risques pour les phalanges.
4. Ces flics qui goutent la poudre avec le doigt
Vu dans : Miami Vice, Training Day…
Pas le temps d’appeler le labo ! En vieux briscard à qui on ne la fait pas, notre héros décide de prendre les devants et de passer nonchalament son doigt dans la marchandise pour la porter à ses lèvres. Pas de doute les gars : « C’est d’la blanche, et d’la bonne ».
Hum mouais… La cocaïne pure n’a aucun gout, seuls les innombrables produits avec laquelle elle a été coupée en ont. Seul effet palpable, l’engourdissement des nerfs autour de vos lèvres.
Et quand il s’agit d’héroïne pure, ce n’est en revanche pas la même limonade : une simple trace sur votre doigt suffit à vous envoyer planer sur Namek.
En réalité un tel comportement révèle plutôt un léger problème d’addiction, et ne manquerait pas de devoir être justifié à la prochaine commission disciplinaire sitôt les résultats des tests urinaires connus.
5. Les blessures superficielles
Vu dans : The Killer, 48 heures, Bad Boys 2, Predator, Mr. & Mrs. Smith…
Bien pratique cette balle qui traverse l’épaule ou ce coup de couteau qui pénètre le corps sans entraver la bonne marche du scénario.
Cela permet d’offrir un beau moment de bravoure où l’indispensable nunuche de service vient panser les plaies du héros qui sous sa carapace badass finit par lui montrer… son côté vulnérable.
Hum mouais… Dans le meilleur des cas la douleur reste vive pendant des jours et empêche tout mouvement – pas vrai Arya ?
Si miraculeusement aucun organe n’est touché, les blessures aux os, dans le boulard, ou pire, aux artères, ne sont pas à prendre à la légère. Tout ça sans oublier les risques très élevés d’infection.
Oh et étonnamment, Martin Riggs ou John McClane ne souffrent jamais des séquelles infligées d’un épisode à l’autre (circulation sanguine, mobilité…), alors que tous ceux qui ont été victime un jour d’une fracture savent que ces dernières ne guérissent jamais vraiment.
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6. Ces menottes qui n’ont jamais retenu personne
Vu dans : Terminator 2, Titanic, True Lies, Le silence des agneaux…
Attaché à un radiateur, abandonné à son triste sort dans une chambre froide par un méchant qui vient juste de lui dévoiler son plan machiavélique dans les moindres détails, notre héros va néanmoins réussir à terminer la dernière demi-heure de film en se libérant grâce à un trombone ou une barrette à cheveux.
Hum mouais… Premièrement si les menottes étaient si faciles que ça à enlever, depuis le temps comment se fait-il que le même modèle soit toujours en usage ?
Secondement, s’il est effectivement possible de s’en défaire quand elles ne sont pas assez serrées aux poignets et que vous n’avez pas les bras dans le dos, cela ne s’improvise pas. Si vous n’êtes pas Harry Houdini et qu’une fouille préalable a été effectuée pour vous débarrasser de toutes éventuels clefs ou objets tranchant, préparez-vous à vous disloquez quelques os.
7. Le sabre invincible
Vu dans : Kill Bill, Conan, Highlander, Excalibur, Tigre et Dragon…
Ce moment du film où le héros se voie transmettre un sabre d’exception fruit d’un savoir-faire millénaire et forgé par un maître d’armes presque aussi âgé, joue un rôle déterminant dans son parcours initiatique.
Muni de son nouvel artefact, il se distingue désormais de la masse des épéistes à la petite semaine et de leurs vulgaires épluche-légumes.
Hum mouais… Un sabre possède en réalité une date de péremption : curieusement plus on s’en sert, plus il s’use. À force de découper des gens, apparaissent immanquablement stries, rayures, et entailles. #SorryHattori
En sus une lame perd très vite de son tranchant, surtout en ne frappant pas avec le bon angle d’attaque – un mouvement dont l’apprentissage prend des années.
Enfin, en dépit de l’aspect photogénique de la chose, les chocs sabre contre sabre sont vivement déconseillés car le risque est grand qu’ils se brisent très rapidement – sauf si vous êtes Jon Snow.
[Nos excuses à tous les fans de made in Japan, mais les katanas sont loin d’être aussi affutés que le veut la légende. Ce serait même plutôt le contraire : l’acier traditionnel à partir duquel ils sont fabriqués, le tamahagane (ça claque en VO), contient beaucoup trop de carbone pour être de qualité.]
8. Les caméras de surveillance
Vu dans : Ennemi d’état, Batman & Robin, The Departed…
Certes « Big Brother is watching you », mais qui aurait pu deviner que derrière chaque caméra de surveillance se cachait un technicien hors pair doublé d’un réalisateur de talent ?
Prises de vues, angles, gros plans… l’image s’accorde parfaitement avec cette séquence du film qui retranscrit un évènement-clé de l’histoire (généralement un flashback).
Hum mouais… Alors qu’il est déjà assez galère d’enregistrer une vidéo Youtube avec un son correct, l’idée que la moindre CCTV fixée sur un mur propose montage et travelling ayant de quoi rendre jaloux BFM et la Nasa laisse sceptique comme une fosse.
À juste titre d’ailleurs, puisque tout ceci est juste infaisable et répond plus à un besoin des scénaristes qu’à l’état de la technologie.
9. La bonne réplique au bon moment
Vu dans : absolument tout film un peu bourrin sorti dans les années 80
Que seraient les actionners sans leurs fameuses « quotes » qui s’apprécient à tous les degrés (« Yippie kay-ay motherfucker », « Hasta la vista baby »…), et qui à elles seules sont capable de faire passer à un mauvais film à la postérité ? – typiquement le « Always bet on black » de Wesley Snipes dans Passager 57.
Ainsi, non content d’être vertueux, bien mal rasé et magnanime, notre héros n’oublient pas de faire preuve d’esprit à-propos dans les moments les plus cruciaux.
Hum mouais… Alors que le moindre début de commencement de bagarre provoque déjà (et pas seulement chez les plus fragiles) une accélération du rythme cardiaque, des chevrotements dans la voix, et un afflux d’émotions négatives (colère, peur, surprise, stress…), après avoir tué un homme, vos mains tremblent, vous êtes fiévreux, et vous préféreriez surement aller vomir plutôt de que balancer une punchline à un cadavre.
10. Le coup qui tue
Vu dans : Ken le Survivant, Bloodsport, Le Dernier samaritain, Le Baiser mortel du dragon…
Le toucher de la mort (ou Dim Mak) consiste à appliquer une légère pression sur certains points vitaux provoquant le décès quasi instantané de l’adversaire grâce à la force du Chi.
Hum mouais… Disséqué à l’infini par tous les asthmatiques qui squattent un peu trop les forums, la technique relève de la fable pour la simple et bonne raison que chaque corps humain réagit différemment selon sa composition (muscles, nerfs, fluides…).
Il existe bien sûr des parties plus sensibles que d’autres, mais aucune combinaison de coups (si tant est qu’on puisse la placer avec précision sur une cible mouvante) ne provoque une mort instantanée – et encore moins une explosion du cœur.
Sur le même thème, deux autres mythes vus et revus : briser la nuque en appliquant une torsion manuelle (suivi ce petit bruit de craquement si reconnaissable) et tuer quelqu’un d’un coup dans le nez.
Même exécutée avec une force, une rapidité et une technique extraordinaire, la première technique aboutirait « au mieux » à une paralysie, tandis que la seconde est un non-sens anatomique : oui un bourre-pif ça fait vraiment mal, mais le nez n’étant pas un os, il ne « remonte » pas jusqu’au cerveau (pas plus que les cavités nasales situées juste derrière).
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