Les violences se multiplient pour les Subsahariens en Tunisie depuis les propos racistes tenus par le président tunisien Kaïs Saïed le 21 février dernier lors d’une de ses allocutions.
De violentes conséquences après un discours stigmatisant
La sortie n’est pas passée inaperçue et entraine d’ores et déjà de violentes répercussions. Le 21 février dernier, le président tunisien Kaïs Saïed évoquait « les masses incontrôlées » en parlant des exilés issus du Sud du continent, et ces propos ont immédiatement provoqué une hausse des agressions envers les personnes noires du pays, comme le rapportent de nombreux médias, mais également des vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux.
« Malheureusement, la chasse à l’homme se poursuit ce soir
Selim Kharrat, association Al Bawsala.
Selim Kharrat, le fondateur de l’organisation non gouvernementale de droit tunisien Al Bawsala, relayait à ce propos un message allant en ce sens il y a quelques heures de cela : « Malheureusement, la chasse à l’homme se poursuit ce soir, notamment à Sfax, où des hordes de jeunes écervelés encerclent les maisons pour ensuite chasser leurs occupants. La police, présente sur les lieux, semble être là pour ‘encadrer’ ces raids ». Une vidéo dévoilant des affrontements de rue entre habitants et exilés sera partagée dans la foulée.
Depuis plusieurs jours, les agressions ciblant les Subsahariens en situation irrégulière se multiplient, et près d’une centaine d’entre eux ont été arrêté ces dernières heures « pour entrée illégale sur le territoire. »
Malheureusement, la chasse à l’homme se poursuit ce soir, notamment à Sfax, où des hordes de jeunes écervelés encerclent les maisons pour ensuite chasser leurs occupants. La police, présente sur les lieux, semble être là pour « encadrer » ces raids. #Tunisie
— Selim Kharrat (@Selim_) February 26, 2023
A Sfax, quatre exilés subsahariens ont également été victimes d’agressions à l’arme blanche le week-end dernier. Face à cette situation, nombreuses sont les associations appelant les étudiants à ne pas sortir de chez eux. Les médias tunisiens n’auront, à ce jour, qu’à peine effleuré les débordements et agressions intervenues ces dernières heures. Le directeur de l’Observatoire tunisien des droits de l’homme, Mostafa Abdelkebir, s’est depuis fendu d’une publication sur les réseaux sociaux, confirmant que les exilés étaient bannis de leur domicile : « Ce qu’il se passe est un crime grave. J’appelle les autorités à assumer leurs responsabilités ».
Photographie à la Une : Twitter Stéphanie Pouessel