Sans elles, le rap US n’aurait pas eu la même saveur au début du siècle…
Mais quelles années pour le rap que le début des années 2000 !
Le pognon coulait à flot, tout le monde s’habillait n’importe comment (et trois fois trop grand) en toute impunité, se droguer n’était pas encore considéré comme cool et les meufs dans les clips étaient canons.
Tellement canons, que deux décennies après les faits celles qu’on surnommait les « video vixens » (du nom de la femelle du renard) n’ont absolument pas disparu des mémoires.
À mille lieux des mannequins porte-manteaux qui défilent sur les podiums, il faut dire qu’en sus de s’enorgueillir de mensurations des plus plantureuses, ces dernières affichaient un réel enthousiasme pour s’exhiber au son des meilleures productions du moment ou dans les pages de la presse papier (XXL, King, Vibe, The Source…).
Tandis que l’on aurait pu penser que le temps serait assassin pour toutes ces petites vedettes, beaucoup ont réussi leur reconversion sans pour autant se caser avec un athlète ou un entertainer.
Coach, actrice, influenceuse, auteure… découvrez qui fait quoi depuis.
À LIRE AUSSI
Karrine « Superhead » : la groupie la plus célèbre du rap
Melyssa Ford, 43 ans
Ses faits de gloire : Big Pimpin’ de Jay Z, Shake Ya A$$ de Mystical, Yeah d’Usher…
Le premier nom qui vient à l’esprit quand est établie ce genre de liste, quand bien même elle n’encourage absolument pas les jeunes filles à suivre sa voie tant les stéréotypes (qu’elle admet volontiers avoir participé à véhiculer) et la pression du milieu s’avèrent particulièrement difficiles à supporter.
Canadienne d’origine barbadienne/russe/suédoise (ça ne s’invente pas), Melyssa Savannah Ford travaille comme barmaid dans un club de Toronto quant à la fin des années 90 le réalisateur Little X lui propose de venir faire admirer son minois dans The Thing to Do du crooneur Glenn Lewis.
Créditée dans la foulée au générique d’une douzaine de clips jusqu’en 2004, trois ans après sa retraite The Game, qui pourtant ne la connaît ni d’Eve ni d’Adam, la namedrope dans Wouldn’t Get Far en la faisant passer pour une intrigante de seconde zone (« Behind closed doors she do whatever it take to get to the Grammy Awards, haha… »).
Passablement « humiliée », elle n’en continue pas moins d’avancer entre ses rôles au cinéma (les comédies romantiques Three Can Play That Game, Days of Wrath, Love for Sale…), différentes émissions présentées sur différentes chaînes de télévisions et la gestion de son agence immobilière.
Victime l’année dernière d’un accident de voiture qui a manqué de lui être fatal, Miss Ford a récemment lancé sur YouTube un podcast dédié au développement personnel, I’m Here For The Food.
Gloria Velez, 41 ans
Ses faits de gloire : Big Pimpin’ de Jay Z, Thong Song de Sisqo, Where The Party At de Jagged Edge, Holla Holla de Ja Rule…
Danseuse pour les chauds lapins du 2 Live Crew alors qu’elle n’était qu’adolescente, elle est ensuite engagée sur les tournées des NSYNC et de Sisqo.
« Au bon endroit, au bon moment » selon ses dires, tout bascule quand elle se retrouve un jour sur le plateau du clip Lobster & Shrimp de Jay-Z.
« Il n’était pas franchement satisfait des filles présentes ce jour-là, du coup il m’a demandé d’être celle qui conduisait sa voiture à ses côtés. Et c’est sur ce même plateau que j’ai rencontré Irv Gotti qui était accompagné à l’époque de son tout nouvel artiste, Ja Rule. De là il m’a proposé de m’envoler avec eux au Brésil pour tourner Holla Holla. Ça a été mon passeport. »
Très vite très demandée, après un joli petit run, ‘Glo’ souhaite toutefois se diversifier en posant pour Playboy en 2005 en signant sur le label de Rodney Jerkins en tant que chanteuse. Pas de chance pour elle, à l’exception d’une tentative de clash avec Nicki Minaj en 2010 via le morceau Roger That elle ne sortira jamais rien de remarquable.
Aujourd’hui séparée du père de ses deux enfants avec qui elle s’était mise en couple à l’âge de 16 ans quand ce dernier en avait dans les trente, elle partage ses journées entre la promotion de sa marque de fringues un peu cheapos et l’éducation de son fils cadet dont la santé est fragile.
Nicole Narain, 45 ans
Ses faits de gloire : Luv You Better de LL Cool J, I Don’t Wanna Know de Mario Winans, Baby de Fabolous…
Avec sept apparitions au compteur dans les pages Playboy entre 1998 et 2004, elle tient tout autant de la vixen que de la playmate.
À cette époque plus ou moins en couple avec Colin Farrell, elle tourne sur son canapé une sextape qui quelques mois plus tard se retrouve sur la place publique.
Non content de l’accuser d’être à l’origine de la fuite en échange d’une très grosse somme (cinq millions de dollars selon la rumeur) l’acteur va jusqu’à la poursuivre en justice en 2005 afin de bloquer toute possibilité de monétisation. Un accord à l’amiable sera conclu hors tribunaux.
Loin de profiter de ce bad buzz, la carrière de Narain en prend un coup, elle qui déclare ne plus recevoir aucune proposition de travail ou invitation aux soirées.
Il faut ensuite attendre 2009 pour qu’elle refasse parler d’elle lorsqu’elle révèle dans les médias être accro au sexe (genre « Certains jours je ne sors pas de mon lit parce que je me caresse ») et devoir se faire soigner.
Et pour ce faire quoi de mieux que de participer à l’émission de télé réalité Sex Rehab with Dr. Drew ?
Reconvertie dans les années 10 en apprentie chanteuse, Nicole Narrain a depuis déserté les réseaux sociaux, son dernier post Instagram remontant à 2016.
Buffie The Body, 43 ans
Ses faits de gloire : So Seductive de Tony Yayo !
Avant Kim Kardashian et Nicki Minaj (mais après J. Lo, faut quand même pas abuser), il y a eu Buffie Carruth.
Rebaptisée « The Body » en raison de son derrière de la taille d’un hémisphère, adolescente cette dernière était pourtant du genre « skinny-skinny », au point de devoir se faire prescrire des compléments alimentaires par un nutritionniste.
Repérée dans un club de Baltimore par un photographe, elle accepte de poser en maillot de bain avec dans l’idée de faire une surprise à son copain. Malheureusement le photographe en question s’empresse de diffuser les clichés en ligne.
Bon côté de la chose, se crée dans la foulée un groupe Yahoo (une sorte de groupe WhatsApp par mails les loulous) qui en moins d’une semaine réunit 20 000 adorateurs. Et parmi eux un type qui connaît un type qui connaît Tony Yayo du G-Unit.
Un clip plus tard son nom est sur toutes les lèvres et le tatouage « Tasty » sur sa fesse droite sur toutes les couvertures.
À partir de là Carruth capitalise tant qu’elle peut sur ses « buns », qu’il s’agisse d’interpréter une fille qui s’appelle Big Booty Judy dans ATL, de poser dans des calendriers pour taulards et routiers ou de sortir un DVD subtilement intitulé Larger Than Life.
Reconvertie en 2012 comme coach sportif, elle se produit en parallèle en clubs contre un cachet compris entre 2 5000 et 3 000 dollars.
Et si vous vous demandez quel est exactement son métier à l’heure actuelle ou ce qu’elle fera quand les lois de la gravité finiront par la rattraper, on ne saurait trop vous conseiller d’écouter cette interview survoltée menée par un Charlemagne Tha God plus mufle que jamais qui finit par se faire traiter de « punk ass nigga » et de « motherfucking hater ».
Vida Guerra, 46 ans
Ses faits de gloire : The New Workout Plan de Kanye West, Shake Ya Tailfeather de Nelly, Get No Better de Cassidy…
Née à La Havane mais élevée aux États-Unis, Vida travaille dans ses jeunes années comme agent de prêts, avant de voir sa vie basculer quand FHM la contacte en 2002 après qu’une amie leur ait envoyé des photos d’elle sans rien lui dire.
De là débute son histoire d’amour avec le magazine qui ira jusqu’à la couronner en 2004 mannequin de l’année ainsi que deux fois d’affilée Best Butt Award (« Trophée du meilleur boul » en bon français).
En 2006 elle accepte de sortir le grand jeu pour Playboy en double page au motif de rééquilibrer la balance suite à la fuite quelque temps auparavant de photos d’elle nue de piètre qualité prise avec son téléphone.
Joie du piratage, en 2010 son bigot est à nouveau hacké avec cette fois encore la divulgation de photos toujours d’aussi piètre qualité, mais franchement plus osées (non on ne vous met pas le lien).
Intéressée par le cinéma, elle cumule depuis 2003 une quinzaine de rôles dans des métrages de seconde zone à la Dorm Daze 2, Lean Like a Cholo ou American Justice (cherchez pas, aucun n’a été nominé aux Oscars), ainsi que de nombreuses apparitions dans des séries tournées en langue espagnole, sans oublier sa prestation vocale dans le jeu vidéo Scarface: The World Is Yours.
Toujours aussi sculpturale à l’approche de la cinquantaine, son compte Insta a de quoi faire rougir sans problème n’importe quelle 2002.
Esther Baxter, 35 ans
Ses faits de gloire : Freek-A-Leek de Petey Pablo, Number One Spot de Ludacris, Angel de Pharrell…
Si vous ne vous souvenez même ne serait-ce que très vaguement de Petey Pablo et de son libidineux Freek-A-Leek en 2005, impossible de ne pas vous rappeler dans la demi-seconde la performance ahurissante d’Esther Baxter qui dans le clip faisait mine de chantonner nonchalamment le refrain dans un ensemble bleu azur rentré depuis dans la légende.
Icône de sa génération, elle en a donc fait fantasmer plus d’un, à commencer par Lil Bow Wow qui en 2012 s’est laissé aller à confier avoir perdu sa virginité avec elle… avant de se faire rembarrer publiquement par l’intéressée qui le traite de mythomane.
Mariée à 18 ans, Baxter aurait toutefois menée une vie bien différente si son frère ne l’avait pas convaincu quelques mois plus tôt de se présenter à un casting.
Toujours est-il qu’en 2007 elle met fin à sa carrière dans le rap, prétextant d’une part « ne pas vouloir refaire encore et toujours la même chose », et de l’autre vouloir se concentrer à fond sur « sa nouvelle passion », le cinéma.
Vue principalement au générique de direct-to-dvd, elle investit au début de la décennie le créneau foodies avec un blog dédié et la publication d’un livre.
Bon attention que tout le monde se rassure : manger sainement ne lui a pas fait perdre le moindre demi centimètre de tour de hanche comme le prouve les photos prises pour promotionner sa marque de lingerie fine.
Oh, et sinon Esther est aujourd’hui célibataire.
Karrine « Superhead » Steffans, 41 ans
Ses faits de gloire : Hey Papi de Jay Z, Cold As Ice de M.O.P., Danger de Mystikal…
Celle par qui le scandale est arrivé quand en 2005 elle publie sans prévenir Confessions of a Video Vixen, une plus ou moins biographie qui sous couvert de lever le voile sur les us et coutumes d’un milieu pas toujours très recommandable (prostitution, manipulations…) cite à la chaîne les noms de ses consœurs et de ces messieurs les rappeurs.
Surnommée ‘SuperHead’ par Ja Rule pour son talent sans pareil pour la fellation (« head »/« pipe »), si Steffans se montre si généreuse en anecdotes c’est que de son propre aveu elle ne s’est elle-même jamais montrée timide pour se faire sa place dans ce milieu.
Forte du succès de son livre, elle décide ensuite de creuser le filon de l’écriture avec des ouvrages qui dans un premier temps réitère sa formule gagnante (The Vixen Diaries en 2007, The Vixen Manual: How to Find, Seduce & Keep the Man You Want en 2009…), avant qu’elle ne se reconvertisse en love/sex coach à gros sabots (Drink Fuck Sleep en 2012, How To Make Love to a Martian en 2013…).
Légende du game, il lui arrive à l’occasion de refaire les gros titres, qu’il s’agisse via une rime de son amant préféré Lil Wayne, ou d’énièmes révélations pas toujours du meilleur goût, comme la récente tentative de suicide de son compagnon après qu’il ait appris qu’elle était enceinte de lui…
Lanisha Cole, 38 ans
Ses faits de gloire : Frontin’ de Pharrell, Break You Off des Roots, Put ‘Hem In Their Place de Mobb Deep…
De son propre aveu membre du club très restreint des « dark skin girls » ayant joué les premiers rôles, Lanisha Cole est également connue pour avoir œuvré de 2003 à 2010 comme potiche comme hôtesse pour l’émission de télé Le Juste Prix.
L’aventure ne s’est toutefois pas spécialement bien terminée, Cole ayant porté plainte contre la production pour harcèlement sexuel.
Après une dernière pige dans une publicité pour la vodka Ciroc aux côtés de Diddy et French Montana, elle change ensuite son fusil d’épaule avec l’ouverture d’une galerie d’art en 2011, puis deux ans plus tard avec celle d’un studio de photographie dans la région de Los Angeles.
Toujours aussi cool avec le Skateboard P, imperméable au temps qui passe, c’est tout juste si en 2020 elle ne pourrait pas reprendre du service dans l’une de ses vidéos…
Candace Smith, 43 ans
Ses faits de gloire : On Fire de Lloyds Banks, Groupie Luv des 213…
Fille illégitime d’un homme politique, élue Miss Ohio en 2003 peu après avoir obtenu son diplôme d’avocate, Candace n’affiche pas exactement le profil type de la vixen moyenne.
Toujours est-il qu’après avoir participé elle aussi pendant quelques semaines au Juste Prix, elle se retrouve en bikini dans le jacuzzi de Lloyd Banks – ce qu’apparemment elle n’assume plus trop aujourd’hui, aucune de ses bios internet ne mentionnant ses années dans le rap.
Recrutée ensuite comme candidate sur le Koh Lanta US, elle est aperçue dans les séries Entourage et Joey, enchaîne avec une publicité Ciroc ambiance Franck Sinatra, montre ses seins refaits dans le film Beerfest, donne la réplique à Rosario Dawson et Vanessa Hudgens dans Gimme Shelter, tout en continuant son petit bonhomme de chemin sur le petit écran (Heroes, Hawai 5-0, l’émission de dating The Millionaire Matchmaker en 2014…).
Actuellement animatrice du podcast Love By Candace, elle officie désormais comme « lifecoach » auprès de clients qu’elle aide à « s’orienter dans les domaines de l’amour, de l’authenticité, du bonheur, de la confiance en soi ou du business ».
Et pour celles et ceux qui souhaiteront en savoir plus sur sa science de la vie, Candace rédige en ce moment ses mémoires.
Tyeshia Robinson
Ses faits de gloire : My Place de Nelly, In Da Club de 50 Cent, In Those Jeans de Ginuwine…
Inoubliable en 2004 en girlfriend négligée puis reconquise dans le diptyque Flap Your Wings/My Place de Nelly Nell‘, Tyeshia s’était au préalable fait remarquer en lead dans In Da Club où dans un style capillaire radicalement différent elle passait la soirée à toiser de son petit air hautain Fiddy et sa bande de thugs.
Très discrète depuis, il a fallu toute la perspicacité du rédacteur de ses lignes pour la retrouver sur Insta (2 400 abonnés) et apprendre au détour d’une conversation qu’elle bossait désormais comme infirmière dans une clinique de Californie.
Rosa Acosta, 36 ans
Ses faits de gloire : Back to the Crib de Juelz Santana, Best I Ever Had de Drake, Caesar Palace de Booba…
Autoproclamée « dernière des video vixens », du haut de son petit mètre 65 elle n’a pas forcément tort.
Née en République Dominicaine, elle intègre à 18 ans l’école nationale de danse classique en tant que ballerine. Quatre ans plus tard, elle est contactée par un agent via son compte My Space qui souhaite la filmer en train de danser.
Le teaser qu’il partage ensuite sur Youtube vaut à Acosta de recevoir moult propositions de clips aux USA… mais aussi dans nos contrées où outre B2O, Matt Houston, alias « l’un des rappeurs français les plus célèbres » dixit son site internet, fait appel à ses services en 2011 pour Shawty est gangsta featuring Green Money.
Rayon potins, la belle se distingue cette même année en roulant une pelle à Amber Rose à la sortie d’un restaurant quand bien même cette dernière était maquée avec Wiz Khalifa (les deux femmes sont ouvertement bisexuelles), puis en se mettant en scène dans Keeping Up with the Kardashians en tant que petite amie du frangin Rob – en 2016, elle avouera que son histoire de fausse couche avait largement été scénarisée.
Un temps membre du casting de Love & Hip Hop (elle fréquentait l’acteur Nikki Mudarris) avant de virer youtubeuse fitness (voir ses séances d’étirements dignes d’un hashtag sur Brazzers), à en croire sa bio Twitter Rosa se présente désormais comme « danseuse de ballet, massothérapeute, fétichiste du coude, experte en tétons, amoureuse des cicatrices, chanteuse d’opéra sous la douche, chasseuse de nain et future cuisinière ».
Comme quoi, les clips de rap ça mène à tout.
À LIRE AUSSI
Où sont passés les chanteurs rnb oubliés des années 90 ?
Plein de cœurs sur elles aussi (on ne les a pas oubliées) : Yaris Sanchez alias Dalai Mama, Daphne Joy, la fille aux cheveux courts dans I Need a Girl Part 2, Suelyn Medeiros, Jeannette Chaves, Azzareya Curtis, « la meuf en bikini rouge » de Make It Rain, Erica Mena, Nancy Erminia, Lauren London, K.D. ‘Black Angelina Jolie’ Aubert, Ki Toy Johnson et la sublime Kiki dans I Just Wanna Love U (Give It 2 Me) de Jay Z.