Cette année, pas moins de dix rappeurs ont réussi à passer la barre fatidique du million de ventes…
Mais quelle année que cette année 2018 pour les rappeurs ! Si artistiquement parlant l’exercice n’a pas toujours été à la hauteur des espérances, commercialement, ce fut en revanche un raz-de-marée sans précédent.
Deux chiffres : sur les 52 dernières semaines, la toute première marche du top single US a été occupée à 46 reprises par un artiste rap (qu’il soit en solo ou en featuring), tandis qu’au niveau des ventes d’albums, les rappeurs se sont arrogés 12 des 15 premières places !
Une domination sans partage donc qui s’est logiquement traduite par une avalanche de certifications d’or et de platine. Découvrez ci-dessous les noms de celles et ceux qui ont su le mieux tirer leur épingle du jeu.
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« Scorpion » de Drake
Sorti le 29 juin. 732 000 ventes en première semaine. Écoulé à bientôt 4 millions d’exemplaires.
Platine dès le jour de sa sortie grâce aux précédents singles God’s Plan, Nice for What et I’m Upset, ce cinquième opus officiel de Drizzy a ensuite poursuivi sur sa belle lancée en squattant cinq semaines durant la première place des charts.
Une performance des plus impressionnantes qui vient conforter la stratégie « tout-pour-le-stream » élaborée par le 6 God et son équipe OVO.
N’en déplaise à ceux d’avis qu’un album doit pouvoir s’écouter en cohérence du début à la fin ou à ceux pointant du doigt que Scorpion est dans la carrière de Drake l’album qui s’est le moins vendu en physique en première semaine, l’avenir des classements de ventes appartient à ceux qui proposent un maximum de sons dans le but de ratisser le plus grand nombre de parts de marché.
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« Astroworld » de Travis Scott
Sorti le 3 août. 537 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires depuis.
Second meilleur démarrage de l’année, ce troisième essai solo officiel de Jacques Webster est celui qui le consacre enfin comme la superstar qu’il a toujours été.
Reste que malgré ce coup d’éclat, et a contrario de bon nombre d’autres blockbusters présents dans cette liste, Astroworld est parvenu lui à se vendre sur la durée, l’album ayant même réussi à remonter sur la première marche du top album début décembre, soit plus de quatre mois après sa sortie !
Cerise sur le gâteau : le single Sicko Mode concourt également pour le titre de tube de l’année.
Du coup Kylie J. ou pas Kylie J., force est de constater que l’ami Scott est de ceux qui savent miser avant tout sur la qualité de sa musique pour attirer les foules.
« Invasion of Privacy » de Cardi B
Sorti le 5 avril. 255 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires depuis.
Alors oui, Bardi n’est peut-être pas la rappeuse la plus technique qui soit, ses textes sont probablement ghostwritté de A à Z et sa personnalité a de quoi en irriter plus d’un, mais il n’en reste pas moins que question chiffres ses douze derniers mois ont relevé du sans-faute.
Jugez plutôt : un lead single couronné de sept certifications platine (Bodack Yellow), trois hits classés numéros un (une première), un album dont TOUTE LA TRACKLIST s’est vendue à au moins un demi-million d’unités, une explosion des recherches sur PornHub…
Quand bien même la suite de sa carrière n’est pas écrite, pas besoin d’être grand clerc pour deviner qu’une place lui est d’ores et déjà réservée au panthéon des females emcees.
Oh, et comptabilité mise de côté, dans le genre son album s’écoute très bien.
« Carter V » de Lil Wayne
Sorti le 28 septembre. 480 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus d’un million d’exemplaires depuis.
C’était le Carter de tous les dangers. Annoncé pour la première fois en 2012 puis sans cesse reporté pour cause de bataille légale avec son mentor Birdman, ce retour aux affaires de Weezy inspirait à égale distance espoir et appréhension.
L’ancien meilleur soldat de Cash Money allait il sonné daté ? Hors du coup ? Ou au contraire parviendrait-il à renverser la vapeur et redevenir à son meilleur niveau ?
Sept jours et 433 million de streams plus tard (seconde perf’ de l’année), les craintes étaient largement dissipées. Sans renouer avec les sommets de sa carrière, Lil Wayne a en effet livré un disque dense, complet et agréable à l’oreille.
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« Culture II » des Migos
Sorti le 26 janvier. 199 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires depuis.
Après le carton Culture premier du nom de 2017, Quavo, Offset et Takeoff se sont empressés de remettre le couvert avec une suite doublant littéralement la formule proposée (oui cela faisait 24 titres tout compris).
Ce second chapitre a toutefois peiné à convaincre la critique qui a trouvé non sans raison l’exercice un peu longuet et les singles phares à la Walk It Talk It et Narcos un brin moins percutants.
Qu’importe, plus branchés clubbers que blogueurs, les Meegs ont annoncé l’arrivée d’un Culture III dans les prochaines semaines. À voir si leur base fan continuera de répondre présent avec la même vigueur.
(Spoiler : y’a moyen)
« K.O.D » de J.Cole
Sorti le 20 avril. 397 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus d’un million d’exemplaires depuis.
Jermaine Lamarr Cole ou le métronome du rap américain.
Tous les deux ans, c’est la même rengaine : le type sort un album, n’invite personne, se classe numéro un en première semaine et finit par décrocher quelques mois plus tard une ou plusieurs certifications platine.
Et à 33 ans pour son cinquième album rien n’a changé, le marcheur solitaire pouvant même ici se targuer d’avoir accompli plus du quart de ses ventes en physique (ce qui peut ne pas paraître beaucoup, mais qui en réalité l’est bel et bien en 2018).
De quoi plonger dans une perplexité toujours plus profonde ceux qui, sans le détester plus que ça, trouvent son rap terne et sans saveur.
La bande originale de « Black Panther »
Sorti le 9 février. 154 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus d’un million d’exemplaires depuis.
Vrai-faux album du label Top Dawg Entertainment (Kendrick, Schoolboy, Ab-Soul, SZA & Co. apparaissent sur la moitié des 14 pistes), cette compilation à gros budget qui rappelle les grandes heures du genre a connu sans surprise un succès similaire à celui du film.
« Sans surprise » car évidemment avec un tel casting (Anderson .Paak, Swae Lee, Vince Staples et Jorja Smith sont également de la partie), rien n’avait été laissé au hasard.
Après si vraiment vous voulez faire les mecs un peu spé les ronchons, vous avez tout à fait le droit de préférer le solo de Jay Rock sorti en juin dernier.
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« beerbongs & bentleys » de Post Malone
Sorti le 27 avril. 461 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus de trois millions d’exemplaires depuis.
En voilà qui a trouvé la martingale. Son secret ? Proposer un pot-pourri de toutes les tendances les plus trendy de l’époque, mâtiner le tout d’un savoir-faire certain et se moquer éperdument des critiques qui lui reprochent son manque d’originalité.
Pas de quoi valoir à b&b de figurer dans les tops de fin d’année, mais largement de quoi lui permettre de se frayer un chemin dans les playlists de l’auditeur moyen.
[J.Cole/Posty même combat ?]
Et quand il n’est pas occupé à jouer à la star du rock (et accessoirement à se faire tatouer toujours un peu plus le museau), le White Iverson s’offre le luxe d’enregistrer quelques tubes à la volée comme Jackie Chan ou le plus récent Sunflower en duo avec Swae Lee.
« ? » de XXXTentacion
Sorti le 16 mars. 131 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus d’un million d’exemplaires depuis.
Très certainement le plus grand « et si ? » du rap moderne.
Personnage aussi charismatique que controversé, XXX était en passe de devenir la rap star qu’il rêvait d’être avant de tomber sous les balles.
Si ce second essai studio a en termes de chiffres évidemment bénéficié de cet évènement macabre (tout comme son précédent 17, tout comme son Skins posthume), il n’en faut pas moins se souvenir qu’il avait débuté premier des charts avant de décrocher le roro dans la foulée.
« Kamikaze » d’Eminem
Sorti le 31 août. 434 000 ventes en première semaine. Écoulé à plus d’un million d’exemplaires depuis.
Ou quand huit mois seulement après un très mou du genou Revival, piqué au vif, le rappeur le plus vendeur de tous les temps décide de sortir un album surprise renouant avec la hargne qui l’animait à ses débuts.
Résultat, un neuvième numéro un d’affilé, des clashs en veux-tu en voilà et une première place dans la catégorie des ventes physiques (les seules, les vraies ?) avec 406 000 copies ayant trouvé preneurs, devant Travis Scott (392 000) et (loin devant) Drake (292 000).
Qui a dit que le CD était mort ? Qui a dit que le rap des années 2000 était mort ?
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