Difficile de citer de tête un emcee qui n’a pas eu ici maille à partir avec la justice…
Ardents défenseurs du second amendement de la Constitution américaine qui garantit à chaque citoyen le droit de porter une arme, les rappeurs n’en sont pas moins très souvent les premières victimes.
Sans même rentrer dans le détail de savoir si un jour un seul d’entre eux a réussi à se protéger d’un acte de violence grâce son gun, il suffit de jeter un rapide coup d’œil aux casiers judiciaires des uns et des autres pour s’en convaincre.
Au mieux se balader avec un flingue non déclaré leur aura couté de cossus frais avocats et l’annulation de dates de tournées, au pire de longs mois passés derrière les barreaux et une carrière placée sous respiration artificielle.
Assez ironiquement la plupart de ces incidents auraient largement pu être évités si nos apprentis cowboys du bitume avaient pris le soin d’obtenir une licence (ce qui au pays de la NRA est à peine plus difficile que de faire chauffer l’eau des pâtes) ou d’engager des gardes du corps certifiés.
Oh, et pour ce qui est des repris de justice, la règle est on ne peut plus claire : pas de flingues, jamais. C’est pourtant pas compliqué à comprendre ?
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Lil Wayne
Un soir de juillet 2007 alors qu’il donne un concert à New York, l’ex soldat Cash Money part s’en rouler un petit sur le parking où est garé son bus de tournée. Mauvais alignement des planètes, une patrouille de police effectue une ronde à ce moment-là.
Lors de la fouille, les officiers découvrent un .40 S&W semi-automatique dans son sac. Bien qu’enregistré au nom de son manager, le joujou lui vaut d’être inculpé, puis d’écoper d’un an ferme en octobre 2009.
[Plutôt mécontent du travail de son avocat, en 2011 Weezy rappera sur Nightmares of the Bottom « qu’il aurait dû lui casser la gueule ».]
Le « best rapper alive » de lépoque ne commence cependant à purger sa peine dans le célèbre établissement pénitentiaire de Rikers Island qu’en mars 2010 et n’effectue en tout et pour tout que huit mois, un aménagement de peine dû notamment au fait qu’il se soit pour l’occasion fait retirer son fameux grillz.
[Quand bien même le règlement ne l’obligeait pas formellement à subir cette opération, il limitait la valeur des montres à 50 dollars et celle des alliances à 150 dollars pour éviter les risques d’agression et de contrebande. Dans ce contexte on peut comprendre que le Ptit Dwayne n’ait pas souhaité se balader avec 150 000 dollars dans la bouche.]
Malgré le fait qu’il ait pu poster régulièrement des billets sur son blog et qu’il révèlera dans son journal intime Gone Til’ November publié en 2016 avoir fait venir sa copine sans culotte au parloir (cette même copine que Drake lui piquera), le rappeur gardera un goût très amer de l’expérience, au point de déclarer en 2012 « détester » New York.
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Kodak Black
Si d’aventure Wayne se cherche un nouvel avocat, on ne saurait trop lui conseiller de demander les coordonnées de celui de Kodak Black.
En janvier dernier, l’auteur de No Flockin se faisait arrêté quasiment en direct sur Instagram dans sa maison floridienne après que les autorités aient été averties qu’il exhibait armes et drogues douces lors d’une session live aux côtés de son fils.
En probation au moment des faits dans le cadre d’un plaider coupable passé en 2016 suite à notamment des histoires de braquage et de port d’armes, Dieuson Octave risquait alors jusqu’à douze ans d’incarcération.
Fort heureusement pour lui, la star du barreau du Bradford Cohen a trouvé la parade en démontrant qu’il n’était pas possible de prouver que les guns et la weed filmés sur le réseau social n’étaient pas des faux utilisés par Black et son crew dans le cadre de clips et de vidéos promotionnelles.
Génie.
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Prodigy
New York, octobre 2006. Au volant de son SUV au côté de son ami et producteur de longue date The Alchemist, la moitié de Mobb Deep est arrêtée suite à un demi-tour non autorisé. La police trouve alors un calibre .22 dans le véhicule.
Libéré sous caution, P se sait très mal embarqué dans cette affaire. De un parce qu’il estime être victime d’une surveillance accrue de la « hip hop task force » depuis sa signature sur le G-Unit de 50 Cent (il accusera d’ailleurs les officiers d’avoir menti lors de son procès en soutenant qu’il tenait l’arme dans sa main au moment de l’interpellation), de deux parce que déjà condamné pour possession illégale d’arme à feu, il risque sur ce coup quinze ans de placard.
À l’époque en froid avec Havoc, il décide d’enregistrer à la chaîne mixtapes et albums solos en attendant de passer devant le juge (Return of the Mac, H.N.I.C. Pt. 2 et Product of the 80s), mais aussi de tourner moult clips faits maison et de se lancer dans l’écriture de son (excellente) autobiographie, My Infamous Life.
Le 8 octobre 2007, il limite cependant la casse en n’écopant que de trois et demi après avoir accepté un peu à la surprise générale un plaidé coupable.
Incarcéré au Mid-State Correctional Facility de la Grosse Pomme, le rappeur en profite pour se convertir aux tractions, aux vertus de la bouffe bio (il sortira d’ailleurs en 2016 un livre de recettes pour prisonniers, Commissary Kitchen)… et aux théories du complot.
Après avoir publié en 2008 une lettre ouverte où il accusait à demi-mots Jay de faire partie des Illuminatis, à sa libération il se répandra ensuite à qui veut l’entendre sur le présumé rôle de cette société secrète dans le cours du monde (allant jusqu’à accuser Obama d’être de même lignée sanguine que ses prédécesseurs).
Obsédé par le sujet, à sa mort en 2017, Prodigy était d’ailleurs en train d’écrire une comédie musicale sur le sujet (!).
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Young Buck
Bande à Fifty toujours, le emcee du Tennessee voit en 2010 son domicile perquisitionné par les agents du fisc américain pour ne pas avoir payé 300 000 dollars d’impôts.
La malchance s’ajoutant à la malchance, dans un excès de zèle ces derniers tombent sur un calibre .40 et des munitions. Officiellement fauché, David Darnell Brown débourse quand même 100 000 dollars pour s’acquitter de sa caution.
Risquant dix ans de prison (il lui avait été explicitement interdit de posséder une arme après avoir poignardé un homme lors de la cérémonie des Vibe Awards de 2004), il plaide dans un premier temps innocent avant d’accepter de prendre 18 mois ferme.
Libéré en octobre 2013, il replonge pour sept mois en 2016 après avoir violé sa période de probation en menaçant par sms de bruler vive son ex girlfriend, avant de se pointer chez elle décidé à en découdre.
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Juelz Santana
Peut-être l’arrestation la plus stupide de l’année 2018.
Au mois de mars dernier, le Diplomat se rend à l’aéroport de Newark Liberty International dans le New Jersey avec un revolver .38 dans son sac de voyage.
Tandis qu’il s’apprête à passer le portail de sécurité, le rappeur demande au personnel que ses affaires soient examinées « aussi rapidement que possible » afin de ne pas manquer son vol à destination de San Francisco dont le départ est prévu vingt-cinq minutes plus tard.
Lorsqu’il s’aperçoit que son sac est sur le point d’être scanné au rayon X, le poto de Cam’ron et Jim Jones décide ni une, ni deux de quitter les lieux en prenant le premier taxi qui passe par là – et tant pis si dans la précipitation il laisse son permis de conduire et sa carte d’embarquement derrière lui.
Santana met mis fin à sa « cavale » dès le lendemain en se rendant de lui-même aux autorités.
Après avoir passé près d’un mois au frais, il a été libéré sur caution au début du mois d’avril.
Si l’anecdote a provoqué l’hilarité par son caractère loufoque (50 Cent en tête), elle n’en est pas moins à prendre très au sérieux pour le principal intéressé : le procureur fédéral l’a en effet inculpé pour possession d’arme à feu en tant qu’ancien criminel (il a été condamné précédemment pour des histoires de stupéfiants) et pour avoir transporté une arme à feu dans un avion, chacun des deux motifs pouvant lui valoir dix ans de prison.
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Master P
Si la simple idée de prendre l’avion armé défie tout principe de rationalité, Juelz Santana est loin d’être le seul rappeur à s’être fait griller avec un flingue dans un aéroport. De Snoop Dogg à Waka Flocka Flame en passant par Petey Pablo, la liste est longue.
Même aéroport du New jersey toujours, en 2003 le boss de No Limit se pointe à la douane pour faire enregistrer son arme avant de monter à bord de son vol.
Pas de chance pour lui au moment de l’inspection, les agents découvre un chargeur de « balles tueuses de flics » (« cop killers » ou « dum-dums » dans le texte), soient ces balles recouvertes de Teflon capables de traverser le Kevlar des gilets pare-balles.
Si Percy Miller est alors incarcéré quelques heures, l’affaire en reste cependant là.
N’ayant pas pour autant retenu la leçon, le mogul est de nouveau arrêté en 2005 à Los Angeles pour possession d’arme, cette fois-ci en compagnie de son frère Silkk the Shocker.
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Offset
Sous les verrous en 2013 lorsque les Migos explosent sur la scène nationale avec leur duo de hits Versace et Hannah Montana, Kiari Cyphus repart en calèche en avril 2015 lorsque le groupe et quelques membres de leur entourage se font arrêtés au beau milieu d’un concert pour possession de narcotiques (cocaïne, oxycontin et autre codéine).
A contrario de ses camarades Quavo et Takeoff qui sont relâchés sous caution quelques jours après, Offset se voit lui refuser toute remise en liberté en raison de ses antécédents.
Inculpé en sus pour possession d’arme en tant qu’ancien criminel et possession d’arme près d’une école, il passe huit mois enfermé (le temps pour lui de tabasser un autre détenu et de voir sa peine rallongée pour incitation à l’émeute).
Interviewé en audio depuis sa cellule, le rappeur blâme alors le site Noisey pour son arrestation. D’après lui l’épisode Meet the Migos de leur série Noisey: Atlanta aurait participé à accentuer les préjugés de la police à son encontre.
Long de neuf minutes, le documentaire montrait le crew brandir des sacs de weed à tout-va tandis que le futur mari de Cardi B est filmé avec un fusil d’assaut AR-15 attaché autour du torse comme si de rien n’était.
Mise à jour : récemment contrôlé avec un calibre alors qu’il démabulait dans les rues d’Atlanta, Offset joue-t-il au remake d’Un jour sans fin ?
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Soulja Boy
En 2011, l’auteur de Crank That se fait pincer à un feu rouge dans l’état de Géorgie avec un pétard non déclaré.
Trois ans plus tard rebelote, cette fois-ci à Los Angeles où après avoir grillé un stop il se fait contrôler avec un calibre. Il s’en sort avec deux années de mise à l’épreuve.
En 2017 enfin, il remet le couvert (oui ça fait trois fois) après avoir mis la puce à l’oreille des autorités via ses multiples vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles il s’exhibe avec de l’artillerie lourde.
Celui qui se surnomme Young Draco voit ainsi les « boys in blue » débarquer chez lui et lui confisquer son fameux Mini Draco AR-IS ainsi qu’un Glock précédemment volé à la police locale. Toujours en probation pour l’affaire précédente, il risque alors quatre ans de prison ferme.
SB réussit néanmoins à éviter l’incarcération en passant un deal : une mise à l’épreuve de cinq ans, 240 heures de travaux d’intérêt général et l’interdiction formelle de posséder une arme à feu quelle qu’elle soit… y compris une réplique ou un jouet pour enfant !
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Meek Mill
Arrêté une première fois en 2007 à l’âge de dix-huit ans pour agression de policier et possession d’arme à feu, Robert Williams alors à l’orée de voir sa carrière décoller écope l’année suivante d’une peine pouvant aller de 11 à 23 mois de prison ainsi qu’à sept années de mise à l’épreuve.
Cette sentence va lui coller aux basques dix ans durant, et ce d’autant plus que la juge en charge de son cas, Genece Brinkley, sera celle qui jusqu’à aujourd’hui encore veille à sa correcte exécution.
Certes Meek Mill ne va pas forcement y mettre du sien en enchainant les incartades (sortie de Philadelphie sans autorisation, tentative de falsifier ses contrôles d’urine, conduite de moto sans casque…), mais il est difficile de nier l’acharnement dont il a fait l’objet, et ce d’autant plus que son sort relève de l’appréciation d’une seule et même personne.
Un peu malgré lui le rappeur MMG est devenu au fil de ses allers-retours à l’ombre le symbole de cette justice à deux vitesses qui plonge les plus pauvres (ou les anciens pauvres) dans une spirale judiciaire sans fin.
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Boosie BadAzz
Dans un registre un peu similaire, en octobre 2008 celui qui répondait encore au nom de Lil Boosie se fait coffrer au volant de sa voiture dans sa ville de Bâton Rouge.
D’après le rapport de police, les officiers seraient intervenus en raison de la forte odeur de marijuana qui se dégageait de son véhicule. Complètement défoncé, le rappeur a alors la très mauvaise idée de prendre la fuite et percute une voiture quelques mètres plus loin.
Une fois menotté, la police découvre un gun en plus de la drogue.
Inculpé pour possession de stupéfiants et possession d’une arme sous l’emprise d’un stupéfiant, il fait face à 25 ans de prison.
Dans un verdit un peu compliqué à comprendre pour qui n’est pas familier avec les textes de lois US (d’ailleurs pas dit que ses potos aient tout bien compris non plus), Torrence Hatch Jr. prend dix ans de prison mais ne doit effectuer que douze mois, le tout assorti de cinq ans de mise à l’épreuve.
Sitôt dehors Boosie-Boo va malheureusement enchaîner les faits divers (dont une accusation de meurtre au premier degré en juin 2010) qui lui vaudront de passer en tout et pour tout cinq ans au frais.
Son calvaire judicaire a cependant pris fin il y a quelques jours, lorsque lui a été notifié la terminaison de sa période de probation – une nouvelle accueillie par une petite danse de la joie.
Ne lui reste plus qu’à espérer que les récentes accusations de sa baby mama d’avoir tué son beau-frère ne le renvoient pas à nouveau devant les tribunaux…
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Ja Rule
Ce même soir de 2007 où Lil Wayne s’est fait chopper après un concert donné au Beacon Theatre de NYC, Ja Rule qui avait été invité sur scène en tant que guets surprise s’est lui aussi fait alpaguer par les autorités.
Arrêté au volant sa Maybach pour excès de vitesse, le police décide de passer sa caisse de luxe au peigne fin après avoir détecté une forte odeur de marijuana (un « prétexte » selon le rappeur). Elle découvre alors qu’il trimbalait sous le siège un pistolet semi-automatique chargé, non déclaré et qui plus est dont le numéro de série a été rendu illisible.
Libéré conte une caution de 150 000 dollars, il plaide coupable lors de son procès en décembre 2010 et se voit condamné à deux ans de prison (deux fois plus que Wayne donc).
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seul, Jeffrey Atkins apprend en cellule qu’il est poursuivi par le fisc pour ne pas avoir payé ses impôts de 2004 à 2008, ce qui représente au total 3 millions d’arriérés.
Résultat, en mars 2011 sa condamnation est alourdie de 28 mois de prison supplémentaires.
Grâce aux différentes remises de peine il est libéré en mai 2013 après avoir purgé sa sentence non pas à l’isolement comme initialement prévu, mais à sa demande avec les détenus de droit commun.
Apparemment la rumeur veut que l’auteur de Pain Is Love ait durant ce laps de temps entretenu une liaison avec un maton. Formellement démentie par le rappeur, l’information a pourtant été rendue publique par sa propre femme Aisha lors de l’émission de télé-réalité Married Life After Prison.
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T.I.
Peut-être le cas le plus spectaculaire de tous.
Au sommet de sa gloire dans la seconde partie des années 2000 notamment grâce au succès de son album King, T.I. s’apprête à se rendre à la cérémonie des BET Hip Hop Awards où il est nominé dans pas moins de neuf catégories.
Malheureusement sa carrière va subitement en prendre un coup lorsque sur le trajet il se fait embraquer par les Fédéraux. Ces derniers l’accusent d’avoir fait acheter trois mitrailleuses et deux silencieux par son garde du corps – garde du coprs qu à ses heures perdues officiait en réalité comme indicateur.
Et pour ne rien arranger à l’affaire, en perquisitionnant son domicile les Feds saisissent une demi-douzaine d’armes et des munitions dissimulées dans sa chambre à coucher. La conférence de presse qui s’en est suivie durant laquelle toute l’artillerie confisquée a été exposée est depuis restée célèbre.
Le rappeur se justifiera plus tard en arguant qu’il s’agissait là d’un moyen de se protéger. Un an auparavant, en déplacement à Cincinnati il avait en effet été la cible d’une fusillade au cours de laquelle son meilleur ami s’est fait tuer.
Loin d’afficher un casier vierge, l’ami Clifford Harris passe tout près de prendre dix ans. Au final, il s’en sort avec un an et un jour assorti de 1 500 heures de travaux d’intérêt général.
Une fois sa peine accomplie, il retournera cependant onze mois derrière les barreaux en 2011 pour violation de probation après s’être fait chopper avec un cachet d’ecstasy.
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