Pour certains ça a marché, pour d’autres pas du tout…
Le choix d’un nom de scène pour un artiste est tout sauf anodin. Précédant bien souvent l’image, garant de la première impression, le nom évoque immédiatement un univers, des références et participe à définir une identité.
Au fur et à mesure d’une carrière, le nom prend ensuite une nouvelle dimension, s’imposant comme un fonds de commerce, une marque – et ce encore plus de nos jours où les revenus du sponsoring se font incontournables.
Il arrive cependant qu’un rappeur choisisse malgré lui son nom (parce qu’il est surnommé ainsi dans son quartier ou par ses proches), ou qu’il le choisisse très jeune et qu’une fois la notoriété au rendez-vous (ou même en cours de carrière) il ne corresponde plus à ses aspirations (renaissance musicale, tournant spirituel…).
Se posent également parfois des problèmes d’ordre légaux liés à la propriété intellectuelle.
Pour toutes ces raisons (et pour bien d’autres encore), certains prennent alors le difficile pari de changer de nom
Découvrez 30 artistes qui ont sauté le pas.
Puff Daddy
Forcément, la première personne qui vient à l’esprit lorsqu’est abordé le sujet.
Le 28 mars 2001 celui que l’on appelait aussi Puff ou Puffy devient très officiellement P. Diddy.
Tout juste innocenté des accusations de port d’arme prohibé et de tentative de corruption lors d’un procès ultra médiatisé (une fusillade impliquant à des degrés divers sa compagne d’alors, Jennifer Lopez, et son tout nouveau protégé Shyne), le flamboyant mogul décide là de marquer une rupture tant personnelle que professionnelle avec sa vie d’avant.
Reprenant un surnom dont l’aurait affublé dans ses jeunes années Notorious BIG, il annonce la nouvelle au monde avec une chanson du même nom produite par Pharrell des Neptunes (comme on l’appelait à l’époque, et pas Pharrell-le-type-à-chapeau-qui-chante-Happy comme aujourd’hui).
En 2005, Sean Combs raccourcit son alias pour Diddy, puis change encore une fois d’avis en 2011 pour s’appeler très brièvement Swag (?!).
Depuis quelques années, il est revenu à son premier blaze.
Shyne
Jamal Barrows, ou probablement le seul rappeur à pouvoir se vanter d’avoir changé de nom de naissance.
Après 10 années passées à l’ombre pour l’affaire évoquée précédemment, il devient légalement Moses Levi suite à sa conversion au judaïsme.
Ma$e
Bad Boy toujours, en 1999, après avoir entendu les voix du seigneur et s’être mis en retrait du monde de la musique, Murda Ma$e abandonne complètement la première partie de son nom de scène histoire de faire bonne figure.
The Notorious BIG
Initialement Biggie Smalls devait être son seul et unique pseudo.
Piqué à un personnage du film Let’s Do It Again sorti en 1975, il devra cependant y renoncer suite au procès que lui intentera l’acteur Calvin Lockhart.
La légende new-yorkaise continuera toutefois de s’en servir de manière officieuse.
2Pac
Très paradoxalement l’un des hérauts de la guerre des côtes dans les années 90 était non seulement né à Harlem, mais se faisait en plus appeler MC New York au début de sa carrière alors qu’il vivait encore à Baltimore.
Pour le dernier album enregistré de son vivant intitulé The Don Killuminati: The 7 Day Theory, il opte pour le menaçant Makaveli, inspiré par sa découverte en prison des écrits politiques de l’écrivain florentin Nicolas Machiavel.
Un choix qui alimente depuis la théorie qui veut qu’il aurait orchestré sa mort.
Yelawolf
Après avoir touché le fond (HP, médoc, vidéos malaise et toujours plus de tatouages à la zob), Michael Wayne Atha change de fusil d’épaule avec un nouvel alias, M.W.A., qui symbolise un renouveau dans sa vie et dans sa carrière.
Obie Trice
De toute la carrière de l’ancien protégé d’Eminem, c’est très certainement son « Obie Trice, real name, no gimmicks » balancé en intro de Without Me qui a le plus marqué les esprits – ce qui peut paraître injuste tant l’orignal Rap Name aurait mérité de devenir un banger à part entière.
Toujours est-il qu’au départ Obie Trice (son nom à l’état civil) rappait en tant qu’Obie 1, mais ça c’était avant que Proof (le bras droit d’Em’) ne le rencontre pour la première fois et ne lui demande « C’est quoi ton nom ? Ton vrai nom, pas de gimmick ? ».
Young Thug
L’année dernière Lyor Cohen, patron du label 300 Entertainment a annoncé le plus solennellement du monde que le Jeune Bandit (Jeffery Lamar Williams à la ville) répondrait désormais au doux nom de No My Name Is Jeffery.
D’ailleurs le 26 août dernier sortait la mixtape Jeffery tandis que son auteur était très souvent vu avec un collier du même nom autour du cou.
Bon en vrai tout le monde a flairé le coup de pub, et la tentative a gentiment flopé.
La vraie question demeure ce que Thugger, 26 ans en 2017, va faire du « Young » passé un certain âge. Lui prétend pouvoir « rester jeune éternellement ».
Au pire il lui restera « Jeff le Rappeur », le surnom que lui ont donné ses nièces.
Birdman
Le premier alias de Brian Williams dans le rap fut B32 (pour « Baby with the 32 golds »). Quand Cash Money opère son premier ravalement de façade au milieu des années 90, il change pour Baby.
Pour l’anecdote, Lil Wayne a ce nom tatoué sur l’épaule droite (et Slim le nom de son frère tatoué sur l’épaule gauche).
Au début des années 2000, quand l’aventure Big Tymers (son groupe avec Mannie Fresh) se termine, il prend Birdman comme pseudo, un surnom attribué dans les quartiers aux gros dealers, plus en phase avec ses aspirations solos et ses ambitions millionnaires.
Young Jeezy
Contrairement à la clique des Lil (Wayne, Jon…) condamnés à ne pas grandir d’un centimètre malgré les années, les Young eux vieillissent. Un constat dont Jeezy n’a pas pu faire l’économie en 2007, à l’âge de 37 ans bien sonné.
Boosie BadAzz
Après sa sortie de prison, Lil Boosie décide de prendre un alias un peu plus hardcore.
Bow Wow
Enfant du rap (il peut être entendu sur l’interlude Betta Ask Somedy de Doggystyle et vu dans le clip de Gin & Juice), Shad Moss se fait surnommé Lil Bow Wow par son cousin de Snoop Dogg au début des années 90.
Bien que pas grand fan de ce blaze des plus canins, il choisit tout de même le conserver, à ceci près qu’il finit par se débarrasser du « Lil » en 2002 : « Non seulement j’avais grandi depuis cette époque, mais le fait qu’il y ait désormais tous ces ‘Lil’ dans le rap me gonflait sérieusement. »
Deux ans plus tard, il enterre définitivement cet alias en annonçant sur son compte Instagram vouloir répondre à son véritable nom à l’état civil. Sauf que bon, tout le monde continue depuis de l’appeler Bow Wow.
Mos Def
Né Dante Terrell Smith, l’ancienne moitié du duo Black Star annonce en 2011 la mise au clou de son ancien nom. En lieu et place il souhaite répondre au doux nom de Yasiin Bey, un patronyme utilisé selon lui par sa famille et ses proches depuis 1999.
Une évolution d’autant plus périlleuse puisqu’en dehors du rap, il commence à se faire connaître au cinéma.
La mayonnaise n’a cependant guère pris et les médias se réfèrent à lui plus ou moins sous l’appellation « Yasiin Bey, anciennement Mos Def ».
Snoop Dogg
Après son départ de la niche Death Row pour le bataillon No Limit Records, le grand chien de Long Beach se voit déposséder du « Doggy » qui donnait ce côté si bouncy à son blaze – et qui selon certaines interprétations apocryphes exprimait sa haine des flics en civil.
Toujours pour ses raison d’ordre contractuelles, lorsqu’il rappe pour feu son label Dogghouse, c’est sous l’alias Big Snoop Dogg.
Vient ensuite la désastreuse séquence Snoop Lion en 2013, ou quand un gangsta rappeur qui fait l’apologie de la vie de pimp veut faire croire qu’il est la réincarnation de Bob Marley…
SnoopDeeOwDeubeuleJee rebondit dans la foulée avec Snoopzilla à l’occasion du EP 7 Days of Funk en collaboration avec le trop rare Dâm-Funk.
Depuis tout est rentré dans l’ordre.
Gucci Mane
Très certainement le changement de nom le plus court de l’histoire de la musique.
Ou quand le rappeur fait part sur Twitter de son intention de signer sa musique Guwop avant de se raviser 30 minutes plus tard devant les réactions outrées de ses fans.
Si en 2014 l’acronyme signifiait « Get, Ur, Weight, Up, P*ssy », un passage en prison et une conversion aux bienfaits de la vie saine plus tard, il veut actuellement dire :
2 Chainz
En lâchant Tity Boi en 2011, l’ancienne moitié du groupe Playaz Circle ambitionne de devenir plus « family friendly » avec un nom qui sous-entend également l’idée d’une seconde chance – les albums du duo sur le label Distrubing Tha Peace n’ont pas franchement enthousiasmé les foules.
Une idée qui lui est venu au petit déjeuner… devant un grand bol de kush.
Pari réussi : la première sortie officielle du 2 Chainz nouveau, la mixtape T.R.U. REALigion, lui permettra de s’imposer chez les poids lourds du mainstream.
Killer Mike
Suite à sa signature sur le Grand Hustle de T.I., le natif d’Atlanta a revu ses ambitions à la hausse en adoptant l’alias Mike Bigga, plus facile à porter marketinguement parlant.
Fans et médias vont pourtant continuer à l’appeler Killer Mike, le poussant à revenir à l’ancien lui.
T.I.
Et en parlant de T.I., en voilà un qui a dû se résigner d’entrée à changer de blaze, avant même d’avoir sorti le moindre son.
Surnommé Tip depuis ses jeunes années, quand Clifford Joseph Harris Jr. signe sur le label LaFace il y trouve comme collègue de travail Q-Tip des A Tribe Called Quest.
Par respect pour son aîné (et par respect des lois), il devient T.I.
Reste que tout son entourage continue de l’appeler Tip, et qu’il utilise fréquemment ce blaze dans ses textes, quand ce n’est pas pour intituler un de ses albums comme en 2007 avec l’opus T.I. vs TIP.
Common
Celui qui a débuté sa carrière très timidement commercialement parlant avec Can I Borrow a Dollar ? en 1992 devra abandonner le Sense de Common Sense quand, le succès venant, un groupe de reggae du même nom sera mis au parfum de l’homonymie et poursuivra le jeune rappeur devant les tribunaux.
GZA & RZA
Quand les deux cousins originaires de Staten Island sortent leur premier album, ils sont connus sous les blazes The Genius et Prince Rakeem.
Leurs sorties solo ne rencontrant pas le succès escompté, RZA revient avec l’idée de former un clan inspiré par la mythologie des vieux films d’arts martiaux de la Shaw Brothers. Et quoi de mieux qu’un changement de nom pour accompagner ce renouveau ?
Les deux rappeurs continueront néanmoins à en faire usage à l’occasion des alias de leurs débuts.
Ol’Dirty Bastard
Autre membre du Clan à avoir changé officiellement de patronyme (parce qu’officieusement chacun des 9 membres multiplie à l’infini les surnoms), mais cette fois à des époques différentes.
En 1998, il déclare « ODB c’est fini » et souhaite qu’on l’appelle Big Baby Jesus (!?). Pourquoi ? Personne n’en a jamais rien su.
Nouveau revirement en 2003 quand le Sal’Vieux Bâtard signe chez l’écurie Roc-A-Fella et prend officiellement Dirt McGirt pour nom de scène.
Soulja Boy
Vous trouviez que Soulja Boy Tell ‘Em c’était un peu trop long (et franchement stupide) ? Lui aussi.
Pucha T & Malice des Clipse
Si le nom du groupe est toujours resté le même, Pushat T a opéré un changement de blaze au début de l’aventure. Né un vendredi 13, il se surnommait Terror, un alias pour le moins insipide évoquant au mieux un catcheur de seconde zone.
Le « T » du Pucha T n’est toutefois pas un clin d’œil à cette erreur de jeunesse, mais signifie « Pusha Ton », en rapport à ses lyrics cocaïnés.
Quand Malice a décidé de quitter le bateau en 2012, c’est en partie dû à sa rencontre avec Dieu. Il se rebaptise alors No Malice pour marquer ce virage à 180° et sortir son album rap gospel Hear Ye Him.
C-Murder
Pami tous les rappeurs aux noms impossibles à vendre au grand public (Chinx Drugz devenu Chinx, Peedi Crack devenu Peedi Peedi, Uncle Murda devenu U.M., Kokane devenu Mr. Kane…), le frangin de Master P est peut celui dont l’histoire est la plus spectaculaire.
En 2002, alors en plein procès pour homicide, Corey Miller décide d’adopter un alias qui lui porte moins préjudice devant le jury et devient C-Miller.
Il sera tout de même condamné à la perpétuité sans remise de peine.
J. Cole & Kendrick Lamar
Après avoir tous deux sorti quelques projets sous des pseudonymes, les deux emcees vont prendre la décision de rapper sous leurs « government names ».
Finis K. Dot et Therapist.
MF DOOM
La carrière du britannique Daniel Dumile se divise deux parties distinctes : la première à partir de 1988 au sein du groupe KMD lorsqu’il se faisait appeler Zev Love X, et la seconde à partir de 1997 lorsqu’après quelques années d’exil il se transforme en masque de fer du hip-hop (et accessoirement en roi de l’underground US via ses collaborations avec Ghostface Killah ou Danger Mouse) sous le pseudo Metal Face Doom.
Le virage est tel que bon nombre de ses fans ignorent jusqu’à l’existence de Zev Love X.
En 2009 MF DOOM devient DOOM.
Young Buck
Un cas un peu particulier, puisque l’ancien général de 50 Cent s’est vu lui dépossédé de son nom !
Après son départ en fanfares du G-Unit, il se retrouve la queue dans l’eau : son alias appartient en effet contractuellement à son ancien boss tant qu’il ne réalise pas un ultime album pour le label.
Surnommé ainsi par sa mère à l’adolescence, David Brown devra attendre de se rabibocher avec son ex pour pouvoir à nouveau sortir de la musique en tant que Young Buck.
Mac Miller
Sérieux, avec un tel concept quelqu’un peut-il sérieusement croire que ce jeune paltoquet (aka Easy Mac) aurait pu attirer Ariana Grande dans ses draps une décennie plus tard ?
Une réorientation s’imposait sans délai.
The Lox
À la base, Jadakiss, Sheek Louch et Styles P répondaient au doux nom de The Warlocks (« Les mages »). Une fois signés chez Bad Boy, Puff Daddy leur a intimé de changer de nom.
« Il nous a demandé d’enlever le ‘war’ et de conserver ‘The Lox’ et de nous débrouiller avec ce que cela voulait dire. »
Le trio en fera alors l’acronyme de « Living Off (e)X(perience) ».
Plus tard en 2003, le groupe se rebaptisera D-Block, d’après le quartier de la prison d’Alcatraz réservé aux détenus les plus dangereux, celui où était situé le mitard.
Mobb Deep
Dans ses jeunes années, le duo répondait au doux nom de Poetical Prophets tandis que Prodigy et Havoc, encore adolescents, se faisaient appeler P-Wee et K-Wee.
Niveau street cred’, ça le faisait moyen donc, d’autant plus que leur musique a ensuite très vite pris une tournure plus sombre.
Jay Z
Au fil du temps Shawn Carter s’est fait apôtre de la sobriété : tout d’abord en abandonnant le tréma de ses débuts (son premier album Reasonable Doubt était signé Jaÿ-Z), puis sans que l’on sache pourquoi en virant le tiret en 2013.
Il lui arrive cependant parfois revenir à l’épellation originelle.