Et non, on ne va même pas vous parler de Drake…
Les rappeurs aiment à se penser comme des mecs cool. Si la plupart le sont très probablement, cela ne veut pas pour autant dire qu’ils l’ont toujours été.
Pire, pour certains l’image qui est la leur une fois la célébrité au rendez-vous est en totale contradiction avec ce qu’ils étaient. Et malheureusement pour eux, en 2016 il est virtuellement impossible d’échapper à son passé.
Voici 10 cas que les principaux intéressés auraient préféré oublier.
Quand Rick Ross était gardien de prison
En 2008 une photo surgit sur le net montrant grimé en maton l’homme qui prétend connaitre Noriega (le « real Noriega ») et importer en masse des narcotiques sur le sol US.
Si de nombreux doutes planaient déjà au sujet de ses récits, cette révélation fait voler en éclat le baromètre de l’échelle de Rocancourt.
Ross commence par démentir fermement. Puis un peu moins fermement lorsque font surface des documents officiels attestant qu’il a non seulement bien reçu son diplôme de surveillant pénitentiaire, mais qu’il a en plus servi de décembre 1995 à juin 1997 dans une prison de Floride.
Plutôt que de faire profil bas, le bawse laisser alors exploser sa démesure. Jouant désormais son rôle à fond, il devient paradoxalement un bien meilleur rappeur et s’installe solidement sur le trône du rap jeu notamment grâce à l’album Teflon Don sorti en 2010.
Depuis tout le monde sait d’où lui vient son imagination débordante… et plus personne ne prend plus vraiment à un degré 1 les délires mégalo des rappeurs.
Quand Dr. Dre portait du mascara
Avant de débarquer tout droit de Compton avec ses NWA et de révolutionner le gangstérisme de studio à coup de prod’ toutes plus funk les unes que les autres, le bon docteur Andre Young était un fier membre du groupe disco-rap World Class Wreckin’ Cru.
Auteur d’un album intitulé Rapped In Romance (!?), le quatuor passait visiblement un paquet de temps dans la salle de bains avant de monter sur scène.
[Bordel mais à quoi pouvait bien servir ce foutu stéthoscope ?]
Heureusement pour le futur milliardaire, internet et les réseaux sociaux n’existaient pas à l’époque.
Si à sa décharge le rap sortait à l’époque tout juste de sa période glam, Eazy E et Ice Cube trouveront là le parfait prétexte pour contrer l’offensive The Chronic et abreuver d’insultes leur nouveau meilleur ennemi sur les classiques Real Muthafuckin’ Gs et No Vaseline.
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Quand Prodigy jouait à la ballerine
Mètre-étalon du rap hardcore new-yorkais dans les 90’s, Mobb Deep a marqué à la craie blanche la scène rap française pendant plus d’une décennie à coup de boucles de piano et sombres lyrics.
Si sur scène le duo made in Queensbridge transpirait l’agressivité et la paranoïa, à la ville les choses différaient quelque peu.
Passent encore qu’Havoc et Prodigy se soient rencontrés adolescents dans une école d’art de Manhattan, ou qu’à leurs débuts dans le rap ils se la jouaient zulu, ce qui va vraiment écorner l’image du groupe c’est ce concert de Jay Z pour la radio Hot 97 en 2001 où il exhibe devant une foule hilare une photo du jeune Pee en culotte courtes en train de prendre des cours de danse.
Le cliché piqué à sa grand-mère ne le montre certes pas en tutu comme l’a longtemps voulu la légende, mais le mal est fait.
La moitié de la Mafia Profonde a beau eu déclaré trouver la pique « amusante », il n’en est pas moins passé à deux doigts de faire tabasser Jay après l’avoir attendu entouré d’une douzaine de ses lascars à la sortie d’un restaurant.
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Quand The Game était un renoi fragile
En 2000, avant les tatouages de loubards et les shakers protéinés, Jayceon Terrell Taylor participe à l’émission de dating bien cul-cul la praline, Change of Heart.
[Un dossier bienveillamment divulgué à la face du monde par 50 Cent et sa bande alors en plein beef avec lui.]
S’en suivent 12 minutes de pur malaise (et pas seulement pour cette liquette d’un gout discutable) pour celui qui clamait sur disque avoir été certifié « OG avant 22 ans ».
Le futur G-Unit/G-Unot se fait humilier non-stop par sa bitch qui lui assène punchlines sur punchlines sous la ceinture : « il ne fait que pleurer comme un bébé », « il est trop sensible », « il joue le gros macho alors qu’il me colle toute la journée », avant de conclure sur cette fatality : « il n’a rien dans le pantalon ».
[Ce traumatisme explique-t-il pourquoi le rappeur collectionne depuis les phototeub sur IG ?]
À la fin de cette séquence de torture, Game plus canard que Donald et Howard réunis décide tout de même de rester avec sa go… tandis que cette dernière le plaque sans sommations (et en public).
Sérieux sur ce coup même Drake a du se foutre de sa gueule !
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Quand Eve bossait comme stripteaseuse
Alors qu’elle n’était pas encore la Première Dame du crew Ruff Ryders, Eve quitte à 17 ans à peine le domicile familial avec pertes et fracas.
En attendant de devenir une rap star, pour joindre les deux bouts elle décide, non pas d’aller retourner des steaks dans un fast food, mais plutôt d’aller retrouver ses copines de l’époque sur la scène d’un strip club miteux de Philadelphie.
[En même temps on parle de quelqu’un qui a des pattes de félin tatoué sur les boobs…]
L’expérience professionnelle durera deux petits mois, jusqu’au jour où Ma$e fait sa connaissance sur son lieu de travail. Celui qui se reconvertira en pasteur quelques années plus tard commence à lui faire la leçon et la convainc de changer de voie.
L’affaire est ensuite vite oubliée, mais en 2003 des photos de ses exploits passés fuitent. Après les dénégations habituelles (#BlameItOnPhotoshop), Eve reconnait les faits.
Loi des séries oblige, peu de temps après un nouveau scandale pointe le bout de son nez : sa sextape avec l’ancien producteur de l’écurie Stevie J. se retrouve sur le net.
Question : existe-t-il encore quelqu’un sur terre qui n’as pas vu Eve dans la tenue du même nom ?
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Quand Tyga passait pour ce qu’il était
Difficile de nier l’envie sincère et profonde de Tyga de devenir un rappeur.
Reste que pour ce faire, plutôt que de bosser sa street crédibilité et ses performances au micro, le petit ami de… va tenter dès le départ de prendre des raccourcis.
En 2008 il participe au pilote de l’émission Bu$ta sur MTV dont le concept parle de lui-même : mettre en concurrence des wannabe MC, les initier aux codes du rap bling-bling et se délecter face caméra de les voir se planter dans les grandes largeurs.
Heureusement pour le Tigrou du rap, le show ne sera pas reconduit. Un répit de courte durée puisque les rushs finiront pas être rendues publiques en 2012 par le site TMZ.
Aqouarde à souhait, sa performance lui vaut dans le désordre : de passer pour un crevard auprès des meufs, de se faire copieusemen huer par le public, de rimer comme avec le niveau de vocabulaire d’un CE1 ou encore d’avouer le plus candidement du monde que ses parents roulaient en Range Rover lui qui a toujours clamé avoir grandi à Compton.
Tyga aura beau se justifier par la suite en arguant que toute l’émission était mise en scène, personne n’y croit : le fail lui va si bien.
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Quand Eminem balançait des rimes racistes
En 1993, suite à une rupture houleuse avec sa copine black, celui qui ne s’est pas encore transformé en blondinet Slim Shady kicke deux freestyles (So Many Styles et Foolish Pride) qui s’en prennent au supposé matérialisme des femmes noires et qui, sacrilège ultime, utilisent le N-word.
« All the girls I like to bone have big butts/No they don’t, ’cause I don’t like that n****r shit/I’m just here to make a bigger hit. »
« Black girls only want your money cause they’re dumb chicks »
Attiré par l’odeur du sang, Ray Benzino, le propriétaire du magazine The Source alors en guerre ouverte avec toute la clique Aftermath/ Shady/ G-Unit, retrouve l’enregistrement et surexploite comme jamais l’incident à coup de numéros spéciaux et de déclarations de vierge effarouchée.
Pas de chance pour lui, on parle ici d’Eminem. Le Rap God va d’abord s’excuser platement avant de contre-attaquer en repassant derrière le micro. Résultat, le morceau Yellow Brick Road qui revient en détails sur l’affaire est considéré comme l’un des meilleurs textes de sa carrière.
L’incident est clôt, Em’ redevient le white boy préféré du rap, et Benzino retourne à l’anonymat qu’il n’aurait jamais dû quitter.
Quand Action Bronson jouait dans une pub pour tampons
Dayoum on a trouvé le Julien Clerc du rap cainri.
Avant qu’il se ne mette à rimer assidument sur les joies de l’empire du milieu, le plus gourmet des MC est apparu dans un spot télé d’un genre particulier.
En 2013, à titre « d’expérimentation sociale », la marque Kotex a suivi en caméra cachée une femme allant demander au hasard à divers hommes marchant dans la rue d’aller lui acheter ses tampons.
Évidemment la plupart des sondés affichent un visage interloqué. Et parmi eux on aperçoit Action Bronson qui se fend alors d’un « what ? » aussi bref que circonspect.
Ce que la caméra ne montre pas en revanche, c’est que le rappeur lui a effectivement rendu service comme il l’a reconnu plus tard sur son compte Instagram.
Quand 2Pac montait sur scène habillé comme ça
Durant ses jeunes années celui qui deviendra l’ambassadeur de la thug life étudiait l’art dramatique, la poésie, le jazz… et prenait des cours de ballets à la Baltimore School Of Arts.
Loin des bandanas rouges et bleus et autres histoires de drive-by, ‘Pac rencontre alors celle qui deviendra sa meilleure amie, Jada Pinkett. Ironiquement le duo a enregistré sur fond vert un playback de la chanson Parents Just Don’t Understand interprétée par celui qui deviendra son futur mari, Will Smith.
Si la séquence est wtuckesque en diable (tout comme celle datant de la même époque où il se plaint du manque d’empathie des filles pour les nice guys de son genre), rien n’atteint le degré de magnitude de la photo postée ci-dessus – et pas seulement parce qu’habillé comme ça le rappeur risque d’attraper une angine.
Le cliché date de la période où 2Pac officiait comme danseur pour Digital Underground, groupe célèbre pour avoir popularisé la Humpty Dance.
Le malaise montera encore d’un cran quand il posera quelques années plus tard à oilp dans sa baignoire ou en débardeur en cuir à bretelles pour le photoshoot du livret d’All Eyez On Me…
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Quand Jay Z swagait la chemise hawaïenne
Avant de porter le costume trois pièces avec autant d’aisance que le pyjama et de name dropper à la chaîne des marques de luxe connues des seuls super riches, c’est peu dire que Shawn Carter s’est cherché question style.
En 1989, pour sa première apparition clippée aux côtés de Jaz-O sur Hawaiian Sophie, un titre fleurant bon la niaiserie et le racisme innocent, le futur roi de NewYork pique allégrement la vedette à son mentor.
Malheureusement ce n’est pas dû à la qualité lyricale de ses deux ad libs et demi, mais plutôt à l’effet comique involontaire de la mise en scène (Jay débarque tombé du ciel, suspendu à une corde) auquel s’ajoute le combo chemise et collier à fleurs. #NonMaisAloha
Bref on se croirait plus dans une mauvaise parodie d’un rap à la Fresh Prince & Jazzy Jeff que dans une ambiance Big Pimpin.
Et non l’excuse cosplay Tony Montana n’est absolument pas recevable.