C’est l’heure de tirer le bilan de nos prévisions pour l’année 2016…
Janvier 2016, Booska-P vous livrait les 11 rappeurs à suivre pour l’année 2016. Un article précurseur, qui a rencontré un vif succès, misant sur les rappeurs qui pourraient faire du bruit cette saison. En cette fin d’année, c’est le moment de faire le point sur nos prévisions, qui se sont avérées plutôt justes, avant de publier notre sélection 2017, le 8 janvier prochain.
MHD, le petit prince de l’afrotrap.
En janvier, MHD était le petit rappeur qui montait grâce à une série de vidéos ayant fait le « buzz » sur internet. En quelques mois, le rappeur du 19ème s’est installé comme l’un des artistes les plus populaires du game. Un semestre après son premier « afro-trap » sortait son album « MHD », double platine. Son succès dépasse les bacs, il enchaîne les concerts et sera même choisi par Adidas pour la publicité dévoilant le nouveau maillot du Real Madrid. Une progression fulgurante pour l’ancien livreur de pizzas âgé de 22 ans, sûrement la plus rapide du rap.
DTF, une année de maturation
DTF, « les petits frères » de PNL, ne se sont pas endormis cette année. Ils ont sorti leur album « La hass avant le bonheur » en mars 2016 et enchaînent depuis les millions de vues sur YouTube. Ils préparent déjà la sortie de leur prochain album dont le premier extrait, Comme un fou, a été dévoilé sur YouTube en juillet dernier.
Djadja & Dinaz, de YouTube à la radio
Quand nous vous parlions de Djadja & Dinaz en janvier, ce n’était encore qu’un duo avec un buzz exclusivement sur internet. Ces derniers ont bien essayés plusieurs couleurs musicales, et la sortie de leur morceau « On s’est fait tout seul » semblait être la bonne voie. Ils se sont engouffrés à 200% dans ce style, et ils enchaînent les succès jusqu’à truster la playlist Skyrock et livrer l’ultra-efficace « J’fais mes affaires » (single certifié platine en seulement 4 mois). Leur album, « On s’promet » est certifié or, notamment grâce à leur énorme succès en streaming.
Damso, l’or noir du congo
Un couplet avait suffit à le propulser dans notre sélection des 11 rappeurs à suivre pour 2016. Il se contentera de produire un album : « Batterie Faible » (sorti en juillet) pour obtenir son premier disque d’or. Le rappeur belge a réussi à combiner succès d’estime (grâce à une technique solide) et populaire (avec une très bonne musicalité), malgré la vulgarité de ses textes. Il s’est offert le luxe de poser un lapin à Skyrock pour son Planète Rap. Son featuring avec Booba, « Paris c’est loin », s’est offert une petite certification or, au calme. Pour le moment, pas de second album annoncé, mais une mixtape « Bruxelles Vie » qui devrait rassembler les talents du plat pays.
Hamza, trafic d’influence
Hamza est un OVNI, plus proche d’un chanteur RnB sous auto-tune qu’un véritable rappeur, il fait tourner la tête au game. Le tout Paris se masturbe (intellectuellement) sur son groove venu du futur. Même si son projet, Zombies Life, n’a pas rencontré de succès populaire (avec 201 ventes en première semaine), il a marqué le paysage. Si sa musique « très spé » pourrait l’enfermer dans une tour d’ivoire, son influence est bien là. On le retrouve d’ailleurs en featuring avec Seth Gueko dans son album Barlou, Comme des sauvages.
Hicham Ali, encore en rodage
Le « 4*4 du rap » originaire de Nantes, Hicham Ali nous avait interpellé pour sa technique (comme dans son remix one shot de « N*que les clones »). Un an plus tard, le MC n’a pas encore sorti de projet si ce n’est qu’une série de freestyles appelés « #TOUTTERRAIN ».
Siboy, rattrapé par la codéine ?
La puissance du rappeur de Mulhouse immatriculé 92i nous avait fracassé le crâne. On s’attendait à le voir agresser le game, le tout cagoulé. Malheureusement il faut savoir qu’il a disparu des radars pendant un moment, laissant le champ libre à son homologue Kalash Criminel, quasiment toute l’année. Les rumeurs sur son absence vont de bon train : « a-t-il claqué sa tune dans les femmes ? dans la codéine ? (et pourquoi pas les deux) », il aurait pu être une étoile éteinte trop tôt. Mais en fait pas du tout. En effet, il nous a livré à la dernière minute un nouveau morceau, « Éliminé », plus déterminé que jamais : « Noires sont toutes mes idées, je vais les toucher comme un kiné ».
Rufyo, pas pour cette fois
On vous avez prévenu, pour Rufyo « Time is not an issue ». Loin de la productivité d’un JUL, il n’aura sorti qu’un seul clip et un audio en un an. Comme une frustration pour ses auditeurs, qui pourront se consoler en suivant son talentueux beatmaker, Frensh Kyd, qui de son côté a apporté son univers à quelques autres artistes.
Elams, un petit passage par la case prison
Nous vous avions présenté Elams comme un deuxième JUL. Notre prédiction s’est avérée juste, le jeune rappeur de Marseille n’a pas démérité cette année puisqu’il en est à presque 10 clips. Après la sortie de son EP « Nouvelle vie », il a livré son premier album « Je Suis Elams ». Son buzz a fait un bond avec son incarcération, et il s’installe progressivement à l’échelle nationale.
Ninho, la relève du rap de rue
En janvier 2016, Ninho était encore presque inconnu des auditeurs du rap français. En seulement 10 mois, maintenant ils le savent (du nom de son album), comme le prouve ses 7 957 ventes en first week. Nous supposions que le rappeur de 20 ans était en train de dépasser le format freestyle en apportant une « trap 2.0 ». La sortie de son album nous le prouve, Ninho a trouvé sa recette. Couplet sans concessions et refrain mélodieux, son album contient son lots de lourdeurs : M.I.L.S, Tout ira mieux, Soleil, Pour nous,.. au point que certains voient en lui le Rohff des débuts.
Jorrdee, perdu dans les limbes
Nous vous présentions Jorrdee comme le rappeur à part de notre sélection. Un rappeur barré qui, s’il arrivait à ajouter quelque chose de plus populaire dans sa musique, pouvait quand même toucher le grand public. Un talent complexe qui a plu à Warner Music, et qui, à défaut de convertir la foule, nous livre des oeuvres exigeantes.
2016, l’année de tous les possibles
Comment résumer cette année de rap français en quelques mots ? Seule la formule si galvaudée « Tout est possible », pourrait convenir. Entre le disque de platine de PNL, le retour de Mister You, la libération de Lacrim, la tornade Kalash Criminel, l’album en demi-teinte de SCH, le Binta d’Alonzo et les faits d’armes de notre sélection (qui a collectionné les disques d’or), rien n’est prévisible. Le public rap ne peut que suivre avec attention ce grand roman du rap game dont les pages se noircissent chaque jour sans que les acteurs, eux-mêmes, n’en connaissent la fin. Une seule chose est sûre, le 8 Janvier prochain Booska-P vous dévoilera les 11 autres rappeurs sur qui il faudra compter en 2017. Avez-vous déjà des idées d’artistes que l’on risque de retrouver dans cette sélection ?
