Rencontre avec le personnage phare de la French Riviera.
Hooss photographié avec l’iPhone X par Flora Metayer
Mettre le cap sur différentes villes de l’hexagone via le prisme du hip-hop, voilà le but de cette nouvelle série que vous propose Booska-P, en partenariat avec Apple. Notre visée est simple, dessiner un chemin entre les rappeurs et leurs origines, questionner leurs racines et proposer une cartographie du game. Après avoir sillonné Paris, Marseille et Lyon en compagnie d’Oxmo Puccino, de R.E.D.K et de Casus Belli, cap sur Saint-Raphaël. Une ville de la Côte d’Azur peu connue des rappeurs, que Hooss nous fait découvrir à travers son vécu.
Certifié disque d’or avec son tout premier album, French Riviera, en 2015, Hooss est la nouvelle voix du Var. Avec son cinquième projet, Woodstock, le rappeur de 26 ans prouve de nouveau sa polyvalence et sa singularité.
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Une jeunesse heureuse
Depuis toujours, Hooss réside à Saint-Raphaël, dans le Var. Une ville qui l’a vu grandir, progresser et qui l’inspire toujours aujourd’hui, et plus particulièrement son quartier du Vergeiras, dans lequel il retrouve ses plus beaux souvenirs. Sûr de lui et accroché à ses origines, Hooss n’a jamais manqué de soutien durant ses belles années. Bien au contraire : « Ma jeunesse à Saint-Raphaël était vraiment cool. J’étais un gars populaire, tout le monde m’aimait. Avant le rap déjà, on me kiffait dans le quartier. Comme je suis un gars positif, je me suis fait plein de copains. » Des souvenirs que lui et son entourage ont pu partager dans des lieux auxquels il se rend encore. Il se confie : « Mon quartier d’enfance m’a toujours inspiré et m’inspire encore. Le bâtiment D m’a vraiment marqué, tout comme d’autres endroits et repères. Il y a des coins comme « le rocher » ou « le garage » où on va encore souvent aujourd’hui avec mon entourage. »
Hooss photographié avec l’iPhone X par Flora Metayer
Pas question pour le rappeur Varois de quitter sa ville natale et sa famille, surtout depuis qu’il a appris l’heureuse nouvelle : « J’attends un enfant avec ma copine. J’habite toujours vers Saint-Raphaël, dans la même ville, pas très loin de la cité. Humainement, je n’ai pas changé. Je fréquente toujours les mêmes endroits, ça fait partie de ma vie. » Pourtant, on le connaît également pour son étroite relation avec la ville de Marseille et sa multitude de rappeurs. Une ville dans laquelle il passe de nombreux moments depuis qu’il a commencé la musique : « J’ai beaucoup d’amis à Marseille et beaucoup de trucs à faire là-bas. »
Une jeunesse durant laquelle Hooss ne s’est pas imaginé pouvoir débuter une carrière dans la musique, et encore moins dans le rap. Acquérir une street crédibilité quand on vient de Saint-Raphaël, ce n’est pas forcément évident. Il l’explique : « Je n’avais jamais planifié de carrière dans la musique, parce qu’à Saint-Raphaël, c’est pas quelque chose que t’espères faire, te lancer dans le rap. » Pourtant, l’artiste est aujourd’hui bel est bien installé et sa musique touche un panel de personnes toujours plus large : « Je suis tellement crédible que ça a marché et ça a payé. Avant que j’arrive dans le rap, les gens avaient honte de venir du 83, aujourd’hui ils bombent le torse. Souvent on en rigole, parce-qu’avant que j’arrive, les gens de mon quartier avaient honte de dire d’où ils venaient. Maintenant, quand je fais de la musique, c’est plus uniquement pour les gens de mon quartier. J’en fait pour des mamans, pour des gamins, des jeunes, pour tout le monde. »
La fierté de la Côte d’Azur
La Côte d’Azur est plus connue pour ses emblématiques marches rouges que pour le hip-hop. Pourtant, avec Hooss, la scène et les horizons s’élargissent. D’ailleurs, le rappeur est aujourd’hui la fierté des auditeurs de rap du Var et de ses alentours.
Hooss photographié avec l’iPhone X par Flora Metayer
Celui qui avoue avoir tremblé de stress lors de sa première demande de photo détient aujourd’hui une popularité qui s’exporte jusqu’à Marseille, Nice et même Toulon. Un bel aboutissement pour Hooss, qui devient la nouvelle référence de tous les habitants de son département : « J’ai l’impression que je suis la fierté de la côte et que je représente vraiment tous ces mecs qui habitent ici. C’est hyper gratifiant parce que je sens vraiment que je suis le seul rappeur de Saint-Raphaël et le seul qui les représente. Je le vois dans la rue quand je croise les gens, ils m’écoutent et s’identifient beaucoup à moi. »
Aujourd’hui, je suis bien plus loin que là où j’espérais être quand j’ai commencé
Fier de son disque d’or obtenu pour son tout premier album studio sorti en 2015 et propulsé par son featuring avec SCH, Hooss n’aurait jamais pu s’attendre à une telle consécration. « Aujourd’hui, je suis bien plus loin que là où j’espérais être quand j’ai commencé. J’ai quand même fait un disque d’or, c’est incroyable. On croit que les gens achètent des streams mais non, c’est juste de la reconnaissance. » Une certification qui représente ainsi la fidélité de ses auditeurs du sud-est, mais pas seulement.
Hooss, le baroudeur du sud de la France
Aujourd’hui, Hooss déclare être écouté « dans les pires endroits », allant de la cité phocéenne, de la Seine-Saint-Denis jusqu’aux Hauts-de-Seine. Sa singularité fait de lui un personnage incontournable du rap français et ce, dans la France entière : « ça a commencé dans ma ville, puis dans mon département et maintenant, c’est partout en France. Il ne faut pas oublier que tout ce que je chante est vrai : je parle de problèmes de famille et de la vie que j’ai eu. »
Hooss photographié avec l’iPhone X par Flora Metayer
« Ma provenance m’a quand même donné une identité propre, c’est d’ailleurs pour ça que mon deuxième projet s’appelle French Riviera. Même pour mes clips, beaucoup de clips ont été tournés sur la Côte. Certains fans que je croise dans la rue pensent pourtant que je viens de Marseille, on me demande même de quel quartier de la ville je suis. » Pas étonnant, quand on connaît la proximité que le rappeur entretient avec certains gros acteurs de la scène marseillaise. C’est notamment le cas de Jul, qui a été son tout premier collaborateur : « C’est avec Jul, en 2013, que j’ai fait mon premier morceau. Il m’a toujours beaucoup inspiré. A l’époque, il n’était pas connu comme il l’est aujourd’hui, mais il avait un petit buzz. La scène marseillaise m’a aussi beaucoup inspirée et influencée, étant donné que je n’étais pas loin. »
Aniki, Mon frère, c’est une des meilleures collaborations dans l’histoire du rap
Dipson, présent sur French Riviera, lui a également permis de faire la connaissance de Naps avec qui ils ont par la suite pu se connecter. Mais c’est surtout son alliance avec SCH sur Aniki, Mon Frère qui a marqué un tournant dans l’évolution de carrière du rappeur du Var : « Le buzz de SCH est monté tellement vite, le morceau était tellement bien que sa maison de disques a bloqué la sortie de son projet. J’avais trop besoin de ce morceau, c’est une des meilleures collaborations dans l’histoire du rap, on est bons tous les deux et tout le monde s’en rappelle. »
« Baroudeur », voilà comment se décrit Hooss, toujours en quête d’aventure : « Même si je viens de Saint-Raphaël, je suis écouté partout et je peux aller dans plein de cités seul aujourd’hui. Je ne suis pas un bandit, je suis moi-même et ça, les gens le savent et le ressentent. »
Après avoir découvert la relation fusionnelle entre Hooss et Saint-Raphaël, découvrez comment Marseille a inspiré Reef, Paris a guidé Lomepal et Lyon a influencé Chilla sur apple.com. Vous pouvez aussi écouter leurs morceaux exclusifs ici.
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