Le gargantuesque procès de l’un des mafieux les plus célèbres, El Chapo, s’est ouvert ce lundi à New-York.
Inutile de rappeler le background de l’homme qui a dirigé le Cartel de Sinaloa pendant 25 ans. Depuis hier, son sort a basculé entre les mains de la justice américaine. Long de quatre mois, le procès dingue et sous haute tension d’un des plus grands barons de la drogue est scruté par tous les médias.
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Le procès a débuté hier sous haute sécurité
Le dispositif mis en place autour du procès d’El Chapo, qui devrait durer quatre mois, est à l’image de l’influence de son cartel sur le marché de la drogue mondial : dantesque. L’homme, détenu à la prison de Manhattan, est tenu à l’isolement 23 heures sur 24. Seules ses jumelles âgées de 7 ans et son avocat se sont vus octroyer un droit de visite. En effet, El Chapo s’était déjà évadé par deux fois, en 2001 puis en 2015, de prisons mexicaines pourtant réputées de haute sécurité. Pour empêcher qu’il récidive, la justice américaine a employé les grands moyens pour son transport : entre chaque aller-retour de sa cellule jusqu’au tribunal, les autorités ferment complètement le Pont de Brooklyn à la circulation pour empêcher des individus de tenter d’exflitrer le baron de la drogue. De plus, le procès se tient à huis clos et est protégé par des chiens renifleurs et des policiers lourdement armés.
Les chiffres hallucinants du « procès du siècle »
Rien de tel qu’une bonne dose de chiffres pour évaluer l’importance du procès. D’après Rob Heroy, ancien procureur américain et connaisseur du dossier, le procès de Joaquin « El Chapo » Guzman pourrait coûter 50 millions de dollars, soit le procès le plus onéreux de l’histoire. L’homme est notamment jugé pour avoir importé aux Etats-Unis la bagatelle de 154 tonnes de cocaïne ainsi que d’autres drogues telles que de la marijuana, des métamphétamines ou encore de l’héroïne pour une valeur estimée à 14 milliards de dollars. Les procureurs avancent avoir les preuves pour démontrer qu’El Chapo aurait commandité au moins 37 assassinats. La densité du dossier El Chapo est aussi monstrueuse que ses chefs d’accusation – au nombre de 11 : il est composé de plus de 300 000 pages et de plus de 117 000 enregistrements sonores. Bien que le baron de la drogue ne risque pas la peine de mort – le Mexique a exigé cette condition afin d’autoriser l’extradition – la crise des opioïdes dans laquelle est embourbée le pays va probablement conduire la justice à être très sévère avec un de ses commerçants les plus prolifiques.
