Un témoignage rare.
La coupe de Seine-Saint-Denis à 11 ans, la coupe du Monde à peine adulte, les rencontres avec Didier Drogba et Zinédine Zidane, mais surtout son enfance à Bondy (93)… Non, Kylian Mbappé n’a rien éludé au moment de prendre la plume pour The Players Tribune. Tout au long d’une longue lettre, il s’est adressé aux fans de foot, mais surtout à la jeunesse des banlieues.
Une missive de rêveur qui laisse penser que rien n’est impossible…
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Kylian à coeur ouvert
Du côté de nos amis footballeurs, dont la communication est parfois verrouillée, difficile de trouver témoignage plus réaliste et humaniste que celui délivré par Kylian Mbappé. En effet, pour The Players Tribune, il a voulu mettre à l’honneur la banlieue, sa banlieue, son 93, mais aussi toute la jeunesse de son pays. Un pays qui est arrivé sur le toit du monde en 2018 pour la deuxième fois de son histoire, avec une bande de potes qui transporte avec elle un sacré vécu. Ce vécu, c’est donc le sien, mais aussi le vôtre, jugez plutôt…
Morceaux choisis :
« Vous n’avez pas besoin d’aimer le football pour écouter cette histoire. Parce que cette histoire n’est vraiment qu’à propos de rêves. À Bondy, dans le 93, dans les banlieues, il n’y a peut-être pas beaucoup d’argent, c’est vrai. Mais nous sommes des rêveurs. Nous sommes nés comme ça, je pense. Peut-être parce que rêver ne coûte pas grand chose. En fait, c’est gratuit. »
« Nous vivons là-bas dans un incroyable mélange de différentes cultures – française, africaine, asiatique, arabe, tous les coins du monde. Les gens en dehors de France parlent toujours des banlieues de façon négative mais quand vous n’êtes pas de là-bas, vous ne pouvez pas comprendre ce que c’est. »
« À Bondy, on apprend des valeurs qui vont au-delà du football. Tu apprends à traiter tous les gens de la même façon, parce qu’on est tous dans le même bateau. On rêve tous du même rêve. Mes copains et moi, on n’espérait pas devenir footballeurs professionnels. On ne s’y attendait pas. On ne l’a pas planifié. On en rêvait. C’est différent. »
« On est entrés sur la pelouse et on a senti 65 millions de gens derrière nous. Quand j’ai entendu la Marseillaise, j’aurais pu pleurer. »
« Je trouve intéressant que parmi tous ceux d’entre nous qui ont soulevé la Coupe du Monde cet été-là beaucoup ont grandi en banlieue. Les mélanges. Là-bas tu entends plein de langues différentes dans la rue. Quand tu serres 15 mains – pas 14, pas 10, pas une. »