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Black Panther en 10 punchlines de Rap Français !

Black Panther en 10 punchlines de Rap Français !

Le choix de Kendrick Lamar en producteur exécutif de la bande originale de Black Panther, nouveau film Marvel Studio actuellement au cinéma, ne laisse aucun doute : on est face à un des personnages les plus « hiphop friendly » depuis longtemps.

Et si on devait résumer le superhéros via 10 punchlines de rap français, lesquelles s’y prêteraient le mieux ?

Alpha 5.20 – La Loi du plus fort

Appelle moi majesté si t’as besoin de fric, je suis le prochain président des Etats-Unis d’Afrique

Simple, direct, efficace, Alpha mêle l’egotrip habituel et arrogant à une référence un peu plus apaisée puisqu’il suggère l’idée d’une union de l’Afrique entière derrière lui, une idée que Black Panther ne rejette pas dans certains passages des bande-dessinées, en tout cas il fait souvent son possible pour préserver l’unité et ménager son rôle de protecteur pacifiste avec tout le monde.

Et évidemment le « appelle-moi majesté » se pose là.

Casey – Ma Haine

Tu es noire, ils voudraient que tu aies honte, mais tu n’es pas cette bête de foire que l’on dompte

Peut-être la plus badass de la liste, la rappeuse Casey évoque non seulement le caractère intransigeant du héros mais aussi les personnages secondaires qui composent sa garde rapprochée, composée de guerrières à qui il ne faut définitivement pas chercher des noises pendant tout le film. Et évidemment la dernière partie de la phrase « tu n’es pas cette bête de foire que l’on dompte » rappelle précisément le refus de T’Challa quand on lui parle de faire des concessions : le Black Panther ne sera jamais dompté.

Kaaris – Cayman

je me lève comme un fleuve qui sort de son lit, je me couche après le raz-de-marée comme un pirate de Somalie

Ici, Kaaris en plein egotrip rappelle un aspect du super-héros : il donne l’impression de ne faire qu’un avec la nature elle-même, et son côté majestueux s’en retrouve renforcé, comme une force surhumaine qui entrerait en communion avec lui. Bon par contre, la comparaison avec les pirates de Somalie pourrait lui valoir un brin de défiance de la part du justicier Wakandais, ne nous le cachons pas.

Passi – Le Monde est à moi

Défiler en boubou le 14 juillet sur les Champs-Elysées : un chef afro, à fond le son de Koffi Olomidé dans un Jaguar immatriculé NP, toque léopard, gri-gri scarifié aux joues

Passi joue ici sur le décalage de l’image d’un chef africain en tenue traditionnelle au milieu d’un défilé on ne peut plus français, en l’occurrence celui du 14 juillet, où c’est l’armée hexagonale qui parade chaque année. Le symbole est fort puisque Passi s’imagine en habits de son pays d’origine mais pas seulement : même son véhicule détonne (la Jaguar) sans parler de la musique, du Koffi Olomidé, star de la musique congolaise. Cela rappelle un peu toutes les scènes où T’Challa et sa suite s’imposent au milieu d’Occidentaux qui leur font les gros yeux avant de comprendre à qui ils ont affaire.

Damso – Kin la belle

J’investis au bled dans le médical

Certes ce n’est pas vraiment la phrase la plus marquante du dernier album de Damso, réputé pour ses punchlines plus sombres. Mais c’est justement pour ça qu’elle fait partie de la sélection. Tout comme Black Panther est habituellement vu avant tout comme un guerrier, Damso est vu comme un rappeur dur et hardcore. Cependant l’un comme l’autre poursuivent en parallèle des buts plus « nobles ». Damso précise donc qu’il réserve une partie de ses bénéfices pour investir dans le secteur de la santé dans son pays d’origine (la République Démocratique du Congo); de son côté T’Challa, dans les comics comme dans le film, est traditionnellement présenté comme un souverain motivé par la paix et la prospérité de son peuple avant tout.

Lalcko – Lumumba

Dédicacé à tous mes Lumumba, nés de l’agression et cimentés par le combat

Dans cette rime qui conclut deux couplets de son morceau, le rappeur Lalcko glisse un énorme clin d’oeil à un leader figure de l’indépendance du Congo Belge, Patrice Lumumba. Souvent vu comme un symbole d’émancipation, cette référence devient plus universelle dans la seconde partie de la phrase où le rappeur s’adresse à tous ceux qui ont dû se battre pour obtenir ce qu’ils voulaient, ou plus simplement se défendre contre un oppresseur. T’Challa se reconnaîtrait facilement.

Booba – DKR

Africa, tu n’as pas d’âge, ils veulent te marier, marier, marier, ton nom de famille sera prise d’otage, à quoi sert d’être lion en cage ?

Sur ce qui sert de refrain à son tube afro DKR (pour Dakar), le rappeur d’origine sénégalaise évoque assez durement la soumission du continent africain au reste du monde, que ce soit en terme d’exploitation ou autre, le tout sans demander l’avis du peuple, d’où le parallèle avec une prise d’otage. Inutile de dire que cela se rapproche beaucoup de la vision de Black Panther qui protège son Wakanda natal envers et contre tous face aux envahisseurs qui n’en ont qu’après ses ressources naturelles (en l’occurrence le vibranium, un métal très précieux).

Kery James – Je revendique

Je revendique pour l’Afrique : juste une question… Où est passé notre fric ? Une terre si riche en matières premières. Et maintenant, du monde, on serait le tiers ?

Une question qui revient souvent et en tant que rappeur conscient, Kery se la pose forcément. Le parallèle avec le Wakanda est assez évident ici, cela concerne la « terre si riche en matières premières ». Sauf que pour le Wakanda il s’agit du vibranium, métal convoité par beaucoup, beaucoup d’étrangers. Dans le film il s’agit du bad guy Klaw (joué par Andy Serkis) qui on s’en rappelle avait fourni du métal volé à Ultron dans Avengers 2.

Youssoupha – Étranger en mission

Ils disent que c’est la fin des haricots, mais y a du biff chez les Zaïko, la France est psycho, trop de Zaïrois en starco, déjà rois

Là encore on est dans le décalage entre l’image de pauvreté habituellement associée à tout ce qui vient d’Afrique et la réalité qui peut différer. Sans parler du « déjà rois » qui ponctue l’affirmation de Youssoupha pour enfoncer le clou.

MHD – à l’ouest

Eh, ngatié, trop d’amour pour mon peuple, tricolore, rouge, jaune, vert, au moins c’est dit

Peut-être pas une punchline au sens premier du terme mais autant finir sur ce qui conclut habituellement les aventures de Black Panther : une déclaration d’amour assumée à son peuple, pour qui il sacrifierait tout sans hésiter.

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