Après deux éditions, 2016 et 2017, qui ont mis en lumière des artistes comme Damso, Ninho, Djadja&Dinaz, MHD, Hornet La Frappe, Timal,.. Booska-P réitère avec les 11 « jeunes » rappeurs à suivre en 2018. Ces rappeurs vont, pour nous, marquer l’année rapologique à venir. Tous ces artistes n’ayant pas encore sorti d’album et sont encore peu (voir pas) connus du grand public (celui qui transforme des vues YouTube en disque d’or). Nous nous intéressons dans cette sélection (qui n’est pas un classement), en collaboration avec Apple Music, à la génération montante à qui nous offrons notre plus grosse visibilité. 2018, c’est eux.
Moha La Squale
Le rappeur du 20ème arrondissement a commencé à rapper il y a seulement 6 mois et s’impose déjà comme l’un des rappeurs les plus suivis du game. Avec ses clips diffusés chaque dimanche sur Facebook depuis juillet, le rappeur-acteur (aux Cours Florent), a remis à la mode le kickage pur et dur sans artifice. Depuis notre WESH diffusé début novembre, Moha La Squale a pris du galon au point de cumuler 2 millions de vues sur son freestyle Booska-P en un mois. Pour 2018, son combat sera de transformer son énorme buzz, probablement la plus rapide du rap français, en une fanbase solide qui le suivra sur ses projets.
Soolking
Soolking bénéficie d’une énorme popularité en Algérie avec son groupe Africa Jungle, il est arrivé clandestinement en France pour imposer son sens inné de la mélodie dans le rap français.
L’année 2017 a déjà été bien productive pour le rappeur, freestyle Booska-P, feat avec Alonzo, WESH, freestyle Skyrock qui bat des records. Signé sur le label Affranchis Music, du rappeur Sofiane, il va pouvoir confronter sa musique, à mi-chemin entre le rap et le chant, au public français qui commence déjà à bien l’identifier. On peut aussi s’attendre à ce qu’il signe quelques tubes en featuring, ses capacités de « mélomane comme Cheb Hasni » en font un allié de poids pour les rappeurs.
Rémy
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Originaire d’Aubervilliers (93 Empire), Rémy a connu un développement très différent des autres rappeurs de cette sélection. Sa première apparition publique s’est faite sur la dernière piste du projet Banger 3 de son mentor, Mac Tyer. Un solo, « J’ai Vu » qui annonce d’emblée le style du rappeur : des textes graves et bien écrits, un flow qu’on pensait disparu et beaucoup d’émotion dans la voix. Signé chez Def Jam, il a ensuite dévoilé quelques morceaux, dont un feat avec Le Général. Mais, c’est surtout sur Skyrock que le rappeur s’est distingué avec des freestyles explosifs, dont « Remynem ». En 2018, Rémy devrait dévoiler son premier projet, l’occasion de vérifier s’il peut remettre le « rap français » à la mode.
Mayo
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Si Mayo a publié, de manière confidentielle, ses premiers clips il y a trois ans, c’est bien cette année qu’il est devenu intéressant. Il a dévoilé fin 2016, sur une prod de Triple’N’Beat, un tout nouveau flow avec une évolution aussi brutale que Ademo pré-PNL (lui aussi à sa sortie de prison). Le nouveau Mayo se veut très planant, un style de rap mis à la mode par les deux frères des Tareterêts dont le rappeur s’est probablement inspiré pour créer un mood inédit. Si le rappeur n’a que 4 morceaux à son actif (qui cumulent plusieurs centaines de milliers de vues), il apporte une singularité qu’il va devoir défendre auprès des auditeurs. Un effort supplémentaire, mais qui peut s’avérer payant, elle peut devenir son principal atout.
Zola
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Très populaire sur les réseaux sociaux, Zola (aussi appelé Zola Binks) diffuse « sa dope » dans une ambiance très américaine. Le très jeune rappeur d’Evry (91 zoo) parle volontiers de violence, de drogues, d’argent. C’est en novembre de cette année que son buzz a pris un tournant avec le morceau « Belle Femme » qui dévoilera un refrain chantonné, probablement responsable du succès du clip. Mais surtout, Zola fait partie de « ces artistes au rap street » validé par la « hype parisienne », ce qui peut vite devenir un handicap et cantonner l’artiste à un énorme succès d’estime. Zola va devoir subtilement doser entre hype et succès populaire pour espérer s’imposer en 2018.
Yaro (ex-Sirsy)
Le rappeur du 91 s’est déjà fait remarquer lors de ses nombreuses apparitions avec Ninho. Ils ont signé ensemble les clips « Bloqué En Bas », « Refait » et quelques freestyles remarqués. Sirsy a dévoilé en début d’année son EP « Avant Yaro », qui sera par la suite devenu son pseudonyme, on y retrouve « Idéal » ou « Tout droit ». Avec cette carte de visite, il a posé la base de sa musique : des textes street avec des airs très entraînants (comme on vous l’expliquait lors du premier WESH). Yaro va-t-il suivre le même destin que ses nombreux acolytes du 91 ? Pour cela, il va devoir livrer un projet aussi solide que ces derniers.
Kofs
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Le Marseillais, à la voix de Garou et au corps de Naza, s’était distingué avec le morceau « Trakeurs » sur la mixtape d’Alonzo (Capo Des Capi, en 2015). On le retrouvera, un an plus tard, acteur principal de l’excellent film « Chouffe » avec pour sujet la cynique réalité des quartiers nord de la cité phocéenne. Son rap grave, tant sur le fond que sur la forme, s’est imposé nationalement avec la sortie de sa série de Chapître à la cadence quasi-militaire (8 clips en 8 mois). Aujourd’hui signé en major, Kofs a une mission pour 2018, réussir à imposer un projet sur le marché ultra-concurrentiel du rap de rue.
Loud
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Premier Québecois de nos trois éditions des rappeurs à suivre. Loud a déjà sorti dans son pays un album, « Une année record » qui arrivera en France fin janvier 2018 (ce qui nous permet de respecter quand même la règle de cette sélection : ne pas avoir sorti d’album). Loud se distingue par l’esthétique soignée de ses clips, ses emprunts à la langue anglaise, la fraîcheur de ses textes, son accent qui groove sur des instrus inédites dans nos contrées. Va-t-il réussir à imposer son accent en France ? Comme a pu le faire Damso qui a ouvert la voie à de nombreux artistes. En tout cas, Loud semble être le rappeur le mieux armé pour ce combat.
Dabs
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En sortant « OULOULOU » (librement inspiré de Booba?), Dabs a progressivement contaminé la France, et pour cause : 40M de vues et single de Platine. Depuis, le rappeur sevranais a embrayé avec « EDF », « De La Mulla » et « Bah Ouais » qui, sans avoir le succès de son précédent morceau, ont réalisé de bons scores. Dabs est un des rares artistes de ce classement à avoir atteint d’aussi gros scores sans faire preuve d’une grosse productivité. Pour son premier projet, attendu en 2018, il va confronter sa carrure à la puissance du public, son flow alternant punchlines et refrains de haute voltige pour seul bouclier.
Maes
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Maes est un rappeur originaire de Sevran qui enchaînait les clips jusqu’à connaître, en 2016, un gros arrêt dans son développement avec son incarcération. Sa mixtape « Réelle Vie » sortira, alors qu’il est derrière les barreaux, en janvier 2017. À sa sortie, Maes revient remonté à block avec sa série de freestyles « #MaesEstLibérable ». En quelques vidéos il dévoile différents flows et univers. Une polyvalence rare dans le rap français. Pour l’instant il rencontre une audience encore restreinte (avec quelques centaines milliers de vues par clip), mais son rap attire l’attention. Après plusieurs années à avoir des rappeurs cantonné dans leur style, Maes peut essayer en 2018 de remettre au gout du jour la polyvalence.
RK
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Dernier talent à profiter de l’ère Daymolition, RK est un très jeune rappeur originaire de Meaux. Dans le sillage de Fianso, on a pu découvrir ses accélérations sur « Fais Bellek », « #B3 », « Total Benef » ou dans son freestyle « Booska Mahrez ». Un buzz tout juste naissant mais impressionnant, avec pour preuve la popularité de son WESH, sur lequel il va devoir capitaliser avec un projet en 2018 s’il veut réussir à le maintenir. Son jeune âge peut alors devenir un frein sur un format long. À lui de trouver la maturité et la stabilité nécessaires pour livrer un projet solide avant la fin de l’année.
Les illustrations sont l’oeuvre du talentueux IamHoveh.
Ce qui impressionne avec ces 11 rappeurs à suivre en 2018, c’est l’accélération d’année en année de la montée des buzz. Une grande partie des artistes de cette liste ont fait leur première apparition en 2017. Le bénéfice de la nouveauté gagne en importance, obligeant les maisons de disque à s’adapter et venir cueillir ses nouveaux talents dès les premières vidéos YouTube. Tous les rappeurs présents dans cette liste ont déjà été convoités par des Majors, qui ne s’y seraient probablement pas intéressés aussi tôt avant l’ère du streaming. Le premier projet en indépendant n’est plus l’étape logique dans le développement de carrière d’un rappeur, mais ce premier projet est encore plus important pour vérifier si l’artiste va réussir à confirmer les espoirs placés en lui. Plus ils seront nombreux à essayer, plus l’année 2018 sera belle.
Pour profiter de cette nouvelle année rap, abonnez-vous à Apple Music. Les trois premiers mois d’essai sont gratuits. Et si vous avez la chance d’être encore étudiant, vous ne payerez que 4,99 euros par mois !