Parce que féminité peut aussi rimer avec autre chose que cliché…
Si les petites filles aiment jouer à la poupée, sur grand écran certaines femmes préfèrent jouer au soldat.
Qu’il s’agisse de sauver l’humanité, de traquer un tueur en série ou d’assouvir leur vengeance, ces dernières se révèlent aussi téméraires qu’indépendantes – quand ce n’est pas plus téméraires et plus indépendantes que n’importe quel homme.
À celles et ceux qui bayent au corneille devant ces comédies romantiques trop rose bonbon pour être honnêtes et toutes ces histoires de princesses Disney, Zelda, Peach et consorts, découvrez notre top 15 des héroïnes de cinéma qui en ont.
Ou quand le « sexe faible » n’est pas celui qu’on croit.
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15. Adrian dans Rocky
Pas nécessairement le premier nom qui vient à l’esprit quand il s’agit d’établir ce genre de liste, (parce que pas des plus émancipées, parce qu’un peu trop « femme de »), Adrian (Talia Shire) mérite néanmoins sa place.
Formée à la vie dure de la classe prolétaire, non contente de supporter un frère abusif et alcoolique, elle se farcit en plus les blagues pas drôles d’un boxeur de seconde de zone.
Incarnation de l’adage qui veut que « derrière chaque grand homme se cache une femme » et des ambiguïtés qui vont avec, elle finit par surmonter ses inhibitions initiales jusqu’à devenir celle qui pousse son étalon de mari à aller claquer le beignet du pas très Charlie Clubber Lang/Mister T dans Rocky III.
Si prendre des coups plein la tronche ça fait mal, regarder celui pour qui l’on vibre s’en prendre exige également un cran que beaucoup n’ont pas. Et du cran, Adrian elle en a.
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14. Sidney Prescott dans Scream
Pendant de longues années, l’héroïne type du film d’horreur type se recrutait selon deux critères exclusifs : sa capacité à s’époumoner une heure trente durant et la taille de son bonnet.
C’est l’époque des slashers et de leurs suites à dormir debout.
Et puis au milieu des années 90 le premier volet de la saga Scream débarque sur grand écran et renouvelle habilement ce genre hautement balisé.
Non seulement le réalisateur Wes Craven y injecte ce qu’il faut de distance et d’ironie, mais il confie le premier rôle à la canadienne Neve Campbell qui, a contrario des « scream queens » d’antan toujours promptes à jouer la carte de la détresse, se distingue par sa vivacité et sa débrouillardise.
Enfin (et ce n’est pas rien) son personnage prouve à la face monde que perdre sa virginité avec son petit ami et survivre jusqu’à la fin du film aux assauts répétés d’un serial killer ne sont pas incompatibles – quand bien même ce dernier serait la même personne.
13. Harley Quinn
Alors oui, Suicide Squad mérite d’être millésimé bouse la plus insupportable de l’année 2016. Et oui, le personnage ciné d’Harley Quinn au ciné travestit allégrement le personnage de la BD et du dessin animé.
Toujours est-il que l’exquise Margot Robbie attire sur elle tous les regards du début à la fin sans avoir à envier quoi que ce soit à ses comparses masculins.
Plus « rien à foutre de rien » que son prochain, celle qui manie avec autant d’aisance la batte de baseball que la fausse candeur, balance les meilleures répliques du film. Pas étonnant qu’elle en fasse chavirer plus d’un à la dérive, à commencer par le Joker.
Ne reste donc plus qu’à croiser les doigts pour le spin-off dont elle sera bientôt la tête d’affiche soit cette fois-ci à la hauteur de son charisme destroy.
12. Trinity
Cas un peu particulier que celui du rôle interprété par Carrie-Anne Moss.
Dans le premier Matrix, Trinity atteint des sommets de badassitude. Short-hair-dont-care, total look vinyle, jeu de jambe des plus aériens et répartie au niveau (« Dodge this »), elle rafle d’entrée la mise et justifie à elle seule de voir et de revoir ce classique.
Les suites ne sont cependant pas du même acabit, Trinity perdant à chaque fois tant en intensité qu’en indépendance, terminant la trilogie reléguée au rang d’éternelle sidekick/copine du héros.
Un arc narratif dupliqué à multiples reprises sur grand écran et qualifié en 2015 de Trinity Syndrome par la journaliste américaine Tasha Robinson : ou lorsqu’une femme immensément capable ne réalise jamais vraiment l’énorme potentiel affiché lors de sa scène d’introduction.
11. Hit Girl dans Kick Ass
Si Deadpool avait été un pré-ado à couettes, il aurait non pas ressemblé à l’adorable Mindy Macready, mais à cette arme humaine coiffée d’une perruque drag-queen violette qu’est Hit Girl.
Aussi secouée du bocal que son très secoué du bocal de père qui l’a élevée comme l’instrument de sa vengeance (brillante idée que d’engager Nicolas Cage pour ce rôle), sa bouche se confond avec un robinet à obscénités.
Alors que cette formule sucrée/salée sanguinolente aurait pu rapidement tourner à vide, la lumineuse Chloe Grace Moretz s’intronise, sans demander la permission, voleuse de scènes en série.
Ne vous fiez pas au titre ou au générique, la vraie botteuse de uc’ c’est elle.
10. Princesse Leia dans Star Wars
Oubliez ses macarons sur la tête, son bikini doré ou le fait qu’elle apparaisse pour la première fois à l’écran captive de Darth Vader, Leia Organa n’est pas votre princesse ordinaire – et encore moins sa cru-cruche de mère Padmé.
Sur un pied d’égalité avec avec son frangin Luke et son amant Han, elle peut se vanter en tant que figure de proue de la très masculine Alliance Rebelle d’avoir participé à la destruction de deux Étoiles de la mort en trois métrages.
Si dans Le Réveil de la Force elle ne fait malheureusement guère étalage de son aptitude à utiliser ladite Force, elle n’en officie pas moins comme général en chef de la Résistance.
Et puis bon, question icône de la culture pop, la jumelle Skywalker se pose là.
R.E.P. Carrie Fisher.
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9. Imperator Furiosa dans Mad Max
Si Fury Road n’a pas déçu les nombreuses attentes placées en lui, une très grande partie du mérite en revient à la divine Charlize Theron qui s’impose comme le véritable héros de ce film course poursuite (sorry Tom Hardy).
Au-delà de sa coupe à la Alien 3 et de son maquillage façon Germinal, elle interprète tout en fermeté et en humanisme la femme dont le monde post apocalyptique a désespérément besoin.
Sans elle, qui sait si ce quatrième épisode n’aurait pas ressemblé d’un peu trop près à un nouveau Dôme du tonnerre ?
8. Alice dans Resident Evil
Qui a dit que les actionners bourrins et débiles étaient réservés aux seuls barriques protéinées mâles rescapées des 80’s ?
Pas forcément des plus assurées dans les premiers temps de l’hexalogie, Milla Jovovich/Alice finit non sans un certain enthousiasme par se transformer en l’une des machines à tuer les plus efficaces de l’histoire de la science-fiction.
Dézinguant par grappe de douze zombies et uber mutants avec une abnégation qui n’a rien à envier à celle d’un Arnold Schwarzenegger dans Commando, l’ex Leeloo du Cinquième Élément utilise toute une panoplie de guns et de moves stylés en diable – sans oublier des pouvoirs télékinétiques ayant de quoi rendre jaloux n’importe quel élève de la maison Poudlard.
Malgré la dimension hautement nanardesque de la série (et c’est peu de l’écrire), il n’y a pas une seule scène où le public n’est pas à 100% derrière elle.
7. Catwoman
L’une des clefs du succès de la franchise Batman repose sur sa soigneuse application du célèbre adage d’Alfred Hitchcock qui veut que « plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film ».
Outre la ribambelle de doux-dingues en pantalons (les Joker, Pingouin, Mister Freeze & Co), DC Comics propose toute une palanquée de bad girls vraiment bad, de Talia al Ghul à Poison Ivy en passant par Harley Quin.
Parmi elles, Selina Kyle alias Catwoman est celle qui trône au sommet. Farouchement indépendante, elle-seule est capable de tirer Bruce Wayne de son ennui et d’entraîner son alter ego chauve-souris du côté obscur.
Si rares sont celles qui portent les talons avec autant de classe qu’Anne Hathaway, la palme de la meilleure femme chat est néanmoins décernée à Michelle Pfeiffer dans Batman, le Défi qui sous ses allures SM se révèle étonnamment plus intrigante et désirable que toutes les Elvira de la planète.
[Beaucoup d’amour pour Halle, mais de là à ne serait-ce que la mentionner parmi les prétendantes, il y a une limite.]
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6. Nikita
Y’a pas que les States dans la vie.
Pour son troisième film sorti début 90, Luc Besson crée un personnage dont le tempérament s’inspire de sa compagne de l’époque, Anne Parillaud.
Cheveux courts et rebelles, un côté un peu (beaucoup) petit mec, le regard qui tue plus que celui de Tchikita… elle en traumatise plus d’un, à commencer par l’académie des César qui lui remet la statuette de la meilleure actrice.
Viendront ensuite un remake et deux séries télés – toutes un cran en dessous est-il besoin de le préciser.
Besson poursuivra lui dans la même veine en mettant en scène quelques années plus tard dans Léon les grands débuts de la toute jeune Nathalie Portman, qui, guidée par un Jean Reno reprenant son job de nettoyeur introduit dans Nikita, s’initie au métier de tueuse à gage.
5. Coffy
Pam Gier ou la madrina de toutes les femmes alpha.
En 1973 (bien avant Jackie Brown donc), le producteur de légende Roger Corman associe l’iconique actrice et le réalisateur/scénariste Jack Hill pour mettre en images cette histoire de vendetta où une infirmière cherche à venger l’agression de sa sœur par des dealeurs.
Politiciens, pimps, mafieux et camés vont ainsi implacablement être passés au fil de l’épée par la sister la plus sauvage du game qui pour ce faire n’hésite pas à jouer de sa féminité, mais aussi de ses capacités athlétiques – quand ce n’est pas d’une épingle dissimulé dans sa coupe afro.
Tous les noms cités dans cet article ne seraient pas sans ce film de blaxploitation, qui n’est certes pas un monument du septième art, mais qui a su s’imposer comme un phénomène générationnel – sans oublier sa plus ou moins suite, Foxy Brown.
4. Mrs. Smith
Angelina Jolie à son meilleur.
Après deux Lara Croft, Wanted et Salt, l’actrice justifie une nouvelle fois son statut d’action hero grâce à ce rôle à mi-chemin entre une desperate housewife et James Bond – avec cependant une nette préférence pour le maniement du fusil à pompe que pour la cuisson du filet mignon.
Comme son titre le suggère, l’attrait de ce Mr. & Mrs. Smith sans prétention repose sur l’alchimie tout en clins d’œil du couple qu’elle forme avec Brad P.
Loin de se contenter de faire jeu égal avec son futur ex (snif), c’est au contraire elle qui mène la danse : elle tire avec un plus gros flingue, lui pique ses chemises et le gratifie d’un « Who’s your daddy now ? » d’autant plus savoureux qu’elle vient de l’envoyer valdinguer dans les ustensiles de cuisine.
Womp, womp !
3. Ellen Ripley dans Alien
Il existe deux constantes dans la saga initiée par Ridley Scott : les xénomorphes en font baver à tout le monde, et quand Sigourney Weaver n’est pas au générique, le film est mauvais.
Très soucieuse de son personnage, cette dernière va en effet peser de tout son poids auprès des scénaristes et producteurs pour éviter de céder à la tentation de faire du lieutenant Ripley une midinette de l’espace.
Bien lui en a pris, elle est depuis devenue une légende intergalactique, seule capable de rivaliser avec ses ennemis de toujours.
Si dans l’espace personne ne vous entend crier, qui n’a pas frissonné dans les salles de cinéma en l’entendant apostropher la reine mère de son culte « Get away from her you bitch! », avant de la mettre à l’amende en tête-à-tête ?
2. La Mariée dans Kill Bill
Alabama dans True Romance, Shosanna Dreyfus dans Inglourious Basterds, les Chicks with Guns dans Jackie Brown, Daisy Domergue dans Hateful Eight… si l’œuvre de Quentin Tarantino est traversée par les personnages de femmes fortes, auncune n’arrive à la cheville de Beatrix Kiddo/ Black Mamba/ Uma Thurman.
Habillée comme Bruce Lee et entraînée par Gordon Liu, elle découpe façon puzzle à coup de sabre Hattori Hanzo tous ceux qui osent croiser son chemin, à commencer par ses anciennes collègues du Détachement International des Vipères Assassines (O-Ren Ishii x Vernita Green x Elle Driver, plus la délicieuse Sofie Fatale et la frapadingue Gogo Yubari).
À la fois héroïne et victime, bourreau et coupable, mère et concubine de l’hémoglobine, c’est le cœur empli de haine et de tristesse qu’elle achève son destin.
Fallait pas réveiller la lionne Bill.
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1. Sarah Connor
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S’il ne devait en rester qu’une.
Après avoir dévoilé un aperçu de son potentiel dans les dernières minutes du premier volet de la saga, Linda Hamilton (parce qu’en vrai, balec de toutes les autres Sarah Connor) arrive à maturation dans le Jugement Dernier.
Aussi testostéronée que Sagat et Balrog réunis, outre une musculature sculptée à coup de tractions et de séances de combat rapproché, elle se montre tout à la fois déterminée, féroce et vulnérable – James Cameron/ QT, même combat.
Il fallait bien ça pour réduire en conserve Skynet et sa bande de cyborgs aussi bornés que myxomatosés.
Plus encore que son John Connor de fils, c’est elle la véritable sauveuse de l’humanité. Et plus encore que tous les T-1000 du futur et du passé, c’est elle la véritable Terminator.
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Mentions plus qu’honorables à : Michelle Rodriguez pour le trop peu connue Girlfight (et SWAT, et Avatar, et Fast & Furious), sa consœur boxeuse Hillary Swank dans Million Dollar Baby, Faye Dunaway en Bonnie dans Bonnie & Clyde, Scarlett Johansson pour Lucy et son rôle d’agent Romanoff/Black Widow, Clarice Starling/Judie Foster dans Le Silence des agneaux, Linda Fiorentino la OG des bad bitches dans Last Seduction, Zoë Saldana (Avatar + Les Gardiens de la galaxie), Michelle Yeoh en Yu Shu Lien dans Tigre et Dragon, Private Vasquez dans Aliens, Rosario Dawson dans Sin City (et dans Death Proof), les Charlie’s Angels, Varla dans Faster, Pussycast…Kill! Kill! et Kylie Minogue dans Streetfighter.