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Quand tout le hip hop s’habillait en jerseys ! [DOSSIER]

Quand tout le hip hop s’habillait en jerseys ! [DOSSIER]

Retour sur un phénomène de mode qui a connu son âge d’or au début des années 2000. Ou quand les rappeurs ne portaient pas encore des jeans plus serrés que les rockeurs et ne se lissaient pas les cheveux…

Rappeurs et athlètes se sont toujours faits les yeux doux, les premiers voulant être les seconds, les seconds voulant être les premiers. C’est donc naturellement que les deux mondes vont finir par se mélanger que ce soit sur disques, dans les clubs… et dans les vestiaires.

À l’heure où le rap de France promotionne allègrement les maillots de foot et bas de survêt’ de clubs, il fut un temps où les jerseys 100% polyester descendant jusqu’aux genoux faisaient partie intégrale de la panoplie de tout cainri qui se respecte (ainsi que de celle de leurs cousins éloignés de Châtelet).

Si cette mode en a interloqué plus d’un parmi tous ceux qui ne passaient pas leurs journées à rêver de Brooklyn ou Crenshaw, son hégémonie fut telle qu’à la fin des 90’s on comptait plus de jerseys au mètre carré dans un concert de rap qu’autour d’un terrain de basket.

Retour en 20 clichés sur les moments les plus notables d’une tendance vestimentaire qui a marqué tant l’imagerie hashipéhashopé que celle de la pop culture.

MJ TOLD YOU

Traditionnellement seuls les sportifs s’habillaient avec des jerseys, tandis que les spectateurs se pointaient au stade sapés façon Mad Men.

Comme tout ce qui a un rapport de près ou de loin avec le merchandising, l’arrivée de Michael « Nike Air » Jordan en NBA au milieu des années 80 vient changer la donne.

Son sens du style sur les parquets (chaînes en or qui brillent et chaussures interdites lors du Slam Dunk Contest de 1985), couplé avec l’avènement de la vague sportswear poussent les premiers fanatiques à arborer fièrement le numéro 23 en tribunes.

PHIFE DAWG, L’OG DU JERSEY

Bien avant les fringues, le rap référençait déjà à outrance les exploits des ligues sportives professionnels.

Parmi les précurseurs du genre, le MC des Tribe Called Quest se pose là. Grand amateur de hockey, sa science s’étend à tous les sports. Il n’hésite ainsi pas à dédier ses rimes à des seconds couteaux de la balle orange comme Vernon Maxwell ou Charles Oakley.

Sa première apparition clippée dans Can I Kick It? se fera sous les couleurs des New Jersey Devils tandis que pour sa dernière apparition télévisée il arbore les couleurs des Met.

RIP

DANS LE RAP FAUT REPRÉSENTER

Si les jerseys vont atteindre un si haut degré de popularité dans le rap c’est notamment parce qu’ils permettent aux artistes de clamer allégeance à leur ville tout en affichant ouvertement leur soutien (à une franchise) ou leur admiration (à un joueur).

Ci-dessus l’un des shootings les plus célèbres du Wu Tang où les pirates du clan sont grimés comme les Yankees.

NEW JERSEYS

Très vite les MC vont également se mettre à personnaliser leurs fringues, comme ici les Mobb Deep dans le clip Shook Ones.

S’ils ont pris un petit coup de vieux (et surtout un petit coup de cheap), les jerseys Hennessy des « official Queensbridge murderers » sont depuis devenus cultes.

LA VIE APRÈS LA MORT

Idem pour le jersey Bad Boy de Notorious BIG, qui plus de deux décennies après la sortie de Juicy continue de se vendre sur le net.

La légende continue.

UGHHHHHH !

En 1998, Master P et sa bande de soudards du beat se mettent en scène lors d’un match de basket pour le visuel de Make ‘Em Say Uhh.

Personne ne porte cependant le moindre bout de tissu officiel. Et pour cause, qui a besoin de maillots étiquetés NBA ou NCAA, quand l’écurie la plus étincelante de son époque peut produire les siens ?

D’ailleurs pendant qu’on y est, au diable le lettrage. Quand Mia W pose son couplet, des maillots siglés « Hustlers » et « Pimps » apparaissent en fond.

Et si vous pensez que c’est trop, attendez de voir débouler le tank doré au milieu du terrain…

« ROLLING DONW THE STREETS… »

En 1993 celui que l’on appelait Snoop Doggy Dogg était le rappeur le plus côté de l’année. Pour la vidéo du classique Gin & Juice, il porte avec toute la nonchalance qui est la sienne le numéro 94 des Penguins de Pittsburgh et donne envie à toute une génération de passer ses après-midis à rider assis sur l’avant d’un vélo.

Une fois ses braids coiffées, c’est vêtu d’un jersey des Indians de Springfield qu’il termine sa soirée.

Six ans plus tard, dans Still D.R.E. son haut bleu ciel floqué du numéro 23 en fera saliver plus d’un.

ICONIQUE

Penchant de plus en plus vers le côté Suge de la Force, Tupac est ici pris en photo en train de cracher sur des journalistes alors qu’il est habillé d’un jersey de l’équipe des Red Wings de Detroit.

Les plus attentifs noteront le bandana rouge assorti.

LARRY BIRD SOUAG

L’histoire ne dit pas si le choix d’Everlast de porter un jersey de l’ailier des Celtics relève du pragmatisme marketing ou de la pure passion, mais ce faisant Jump Around devient l’un des rares hymnes rap à fonder son succès quasi exclusivement sur un public plus white que Walter.

L’ASCENSION MITCHELL & NESS

Petite échoppe de Philadelphie, Mitchell & Ness lance à la fin des années 80 une ligne rétro dédiée à la MLB, la ligue de baseball.

À la fin des années 90, la marque signe un énorme deal avec la NBA, la NFL et la NHL pour produire sous licence le merchandising officiel.

Une épopée qui n’aurait pas été possible sans le concours des rappeurs, avec en premier lieu celui du duo Outkast. De l’aveu même de son propriétaire Peter Capolino, « Outkast a vraiment rendu Mitchell & Ness célèbre. »

Avant qu’Andre 3 000 ne se convertisse aux vertus des jupes et turbans, le duo se fringuait quasi systématiquement en jerseys. Leur collection était estimée à l’époque à plus de 25 000$ !

GRANDEUR ET DÉCADENCE

Autre ambassadeur officieux de Mitchell & Ness et figure de proue du jersey jeu : Jay Z.

Avant de se faire le chantre du costume classe affaire, c’était à se demander si Shawn Carter et tout son crew Roc-A-Fella portaient autre chose sur scène.

Au rayon séquence culte : le maillot du Knick Latrell Sprewell lorsqu’il se pavane sur un char dans les rues new-yorkaises dans Izzo (H.O.V.A.), ou celui bleu ciel de l’université de Caroline du Nord qui s’assortit à merveille à celui de Mya dans Best of Me, Pt. 2.

Si Jay est rarement aperçu avec autre chose sur la tête qu’une casquette NY, il n’hésite pas s’aventurer sur les voies du throwback, habile subterfuge permettant de porter d’autres couleurs tout en palliant aux accusations de haute trahison.

En 2001 il provoque ainsi pas mal de grattements de têtes dans le clip de Girls, Girls, Girls où il s’affiche avec un jersey N°2 des San Diego Padres, porté en 1982 par l’obscur Alan Wiggins (5 home runs en carrière seulement).

Ironiquement c’est Jay Z qui signera le déclin du jersey dans le monde du rap avec Change Clothes, un morceau qui se veut un manifeste pour un style vestimentaire plus mature et élégant. L’impact est tel que même le tout puissant patron de la NBA, David Stern, demandera à Hov’ s’il ne peut pas revenir sur son texte et changer à nouveau de tenue.

LE ROI LOSO

Oubliez tous les noms cités précédemment, le king du jersey c’est lui, et de loin.

Fabolous ou le rappeur le plus stylé du game à l’orée des années 2000 (qui d’autres pour assortir ses kicks à ses verres d’Alizé ?). Fabolous ou le rappeur capable de remettre au goût du jour n’importe quel athlète retraité en portant son jersey. Fabolous ou le rappeur en mesure de dénicher n’importe quelle pièce non distribuée dans le commerce – comme ce jersey Will Smith… de la Bel Air Academy !

S’IL NE DEVAIT EN RESTER QU’UN…

… ce serait le jersey floqué du numéro 3 de l’arrière des Sixers.

Phénomène autant sportif que culturel, The Answer restera à jamais dans les cœurs comme l’athlète le plus street des parquets. Braids, tatouages, bijoux… Iverson impose ses codes.

La NBA ne s’y trompera pas en misant sur son potentiel, avant de se raviser et d’imposer un dress code que nombreux ont pensé dirigé contre lui.

Plus d’une décennie après son départ de Philly, Post Malone lui a rendu un bel hommage l’année dernière avec le hit White Iverson.

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LE JERSEY À L’ENVERS

Alors que l’on aurait pu le croire possédé par le fantôme des Kriss Kross, Nelly souhaitait simplement montrer du love à ses potos sportifs (Larry Hughes, Orlando Pace…).

Et puis tout d’un coup d’autres rappeurs se sont mis à l’imiter (Cash Money, Jermaine Dupri…), avant que les fans ne suivent le mouvement.

Fort de son influence, l’auteur de Country Grammar va ensuite utiliser son nouveau pouvoir pour lancer… la mode des pansements collés sur la tronche.

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MADE IN ASIA

Toujours dans le genre un peu nawak, sous prétexte de tourner un clip à l’ambiance orientale pour Thoia Thoing, R. Kelly porte un jersey Yao Ming avec son nom écrit… en japonais (soupir).

Kellz rattrape néanmoins le coup en agitant un nunchaku dans un haut customisé Michael Jordan sur qui beaucoup auraient aimé mettre la main.

G-G-G-G-UNIT !

Quand Fiddy et ses lascars débarquent en 2003 dans le game avec le missile In Da Club c’est évidemment sapés en jersey.

Sportif depuis ses jeunes années, celui dont les textes se confondent parfois avec un tract de propagande pour la NRA affectionnait particulièrement l’uniforme des défunts Washington Bullets.

TOI AUSSI KANYE

Preuve du monopole des jerseys sur ce fashion jeu, cette photo du designer de télé réalité le plus perché du siècle 21.

LE DERNIER DES MOHICANS

Le temps qui passe n’est jamais tendre avec toutes ces modes qui ont été à la mode.

En 2016 à l’exception des dingos de statistiques sportives, de Spike Lee les soirs de match ou de ces dudes qui portent encore le bouc et boivent de la bière dans des gobelets, les jerseys ont disparu de la circulation et des placards.

Un homme seul résiste pourtant encore contre vents et marées, cet homme c’est Drake.

Outre sa collection de maillots des Toronto Raptors, sa place au panthéon lui est assurée depuis ce jour il s’est pointé sur le clip de No New Friends avec cet ensemble Dada Supreme. Les internets ne s’en sont jamais remis.

‘YONCE !

Sorry Miley, mais quand la Queen Bey prend la pose avec un maillot de bain Derrick Rose, tout le monde s’incline.

Sérieux combien de personnes se sont abonnées à la version d’essai de Tidal uniquement pour mater en replay le clip de Feelin’ Myself ?

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