La question de savoir lequel de ces deux génies de la balle orange est le numéro 1 a toujours fait rage. Avantage Kobe ?
Très jeune Kobe Bryant a su quel était son objectif dans la vie. Tandis que ses petits camarades d’entrainement rêvaient les yeux grands ouverts de rejoindre la NBA, celui qu’on ne surnommait pas encore Black Mamba ambitionnait ni plus ni moins de devenir le meilleur basketteur de l’histoire.
1 346 matchs joués et 48 637 minutes passées sur les parquets plus tard, l’arrière des Los Angeles Lakers peut se targuer d’afficher l’un des plus beaux palmarès du sport moderne. Légende du game avant même d’avoir célébrer son quart de siècle, il a cumulé les distinctions individuelles et collectives comme personne avant lui.
Personne si ce n’est son idole de toujours, celui dont il a copié les moindres faits et gestes jusqu’à plus soif au point d’être comparé à lui dès ses premiers pas dans la ligue : Michael Jordan.
Copie carbone de son illustre aîné, comme lui il se révéla très vite en mesure de « rendre possible l’impossible » dixit Phil Jackson – qui connait bien les deux hommes pour les avoir longtemps coaché.
Au-delà du jeu, Kobe et MJ partagent un sens obsessionnel de la compétition, une éthique de travail proche de la névrose et une ambition confinant à la pathologie.
Si sans Jordan, le monde aurait très certainement connu un Bryant bien différent de ce qu’il est devenu, à l’heure des bilans on peut légitimement se demander si l’élève n’a pas dépassé le maître.
Certes le simple fait de poser la question suffit déjà à hérisser les fanatiques au dernier degré de His Airness, mais qu’importe.
Voici 17 fois où celui qui avait fait sienne cette citation « si vous me voyez combattre un ours, priez pour l’ours » a été « the bestest ».
1. La longévité
20 ans de NBA. Alors que Michael Jordan a interrompu à deux reprises sa carrière et ainsi pu mettre et son corps et son esprit au repos, Kobe n’a bénéficié d’aucun répit durant 20 longues années.
Cinq saisons et demie supplémentaires au cours desquelles (blessures exceptées), le numéro 24 a porté son équipe à bout de bras.
Les sceptiques pointeront le fait que ses stats (25,3 points, 5,3 rebonds, 4.7 passes) sont moins élevées que celles de Jordan (30,1 points, 6,2 rebonds, 5,3 passes). À sa décharge lorsqu’il fait ses premiers pas dans la ligue à 17 ans, Los Angeles est en pleine bourre et il ne joue alors qu’un petit quart d’heure par match (contre 38 minutes pour MJ dans une équipe remportant moins de 50% de victoires).
2. Kobe est plus loyal
Quand Jordan prend sa retraite après son sixième titre en 1998, il ne cache pas que les départs annoncés de Scottie Pippen, Phil Jackson et Dennis Rodman ont beaucoup pesé dans son choix. Et lorsqu’il re-reviendra ce sera à Washington, histoire de préserver son héritage.
De son côté Kobe a tout connu sous le soleil de Californie (changements d’effectifs, grèves, saisons sans playoffs…), et malgré le fait que les dernières années aient été peu glorieuses sur le plan collectif, il est resté fidèle à son équipe de cœur.
Ses deux décennies passées au sein d’une même franchise constituent d’ailleurs un record. Un engagement qui en dit long à une époque où l’amour du maillot n’a plus vraiment la cote.
3. Le seul à cumuler 30 000 points et 6 000 passes décisives
Non content d’avoir été le plus jeune joueur (34 ans et 104 jours tout de même) à franchir la barre mythique des 30 000 points, il est le meilleur scoreur des Lakers.
Pour rappel il devance des gens qui s’appellent Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar ou Jerry West.
Si Jordan est bien évidemment le meilleur marqueur de l’histoire des Bulls, on a le droit d’être moins impressionné par ses dauphins que sont Bob Love, Chet Walkeret ou Reggie Theus (bien connus de leurs voisins et familles).
Oh et sinon, 6 000 passes et des brouettes pour un joueur réputé autiste sur le terrain, c’est plutôt pas mal…
4. Kobe devance MJ au classement des meilleurs marqueurs
Troisième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, il culmine à 33 643 points juste devant Michael Jordan et ses 32 292 points. Le jour où il a dépassé MJ, le match a même été arrêté.
5. Kobe Bryant a dû affronter des adversaires directs de meilleur niveau
À l’époque triomphante des Chicago Bulls, la ligue nord-américaine était dominée par les « big men ». Hakeem Olajuwon, David Robinson, Patrick Ewing, Karl Malone, Charles Barkley et même le jeune Shaquille O’Neal étaient alors les franchises players qui définissaient le jeu.
Une génération plus tard la donne va largement changer avec l’arrivé à maturation des Dwyane Wade, Vince Carter, Tracy McGrady, Ray Allen, Gilbert Arenas, Bruce Bowen, Allen Iverson, Kevin Durant, Carmelo Anthony & co.
Alors que MJ se frottait à des numéros 2 honnêtes mais sans plus (Joe Dumars, Gary Payton, Clyde Drexler exceptés), le pourpre et or s’est quant à lui farci le top de la crème du panier de son époque.
6. Jordan n’a jamais affronté Lebron James
Sur sa deuxième partie de carrière, les rares fois où le numéro 23 n’a pas été élu MVP furent plus dû à la lassitude des jurés qu’à la force de la concurrence (sorry Charlie). La décennie 90 fut sienne, et seule sienne.
De son côté Bryant a trouvé sur son chemin un joueur à mi-chemin entre Karl Malone et Magic Johnson qui lui aussi peut prétendre s’asseoir sur le trône…
7. Il a été un meilleur All Star
Convié à 18 reprises à cette grande messe (contre 14 pour Mike), il a glané le titre de MVP à 4 reprises (contre 3 pour MJ).
Question records, il détient celui du plus grand nombre de points (devant MJ), ainsi que celui du plus grand nombre d’interceptions (avec 38, soit une de plus que MJ).
8. Kobe est plus adroit à 3 points et aux lancers francs
Si Bryant domine d’une courte tête (83,7% contre 83,5% aux FT ; 33% contre 32,7% sur la ligne des 7 mètres), les chiffres sont les chiffres.
En prime, il a même pendant longtemps été le détenteur du record de 3 points primés sur un match avec un joli 12 sur 18 face à Seattle en 2003.
9. Les Lakers ont fait face à un vrai challenger
La pilule est peut-être un peu dure à avaler pour les nostalgiques de la NBA des 90’s, mais ni les Knicks de Patrick Ewing, ni les Suns de Charles Barkley ne se sont imposés comme des adversaires vraiment à la hauteur.
Les seuls gros clients avec qui les Bulls ont dû en découdre pour arriver au sommet furent les déclinants Pistons de Detroit, puis les vieillissants Lakers de Magic Johnson.
Rien à voir avec les San Antonio Spurs de Gregg Poppovich qui depuis plus de 15 ans forment l’une des dynasties les plus efficaces de l’histoire de la ligue.
10. Il a planté 81 points au cours d’un match
Deuxième performance offensive jamais réalisée, elle éclipse de loin les 69 points de MJ.
Mieux, il n’aura fallu que 42 minutes à Kobe pour rentrer dans l’histoire, contre 50 pour Mike qui a bénéficié d’une prolongation.
En seconde période le Lakers s’est même payé le luxe de marquer plus de points que toute l’équipe des Raptors réunis (55 contre 45) !!!
11. Ses olympiades de 2008 surpassent celles de 92
Avec ou sans Jordan, la mythique Dream Team aurait de toute façon écrasé au rouleau compresseur la concurrence. Sans Kobe, les USA se seraient très certainement contentés d’une médaille d’argent.
Troisième des championnats du monde de 2006 et des J.O de 2004, l’équipe ricaine ne débarquait pas en terrain conquis à Pékin. Face à une Espagne dominatrice à souhait emmenée par les frangins Gasol, il inscrit 13 points cruciaux dans le dernier quart temps alors que la Team USA est menée 91 à 89.
Pas de Kobe, pas de roro.
12. Kobe a dû jouer blessé
Mis à part sa facture du pied en 86, Jordan n’a jamais vraiment connu de gros pépins physiques.
Bien sûr le célèbre flu game appartient à la légende, mais il n’est rien en comparaison des faits d’armes de Kobenator qui a du passer trois fois sur le billard pour son genou, s’est déchiré l’épaule droite, le tendon d’Achille gauche et a même joué avec un doigt cassé (!).
Preuve de sa détermination sans faille, ce jour où son tendon d’Achille s’est rompu, malgré la douleur qu’on imagine insupportable, il est revenu sur le terrain tirer (et marquer !) ses deux lancers francs.
13. Il a enfilé plus de paniers décisifs que MJ
Peu importe ce que l’on appelle un « buzzer beater » (un panier qui offre la gagne à la dernière seconde, ou dans les dernières secondes ?), Kobe mène la danse dans tous les cas de figure.
Selon les différentes estimations, le Lakers aurait inscrit entre 30 et 36 shoots victorieux, contre entre 28 et 30 pour le Taureau.
14. Il cumule plus de sélections dans les 5 All-NBA
Avis aux fétichistes du chiffre : 12 fois All-NBA Defensive team, 11 fois All-NBA First Team (record à égalité avec Karl Malone) et 15 fois All-NBA Team (record à égalité avec Kareem Abdul-Jabbar).
15. Kobe a enchainé 4 matchs de suite à plus de 50 points
Il est le seul joueur à pouvoir s’enorgueillir d’un tel exploit depuis Wilt Chamberlain (MJ s’est arrêté à 3 rencontres d’affilé).
Complètement possédé, en mars 2007 il inscrit la bagatelle de 225 points en quatre rencontres : 65 contre Portland, 50 contre Minnesota, 60 contre Memphis et 50 contre La Nouvelle-Orléans (pour autant de victoires).
16. La dernière fois qu’il a affronté Michael, il lui a mis 55 points
Alors okay on parle ici du MJ version Wizzard qui affichait 40 printemps au compteur, mais tout de même, cette rencontre de 2003 avait un petit goût de passation de pouvoir.
Un détail qui n’a pas échappé à cet animal à sang froid qu’est Kobe qui terminera la soirée à 55 points (record de la saison) en seulement 29 shoots (!).
Dans les tribunes on pouvait même apercevoir une pancarte « Goodbye Michael, Hello Kobe ». Dur.
17. Ses adieux ont été exceptionnels
Tout comme la dernière apparition de MJ, l’émotion était là. Sauf que Kobe en a profité pour planter en sus 60 points – dont 23 dans le dernier quart temps histoire d’arracher la victoire.
Joueur le plus âgé à atteindre ce palier symbolique, il établit là le record de la saison devant un public qui se confondait avec une liste de nominés pour les Grammy (Jay Z, Jack Nicholson, Kanye West, Kendrick Lamar, David Beckham, Denzel Washington, Snoop Dogg…).
Une performance telle que les Golden State Warriors ont beau avoir battu ce soir-là le record de victoires en saison et Curry passé la barre des 400 tirs à 3 points réussis, personne n’en a eu cure.
Et surtout pas Kobe.