Réseaux sociaux, mode, cours de justice… le rap ça ne s’écoute pas qu’avec les oreilles…
Alors que le monde s’accorde pour dire que l’année qui s’achève a été particulièrement florissante d’un point de vue musical, force est de constater qu’une fois de plus nos amis les rappeurs ont su y mettre du leur lorsqu’il s’agissait de faire parler d’eux. Pas toujours en bien, pas toujours volontairement certes, mais le rap serait-il le rap sans ces petits plaisirs de la vie ?
Le moment est venu d’apprécier une sélection 0% musique pas du tout objective des plus belles wtfuckeries de l’exercice 2015.
La danse de l’année : Drake sur Hotline Bling
Ou quand Drizzy la joue « don’t give a fuck » 4 minutes 56 durant à coup de petits pas improbables (et paradoxalement très jouissifs) à mi-chemin entre la bachata, la salsa et le 2 steps.
L’homme dont la carrière ressemble parfois à un GIF ininterrompu prouve une fois de plus qu’il règne en maître sur le net, décomplexant dans la foulée tous les mecs qui ne savent pas danser et qui vont désormais pouvoir s’en donner à cœur joie sur les dancefloors.
Vous avez dit phénomène culturel ?
Le coup de bluff de l’année : 50 Cent
Fauché ou pas fauché ? L’homme qui selon Forbes pesait encore 155 millions de billets verts quelques semaines avant sa déclaration en faillite a en tout cas tout fait pour semer le doute.
Si devant la justice il admet sans ambages que son « style de vie est une illusion » (joaillerie et voitures de location, faux post Instagram…), sur les réseaux sociaux le rappeur continue d’exhiber sa richesse, confirmant implicitement la thèse qui veut que tout ceci relève d’une mise en scène pour se protéger de ses déboires judiciaires – comme les 5 millions qu’il doit à l’ex de Rick Ross pour avoir diffusé sa sextape.
Le souag de l’année : Post Malone, le blanc Iverson
Si dents en or et tresses collées ont toujours fait intégralement partie de la panoplie du rappeur moyen, cela n’incluait cependant en aucune façon les rappeurs caucasiens.
Et puis White Iverson a fait irruption. Révélé sur Souncloud, le tube entêtant de Post Malone, non content de redonner un coup de lumière à l’arrière star de Sixers, a permis au monde de découvrir un artiste à l’allure aussi atypique que sa musique.
Bon par contre à moins d’être dans les starting blocks pour devenir une des révélations de l’année 2016, on vous déconseille tout de même d’adopter ce look dans les lieux où vous risquez de croiser des gens.
Le booty de l’année : Lexy Panterra
Sujet délicat s’il en est, déterminer laquelle de ces demoiselles à le plus bel arrière-train exige un sens aigu de l’observation associé à de longues heures d’étude. Nouvelles venues dans le pawg jeu, gloire doit être rendue à Ashley Martelle et Lexy Panterra qui donnent pleinement de leur personne pour rendre Instagram un peu plus sexy chaque jour.
Avantage cependant à la seconde qui non contente de ravir les amateurs de leggings à fleurs et de sneakers fluo, dispense des cours de twerk. Cours qui selon ses dires combinent « fun, fitness et estime de soi ». Pour vous en convaincre, jetez un oeil à ses vidéos…
Le CM de l’année : Dj Khaled
L’inlassable quête de succès de DJ Khaled a connu un nouvel zénith depuis ce jour où il a débarqué en fanfare sur Snapchat.
Distillant généreusement du matin au soir de précieuses leçons de vie (arroser les plantes du chemin de la réussite, se frictionner avec du beurre de noix de coco, prendre des douches avec ses chaines…), cet homme à la tête de smiley ambulant prouve à chaque post qu’il est bien le héros dont le monde a besoin.
Quitte à rendre encore toujours plus floue la frontière entre génie pure et folie douce.
Les sneakers de l’année : les Yeezy Boost 750
Aussi décriées qu’adulées, ce modèle au design surprenant tranche clairement avec les Yeezy période Nike. Plus couture que streetwear diront les uns, mix improbable entre des Uggs et des bottes à la DBZ diront les autres, ces baskets se veulent une certaine incarnation de ce vers quoi la mode Hip Hop va tendre dans un futur proche.
Comme toujours avec Kanye West, peu de choses sont laissées au hasard, et vu le tintamarre permanent orchestré autour de chaque sortie d’un nouveau colorway, on peut affirmer sans crainte qu’il a remporté son pari.
Maintenait il va pourvoir retourner bosser sur SWISH, son très attendu prochain album maintes et maintes fois annoncé puis repoussé.
La déculottée de l’année : Meek Mill
Alors qu’il pensait s’attaquer à une proie facile, Milly s’est empêtré dans une série piques qui ne sont plus vraiment d’actualité depuis une décennie (crédibilité de rue, ghostwriting, insultes homophobes…). Il prendra conscience alors un peu tard (et à ses frais) de la puissance de feu du 6 God, aussi bon CM que MC.
Le plus canadien des rappeurs va s’imposer par K.O. en sortant des morceaux de meilleure qualité, mais aussi et surtout en ne se prenant pas trop au sérieux. Aux dernières nouvelles tout n’est cependant pas perdu pour le rappeur MMG puisque Nicki Minaj (la vraie raison de ce clash) est encore à son bras.
La punchline de l’année : « eat the booty like groceries » de Jhené Aiko
Désolé messieurs les rappeurs, cette palme revient à la jolie Jhené Aiko qui était pourtant connue jusque ici pour la douceur de son filet de voix, ses chansons intimistes et sa petite frimousse (le genre à bien cacher son jeu).
Mais ça c’était avant la deuxième minute et la treizième seconde du titre Post to be où elle chantonne aux côtés d’Omarion et de Chris Brown : « I might let your boy chauffeur me, but he got to eat the booty like groceries » – en gros quelques chose comme « Je laisserais peut être ton mec me ramener, mais il doit manger le booty comme si c’était les courses ». Le tout suivi d’un détonnant « I’ll make them do it! » quelques mesures plus tard.
Une punchline qui non sans raison en a traumatisé plus d’un.
Le gadget de l’année : l’abusivement nommée hoverboard
Rick Ross, Kaaris, Wiz Khalifa, Jul, Chris Brown… rare sont les rappeurs qui ne sont pas fait filmer avec cette planche à roulettes croisée à une trottinette électrique. Joujou favori des rich & famous sur les réseaux sociaux, l’appareil risque pourtant de décevoir les espoirs commerciaux placés en lui.
À cette intense campagne de lobbying, se heurte les nombreuses réglementations qui en interdisent l’usage (trottoirs, campus, aéroports…), les multiples procès entre entreprises chinoises et US qui s’en disputent la paternité et surtout le fait qu’en raison de défauts de fabrication récurrents plusieurs cas de combustions spontanées ont été observés.
Et tant pis pour ceux qui auraient bien aimé frimer sur Vine en 2016.
Le pignouf de l’année : Slim Jesus
Dents de lait et dégaine de canaillou, ce post-ado originaire de l’Ohio âgé de 18 ans et qui en paraît 13 à tout casser a réussi à enflammer le Net le temps d’un été avec la vidéo du morceau Drill Time dans lequel notre jeune blanc et son crew s’en donnent à cœur joie en exhibant une palanquée d’armes lourdes et de billets verts.
Comme pouvait le laissait présager sa collection de flingues factices et autres chaînes en toc exhibés sur twitter, tout ceci relevait de la mise en scène totale. Un temps pressenti pour signer sur Cash Money (selon ses dires), il s’est récemment fait cogner sur scène par un spectateur qui est reparti avec sa chaîne. Niveau respect on a déjà vu mieux.
Le procès de l’année : il accuse sa femme d’avoir couché avec le Wu Tang Clan !
Aux millions de dollars de condamnation écopés par Pharrell Williams et Robin Thicke pour avoir plagié Marvin Gaye ou à Suge Knight prétendant être aveugle pour se justifier d’avoir roulé sur un type, on préférera ce mari qui accuse sa femme de l’avoir trompé, non pas avec un, mais avec TOUS les membres du Wu Tang (huit personnes plus Cappadonna).
L’épouse a nié les faits en arguant que les pirates de Shaolin étaient des « gentlemen qui [l]’ont traité avec tout le respect du monde ». Ce à quoi le mari outré a magnifiquement répliqué : « She gave Wu some tang » – tang désignant les parties génitales féminines.
Method Man a beau avoir infirmé cette version depuis, on continue de vouloir y croire.
Le drop de l’année : Ice Cube
Lâché de bon cœur par l’ancien NWA dans les locaux de l’Hôtel Bristol à l’occasion de la promo du film Straight Outta Compton. Comme quoi même dans un quatre étoiles, le Cube Glacé reste toujours un peu gangster. L’interview est disponible en intégralité ici.