Quelque part entre The Weeknd et Kendrick Lamar…
1. Né le 26 août 1986 à Georgetown en Guyane d’un père pasteur et d’une mère actrice (Sharon Rosita qui a notamment joué dans le soap opera britannique Brookside), Carlos St. John a grandi entre son pays natal et Brooklyn, New York.
2. C’est à onze ans qu’il a su qu’il voulait faire carrière dans la musique lorsqu’il a vu son grand frère âgé de deux ans de plus rapper devant une foule en extase.
« On aurait dit un marionnettiste. Quoi qu’il faisait il contrôlait son public, les mecs lançaient des ‘Owww’ dans tous les sens. Pour moi il était comme Batman dans les bandes-dessinées, et en plus c’est lui qui écrivait ses paroles. »
3. Sans surprise son voisin de palier Jay Z fait partie de ses rappeurs préférés ainsi que son ancien compère Beanie Siegel.
« J’écoutais Jay et Beans toute la journée en rêvant d’être comme mon frère. »
4. Tenté un temps par le deal à l’adolescence, il a vite compris que ce n’était pas son truc : « Dans ma famille beaucoup faisaient dans l’illégal, cela n’avait rien de choquant pour moi. Quand j’ai eu l’opportunité de faire de même, je n’ai pas aimé. Je n’étais pas comme les autres. J’avais les dents alignées, la peau plus douce… c’est juste que ça ne marchait pas pour moi. »
5. C’est en 2010 qu’il sort sous son nom de famille ses deux premiers projets : l’EP The St. John Portfolio et la mixtape In Association.
Afin de donner à son travail un air plus officiel, il a alors créé une fausse agence de relation publique baptisée Taylor Foor PR, un nom qui selon lui sonnait comme « un truc de diplômé ».
6. En 2011 sa chanson Hurricanes and Tornadoes attire l’oreille de l’agent Zach Katz.
Intéressé par son talent d’auteur, il lui demande alors « s’il préfère rapper ou s’il veut se faire un million de dollars ? » avant de lui proposer dans la foulée de venir bosser avec lui à Los Angeles.
7. Une fois sur place, SAINt JHN commence à écrire pour l’album en cours de Rihanna. Aucune de ses textes ne sera cependant retenu pour la tracklist finale.
8. Il va toutefois continuer d’œuvre dans l’ombre pendant plusieurs années, son nom apparaissant aux crédits de No Interruption de Hoodie Allen en 2012, de Crash et Rivals d’Usher en 2016 ainsi que sur les albums de Joey Bada$$, Jidenna ou la chanteuse canadienne Kiesza.
9. Son plus gros hit en tant qu’auteur demeure à ce jour Brown Skin Girl, son featuring aux côtés de Beyoncé et Wizkid (et Blue Ivy !) enregistré pour la bande originale du remake du Roi Lion en 2019.
10. Pour son premier album Collection One sorti en 2018, il a souhaité tourner le clip du single Roses en s’inspirant de Werkmeister Harmonies, un film en noir et blanc hongrois qui se déroule sous l’ère communiste.
« Je me suis dit ‘Fuck faire un clip de rap, je veux faire une bande originale de film’. La première fois que j’ai vu Werkmeister Harmonies c’était sans le son. C’était aussi vide que froid, le genre de bizarrerie qui rend bien. »
11. Cette même année il a été engagé par Gucci pour poser dans une campagne publicitaire en duo avec la mannequin et réalisatrice Adesuwa Aighewi.
12. Longtemps fan des sneakers SB, T-19 et Dunk, SAINt JHN ne porte désormais quasiment plus que des Vans, quand bien même il conserve toutes ses anciennes dans un placard.
13. Sur 3 Below, il clame « préférer Shaniqua à Elizabeth », façon de dire qu’il préfère les filles à la peau foncée aux filles à la peau claire.
Et si pour ne rien gâcher ces dernières sont « au moins 30% ratchet », c’est encore mieux.
14. Son second album Ghetto Lenny’s Love Songs devait à la base s’appeler Ghetto Lenny’s Love Songs for Christians.
15. Outre le fait que sur cet opus il a enregistré le duo Borders avec Lenny Kravitz et se surnomme à qui veut l’entendre ‘Ghetto Lenny’, sa fascination pour le rockeur n’est pas forcément à prendre au premier degré.
« Lenny Kravitz est pour moi une source d’inspiration, mais pas forcément au niveau de la musique. Ado je ne l’écoutais pas forcément. Il est un homme noir dans un milieu qui ne l’est pas. Par nature ce côté à contre-courant m’attire. Du coup sa façon de voir les choses et la mienne ont beaucoup en commun, que ce soit par son identité musicale ou son look. »
« Lenny Kravitz est plus quelqu’un en qui je me reconnais, quelqu’un que je comprends. »
16. Trois ans après sa sortie initiale, Roses a effectué un retour triomphant dans les charts en se classant numéro 1 au Royaume-Uni, en Irlande et en Australie, mais aussi en décrochant dans nos contrées une certification platine au mois d’avril dernier.
Le mérite en revient ici, non pas à SAINt JHN, mais à un certain Imanbek Zeykenov, un DJ kazakh qui a pris l’initiative de remixer le morceau en en lui donnant une coloration club/électro.
« Il lui a vraiment donné un second souffle. Je crois que ma chanson marchait bien en Russie, il l’a entendu, et il en a fait sa propre version. Il mérite qu’on l’applaudisse, vraiment. Il en a fait un hit. »
17. Retiré du monde de la musique au début des années 2000, Kareem ‘Biggs’ Burke, l’un des trois membres fondateurs du mythique label Roc-A-Fella, est tellement persuadé que SAINt JHN sera « la prochaine superstar de la musique mondiale » qu’il a fini par retourner aux affaires pour le signer au sein de sa société de management Circle of Success.
18. Si SAINt JHN réclame d’être « traité comme Lebron [James] », c’est parce que pour lui la vie d’artiste est comparable à celle d’un athlète – et pas seulement parce qu’il ne boit pas d’alcool.
« La musique est mon sport. Quand je suis en tournée, je consacre toute mon énergie pour la scène, mais une fois de retour à la maison la moindre occasion est bonne pour transpirer. À New York je boxe, à L.A. je m’entraine avec mon coach perso au cross fit. »
19. Très fan du mot « ignorant » au point d’avoir appelé sa dernière tournée mondiale The IGNORANt FOREVER Tour, il donne à ce dernier un sens tout particulier : « Une fois adulte pour de vrai, tu deviens trop intelligent pour être ignorant, trop informé pour être l’enfant que tu as été. C’est pourtant cette ignorance qui t’empêchait d’avoir peur. Voilà ce que j’entends quand je dis que j’aimerais être ignorant pour la vie. »
20. S’il devait définir son style SAINt JHN dirait qu’il s’agit de « créer la musique qu’il veut entendre ».
« Si quelqu’un faisait cette musique, je ferais très certainement autre chose de ma vie, je n’aurais rien à apporter de plus. Moi je suis l’artiste que j’ai envie de voir sur scène. Pas parce que c’est moi, mais parce que la façon dont je le fais correspond à ce que j’aimerais voir. »
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