De mémoire de fanatique, c’est du jamais vu….
C’est peut-être l’intersaison la plus agitée de l’histoire de la NBA tant le marché des transferts est parti en cacahuète. C’est tout le paysage de la balle orange qui s’en est retrouvé bouleversé à coup de contrats records et autres migrations franchise players.
Le but affiché ? Dégager manu militari les Golden State Warriors du trône de la NBA.
Alors que la saison régulière débute en fanfare ce 18 octobre prochain, revenons en long, en large et en travers sur ces derniers mois de folie.
Irving à Boston, le transfert de l’été
LE transfert que personne n’a vu venir. Le 21 juillet dernier, le meneur de jeu des Cleveland Cavaliers Kyrie Irving a choqué le monde de la NBA en demandant sa lettre de sortie, au plus grand étonnement de son coéquipier LeBron James. Sans surprise, ce dernier n’a pas vraiment apprécié et l’a fait savoir habilement sur les réseaux sociaux, en postant une vidéo contenant une punchline made by Meek Mill.
« N—– say they with you when they really not, n—– plot on everything you got. »
Suite à cette demande, de nombreuses questions et polémiques ont évidemment fait surface. Clash entre Irving et LeBron ? Simple volonté de sortir de l’ombre du King pour devenir l’alpha au sein d’une autre équipe ? Ou véritable frustration d’évoluer aux côtés d’un joueur certes exceptionnel, mais ô combien imposant ? Pendant un mois, ce feuilleton a animé la ligue jusqu’à ce transfert de malade vers Boston, qui a mis fin à trois ans de collaboration fructueuse entre les deux stars (trois finales NBA, un titre de champion avec Cleveland).
L’arrivée de Kyrie Irving aux Celtics a modifié le visage de la Conférence Est. Dans le cadre de ce transfert, le génial lutin Isaiah Thomas a rejoint les Cavaliers, en compagnie notamment du solide Jae Crowder. Autrement dit, il y a eu échange de stars, ce qui est plutôt rare en NBA.
Mais outre ce coup de tonnerre, Cleveland et Boston ont également été actifs en recrutant d’autres joueurs bien connus du game. L’ancien MVP Derrick Rose a signé avec la franchise de l’Ohio, tout comme le meilleur pote de LeBron et triple champion NBA, Dwyane Wade. Du côté des Celtics, l’ailier All-Star Gordon Hayward a paraphé un contrat de quatre ans et 128 millions de dollars, et le prometteur Jayson Tatum est arrivé via la Draft (système de repêchage).
Bref, Cleveland et Boston semblent destinés à se rencontrer une nouvelle fois pour une place en Finales NBA, comme l’an dernier. Par contre, malgré leur recrutement, aucune des deux équipes ne donnent véritablement l’impression de pouvoir battre Golden State sur une série de playoffs.
Anthony et George rejoignent le MVP à Oklahoma City
Élu meilleur joueur de la saison en 2016-2017, Russell Westbrook était un peu isolé avec Oklahoma City la saison dernière. Mais ça, c’était avant. Désormais, le MVP en titre possède une véritable armée avec lui. Au revoir Victor Oladipo et Enes Kanter, bienvenue à Paul George et Carmelo Anthony, qui sont arrivés respectivement d’Indiana et New York !
Ces deux joueurs emmènent directement le Thunder dans la catégorie des poids lourds de la Conférence Ouest. Le premier est un quadruple All-Star capable de briller en attaque comme en défense, tandis que le second est un vétéran de 33 ans qui est considéré à juste titre comme l’un des meilleurs marqueurs de sa génération.
« C’est incroyable de pouvoir jouer avec ces deux joueurs, et les autres gars que nous avons. J’ai hâte. Cela va être excitant. Je m’attends à ce que nous réalisions une belle saison. Je suis content qu’ils soient ici » a déclaré Russell Westbrook lors du Media Day d’avant-saison.
De là à dire qu’Oklahoma City peut faire tomber les Warriors, il y a un pas qui est pour l’instant difficile à franchir, mais on sait à quel point Westbrook a envie de taper Golden State et son ancien pote Kevin Durant, parti l’été dernier.
Justement, contrairement à KD, Russell s’est engagé avec le Thunder sur le long terme à la fin du mois de septembre. Attention, les chiffres touchent des sommets : 205 millions de dollars sur cinq ans, nouveau record NBA si l’on prend en compte son salaire de la saison prochaine (28 millions, soit 233 millions sur six ans) ! Et pour couronner le tout, Westbrook a décidé de signer sa prolongation le jour de l’anniversaire de Kevin Durant. Coïncidence ? Non. Savage ? Carrément.
Chris Paul débarque à Houston, Jimmy Butler à Minnesota
Autre gros blaze à changer de bande durant l’intersaison, Chris Paul. Après six saisons du côté de Los Angeles, le meneur de jeu neuf fois All-Star a été transféré avec son accord à Houston, l’équipe où évolue la superstar James Harden.
Grâce à cette arrivée, les Rockets possèdent à présent un duo de choc qui peut mettre à l’amende n’importe quelle équipe dans un bon soir. Il ne faut pas oublier que la franchise texane reste sur une belle campagne à 55 victoires en 82 matchs, avec un Harden tout simplement monstrueux. En d’autres termes, Houston devrait encore une fois faire partie des cadors de l’Ouest, avec Golden State, San Antonio et Oklahoma City.
Par ailleurs, Harden a fait sauter la banque en signant une extension de contrat de quatre ans et 170 millions de dollars ! Au total, le célèbre barbu va toucher 228 millions sur une période de six ans. Comme dirait son pote Travis Scott, avec qui il a collaboré sur le clip de Way Back durant l’été : « Money, power, respect, eatin’ break fast on a jet, We got cash to get, carats hangin’ from my neck. »
Enfin, le dernier gros transfert qui a animé l’intersaison en NBA, c’est celui du triple All-Star Jimmy Butler. Chicago, c’est terminé, place aux Timberwolves du Minnesota. Avec le phénomène Karl-Anthony Towns et le monstre athlétique Andrew Wiggins, qui vient d’être prolongé pour cinq ans et 146 millions, Butler va former un big three des plus excitants…
Sans aucun doute, Minnesota sera l’une des équipes très intéressantes à suivre cette année. De la jeunesse, des vétérans de qualité, des joueurs spectaculaires, un entraîneur compétent avec Tom Thibodeau, et même un nouveau style vestimentaire. La hype et le buzz sont là, il faudra désormais confirmer cela sur le parquet.
Et aussi…
Comme si cela ne suffisait pas, l’intersaison a également été marquée par trois autres énormes extensions de contrat. D’abord, le double MVP Stephen Curry a prolongé avec Golden State pour cinq ans et 201 millions de dollars. Ensuite, le spectaculaire Blake Griffin a empoché 173 millions sur cinq saisons pour rester avec son équipe de toujours, les Los Angeles Clippers. Et pour terminer, le meneur All-Star des Washington Wizards John Wall a trouvé un accord avec sa franchise sur un deal de 170 millions sur une durée de quatre ans. Ca en fait de l’argent dépensé en un été !
A noter aussi l’arrivée de l’excellent intérieur Paul Millsap à Denver, qui va former avec le jeune Nikola Jokic une raquette complémentaire et dangereuse, et le transfert de Dwight Howard, qui était un temps le meilleur pivot de la NBA. Ce dernier a été envoyé à Charlotte par les Hawks d’Atlanta, où il n’a joué qu’une seule saison.
Un petit mot sur la Draft semble également nécessaire, étant donné qu’un Frenchie a marqué l’histoire du basket français. Frank Ntilikina, ancien joueur de Strasbourg, a été sélectionné par les New York Knicks en huitième position. Jamais un tricolore n’avait été appelé à une place aussi élevée.
Reste que la grande star de cette Draft se nomme Lonzo Ball, choisi par les Los Angeles Lakers en numéro deux juste derrière Markelle Fultz. Très talentueux, le fils de LaVar (aka le maître du troll) va tenter de relancer la mythique franchise californienne, moribonde ces dernières années.
La saison NBA 2017-2018 s’annonce à la fois excitante et indécise. Devant la domination des Golden State Warriors, plusieurs franchises ont été très agressives afin d’essayer de concurrencer au mieux cette dream team. Cleveland, Houston, Oklahoma City, San Antonio et Boston sont probablement les équipes les mieux armées pour mettre en difficulté les champions en titre, mais ces derniers restent les grands favoris à leur propre succession, d’autant plus qu’ils ont ajouté des pièces intéressantes à leur effectif.
