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Les 10 KO les plus violents de Mike Tyson

Les 10 KO les plus violents de Mike Tyson

Mike Tyson a-t-il été le sportif le plus dominateur de tous les temps ?

A contrario de tous les footballeurs, basketteurs et autres tennismen qui ne repartent pas au vestiaire avec les arcades gonflées, des côtés fêlées, des vertèbres déplacées, voire avec des dommages cérébraux irréversibles, les boxeurs écourtent leur espérance de vie à chaque fois qu’ils montent sur le ring.

Disputer un combat de boxe, ce n’est pas jouer un match. Gagner ou perdre un combat de boxe, n’est jamais sans conséquences.

Et c’est encore plus vrai quand se dressait devant vous Michael Gerard Tyson.

Si avant lui, le noble art a connu quantité de puncheurs de renom (Jack Dempsey, Sonny Liston, George Foreman…), aucun n’a inspiré à ce point ce sentiment de terreur chez ses adversaires.

Né physiquement pour boxer, élevé dans la haine, dénué de la moindre compassion pour son prochain, Tyson c’était l’instinct de mort personnifié.

Illustration avec ce classement des 10 KO les plus spectaculaires de celui qui a un jour confié « sa déception » de ne jamais avoir tué un homme de ses mains.

10. Contre Jesse Ferguson

Le 16 févier 1986 à New-York.

Après avoir disputé ses 17 premiers combats professionnels en onze mois et les avoir tous remportés avant la limite (dont 11 avant la fin du premier round !), Mike Tyson, 18 ans, fait ses grands débuts à la télévision face à un adversaire qui sur le papier semble en mesure de lui donner (un peu) de fil à retordre.

Fergusson (14 victoires en 15 combats, 10 par KO) réussit effectivement à faire illusion quelque temps en poussant pour la première fois Tyson au-delà des cinq rounds.

Las, dans ce même cinquième round, le Kid Dynamite passe la seconde. Tandis que Ferguson se colle à lui pour contenir du mieux qu’il peut sa puissance, Mike remet de la distance et l’attaque sur les flancs.

C’est ainsi qu’à 2 minutes 14, il passe un uppercut du droit dévastateur qui lui casse le nez. Au sol, Fergusson réussit toutefois à se relever à deux secondes de la fin du décompte.

La sixième reprise n’est alors plus qu’une formalité. Refusant tout bonnement l’affrontement, Fergusson s’accroche autant qu’il peut à Tyson malgré les remarques incessantes de l’arbitre qui finit par le disqualifier

La commission changera ultérieurement le résultat en KO technique.

9. Contre Buster Mathis Jr.

Le 16 décembre 1995 à Philadelphie.

Condamné en février 1992 à six ans de prison pour viol, sitôt libéré sur parole trois ans plus tard, Tyson se met en tête de reprendre sa place sur le trône.

Le scepticisme est alors de mise chez de nombreux fans et observateurs, d’autant plus qu’à cette période d’inactivité s’ajoute le fait qu’il approche désormais la trentaine.

Dans la foulée d’un combat de retour qui n’en était pas vraiment un face au très lambda Peter McNeeley (disqualifié après que son entraîneur a pénétré sur le ring au premier round), Tyson enchaîne avec un adversaire invaincu en 20 combats professionnels.

Les deux premiers rounds se révèlent compliqués, Mathis ayant décidé de mettre d’entrée la pression sur l’ancien champion du monde.

Tyson rassure ensuite son monde au troisième avec un move digne de ses grandes heures : au corps-à-corps avec Mathis, il pivote brusquement pour trouver un angle et envoie dans la foulée deux uppercuts particulièrement vicieux.

Mathis tombe sur le dos, incapable de se relever.

8. Contre Lou Savarese

Le 24 juin 2000 à Glasgow.

Si ce 52ème combat fut pugilistiquement parlant loin d’être un sommet, il reste comme l’un des zéniths les plus tristement célèbres du Tyson des mauvais jours.

Confrontation sans enjeu face à un adversaire à peine crédible, il voit Tyson projeter ce dernier au tapis après 15 petites secondes.

Savarese ne tenant déjà plus sur ses jambes, l’arbitre tente de prévenir le massacre à venir en s’interposant entre les deux hommes. Tyson ne l’entend cependant pas de cette oreille et continue de cogner. Pris en sandwich, l’arbitre se prend un crochet du gauche qui le propulse au sol.

Bien que Tyson, qui a de nouveau complètement pété les plombs, méritait ici a minima une disqualification, la victoire lui est officiellement attribuée après 38 secondes de combat.

Toujours sur le fil à sa sortie du ring, il dédie le combat à son ami Darryl ‘Hommo’ Baum tué par balles quelques jours auparavant (celui-là même qui est grandement soupçonné d’avoir tiré sur 50 Cent), puis, sans que personne lui ait rien demandé, menace directement les enfants du champion en titre Lennox Lewis.

« Je suis Alexandre le Grand. Je suis le meilleur. Il n’y a jamais eu quelqu’un d’aussi cruel que moi (…) Personne ne m’arrive à la cheville. Mon style est impétueux, ma défense est imprenable. Je suis féroce. Lennox je veux ton cœur. Je veux manger tes enfants ! Louanges à Allah ! »

Avec le temps, les deux poids lourds ont heureusement enterré la hache de guerre. En 2015, Tyson a même posé tout sourire avec la descendance de Lewis.

7. Contre Franck Bruno

Le 25 février 1989 à Las Vegas.

Divorce, rupture de contrat, accident de voiture, baston de rue… entre l’annonce du combat et sa tenue contre le Britannique, pas moins de six mois se sont écoulés, un laps de temps qui a grandement participé à faire monter la hype d’un cran.

Plus grand et plus lourd que Tyson, une fois entre les cordes Bruno prend l’affrontement à bras-le-corps… non sans passer à un cheveu d’être le KO le plus rapide d’un championnat du monde des poids lourds après avoir pris une droite en pleine mâchoire.

Le nez ensanglanté mais solide sur ses jambes, Bruno reprend toutefois vite du poil de la bâte et réussit contre toute attente à faire chanceler Tyson d’un crochet gauche à la fin du round. Une première.

Au cours des trois reprises suivantes, les deux boxeurs se rendent coups pour coups.

Alors que le doute commence à s’installer, dans la cinquième Tyson se fatigue de ce petit jeu et lève l’hypothèse Bruno en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire : il passe une demi-douzaine d’uppercuts de rang et l’achève d’un crochet gauche.

Longtemps étiqueté comme son adversaire le plus valeureux, Frank Bruno a en toute vraisemblance bénéficié ici de l’état de préparation « lamentable » de Tyson. D’ailleurs, lorsqu’en 1996 une revanche sera mise sur pied, il perdra la face en trois petits rounds dénués de suspense.

6. Contre Donovan Ruddock

Le 18 mars 1991 à Las Vegas.

« S’il ne meurt pas, ça ne compte pas. S’il n’est pas mort à la fin du combat, ça ne compte pas. »

Voilà l’état d’esprit dans lequel Mike Tyson a abordé ce 41ème combat face à un adversaire qui s’annonçait des plus coriaces. Précédemment vainqueur de trois champions du monde, Ruddock peut en effet s’appuyer sur la puissance de son bras gauche avec lequel il délivre ce qu’il surnomme le « Smash », un coup de poing dévastateur à la croisée du crochet et de l’uppercut.

Sur le ring, les deux boxeurs s’échangent ainsi sans préliminaires des platées de marrons.

À ce petit jeu, Ruddock ne tient cependant pas longtemps. Compté au deuxième après avoir glissé, il retourne au sol à la toute fin du troisième quand Mike contre d’une gauche en plein visage l’un de ses crochets. Il met alors huit bonnes secondes à se relever.

Ce déferlement de violence prend fin au septième round, lorsque l’arbitre arrête les frais suite à une combinaison de six coups de Tyson.

Si la décision est très contestable, Ruddock était encore debout et apparemment en état de continuer, ce qui impressionne ici c’est que la réputation de destructeur de « l’homme le plus mauvais de la planète » est telle qu’elle pousse à anticiper le carnage avant qu’il ne se produise réellement.

Reste que dans le camp de Ruddock la pilule a du mal à passer. Hors de leurs gonds, son frère et son promoteur créent un début d’émeute sur le ring, tandis que l’arbitre est exfiltré par la sécurité.

Trois mois plus tard, une revanche est mise sur pied.

Bien que Tyson casse la mâchoire de Ruddock à la quatrième reprise, ce dernier trouve la force de poursuivre de jusqu’à la fin, non sans lui perforer le tympan.

Tyson s’imposera toutefois par décision unanime.

5. Contre Henry Tillman

Le 16 juin 1990 à Las Vegas.

Quatre mois après avoir connu pour la première fois la défaite chez les professionnels face à James ‘Buster’ Douglas, Mike Tyson cherche à se remettre en selle avec la manière.

Quoi de mieux dès lors que d’aller défier celui qui six ans plus tôt l’avait privé chez les amateurs de son ticket pour les Jeux Olympiques de Los Angeles en le battant, non pas une, mais deux fois aux points ?

Revanchard comme jamais, Tyson, se jette sur lui sitôt que la cloche retentit.

167 secondes plus tard, l’affaire est pliée : frappé de plein fouet dans le front d’une droite surpuissante, Tillman est laissé comme immobile, tandis que son protège-dents est éjecté de sa bouche.

Qu’on se le dise, Iron Mike est de retour.

4. Contre Marvis Frazier

Le 26 juillet 1986 à New-York.

Tout simplement le KO le plus rapide de sa carrière.

Quinze jours à peine après son dernier combat, Mike remet le couvert contre le fils de la légende Joe Frazier (paix à son âme). Classé à cet instant numéro 2 chez les poids lourds WBC, rien ne semble en mesure de l’arrêter dans sa quête d’une ceinture mondiale.

Sitôt Frazier au centre du canevas, il lui assène une droite qui lui en fait voir de toutes les couleurs, suivi d’un uppercut qui l’envoie valdinguer les quatre fers en l’air. L’arbitre Joe Cortez arrête alors le combat sans même prendre la peine d’aller au bout du décompte.

Ou comme il le déclarera par la suite : « J’aurais pu compter jusqu’à 20, il ne se serait pas relever davantage. Ce qui m’importait le plus c’était sa santé. »

De son côté, Tyson se la joue force tranquille.

« J’étais calme. J’étais détendu. Au fond de moi, je savais que j’allais le stopper dès la première reprise. Mes coups étaient extrêmement précis. Dès que j’ai vu qu’il hésitait à venir au contact, je me suis dit que c’était le moment idéal pour le cueillir avec un uppercut. »

3. Contre Larry Holmes

Le 22 janvier 1988 à Atlantic City.

Sept ans après que Larry Holmes a piteusement défait Mohammed Ali, Tyson est en mission. Âgé de 14 ans à l’époque, il avait appelé en larmes son idole au téléphone pour lui promettre de le venger.

Retraité depuis deux ans, Holmes, 38 ans, s’était de son côté laissé tenter d’en découdre avec Iron Mike par les trois millions de dollars offerts par Don King.

Jamais mis KO une seule fois lors de ses 50 précédents combats, si Holmes a pu espérer un temps très court résister aux assauts de son cadet en le frustrant du mieux qu’il peut, sa défense a fini par craquer dans la quatrième reprise.

Plus rapide et plus fort, Tyson trouve la parade à ses clinchs incessants et l’envoie deux fois d’affilée au tapis grâce à sa droite. La troisième fois est celle de trop, l’arbitre stoppant la rencontre sans même prendre la peine d’attendre les cinq dernières secondes du round.

Présent dans l’assistance, Ali n’a pas caché sa satisfaction.

2. Contre Michael Spinks

Le 27 juin 1988 à Atlantic City.

Premier poids lourd à avoir unifié les ceintures WBA, WBC et IBF, Mike Tyson n’a plus qu’un seul adversaire digne de ce nom à défaire afin de régner en maître absolu dans la catégorie reine, Michael Spinks.

Invaincu en 31 combats (21 KO), ce dernier peut en sus se targuer d’avoir infligé 9 KO en 14 championnats du monde. Un CV qui en impose donc, d’autant plus qu’avant Tyson il a battu nettement à deux reprises Larry Holmes.

De l’avis de tous les professionnels de la profession (Mohammed Ali compris), il est le seul homme sur Terre en mesure de faire mordre la poussière à Tyson.

Extrêmement attendu, ce choc des titans a néanmoins tourné très vite très court.

Tandis que dès le face-à-face sur le ring, Spinks paraît terrorisé par le regard Tyson, les choses ne font ensuite qu’empirer.

En 91 secondes Tyson décoche 23 coups (!), dont une droite au corps qui contraint Spinks à mettre un genou à terre, puis un crochet du gauche au menton qui le sèche pour de bon.

Célébrant sa victoire les bras écartés façon Russel Crowe dans Gladiator, Mike Tyson est à cet instant T au sommet de son art.

1. Contre Trevor Berbick

Le 22 novembre 1986 à Las Vegas.

Son KO le plus iconique, celui repris en boucle dans toutes les compilations de ses plus grands moments.

Un an et demi seulement après ses débuts chez les professionnels, Mike Tyson, 20 ans et 145 jours, 27 victoires pour autant de combats (dont 25 KO), n’est plus qu’à une encablure d’être sacré plus jeune champion du monde de l’histoire du noble art.

Dernier obstacle sur sa route, le Jamaïcain Trevor Berbick, 32 ans, un boxeur honnête dans une catégorie poids lourds sans relief qui s’apprête à défendre pour la toute première fois sa récente ceinture WBC.

Donné largement favori de ce combat intitulé Le Jugement Dernier, Tyson confirme les pronostics dès le début de la rencontre en torpillant Berbick, avant de le sonner à l’entame du deuxième round.

Et puis à 2 minutes 35 arrive ce qui devait arriver : quelques secondes après que le commentateur télé a affirmé qu’il  s’agissait « d’une question de temps avant que Tyson ne décoche un coup net », Berbick s’effondre, victime d’une droite au corps doublée d’un crochet gauche au visage.

Le regard hébété, il tente de se relever une première fois, titube, retombe dans les cordes, tente courageusement de se révéler une seconde fois, avant de retomber aussi sec.

Sur le toit du monde, Mike clame que « son record durera pour l’immortalité ».

36 ans plus tard, c’est toujours le cas.

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