Si les chiffres ne font pas tout, ils ont le mérite de ne pas mentir…
En difficulté depuis le début de saison (5 buts en 17 matches toute compétitions confondues avant hier) au point d’essuyer les sifflets de Santiago Bernabeu depuis quelques semaines, Karim Benzema s’est muré dans le silence afin de donner sa réponse sur le terrain. Elle a été spectaculaire. Homme du match face à Dortmund (2-2), le buteur français a signé un doublé qui n’a pas suffit à offrir la première place du groupe aux siens mais qui lui a fait gravir une nouvelle marche dans l’histoire.
This is Fifty
Avec désormais 50 buts marqués dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, Karim Benzema est ex-aequo avec Thierry Henry, meilleur buteur français de l’histoire en Ligue des Champions. A l’image de son ainé, Benzema ne bénéficie pas d’une popularité à la hauteur de son talent. Pourtant les chiffres le disent, Benzema est l’équivalent des Drogba, Shevchenko, Ibrahimovic, Inzaghi et autres attaquants habitués à être cités en exemples. Présent dans le Top 10 de l’histoire, il l’est aussi dans le présent puisqu’il n’a pas grand chose à envier aux Higuain, Aubameyang, Diego Costa, Cavani, Aguero, Suarez ou Lewandowski… Même si ses statistiques sont moins impressionnantes que celles de ces derniers.
Génération sacrifiée
Seul rescapé de la génération 87, Karim Benzema a su mener sa carrière en club de manière exemplaire, évitant les pièges dans lesquels sont tombés les Nasri, Ben Arfa ou encore Menez. Comme beaucoup, Karim Benzema a commencé par être une révélation puis une valeur sûre de la Ligue 1. Là où d’autres se sont cassés les dents, il est parvenu à confirmer en s’installant depuis maintenant 8 ans comme l’attaquant titulaire d’un club du calibre du Real Madrid. Depuis son ascension, d’autres l’ont imité avec bien plus de crédit au yeux de l’hexagone. Toujours est-il que ni Varane, ni Pogba, ni Griezmann ne sont pour l’instant parvenus à s’imposer sur la durée au plus haut niveau.
Pas tout neuf
Le problème de Benzema n’est donc pas une question de niveau, ni d’attitude d’ailleurs puisqu’elle n’impacte pas la qualité de ses prestations. Non, le vrai problème c’est qu’on se trompe sur lui depuis le début, tout comme on s’est trompé sur Rooney, Müller ou encore Alexis Sanchez. Karim Benzema n’est pas un attaquant au sens traditionnel du terme. Il ne sera jamais un numero 9 pur sang comme Trezeguet ou Van Nistelrooy, ni un pivot comme Mario Gomez ou Mandzukic. Contrairement à l’avant-centre au sens stricte du terme, son rôle n’est pas uniquement de couper des trajectoires dans la surface mais plutôt de décrocher et participer au jeu. Pour être le meilleur attaquant français de l’histoire, il faut l’être au sens le plus accessible et vulgaire du terme. Finalement, Benzema pourrait payer la trop grande finesse d’une fonction contemporaine et particulièrement ingrate.