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11 très bons films gâchés par une fin atroce

11 très bons films gâchés par une fin atroce

Ou quand ça foire dans les derniers mètres…

Le récent Joker, Rocky qui perd sur le ring mais gagne dans la vie, Verbal Kint que l’on découvre être Keyser Söze à la sortie du commissariat, la toupie qui vacille dans Inception, la statue de la Liberté enfouie sous les sables dans La Planète des singes… qu’elle surprenne ou donne du sens, une bonne fin au cinéma c’est toujours bien plus qu’une simple cerise sur le gâteau.

À l’inverse, une série de scènes pauvrement exécutées en guise de conclusion laissent bien plus qu’un goût amer dans la bouche, et ce d’autant plus si juste avant le film était de très bonne facture.

C’est le cas des onze métrages ci-dessous qui tous ont failli si près du but.

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Le Retour du Jedi

Réalisé par Richard Marquand, sorti en 1983.

Si l’entièreté de la galaxie considère L’Empire contre-attaque comme le meilleur film Star Wars (voire le seul vrai bon film de la saga toutes trilogies confondues), tel n’était pas l’avis de Georges Lucas à l’époque. Non seulement il le trouvait bien trop sombre (congélation de Han Solo, trahison de Lando, amputation de Luke…), mais aussi et surtout pas assez vendeur en termes de produits dérivés.

Ni une, ni deux, pour l’épisode VI il a donc repris en main son bébé pour lui donner un happy end bien guimauve à coup de Ewoks tous plus gênants les uns que les autres, non sans l’assortir au passage d’une histoire d’inceste aussi précipitée qu’inutile (Luke et Leia sont frères et sœurs, eux qui se galochaient à pleine bouche il y a encore peu).

Plus grave, il a complètement ruiné le personnage de Dark Vador. Alors que jusque-là l’aura de cet ancien Jedi devenu incarnation du mal reposait sur sa capacité de suggestion (temps de présence à l’écran limitée, mythe de son origin story dévoilé par petites touches, ce genre de scène…), en lui faisant tomber le masque, Lucas l’a réduit au rang de méchant lambda.

Bon évidemment, tout ceci n’est rien en comparaison de ce qui arrivera 16 ans plus tard…

American History X

Réalisé par Tony Kaye, sorti en 1998.

Vendu comme un film coup de poing qui dénonce avec courage et vigueur la menace néonazie en Californie (bonjour la bonne conscience et les fantasmes…), American History X serait-il en réalité beaucoup plus subversif qu’il ne le laisse paraître ?

Non parce qu’après nous avoir montré Derek Vinyard (Edward Norton), un type qui pour rappel « déteste toute personne qui n’est pas blanche », se convertir comme par magie aux joies du multiculturalisme après avoir plié trois draps en prison avec un renoi qui fait des blagues, le doute est permis.

Le doute est d’autant plus permis qu’est plus tôt mis en scène in extenso sa diatribe anti Rodney King qui pour le coup apparaît du strict point de vue de l’argumentation comme beaucoup plus structurée et pertinente.

Et si vous en plus vous ajoutez à cela des personnages de gentils aussi niais que caricaturaux, le malaise monte encore d’un cran.

Bon en vrai, il est quand même très peu probable qu’AHX soit en réalité une œuvre de propagande raciste déguisée en œuvre de propagande antiraciste, mais à trop manquer de nuance, le film dessert bien plus son propos qu’il ne le sert.

The Dark Knight Rises

Réalisé par Christopher Nolan, sorti en 2012.

Moins bon Batman de la trilogie Nolan (soit tout de même un bon Batman), ce dernier volet se veut le baroud d’honneur d’un Bruce Wayne passablement usé par une vie passée à ne pas fermer l’œil de la nuit à combattre le crime.

Loin d’être au bout de ses peines, après s’être fait péter le dos par Bane et trahir par cette peste de Miranda Tate/Talia al Ghul/Marion Cotillard, il doit encore se farcir une dernière tâche : aller larguer une bombe nucléaire au beau milieu l’océan pour sauver Gotham.

Mission suicide s’il en est, le justicier masqué arrive cependant par on ne sait quel miracle à s’en sortir en un seul morceau et qui plus est sans choper la moindre radiation.

Certes ce serait mentir que de prétendre que le plan qui suit quelques minutes plus tard où il est aperçu en train de vivre la docle vita avec l’exquise Selina Kyle (Anne Hathaway) n’est pas kiffant, mais il n’empêche qu’un décès en bonne et due forme aurait été plus épique (et plus logique).

Le Village

Réalisé par M. Night Shyamalan, sorti en 2004.

Le problème de cette Petite Maison dans la prairie nouvelle, c’est qu’après que son réalisateur nous ait précédemment fait trois de suite le coup du rebondissement de dernière minute (Sixième Sens/Incassable/Signs), il est impossible de regarder le film sans penser à autre chose.

Pas de chance puisqu’ici le twist se devine aisément au bout de dix minutes, et que sitôt le générique en train de défiler les mécanismes d’écriture centrés sur les réactions spectateur au détriment de la cohérence de l’intrigue et des personnages sautent aux yeux (les dialogues volontairement obscurs, les allées et venues dans ledit village de « Ceux dont on ne parle pas », l’hyper deus ex machina Adrien Brody, etc.).

C’est d’autant plus dommage, que l’heure et demie en amont était plutôt bien ficelée niveau tension dramatique et jeu d’acteurs – en même temps quand Joaquin Phoenix, William Hurt et Sigourney Weaver sont de la partie, ça aide.

L’Associé du diable

Réalisé par Taylor Hackford, sorti en 1998.

Après avoir fait acquitter un délinquant sexuel, le jeune et ambitieux Kevin Lomax (Keanu Reeves) est engagé dans le plus prestigieux cabinet d’avocats de New York.

Présenté au maître des lieux, l’énigmatique John Milton (Al Pacino), il est dans la foulée mis au défi de défendre un meurtrier que tout accuse. Piqué dans sa fierté, Lomax qui n’a jamais perdu un procès de sa carrière, accepte l’offre.

Perdant son âme chaque jour un peu plus, autour de lui les événements étranges se multiplient tandis que sa femme sombre dans la folie et se suicide.

C’est alors que Milton, qui est en réalité son père, lui révèle qu’il est le Diable en personne et le pousse à concevoir un enfant avec sa demi-sœur Christabella afin d’assurer sa domination éternelle.

Sur le point d’accepter Lomax changed’avis au dernier moment puis se colle une balle dans le citron. Milton et Christabella prennent feu… et le film revient au tout début.

Lomax fait alors le choix de ne pas se compromettre et annonce qu’il ne souhaite plus représenter son client pédophile. Un journaliste lui demande ensuite une interview afin qu’il explique son geste, ce qu’il accepte.

Les deux hommes se séparent et le spectateur découvre que le journaliste en question est en réalité Milton/Satan qui déclare face caméra que « décidément la vanité est son péché préféré ».

Après ça clap de fin. Zéro explication.

On a le droit de ne pas détester, mais on est aussi en droit de trouver que tout ça tient un peu trop de la grosse ficelle pour être honnête.

American Beauty

Réalisé par Sam Mendes, sorti en 2000.

Sorte de Fight Club de la classe moyenne aisée, American Beauty suit la dernière année de Lester Burnham (Kevin Spacey), avant qu’il ne se fasse assassiner.

Père de famille aboulique qui subit le système autant qu’il l’incarne, il reprend ses esprits quand un beau jour il tombe raide dingue d’une Lolita de 15 ans.

De là commence les ennuis puisqu’il doit se coltiner le mépris de sa femme, l’incompréhension de sa fille et la haine de son voisin, un ex Marine qui le pense homo et en couple avec son fils.

Lester lui n’en a cure, trop occupé désormais à vivre sa meilleure vie. D’où ce dénouement tragique.

Malheureusement, plutôt que de pousser la satire à son paroxysme, le film succombe aux sirènes du politiquement correct avec une conclusion sous forme d’ode à la famille tout ce qu’il y a de plus gnangnan en faisant du militaire facho et homophobe de service le tueur.

Tout ça pour ça donc.

La Guerre des Mondes

Réalisé par Steven Spielberg, sorti en 2005.

Spielberg à son pire et à son meilleur.

À son meilleur, parce qu’au-delà de sa maîtrise technique (des effets spéciaux au service du scénario, une caméra à l’épaule oppressante à souhait), il sublime le roman éponyme de H. G. Wells en revisitant son thème de prédilection, la famille, pour en faire une histoire d’exode et de survie où les extraterrestres n’ont somme toute qu’un rôle anecdotique.

À son pire, parce que ne pouvant s’empêcher de donner une conclusion heureuse à son récit, le réalisateur d’E.T. gâche tout en sauvant hors écran le fils de Tom Cruise qui avait pourtant avait pris la décision de se sacrifier. D’ailleurs pendant qu’on y est, sa femme et ses parents eux aussi vont bien, chacun porte de beaux vêtements tout propres et leur maison est à peine abîmée.

Ou comment réduire deux heures de tension dramatique à néant.

PS : contrairement à la légende universitaire, l’émission radio de 1938 n’a jamais déclenché le moindre vent de panique.

Donnie Brasco

Réalisé par Mike Newell, sorti en 1997.

Flic infiltré chez les mafieux, Joe Pistone (Johnny Depp) devait à la base passer six mois au sein de la famille Bonanno. Chapeauté par Benjamin ‘Lefty’ Ruggiero (Al Pacino), il y passera six ans.

Le temps pour lui de faire corps avec son nouveau milieu, jusqu’à devenir plus royaliste que le roi y compris en dehors de ses heures de boulot – ou comme il l’avoue à sa femme : « I am not becoming like them, Maggie, I am them ».

Obligé de continuer à vivre cette vie s’il ne veut pas condamner à mort son ami, il doit pour prouver sa valeur exécuter un capo rival.

Mis face à ses contradictions, pile à l’instant où il doit se résoudre à appuyer ou non sur la gâchette (dans le premier cas il aura un meurtre sur la conscience, dans le second Lefty lui en collera une dans la tête), les hommes du FBI interviennent et mettent fin à l’opération.

Un peu trop pratique et un peu trop facile non ?

Crazy, Stupid, Love

Réalisé par Glenn Ficarra & John Requa, sorti en 2011.

Film sur la drague qui pour une fois n’est pas totalement irréaliste, Crazy, Stupid, Love suit les pérégrinations du pick up artist Jacob (Ryan Gosling) et de son padawan Cal (Steve Carell), un ex divorcé qu’il initie aux techniques pour choper un max de filles.

Chemin faisant, il lui apprend ainsi à ne pas boire un verre à la paille, à s’habiller à sa taille, à aborder des inconnues sans passer ni pour un lourdingue ni pour un témoin de Jéhovah, et plus généralement à embrasser les voie de sa masculinité.

Et puis à la fin, patatras, Jacob tombe amoureux de sa fille (normal c’est Emma Stone), et d’un coup d’un seul c’est Cal qui fort de son expérience passée se transforme en mentor.

Si sur grand écran c’est bien gentil (tout le monde a son rôle à jouer, les losers peuvent devenir des winners, blablabla), dans la vraie vie, les conseils des mecs en couple qui ne connaissent pas les femmes (Cal s’est marié à 17 ans… avec sa première copine… qui l’a trompé… et qui l’a largué…) pèse à peu près autant que ceux de la bande à Laurent Ruquier en matière de rap.

La Vie de David Gale

Réalisé par Alan Parker, sorti en 2003.

Comme American History X plus haut, voilà un autre exemple de film dont les auteurs se prennent allégrement les pieds dans le tapis jusqu’à faire la démonstration inverse du message qu’ils veulent faire passer.

David Gale (Kevin Spacey) est un professeur de lycée qui a tout perdu suite à une fausse accusation de viol. Militant anti peine de mort, il est plus tard accusé du meurtre de l’une de ses consœurs, Constance Harraway.

Tandis que tout l’accable, il est ironiquement condamné à passer sur l’échafaud.

Sauf que David est bel et bien innocent : l’une des dernières scènes le montre en train de se filmer au côté de Constance qui s’est en réalité suicidée (car victime d’une maladie incurable). Leur objectif était alors de dénoncer au grand public les failles du système judiciaire.

Reste qu’il n’est pas certain que leurs sacrifices produisent les effets escomptés. Bien Au contraire.

Tordu de A à Z, leur plan tendrait même plutôt à accréditer l’idée que le système fonctionne plutôt très bien tel quel puisque pour fausser ses décisions il est nécessaire d’user de trésors d’inventivité.

Et pour un hurluberlu qui décide de se faire sciemment exécuter, combien de vrais criminels vont eux connaître un sort bien mérité ?

Dans l’Amérique de Donald Trump, pas dit que s’élèvent beaucoup de voix pour se plaindre d’un tel ratio.

Avengers: Endgame

Réalisé par les frères Russo, sorti en 2019.

Point culminant de onze années de blockbusters, ce 22ème métrage de la maison Marvel s’est risqué à jouer la carte des voyages dans le temps, non sans faire exploser dans les grandes largeurs le compteur des incohérences trois heures durant.

Le pompon est néanmoins décroché à la toute fin grâce aux efforts combinés de Tony Stark et Steve Rogers.

Non Iron Man n’avait absolument pas besoin de se sacrifier pour se débarrasser de Thanos, lui subtiliser les Pierres d’Infinité suffisait à le mettre hors circuit – pour rappel absolument tous les Avengers étaient à ses côtés et prêts à rouster le Titan Fou.

Et pour ce qui est du Cap’ version grand-père, son passé a vraiment du mal à passer.

Comment s’est-il débrouillé pour restituer la Pierre de l’Esprit à son ennemi juré RedSkull ? Comment a-t-il fait pour récupérer un bouclier en vibranium tout neuf et le filer à Falcon ? A-t-il raconté à Peggy Carter que le Steve qu’elle a connu gît sous la glace ? A-t-il interféré avec les plus grandes tragédies connues de l’époque comme le 11 septembre ?

Bref, que tous ceux qui pensent qu’Infinity War clôturait mille fois mieux la phase 3 lèvent la main.

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