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Les lyrics des rappeurs pourraient ne plus servir de preuves

Les lyrics des rappeurs pourraient ne plus servir de preuves

Du changement à venir ?

Le vent pourrait enfin tourner pour les rappeurs outre-Atlantique. Deux législateurs de l’État de New York veulent empêcher la justice d’utiliser les lyrics comme preuves dans les procès.

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Des lyrics utilisées comme preuves, plus pour longtemps ?

Les procureurs pourraient prochainement ne plus être en mesure d’utiliser les lyrics des rappeurs contre eux lors de procès, à moins qu’ils ne fournissent «une preuve claire et convaincante» d’un lien direct entre l’œuvre et le crime présumé. Si jamais elle se voyait promulguée, cette mesure aurait pour effet de renforcer la protection de la liberté d’expression, mais aussi de veiller à ce que les accusés soient jugés exclusivement «sur la base de preuves de leur comportement criminel, et non sur la nature provocante de leurs œuvres et de leurs goûts artistiques», comme il est offert de le lire dans une partie du texte du projet de loi. L’un des législateurs à l’origine du projet a depuis publié un communiqué, évoquant dans la foulée un problème de racisme systémique : «Le droit à la liberté d’expression est inscrit dans nos constitutions fédérale et d’État, car c’est grâce à ce droit que nous pouvons préserver tous nos autres droits fondamentaux. L’admission de l’art comme preuve criminelle ne sert qu’à éroder ce droit fondamental, et l’utilisation de paroles de rap et de hip-hop en particulier est emblématique du racisme systémique qui imprègne notre système de justice pénale». Le sénateur Démocrate Brad Hoylman se chargera de porter l’estocade : «L’art est un moyen d’expression créatif, pas une ébauche d’activités criminelles. Pourtant, nous avons vu des procureurs à New York et dans tout le pays essayer d’utiliser des paroles de musique rap comme preuves dans des affaires criminelles, une pratique confirmée cette année par un tribunal du Maryland. Il est temps de mettre fin à la partialité flagrante contre certains genres de musique, comme le rap, et de protéger les droits du premier amendement de tous les artistes». En 2019, des clips de Tekashi 6ix9ine, de son vrai nom Daniel Hernandez, avaient été utilisés comme «contexte» dans l’affaire l’opposant à des membres du Trey Bloods Gang. Bobby Shmurda avait aussi écopé d’une lourde peine de prison en 2014, en partie du fait des lyrics de son morceau Hot N*gga. A contrario, en 2014, un juge de la Cour suprême de l’État du New Jersey avait statué que les lyrics de rap ne pouvaient pas être utilisées contre leurs auteurs, osant un parallèle avec Bob Marley. Le même jugé notait que l’on ne pouvait pas raisonnablement conclure que Marley avait tiré sur un shérif quand bien même il avait publié I Shot the Sheriff en 1973…

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