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Les jobs des rappeurs… avant le rap !

Les jobs des rappeurs… avant le rap !

Quand avant la gloire, les billets et les millions d’abonnés, il fallait payer les factures…

Non, tous les rappeurs n’ont pas été dealeurs avant de percer. Bon nombre ont d’ailleurs occupé des jobs des plus ordinaires pour joindre les deux bouts.

Caissier, vendeur, cuisinier, serveur… leurs premiers pas dans le monde professionnel n’avaient rien de bien glamour, quand bien même l’expérience s’est souvent révélée des plus formatrices avant qu’ils ne s’embarquent dans une toute autre vie.

Retrouvez ainsi dans les lignes qui suivent les Kanye, Nicki et autre Kendrick avant qu’ils ne deviennent les idoles que l’on sait… et la prochaine fois que vous croisez un livreur ubérisé ou un type qui plie des jeans dans la réserve d’un magasin, gardez en tête qu’il n’est pas impossible qu’il devienne la rap star de demain !

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Ces rappeurs qui avant le rap ont vraiment été dealeurs

6ix9ine, caissier dans un fast food

Avant le rap et les tatouages, Tekashi logeait dans un deux pièces avec sa mère, sa copine, son frère et la copine de son frère.

Exclu du lycée à cause de son comportement, pour subvenir à ses besoins il pointe au comptoir de la chaîne de restauration rapide Stay Fresh Grill & Deli.

Récemment en tournée dans les rues de New-York pour prouver au monde qu’il y a une vie après avoir snitché, il est revenu sur les lieux serrer des mains et prendre des selfies avec ses anciens collègues.

Kanye West, vendeur chez Gap

Annoncé en grande pompe au mois de juin dernier, le partenariat passé sur dix ans entre l’enseigne phare des années 90 et le Yeezus avait alors provoqué un léger vent d’étonnement.

Tandis que bon nombre de professionnels de la profession se sont montrés sceptiques quant à la capacité du rappeur/designer de remettre au goût du jour sur son seul nom une marque qui depuis bien longtemps n’attire plus que les darons résignés et pantouflards, les fans du « old Kanye » se sont eux immédiatement remémorés le morceau Spaceship sorti en 2003 sur son premier album The College Dropout qui revenait sur son expérience passée en tant que « sales assistant ».

Pas franchement emballé par le salaire de ce « fucking job », Kanye admettait non seulement avoir eu envie de « défoncer le manager », mais aussi avoir à l’occasion piqué quelques fringues.

Toujours est-il qu’il n’était pas rare qu’il soit utilisé pour accueillir les clients à l’entrée du magasin, et ce afin de séduire la clientèle noire et montrer aux blancs ô combien Gap est progressiste (« But let some Black people walk in/I bet you they show off their token blackie/Oh, now they love Kanye/’Let’s put him all in the front of the store’ »).

Kid Cudi, vendeur chez BAPE

Mec cool dès le départ, quand en 2008 Cudder quitte à 20 ans son Ohio natal pour aller vivre chez son oncle à New York, il trouve un boulot à sa juste mesure en se faisant embaucher au sein du flagship store de la marque la plus hype du moment.

Et tant pis si à cette époque il n’a pas un radis pour se saper en camo et primate.

« Le magasin a ouvert peu de temps avant que j’arrive en ville. J’avais toujours été fan de BAPE, mais je ne pouvais absolument pas m’en payer. D’ailleurs les premières semaines, je portais tous les jours l’uniforme que l’on m’avait passé car je ne possédais aucune autre pièce. Du coup travailler là-bas c’était comme un rêve qui se réalisait. »

Encore mieux, c’est grâce à ce job qu’il a pu rencontrer Nigo, le créateur de BAPE, mais aussi et surtout Kanye West à qui il a filé sa démo – et qu’il a dû poursuivre dans la rue après s’être aperçu qu’il l’avait laissé repartir sans enlever l’antivol de la veste qu’il était venu acheter.

C’est ainsi qu’une fois signé sur G.O.O.D. Music, il a donné sa démission avant de se voir dédié un t-shirt à son effigie en 2010 à l’occasion de la sortie de son deuxième album Man On The Moon II: The Legend of Mr. Rager.

Toujours très proche de Nigo, Kid Cuddi a récemment tweeter l’arrivée prochaine d’une collection en collaboration avec son ancien employeur.

Puff Diddy, livreur de journaux

« Entweupweuneur » dans l’âme, à 12 ans le jeune Sean Combs fait la tournée de son quartier pour mettre du beurre dans les épinards.

Sauf qu’au lieu de se contenter de déposer ses paquetages à la va-vite, il se fait remarquer en en faisant un peu plus que les autres.

« Bon nombre de mes clients étaient des personnes âgées. Du coup, plutôt que de laisser le journal sur le palier, je prenais soin de le glisser dans la porte afin qu’il puisse être ramassé directement. Cela me distinguait automatiquement du dernier livreur. »

De-là le futur Bad Boy tire une leçon qui lui resservira tout au long de sa carrière : à toujours proposer le meilleur service possible, d’une façon ou d’une autre il en retirerait toujours un bénéfice.

Method Man, agent d’entretien à la Statue de Liberté

Débauché par un mec de son quartier qui tenait une concession au bas du monument, le beau gosse du Wu-Tang Clan a passé cinq ans de sa vie à vider les poubelles et nettoyer les sols dans une gargote à touristes – là où de son propre aveu la plupart de ses comparses en profitaient pour dévaliser les badauds.

S’il s’agissait selon lui du « meilleur taf de sa vie » (et pas seulement parce qu’il était payé en cash à la fin de chaque semaine), la pause déjeuner ne durant que 30 petites minutes, il n’a pas eu une seule fois le temps de monter tout en haut des 93 mètres que mesure ‘Lady Liberty’.

Drake, acteur

Engagé en 2001 à 15 ans pour jouer dans la série lycéenne Degrassi: The Next Generation (un spin off des Années collège, les vrais savent) le canadien a interprété pendant huit saisons et 145 épisodes le rôle de Jimmy Brooks, un espoir du basketball qui après s’être pris une balle dans la colonne vertébrale se déplace en fauteuil roulant.

L’aventure se termine quand en 2009 les producteurs découvrent que Drizzy cherche en parallèle à se lancer dans la musique sans leur permission.

« À l’époque je passais mes journées sur le plateau de tournage et la nuit au studio jusqu’à 4 ou 5 heures du matin. Je dormais dans ma loge, avant d’embrayer à 9 heures le lendemain. »

Sommé de choisir entre acteur et rappeur, il quitte le navire et sort quelques mois plus tard la mixtape So Far Gone

Bon attention n’allez surtout pas croire que parce que Drake se faisait voir sur le petit écran qu’il était blindé. Bien au contraire.

« Ma mère et moi étions pauvres, genre complétement fauchés. Elle souffrait de rhumatismes articulaires. La seule source de revenus dont nous disposions provenait de la série, ce qui n’est pas énorme au final. Une saison à la télévision canadienne paye moins que le salaire d’un prof. »

Notez enfin qu’en 2018, Drake a réuni une bonne partie de ses petits camarades du casting pour tourner le clip du single I’m Upset et multiplier ainsi les clins d’œil aux anciens scénarios.

Rick Ross, gardien de prison

Encore aujourd’hui c’est l’un des coups de théâtre les plus spectaculaires de l’histoire du rap.

Fer de lance d’une scène floridienne et adepte d’un coke rap décomplexé (« Everyday I’m heusseulin’, everyday I’m heusseulin’… »), en 2006 rien ne semble pouvoir freiner l’ascension du poto de Pablo et Manuel Noriega.

Sauf qu’en juillet 2008 fuite à la stupeur générale une photo qui le montre sans sa barbe habillé d’un uniforme de maton.

Si dans un premier temps l’ami Ricky dénonce un montage, après enquête il s’avère qu’il a bel bien travaillé comme surveillant pénitentiaire au South Florida Reception Center de décembre 1995 à juin 1997.

Âgé de 19 ans à l’époque, William Leonard Roberts II a admis la chose du bout des lèvres un an plus tard lorsqu’il a déclaré : « Oui c’était bien moi sur ces photos. Mais je vais vous dire un truc : quand j’ai eu ce taf, j’ai fait ce taf. Vous voyez ce que je veux dire ? »

Euh… non ?

J.Cole

Parmi la multitude de petits boulots exercés par le marcheur solitaire, plusieurs sont à relever : animateur dans une patinoire (un job pour lequel il devait se déguiser en kangourou pour divertir la clientèle), collecteur de dettes (un job qu’il a détesté en raison des histoires personnelles plus tristes les unes que les autres racontées par ceux à qui il réclamait de l’argent) ou encore vendeur d’espaces publicitaires dans les journaux (un job où il était tellement mauvais que l’un de ses potes lui laissait créditer certaines de ses ventes pour lui éviter la porte).

Bref, pour lui c’était rap star ou rien du tout.

Ice-T, militaire

À 19 ans, Tracy Lauren Marrow est à la croisée des chemins : « Je venais de terminer le lycée. Je testais la rue parce qu’à l’époque je ne voyais pas d’autres options pour moi. Mais quand j’ai eu ma fille, je me suis dit que je ne pouvais pas aller en prison, que je devais faire quelque chose d’autre de ma vie. C’est comme ça que je me suis pointé dans un bureau de recrutement de l’armée. »

Suivent quatre années à servir comme ranger au sein de la 25ème division d’infanterie.

Une fois de retour le bitume, Ice-T s’est trouvé un nouveau gagne-pain : maquereau.

« J’idolâtrais Iceberg Slim, l’auteur de Pimp, mémoires d’un maquereau. Les mecs qui trempaient dans ce business, dans mon quartier c’étaient eux qui avaient les voitures, les fringues, les filles… C’étaient eux les modèles. »

Il n’en demeure pas moins qu’un jour le futur Body Count a fini par comprendre qu’il avait peut-être mieux à faire que de jouer au trafiquant de chair : « Je me suis dit ‘Attends deux secondes, ce type est un écrivain’. Quitte à le copier, autant que je documente cette vie plutôt que de la vivre. »

Et c’est ainsi qu’Ice-T est allé poser ses premiers textes.

Master P, disquaire

Bénéficiaire en 1990 d’une prime de 10 000 dollars suite au décès de son grand-père dans le cadre d’un accident du travail, Percy Miller utilise cette somme pour s’exiler de sa Nouvelle Orléans natale et ouvrir en Californie un magasin de disques qu’il baptise No Limit Records & Tapes.

Histoire de rogner sur les frais au maximum avant de générer le moindre revenu, il rénove le local et la devanture en échange de trois mois de loyer gratuits, non sans loger dans l’arrière-boutique avec sa femme et son fils plutôt que de prendre un appartement.

Constatant dans les mois qui suivent qu’il existe une véritable demande pour un rap qui n’est pas celui mis en avant dans les médias, il décide de fonder son propre label.

Le reste appartient à l’histoire.

Nicki Minaj, serveuse

À 19 ans, Onika Tanya Maraj-Petty servait des plats de fruits de mer dans « trois ou quatre » restaurants de la chaîne Red Lobster (« Homard Rouge »).

Pas spécialement enthousiasmée par les perspectives d’un tel job, c’est à ce moment-là qu’elle a compris que le temps lui est compté. Joies du destin, elle est à chaque fois virée en raison de son attitude envers la clientèle.

« Quand je travaillais dans le Bronx, à la fin d’un repas un couple s’en va sans m’avoir donné le moindre pourboire, et qui plus est en me piquant mon stylo. Je les ai alors poursuivis jusqu’à leur voiture, j’ai tapé à leur fenêtre et leur ai fait un doigt d’honneur de chaque main en leur demandant de me rendre mon stylo. Mon manager m’a remercié sur le champ. »

Cela n’a toutefois pas empêché Nicki Barbie de retourner manger (en limousine rose s’il vous plait) dans l’une de leurs franchises en 2019 dans le cadre de l’émission de télévision The Tonight Show.

Et une fois le dîner terminé, la rappeuse et le présentateur Jimmy Fallon n’ont pas résisté au plaisir d’aller servir les clients présents ce soir-là dans l’établissement.

Kendrick Lamar, agent de sécurité

L’anecdote est contée in extenso dans le second couplet de m.A.A.d. city.

Urgé par son paternel de se dégoter un boulot, K.Dot raconte avoir œuvré comme vigile dans une banque pendant un petit mois avant de se faire licencier.

« Dès le premier jour je commençais à me demander comment tirer profit de la situation. Tous mes potes me poussaient à monter un truc. Au bout de mon troisième chèque je me suis fait mettre dehors. »

Eminem, cuisinier

Contrairement à ce que laisse entendre son vrai-faux biopic 8 Mile, le Slim Shady n’a jamais été employé sur une chaîne de fabrication automobile de Detroit.

De 1996 à 1998, il a cependant travaillé en compagnie de Mr. Porter (un membre des D-12) dans les cuisines du Gilbert’s Lodge, un bar/restaurant situé en périphérie de la Motor City – au 22335 Harper à St. Clair Shores pour être précis.

Pas de chance pour lui, il s’est fait virer au pire moment.

« C’était la catastrophe. C’est arrivé cinq jours avant Noël… Et ma fille Hailie est née le jour de Noël. Il me restait genre 40 dollars pour lui faire un cadeau. »

Bon point toutefois : il a dans la foulée écrit Rock Bottom, un morceau dixit l’intro « dédié à tous les gens heureux… qui n’ont aucune idée de ce que c’est que d’être complètement fauché ».

Pas rancunier pour autant, il arrive à Em’ de repasser sur les lieux pour saluer certain de ses anciens collègues.

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