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Quand la police londonienne censure le rap sur Youtube

Quand la police londonienne censure le rap sur Youtube

Outre-Manche, le rap est menacé.

La capitale anglaise est réputée pour l’intransigeance de son système de surveillance. Et si la CCTV (vidéo-surveillance de Londres) sévit 24h/24h dans les rues de la ville, le contrôle est aussi rude sur la toile, notamment sur Youtube. Avec pas moins de 154 signalements et 130 vidéos supprimées, les clips et contenus hip-hop sont passés au peigne fin par un modérateur bien particulier qui n’est autre que la police. Cette politique de contrôle portant le nom d’opération Domain qui tutoie la censure s’explique par une forte montée de la violence au sein des gangs du coin.

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Une montée de la violence…

Selon Mike West, responsable du programme Domain, les artistes membres d’un gang expriment des menaces à l’encontre de gangs rivaux par le biais de leurs clips et autres contenus vidéos. Il affirme que plus de 2000 vidéos ont été inspectées par les forces de l’ordre jusqu’à présent. Ceux-ci justifient les mesures prises à l’encontre de l’industrie musicale par l’ampleur prise par la violence ces dernières années. En effet, près de 1300 personnes ont été poignardées durant l’année 2018 à Londres et ses alentours. Pour ce qui est de l’année 2019, trente personnes ont déjà perdu la vie depuis le mois de janvier. Parmi les victimes il y avait notamment des artistes de drill. De même du côté des inculpés, les rappeurs Skengdo et AM ont été condamnés à 9 mois de prison avec sursis en janvier pour avoir joué leurs morceaux en public.

… comme justification d’une surveillance excessive

Toutefois, malgré ces actes de violence en augmentation depuis 3 ans, une communauté forte de 3400 signataires s’est élevée contre l’annulation de concerts et la suppression des vidéos. Si de nombreux avocats et internautes ont dénoncé une censure qui n’aurait, selon eux, jamais fonctionnée, d’autres évoquent la question d’une forme de racisme émanant de la police anglaise dans la mesure ou les restrictions concernent majoritairement des artistes noirs. Enfin, de son côté, Youtube a choisi d’opter pour une position plus souple en acceptant de prendre les mesures appropriées concernant les contenus liés aux gangs.

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