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Ces rappeurs qui ont clashé leur propre musique ! [DOSSIER]

Ces rappeurs qui ont clashé leur propre musique ! [DOSSIER]

Comme quoi les égos les plus grands ont eux aussi leurs limites…

A priori les emcees ne sont pas nécessairement les personnes les plus susceptibles de battre leur coulpe en public. Egotrip à tout-va et culture du clash obligent, il leur est plus facile de voir la paille dans le son du voisin que la poutre dans le leur.

Et pourtant cela n’empêche cependant pas certains de faire amende honorable, que ce soit par intégrité artistique, honnêteté par rapport à leur public, ou que cela corresponde à des visées plus stratégiques (du style « attention mon prochain projet sera vraiment de la bombe »).

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A$AP Rocky flingue ses singles

En 2013 c’est peu dire que la pression se fait sentir pour le chef de file de l’A$AP Mob. Entre le succès de sa mixtape Live. Love. ASAP et son deal à trois millions de dollars passé avec Sony/RCA, la sortie de son premier album solo est scrutée de tous bords.

Si Rocky juge ces attentes à la fois « injustes et irréalistes », histoire de passer le test des ventes, il sort l’artillerie lourde avec deux singles calibrés mainstream : Fuckin’ Problems featuring Drake, Kendrick Lamar & 2 Chainz, et Wild For The Night.

Le premier est issu des chutes de studio de l’album good kid, m.A.A.d city de K.Dot. Le second est le fruit de sa collaboration avec le DJ électro Skrillex qui pour l’occasion a largement recyclé son remix du morceau Goin In des frenchies Birdy Nam Nam.

Commercialement, la stratégie de Flacko se révèle payante puisque Long.Live.A$AP prend la tête des charts en première semaine (139 000 exemplaires vendus) avant de décrocher une certification platine.

Artistiquement en revanche, une fois la campagne de promotion derrière lui le rappeur n’hésite pas à déclarer « vraiment détester ces p*tains de chansons ».

S’il a adoré collaborer avec Skrillex sur Wild For The Night, c’est en grande partie parce qu’ils étaient « vraiment bourrés » lors de l’enregistrement. « Mais qu’en est-il du jour où tu es sobre ? De un, tu ne veux pas entendre ce morceau, et de deux, tu dois en plus le jouer sur scène. »

Pour ce qui est de Fuckin’ Problems, il n’a ensuite plus trop assumé d’être réduit au thème du titre et à son ambiance (« I love bad bitches, that’s my fuckin’ problem/ And yeah, I like to fuck, I got a fuckin’ problem »), exprimant son souhait de faire évoluer son art afin « d’être reconnu pour quelque chose d’un peu plus respectable ».

Résultat pour son essai suivant A.L.L.A. sorti en 2015, le « pretty motherfucker » décide de complètement changer de tonalité, se lassant aller non sans succès à flirter avec les ambiances psychédéliques.

Les Beastie Boys renient leur plus grand hit

Non seulement Licensed To Ill fait partie des rares albums rap à avoir décroché un disque de diamant (10 millions de copies vendues), mais il est aussi le deuxième album rap de l’histoire à avoir franchi la barre du million d’exemplaires vendus, ce qui en 1986 constituait un exploit de taille.

Fer de lance de ce succès sans précédent, le single Fight For Your Right (To Party) reste à ce jour leur morceau le plus connu du groupe… ce qui n’empêche pas le trio de considérer qu’il « craint » comme ils l’ont écrit dans le livret de leur anthologie The Sounds of Science sortie en 1999.

Le problème vient du fait que cet hymne aux soirées de frat boys et au hooliganisme le plus absurde a été pris au premier degré par le public alors qu’il s’agissait en réalité d’une parodie pure et dure.

Selon Mike D le groupe aurait même « contribué à renforcer certaines valeurs inverses aux siennes au sein de [son] public », et d’ajouter : « Parmi les tonnes de types qui reprenaient Fight for Your Right beaucoup ne réalisaient même pas que nous nous foutions d’eux ».

Au-delà de ce titre, globalement, les Beastie Boys se sentent de moins en moins à l’aise avec les sonorités punk rock concoctées par Rick Rubin. Après avoir quitté Def Jam, ils axent ainsi beaucoup plus leur musique sur le sampling et livrent en 1989 ce petit bijou qu’est Paul’s Boutique.

Nicki Minaj estime ne pas avoir été elle-même

C’est peu dire que l’exercice du second album peut se révéler périlleux chez les rappeurs.

Rookie de l’année en 2010 avec son premier essai son Pink Friday, avec Pink Friday: Roman Reloaded sorti deux ans plus tard, Nicki Barbie n’a pourtant pas déçu les espoirs placés en elle question chiffres.

Classé comme son prédécesseur numéro 1 des charts en première semaine, l’opus décroche comme son prédécesseur une double certification platine (deux millions d’exemplaires vendus), la très énergique série de singles à la Starships, Beez In The Trap ou encore Va Va Voom n’y étant pas pour rien.

Divisé en deux parties distinctes (l’une rap-rap l’autre dance-rap), ce Roman n’emballe cependant pas la critique qui estime que les morceaux chantés ne font preuve d’aucune originalité, qu’il s’agit là d’une pop sous colorants.

D’ordinaire peu encline à abonder dans le sens des reproches qui lui sont faits, dans une interview donnée six ans après les faits sur Beat 1, Onika a partiellement reconnu ses torts : « Avec mon deuxième solo, j’ai eu l’impression de manquer le coche ».

Et d’ajouter dans la foulée histoire de ne pas trop donner dans le masochisme : « Mais avec mon premier, mon troisième et mon quatrième, j’étais bel et bien moi-même ».

Rendez-vous donc en 2024 pour des excuses du même acabit à propos de Queen ?

Ghostface Killah concède son manque d’envie

Guest de luxe sur l’ultra classique Only Built 4 Cuban Linx de Raekwon, Dennis Coles prend véritablement toute la place qui lui revient avec son premier album Ironman sorti en 1996. Mieux, quatre ans plus tard il revient avec l’encore plus unanimement salué Supreme Clientele.

Malheureusement pour lui, sa performance commerciale n’est pas à la hauteur de ses espérances. Piqué au vif, il s’embourbe dans une course au tube pas toujours des plus plaisantes à écouter. S’en suivent les très mous du genou Bulletproof Wallets (2001) et The Pretty Toney Album (2004), auxquels s’ajoutent les nettes baisses de forme de son compère Rae et du Clan dans son ensemble.

Ghostface va alors faire son mea-culpa en 2006 avec le morceau The Champ extrait de son cinquième solo Fishscale. Sur une production du Just Blaze des grands jours, sont intercalés des dialogues inspirés par ceux de Rocky III, L’Œil du tigre – celui où Stallone après s’être embourgeoisé retrouve la niaque en se la jouant ghetto pour ceux qui n’ont pas capté l’allégorie.

Et c’est là que Mickey (ou plutôt le type qui imite Mickey) en profite pour lui lâcher dans les dents : « You ain’t been hungry since Supreme Clientele! ».

Un éclair de lucidité salvateur pour G.F.K. qui signe là un excellent hymne à la motivation, mais aussi et surtout l’un des meilleurs opus de sa carrière.

Raekwon descend son pote

Wu-Tang toujours, en 2007 le Clan revient dans les bacs avec l’album 8 Diagrams. Six ans après le pétard mouillé Iron Flag, RZA qui se considère toujours comme le grand architecte en chef décide pour les autres de s’aventurer encore un peu plus sur les voies de l’expérimentation.

Un choix qui ne sied guère à Raekwon qui se fait publiquement le porte-parole du mécontentement dans le groupe (certains membres réclamaient des productions plus dans l’air du temps à la Kanye ou à la Pharrell) et reproche à l’Abbot de faire de la musique de « hippie blanc à guitare ».

Avant même la sortie de l’album, le Chief déclare qu’il trouve « la version finale bâclée » et critique ouvertement l’attitude de RZA qui s’est conduit comme « un Jordan avec la grosse tête ». Et de conclure : « Ce n’est pas ce que nous voulions… Ce n’est pas ce que nous souhaitions proposer après une telle absence. »

Réponse de l’intéressé en mode claquage de beignet : « Je leur ai dit à tous : ‘Pendant six ans, vous avez sorti des albums sans moi sans aller nulle part. Et au final pour ne rien vendre’. Et maintenant les mecs se pointent en disant que ma musique n’est pas au niveau… »

Si les deux hommes vont ensuite se rabibocher en public, un fond d’animosité a semble-t-il persisté puisque que quatre ans plus tard Rae sort un album au titre évocateur : Shaolin vs. the Wu-Tang.

Dr. Dre écorne l’un de ses classiques

Tout juste auréolé du succès critique et public de son premier solo The Chronic, Dre peut s’enorgueillir d’avoir une nouvelle fois révolutionné le genre après l’aventure N.W.A.

Touché par la grâce, il annonce dans la foulée les prochains grands débuts de son protégé Snopp Doggy Dogg. Doggystyle devient dès lors l’album le plus attendu de l’histoire du rap US.

Interrogé par le magazine Rolling Stone sur ce que serait un disque de rap parfait, le bon docteur répond que « s’il n’en a jamais entendu un, il aimerait clairement en faire un ». Et d’ajouter : « The Chronic n’en était pas loin. Nation of Millions de Public Enemy était une tuerie, tout comme le premier album d’Eric B. & Rakim ou Criminal Minded de Boogie Down Productions ».

Quand le journaliste lui suggère d’inclure à cette liste le Straight Outta Compton de ses anciens acolytes, Dre rétorque du tac au tac : « Jusqu’à ce jour, je ne supporte pas cet album. J’ai fait ça en six semaines à peine histoire que nous ayons rapidement quelque chose à vendre. »

Encore en bisbilles avec Eazy-E et Jerry Heller, on imagine que le producteur s’est sur ce coup laissé aller à faire parler sa rancœur.

Drake avoue avoir manqué de soin

Révélé en 2009 par la mixtape So Far Gone et son duo de singles Best I Ever Had et Successful, Drizzy déchaîne les enchères entre labels avant de finalement s’engager au sein du crew Young Money.

Histoire de battre le buzz pendant qu’il est encore chaud, il s’attelle dans la foulée à la réalisation de son premier opus Thank Me Later qui sort après plusieurs reports le 15 juin de l’année suivante.

Il remet ensuite le couvert en 2011 son album sophomore Take Care. Outre le fait de renvoyer au single éponyme avec Rihanna, le titre fait référence à l’état d’esprit du Canadien qui lors de l’enregistrement souhaitait cette fois-ci vraiment peaufiner sa musique.

Lors de la campagne de promotion, il révèle en effet que son premier essai avait été quelque peu précipité : « Pour être 100% honnête… Je n’étais pas forcément des plus satisfaits avec Thank Me Later. Les gens l’ont adoré, mais au fond de moi je savais que j’aurais pu faire mieux avec un peu plus de temps. »

Pour Take Care il s’est ainsi astreint à « faire exactement l’album qu’il voulait ». Bien lui en a pris, non content de récolter parmi ses critiques les plus élogieuses, le 6 God n’a jamais autant vendu de sa carrière.

Lil Wayne réclame l’indulgence

Réputé un temps pour une incomparable éthique de travail, Weezy n’en frôle pas moins parfois la boulimie comme lorsqu’en 2011 il repompe le Stan d’Eminem (le storytelling d’un fanatique cramé du ciboulot) pour faire Dear Anne (une histoire similaire racontée du point de vue de la star).

Mécontent du résultat, Lil Wayne éjecte le morceau de la tracklist de Carter IV. Pas de chance, ce dernier fuite peu de temps après sur le net. Se sentant obligé de se justifier, le rappeur met les points sur les i : « Je n’aime pas cette chanson. J’adore le beat, j’adore l’idée, mais je n’aime pas mon exécution. »

Autre déconvenue dont il n’est pas tout à fait responsable : son duo avec 2 Chainz, Yuck.

Apparemment pas mis au courant que ses quelques rimes enregistrées à la va vite en studio serviraient de refrain au titre d’ouverture de Based on a T.R.U. Story, il réagit plutôt vivement une fois le pot aux roses découvert.

« Je suis très énervé et je veux que tout le monde la sache : je sonne à chier. 2 Chainz ne m’a pas prévenu que ce serait la première chanson de son album ». Et Wayne d’ajouter rigolard : « S’il vous plaît ne me jugez pas sur ça – mon talent d’auteur vaut mieux que ça. »

Il est vrai qu’avec des lignes aussi éculées que « Good B, bad bitch, got these hoes on my di– like Brad Pitt », c’est à se demander pourquoi 2 Chainz a tant fait le forcing.

Plus surprenant enfin, en mars 2013, tout juste réchappé d’une énième crise d’épilepsie qui a failli lui coûter la vie, il annonce par vidéo sans enthousiasme aucun la sortie de I Am Not A Human Being II qu’il qualifie de « bum-ass album ».

S’il se rattrape quelques jours plus tard en twittant qu’il a signé là parmi ses meilleurs textes, il déclare ensuite en interview que « ce projet craint et qu’il le déteste »… avant de raviser la phrase d’après en précisant « qu’il rigole ».

IANAHB2 étant largement considéré comme l’une des pires briques de la carrière de celui qui autrefois était reconnu pour son éthique de travail sans pareille, pas dit cependant que Weezy F. n’ait pas laissé ici parler son cœur.

Bun B admet être allé trop loin

En compagnie de son acolyte Pimp C au sein du duo UnderGround Kingz, dans les années 90 Bun B a abreuvé la scène sudiste des sons les plus crados comme Pregnant Pussy (« Ch*tte enceinte » en VF) où au refrain il répète en boucle (3, 2, 1, retenez-votre souffle) : « Rien de mieux que de b*iser une ch*tte enceinte/Tu b*ises une bicth et son enfant te suce la b*te ».

Reconverti dans les années 10 en auteur livre de coloriage pour enfants (pour de vrai), interrogé par le magazine RollingStone, Bun B, 40 ans, a mis les choses au clair.

« Je n’aurais pas dû dire ça, point à la ligne. Et ça n’a rien à voir avec le fait que j’ai maintenant une famille. Avant même d’être marié et d’avoir des enfants, je regrettais ces paroles. J’avais compris entretemps que ce n’est pas parce que tu peux dire tout ce que tu veux sur disque que tu dois le faire. J’avais commencé à comprendre que ce que nous disions pouvait toucher les cœurs des gens qui nous écoutaient, que nous pouvions les aider. Non pas que nous ne le faisons pas, mais on racontait aussi des trucs complètement dingues. Pregnant Pussy c’était un délire sorti de nos têtes, mais quand tu es jeune tu ne réalises pas tout ça. »

« J’avais 18 ans quand nous avons enregistré ça. C’est probablement l’une des pires choses que j’ai faite à cet âge. Avec le recul, j’espère avoir compensé ça avec du positif. »

Jay Z reconnaît avoir délaissé l’aspect qualité

Classique indiscuté, le premier album de Shawn Corey Carter Reasonable Doubt est loin d’avoir rallié les faveurs du grand public au moment de sa sortie.

Ne rappant pas que pour la gloire, le futur multimillionnaire change son fusil d’épaule pour In My Lifetime, Vol. 1 en proposant une rangée de titres plus accessibles (flow plus lent, paroles moins recherchées, Puff Daddy à la prod…).

Avec 138 000 ventes en première semaine contre 43 000 précédemment, le pari commercial est réussi. Au fil des années, Hov’ va néanmoins exprimer à plusieurs reprises ses regrets quant à ce choix, et plus particulièrement quant au fait qu’il aurait pu marquer ici l’histoire du rap.

« Je n’écoute pas cet album parce que je considère que je l’ai foiré. Il y avait tant de morceaux incroyables dessus, mais j’ai préféré passer en radio plutôt que de sortir deux classiques de suite. »

Et franchement à l’écoute de titres comme I Know What Girls Like ou Sunshine (attention le clip est un dossier), difficile de lui donner tort

Dans un autre registre, quand en décembre 2013 Jay Z classe ses propres albums, il place Kingdom Come à la douzième et dernière place, précisant « First game back, don’t shoot me ».

Eminem démolit ses comebacks

En 2005, le Slim Shady interrompt brutalement sa tournée Anger Management en raison de sa dépendance aux somnifères, sédatifs et autres anxiolytiques.

Il lui faudra attendre 2009 pour revenir sur le devant de la scène avec Relapse, un album dont fait exceptionnel, 18 des 19 pistes sont produites ou coproduites par Dr. Dre.

Confronté à des espérances démesurées, l’opus déçoit dans les grandes largeurs – il déçoit d’ailleurs tellement que le Relapse 2 initialement prévu est bazardé en sortie EP 7 titres, tandis que par la suite Em’ et Dre ne retravailleront ensemble en tout et pour tout que sur deux petits morceaux.

Visiblement affecté par cet échec, Eminem se montre très sévère avec ce disque qu’il critique à plusieurs reprises dans son projet suivant, Recovery.

Sur Talkin 2 Myself il rappe « Them last two albums didn’t count/Encore I was on drugs, Relapse I was flushing em out », puis d’enchaîne avec « Let’s be honest, that last Relapse CD was ‘ehhh’ » sur Not Afraid, avant de conclure par « Fuck my last CD, the shit’s in my trash » sur Cinderella Man.

Au grand dam de nombreux fans de la première heure qui voient dans Relapse l’album culte et incompris de sa discographie, Eminem opère un tournant artistique majeur quitte à devenir le type qu’il aurait lui-même clashé sans merci il y a encore peu – voir ses duos pop avec Pink, Rihanna et Ed Sheeran, ou ses samples d’eurodance (!).

Beaucoup sont ceux qui ne s’en sont jamais remis.

Sept ans plus tard, après avoir laissé ses fans quatre longues années sans aucune musique nouvelle, l’ami Marshall opère un nouveau retour avec Revival, un neuvième skeud qui crée l’unanimité de la critique et du public à son encontre.

Avec le recul, si Shady ne pardonne rien à ses détracteurs, il reconnait tout de même l’avoir joué un peu trop placé sur ce coup là : « J’ai réalisé que les gens étaient habitué à ce que je prenne plus de risques. Revival était trop apprivoisé. »

Conséquence, moins de neuf petits mois après il sort l’album surprise Kamikaze qu’il a de son propre aveu « évité de trop intellectualiser » et qui renoue avec la hargne qui fut la sienne au début du siècle.

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