Non, tous les rappeurs ne sont pas à ranger dans la même catégorie que Wiz Khalifa, Lil Wayne, Juicy J & Co…
À trop écouter le rap d’une oreille distraite, on serait vite tenté de conclure que les rappeurs sont des drogués, et ce d’autant plus que ces dernières années un bon nombre de substances nouvelles ont le vent en poupe sur scène et en dehors (le Xanax, le lean, le Percocet…).
À cette généralité un peu basse de plafond, il existe néanmoins un paquet d’exceptions. Mieux, certains artistes mettent un point d’honneur à ne pas (ou à ne plus) se laisser aller à sombrer du côté vert de la Force.
En ce 20 avril, journée internationale de la fumette rappelons-le, revenons donc sur les raisons des uns et des autres à dire non à la weed.
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Ces rappeurs qui avant le rap ont vraiment été dealeurs
Kendrick Lamar
Enfant des rues Compton, si Kung Fu Kenny s’est laissé aller à fumer le calumet de paix à l’occasion durant sa jeune adolescence, à l’âge de seize ans il a cependant décidé d’y mettre un stop.
Le déclic ? Une conversation avec son camé de père au cours de laquelle ce dernier lui a confié « craindre qu’il ne devienne comme lui » s’il continuait sur ce chemin
« Les erreurs que j’ai faites, pour rien au monde je ne veux que tu les reproduises » lui aurait-il alors asséné. « C’est comme ça que tu finis au coin de la rue ».
Une fois la gloire au rendez-vous, Lamar s’est exprimé à de nombreuses reprises sur le sujet quitte à dénoncer l’exemple donné par certains de ses collègues qui, pour se donner un genre, font l’apologie des drogues dans leurs textes quand bien même ils ne vivent pas vraiment cette vie-là.
Iggy Azalea
Bien que fan de plantes vertes et de jardinage, question hygiène de vie l’Australienne est du genre irréprochable, elle qui ni ne fume, ni ne boit.
Explications : « Je suis une professionnelle. Je me tiens à l’écart du reste de l’industrie. Il est d’ailleurs impossible de trouver une photo de moi en club ou en soirée, ce ne sont pas les genres d’endroits où je m’amuse. »
Qui aurait cru la reine du twerk si sage ?
J.Cole
À celles et ceux qui seraient tentés de tirer des conclusions hâtives sur la base d’une coupe de cheveux, sachez que le marcheur solitaire du rap US a mis le holà sur la drogue douce depuis 2011 déjà, soit bien avant ses dreads.
« J’ai eu une période dans ma vie à la fin du lycée, mais ça n’a pas duré longtemps. En fait la weed, ça n’a jamais été vraiment pour moi. »
Toujours est-il que Cole continue de rimer régulièrement sur le sujet pour plaire à sa base fan.
Dr. Dre
Cela peut paraître étonnant venant du type qui a dédié un album complet aux joies de l’hydroponic, mais il fut un temps où le bon docteur Young était de ceux qui mettaient solennellement en garde le grand public des dangers de la marijuana.
En 1988 sur le hit Express Yourself de son groupe N.W.A., il rappait ainsi le très explicite « Yo I don’t smoke weed or sess/ Cause it’s known to give a brother brain damage/ And brain damage on the mic don’t manage nothing ».
Quatre ans plus tard, il va cependant complétement changer son fusil d’épaule après avoir rencontré un certain Snoop…
Reste que contrairement à ce qu’il prétend sur Still D.R.E., le producteur de légende ne fume absolument pas du soir au matin : l’herbe ne le rendant pas plus créatif, il limite d’ailleurs sa consommation aux heures où il n’est pas en studio.
Tyler, the Creator
Entre son énergie sans pareille, son style vestimentaire et ses fréquentations au sein du collectif Odd Future, on peut à première vue être légitimement surpris d’apprendre que Tyler est en réalité un fervent apôtre de la sobriété.
Et cela de date pas d’hier, puisque dès 2013 il affichait la couleur sur le morceau Domo 23 en balançant qu’il préférait « regarder des films dans sa chambre quand tout le monde s’en roulait un », tandis que dans la foulée il s’interrogeait à voix haute sur Twitter sur les soi-disant effets positifs de l’herbe – « Si le weed rend les gens siiii créatifs, expliquez-moi pourquoi tout le monde fait la même m*rde ? »
Il faut dire que le créateur de la marque Golf ne conserve pas un très bon souvenir de sa dernière expérience avec le cannabis : « Le soir du nouvel an de 2009, j’ai mangé un space brownie. Cela a été le pire moment de ma vie. Je n’en pouvais plus, je voulais pleurer. Mon cerveau n’est pas formaté pour ça. »
50 Cent
Dealeur de crack à 12 ans, Curtis Jackson n’a pourtant jamais allumé le moindre joint de sa vie.
« J’ai eu la chance d’observer bon nombre des frères et des sœurs de ma mère empêtrés à différents stades dans des problèmes d’addiction, cela ne m’a jamais donné envie de tenter l’expérience. »
Préférant préserver sa santé pour pratiquer la boxe anglaise, dans son quartier de South Jamaica Queens, il n’en est pas moins moqué par ses potes qui le traitent alors de… « wanksta ».
Bon après, sur disque c’est une autre histoire, Fiddy n’hésitant pas par exemple à faire couler le Bacardi les soirs d’anniversaires sur In Da Club (quand il ne promouvait pas il y a encore peu la vodka Effen un post Instagram sur deux) ou vanter sa consommation de stupéfiants sur High All The Time.
Lil Yachty
Cela peut paraître surprenant venant du type qui s’est fait connaître en jouant du pipeau aux côtés de D.R.A.M. sur le carton Broccoli et qui tient l’un des rôles principaux dans la suite de How High, mais le P’tit Bateau n’est pas du genre à se laisser aller à la défonce.
Et pour cause, pas plus qu’il n’aime le goût de la bière (il n’a jamais été ivre de sa vie), il n’aime l’effet de la weed sur son cerveau. Du coup, à part quelques taffes au lycée, il n’y a jamais touché.
Et à l’écouter ce n’est pas plus mal pour quiconque un minimum ambitieux à l’orée de sa carrière : « Quand tu es fauché et que tu fumes, tu t’assoies sur un canapé et puis c’est tout. Quand tu es fauché, fumer n’est clairement pas la chose à faire. »
GZA
La maturité aidant, le génie du Wu-Tang a compris que, non seulement l’herbe limitait sa créativité, mais qu’elle lui servait de prétexte.
« J’aurais pu en faire tellement plus… Je suis trop relax, parfois même fainéant. Je fais tout à la dernière minute… Mais au moins maintenant, je ne peux plus m’en prendre à la weed. »
Gucci Mane
Ancien toxico notoire dont les « exploits » faisaient jadis la une (comme lorsque complétement stone il s’était endormi au beau milieu d’une scène de sexe sur le tournage du film Spring Breakers), Guwop est envoyé deux ans en prison en 2014 après s’être fait choper avec un gun.
Converti en cellule aux tapis de course et à la bouffe bio, il est depuis un homme nouveau.
« À l’époque je consommais pas loin d’un demi kilo par jour. J’étais tellement camé que ma voix sonnait différemment, j’en étais même congestionné. »
Andre 3000
Non la moitié d’Outkast ne plane pas au-dessus du soleil lorsqu’il choisit ses tenues. Au contraire, cela fait plus de 20 ans qu’il a désormais les pieds bien accrochés sur Terre.
« À la fin des années 90, j’abusais clairement. Nous venions de sortir un album certifié platine et moi, je continuais d’aller au quartier acheter de l’herbe. Ce n’était pas le truc le plus malin à faire. Je me mettais en danger inutilement. »
Et Trois Stacks de poursuivre : « On dit que lorsque tu es high il ne faut pas te regarder dans un miroir, mais je l’ai fait. Je me suis vu me détériorer, sur le coup je me suis dit que je ne ressemblais à rien. »
« En lieu et place, je me suis trouvé un nouveau vice : créer. La création est ma nouvelle drogue. »
Joey Badass
L’année dernière le new-yorkais choquait son monde en balançant une story Instagram où il expliquait pourquoi lui et la verte, c’était fini.
« La vérité, c’est que je ne me suis jamais vu fumer après 21 ans. J’ai fumé tous les jours depuis que j’ai 16 ans. Là, j’en ai 23, j’ai mis une année à arrêter. »
Étonnamment, pour l’auteur de 95 ‘Til Infinity, il n’est pas question ici de maturité, ou tout du moins pas au sens où on l’entend traditionnellement.
« Pour moi fumer, c’est un truc pour les gens d’un certain âge, de ceux qui ont beaucoup travaillé et qui cherchent à se détendre, pas un truc de jeunes qui ont de l’ambition. Eux ne peuvent pas se permettent de lever la pédale. »
Encore plus étonnant, lorsqu’il s’agit de se relaxer après une journée pleine d’efforts l’ami Joey préfère désormais s’adonner… à la méditation !
Jay Z
Roi des entrepreneurs, Shawn Carter a très vite compris que taux de THC et sens des affaires ne faisaient pas bon ménage.
Jeune dealeur du Marcy Project, il s’abstenait ainsi de tirer sur le moindre pétard histoire de rester concentré sur ses chiffres tout en profitant des longues heures d’attente pour imprimer ses futurs textes dans un coin de son cerveau.
Deux exceptions notables à cette règle : durant l’été 2001, quand pour terminer l’écriture de Izzo (H.O.V.A.), il s’en est roulé un peti ; et en 1996, sur le tournage du clip Ain’t no Nigga, où Notorious BIG lui a fait tirer quelques lattes avant le tournage – sonné, Jay est alors parti se reposer 20 minutes dans sa loge avant de pouvoir revenir sur le plateau.
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