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Ces albums de Rap US qui ne sont jamais sortis [DOSSIER]

Ces albums de Rap US qui ne sont jamais sortis [DOSSIER]

Et promis on ne va même pas vous parler de Detox…

Des albums de rap il en sort plusieurs centaines, plusieurs milliers par an. Il ne suffit cependant pas d’être signé en major pour voir sa musique atterrir dans les bacs. Et ce même lorsqu’on est un poids lourd du game.

Problèmes de compatibilités artistiques, de calendriers, de plans business… nombreuses sont les raisons qui poussent un album à rester confiné dans les chambres fortes des studios d’enregistrement.

Retour sur quelques-uns de ces « et si ? » les plus célèbres qui auraient pu changer à jamais la face du Hip Hop.

50 Cent – Power of the Dollar

En 2000 lorsque Columbia Records apprend avec stupeur que Curtis Jackson a pris neuf balles dans le buffet sur un parking du Queens, plutôt que de profiter du buzz et de la publicité gratuite, la maison de disque décide de couper les ponts et de reporter aux calendes grecques la sortie de ce premier album.

Moins frileux, Interscope/Shady Records s’est empressé de signer le bruleur de mixtapes. Le reste appartient à l’histoire…

Excepté le single How to Rob (sur lequel 50 s’en prend à tous les cadors de la scéne newyorkaise), Power of the Dollar n’a jamais été officiellement commercialisé (les pistes sont toujours la propriété de Columbia). Le disque a néanmoins depuis été abondamment piraté.

Birdman & R Kelly – Best of Both Worlds 2

Suite à sa collaboration de triste mémoire avec Jay-Z (à l’époque ça s’écrivait avec un tiret), Kell’s a néanmoins décidé en 2003 de remettre le couvert en compagnie cette fois du boss de Cash Money Records avec qui il venait de poser sur différents remix (Thoia Thoing, Hell Yeah de Ginuwine).

Maintes fois annoncée finalisée et sur le point de sortir, cette suite n’a cependant jamais vu le jour. La faute au Joueur de Flûte du rnb (Pied Piepper en VO) qui a mis un lapin à l’homme oiseau pour repartir en tournée avec Jay-Z et sortir l’encore plus nul Unfinished Business.

Une indélicatesse peu au gout de Birdman qui déclarera quelques année plus tard que cette aventure aura été « son pire investissement, une vraie perte de temps », traitant au passage le chanteur de « clown-ass n*g#a ». Il faut dire qu’un film était également au programme. Les deux hommes finiront par se réconcilier sur le morceau We Been On.

Jay Electronica – Act II: Patents of Nobility (the Turn)

Il est désormais fort à parier que le monde du hip hop devra à jamais se contenter d’Act I: The Eternal Sunshine comme témoignage quais-unique du talent du MC le plus énigmatique du 21ème siècle.

Cette mixtape concept, longue de 15 minutes sur lequel il rappait sur des instru composées par Just Blaze et Erykah Badu et inspirées par le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind (littéralement « L’éclat éternel de l’esprit immaculé ») en avait alors rendu ouf’ plus d’un.

Huit ans après les faits, presque cinq ans après avoir signé sur Roc Nation et quatre ans après avoir clamé que l’album était terminé et avoir révélé une tracliskt wtfuckesque au possible (featuring Kanye West, Charlotte et Serge Gainsbourg, Diddy, Ronald Reagan !), Jay E, aujourd’hui âgé de 38 ans semble être passé à autre chose, entre tweets subliminaux et relations de couple avec une héritière de la famille Rothschild.

Reste que si l’on en croit les quelques morceaux lâchés çà et là sans crier gare (Better in Tune With the Infinite, Road to perdition), l’album existerait bel et bien…

MC Hammer – Too Tight

Si l’épopée Death Row avait perduré quelques années de plus il est fort probable que la maison mère du gangsta rap californien aurait pris une direction artistique qui en aurait surpris plus d’un. Lorgnant de plus en plus vers le maintstream (album de Noël, signature de Danny Boy…), Suge Knight avait engagé le déjà déclinant MC Hammer en espérant lui faire retrouver son lustre d’antan.

Une décision qui a beaucoup jouer dans le départ de Dre soit dit en passant.

Le Benny B US aura le temps d’enregistrer un album, ironiquement intitulé Trop Serré (rapport à ses fameux pantalons), mais la mort de 2Pac combinée à l’incarcération de Suge le pousseront à quitter le label. Reste quelques morceaux qui ont fait surface de çà et là et qui étonnamment passent plutôt bien.

Rakim – Oh My God

Ou quand le meilleur rappeur rencontre le meilleur producteur… Sur le papier c’était l’album du siècle, encore plus puissant qu’une fusion entre Seiya et San Goku. Dans les faits, l’aventure se terminera en queue de poisson confirmant encore un peu plus la réputation de cimetière pour artistes d’Aftermath (Busta Rhymes, Joell Ortiz…).

Pourtant les choses avaient plutôt bien débuté avec les featurings de Rakim sur Addictive de Truth Hurts, The Watcher Pt. 2 produit par Dre pour le Blueprint 2 de Jay Z ou encore son apparition sur la BO d’8 Mile.

Très vite pourtant les deux légendes vont buter sur la vison du projet. Tandis que le doc souhaitait entrainer l’ancien comparse d’Eric B. dans un trip plus gangsta, ce dernier tenait à conserver une vibe plus Hip Hop. Résultat, neuf ans après sa signature sur Aftermath, Rakim ira sortir The Seventh Seal ailleurs, enterrant ainsi une bonne fois pour toute l’arlésienne Oh My God.

Le troisième album des Fugees

Comment peut-on réussir à écouler un album à 20 millions d’exemplaires (The Score) et ne pas lui donner suite ? Dans les années 90 les Fugees était (et de loin) le groupe de rap le plus populaire, inutile de dire que les appétits des uns et des autres étaient sérieusement aiguisés pour la suite. À commencer par ceux des membres du trio, qui vont joyeusement s’écharper, notamment quand prendra fin la liaison adultérine entre Lauryn Hill et Wyclef en partie à cause du succès planétaire de The Miseducation – autre projet resté sans suite…

Conscient de l’importance de l’enjeu, Wyclef ira jusqu’à rapper en 2000 : « Lauryn if you’re listening/Pras if you’re listening/Gimme a call » sur le titre Where Fugees At? Le groupe se reformera brièvement pour un single décevant (Take It Easy) et une mini-tournée mondiale rapidement avortée.

Depuis miss Hill a définitivement sombré dans le mysticisme le plus aigu alors que Wyclef quand il ne tente pas de devenir président d’Haïti prend la pose en pe-sli sur sa to-mo.

Allen Iverson

Shaq, Chris Webber, Ron Artest Metta World Peace, Tony Parker… la liste des basketteurs NBA qui se sont essayé au m.i.c. est sans fin. Parmi eux Allen Iverson, ou plutôt Jewelz. Au sommet de sa popularité il sort le désastreux 40 Bars aux paroles jugées misogynes, racistes et homophobes (rien que ça).

Cette escapade artistique choque jusqu’aux plus hautes instances de la NBA. Face à un tel déferlement de critiques, The Answer décide de ne pas sortir l’album prévu.

Il y peu il est revenu sur l’affaire avouant que non seulement il n’était pas doué pour rapper mais surtout qu’il n’avait pas mesuré l’étendue de son influence sur les plus jeunes et que tout cela était plutôt « gênant ».

Lil Wayne & Juelz Santana – I Can’t Feel My Face

Au milieu des années 2 000 les deux anciens petits prodiges alors au sommet de leur art décident d’unir leur force pour un album commun. Six ans plus tard, toujours rien au radar. La faute à l’emprisonnement de Weezy en 2010 pour port d’arme, suivi de la fermeture du studio du Harlem boy suite à un raid de la police.

Face à la montagne de titres inédits, Weezy ira allègrement piocher dans les rushs pour étoffer son I Am Not A Human Being 2.

Dix ans après les faits, le producteur DVLP qui avait fourni bon nombre d’intrus pour le projet n’a toujours pas été payé et a fini par traîner Birdman en justice. Rien de neuf sous le soleil alors que The Weeknd s’est définitivement réapproprié le titre du projet.

Depuis la carrière de Juelz Santana sent un peu le sapin, son album Born To Lose, Built To Win annoncé en 2012 a lui aussi sombré dans l’oubli… De son côté le Pti Dwayne nous a refait le coup avec T-Pain (le groupe T-Wayne) et Drake (l’album devait concurrencer Watch The Throne).

Nas & DJ Premier – Finally

Ou quand deux montagnes ne se rencontrent pas. En 2006 Nasty Nas aurait approché la moitié de Gangtsarr pour lui proposer de taffer ensemble sur un disque. Depuis le rappeur a sorti trois albums avec au compteur zéro prod du DJ… alors même que ce dernier avait rendu public son envie de collaborer sur Life Is Good en 2012.

Alors que Primo était étaient déjà présent sur le premier album de Nas et que les deux porte-étendards du rap newyorkais entretiennent un respect mutuel, ils n’ont pourtant jamais réussi à produire le moindre titre ensemble malgré leurs bonnes intentions affichées à moult reprises.

Dr Dre !

Okay on avait promis de ne pas parler de Detox, mais pas d’Andre Young et de toute la ribambelle de projets auquel son nom a été associé et qui n’ont pas vu le jour – de quoi même lui consacrer un dossier complet…

On commence avec Helter Skelter, l’album commun avec Ice Cube. En 1992 après avoir tout deux quitté le navire NWA et s’être réconciliés, le duo se met au travail accompagné de DOC au stylo. Un clip à gros budget est même tourné pour l’occasion : Natural Born Killaz. Le disque ne verra pourtant jamais le jour à cause des difficultés à s’entendre entre Death Row et Priority (maison du Cube Glacé à l’époque) mais surtout à cause du départ de DOC du label californien, emportant avec lui tous ses lyrics. Le ghostwriter le plus célèbre du rap sortira d’ailleurs en 1996 un solo intitulé… Helter Skelter.

Résultat, Natural Born Killaz finira sur la BO de the Murder Was The Case, Game Over sur The Untouchable de Scarface et Cant C Me sur All Eyes On Me de 2Pac.

[Initialement Cant C ME devait servir de lead single aux Dogg Pound pour Dogg Food, mais Suge a soudainement pris la décision que l’album ne devait contenir aucune prod de Dre]

Entretemps le futur milliardaire du rap n’aura également pas eu le temps d’achever The Chronic 2 (A New World Odor: Papa’s got a Brand New Funk) essentiellement pour des raisons d’emploi du temps. Quelques morceaux connaitront tout de même un beau succès comme California Love ou Keep Their Heads Ringing sur la BO de Friday.

Autres chimères : Not Those Niggaz Again de N.W.A. (on vous en a parlé ici), Make Up To Break Up (les retrouvailles tant attendues avec Snoop Dogg) ou encore Chairmen of the Boards avec Timbaland (annoncé en 2001, trois ans plus tard Dre abandonne l’idée pour mieux se concentrer sur Detox).

Sérieux il faudra vraiment qu’un jour quelqu’un parviene à cambrioler le coffre-fort de Dr Dre contenant tous ces inédits…

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