Le rappeur du Havre a reçu les équipes de Booska-P à l’occasion de l’ultime date de son Démineur tour…
C’est souvent en cherchant à travers l’histoire que l’on trouve les meilleurs idées… A l’origine de son concept du Démineur tour (tournée en camion à travers la France pour des shows en comités réduits), Medine s’est inspiré de la « Freedom Ride » réalisée par 13 militants au début des années 60’s aux Etats-Unis afin de combattre la ségrégation qui persistait dans le sud du pays. Une entreprise couronnée de succès puisque toutes les dates du Havrais ont affiché complet et notamment la dernière qui se déroulait dans la capitale devant l’Institut du monde arabe. L’occasion pour l’artiste de nous accorder une interview sans tabou.
Il y a avait une grosse proximité avec les gens…
Avant tout, le concept de ce Démineur tour est de réduire la distance existant habituellement entre un artiste et son public lors des prestations scéniques : « Ca s’est très bien passé, ça s’est rempli très rapidement. Il y avait une grosse proximité avec les gens, c’est ce que je retiens de cette tournée. Il y avait une grande interactivité. Quand on dit qu’on a communié avec le public, là c’était plus que jamais une vraie communion. Je pouvais entendre ce que les gens se disent entre eux alors que j’étais sur scène. Alors, tu peux réagir. C’est indéniablement la valeur ajoutée de ce type de concerts. » explique-t-il.
C’est des choses qui n’ont jamais été faites dans le rap
Organisé dans un grand camion destiné à l’origine au transport de marchandises, ces concerts possèdent un caractère familial : « Le camion peut accueillir une cinquantaine de personnes maximum…C’est des concerts privés…Les premiers arrivés sont les premiers servis. Au total on a reçu près de 2 000 personnes. C’est des choses qui n’ont jamais été faites dans le rap… Souvent, on est passé par des associations pour atteindre les municipalités, on a tissé des liens avec ces hommes de l’ombre qui nous ont parfaitement accueilli. Quand c’était pas trop officiel, on a eu des problèmes de tapage avec la police. On a eu un concert d’interrompu mais on a terminé en block-party dans un jardin ! Il y a toujours une solution. Là, j’ai vraiment rencontré la base fan de Din Records. » raconte-t-il.
Mon public n’est pas celui que l’on croit
Contrairement à ce que certains pourraient penser, le public de Medine est particulièrement Cosmopolite : « J’ai été un peu surpris, ce n’est pas le public que l’on croit. Le message a une portée beaucoup plus humaniste. Beaucoup pensent que je ne suis bon qu’à exciter l’identité des musulmans contre un système. Il y a eu des tentatives d’intimidations auprès des associations ou des municipalités…mais elles n’ont pas « baltringué ». Je me considère comme le rappeur le moins prosélyte. Je n’ai jamais sorti d’album Maghreb United comme Rim’K a pu le faire, c’est communautaire. » conclue-t-il.
