Plusieurs mois après sa sortie de prison, Booska-p a rencontré Lacrim pour une interview exceptionnelle…
Avec la sortie de sa web-série « Force et Honneur« , et le succès de son nouveau morceau « Traîtres », Lacrim est définitivement revenu sur le devant de la scène. Booska-p a pu le rencontrer, dans la ville où il a grandi à Chevilly-Larue (94), à l’occasion de la sortie de son album intitulé « Force et Honneur » le 31 mars 2017. Une interview fleuve de Lacrim où nous avons pu aborder de nombreux sujets dans la première partie. Il est désormais l’heure d’embrayer sur la deuxième à l’occasion d’une promenade au coeur de son quartier dans lequel il a passé une partie de son existence.
Marseille fait partie de ma vie
Après nous avoir présenté le commissariat de sa ville, anecdotes à la clé, Lacrim revient sur son affiliation à la ville de Marseille où il a passé du temps un peu plus tard : « J’ai vécu 5 ans là-bas… J’ai connu beaucoup de gens de partout via la prison, j’ai jamais été tout le temps dans le 94, Marseille fait partie de ma vie, mon fils est né là-bas. » avant de se confier sur ses jeunes années : « J’ai manqué le cursus de l’école, j’ai pris mes armes dans la société, j’ai beaucoup voyagé, j’ai pris des tartes face à la pauvreté. Il faut faire le caméléon, j’ai les outils pour, je sais bien parler, faire le cas social ne sert à rien. Entre 13 et 16 ans, j’ai dormi dehors, j’ai manqué de toit, c’est pour ça que je veux offrir une bonne éducation à mes enfants. Mes enfants ne doivent manquer de rien. Je suis la première source de richesse de ma famille mais tout peut sauter en une génération ». explique-t-il.
Je ne me vois pas rester en France
Conscient d’être un exemple pour la jeunesse, Lacrim semble prendre à coeur son rôle : « Je suis dur dans mes textes mais si je ne me comporte pas bien dans la vie, il n’y a rien de valorisant. Le modèle de réussite doit être réel. J’ai de réelles opportunités aujourd’hui. Il faut que j’installe une vraie stabilité, j’ai beaucoup déménagé. Je ne me vois pas rester en France à long terme. J’ai envie de respirer et d’être tranquille. Pour l’instant, je dois travailler, pas me reposer, donc ce sera pour plus tard. » ajoute-t-il.
On nous empêche de faire des choses pour la ville
Vient ensuite le moment de parler de l‘amitié, puis de la série Force et honneur, avant de décrire la réalité de sa zone géographique : « C’est pourri, il n’y a rien ici… J’ai demandé un rendez-vous avec la maire de la ville pour aider les petits parce qu’il faut faire quelque-chose dès le plus jeune âge. J’aimerais récupérer le club de football et faire un vrai travail de fond. Je suis porté par ma ville, tout le monde m’aime bien. L’argent n’est pas un problème mais il faut voir les conditions. Pour le moment, on ne peut rien faire et c’est dommage, on nous en empêche… Combien j’aurais donné pour que quelqu’un me donne la main étant petit. » regrette-t-il avant de conclure sur le contenu de l’album et les conditions particulières de son élaboration.