Malgré l’important succès de « Trône », d’ores et déjà certifié double disque de platine, Booba affirme sa volonté d’arrêter progressivement le rap.
Pour nos confrères des Inrockuptibles (numéro disponible ce 21 février dans les kiosques), le Duc a donné une interview fleuve où il s’est tout particulièrement confié sur l’avenir de sa carrière musicale. Après 20 ans de bons et loyaux services, ne serait-ce pas le moment de raccrocher pour Booba ?
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Du rappeur au businessman
Malgré plus de 200 000 ventes (physiques, téléchargements légaux et streaming cumulés) pour son dernier opus, le rap n’est plus qu’une branche d’un vaste empire pour Booba. Entre la création d’une marque de vêtements (Ünkut) et de parfums (KoEptYs), la mise en vente de son propre whisky (D.U.C), le lancement d’une chaîne de télévision (OKLM TV) et dernièrement le management de joueurs de football, l’ex-acolyte d’Ali est bien loin des galères de ses années Lunatic…
J’ai l’impression d’avoir traversé le temps comme Highlander et vu tous mes concurrents mourir
Entre les sorties de ses neuf albums, le Duc a donc su faire de son nom une véritable marque, sans jamais décevoir ses fans musicalement parlant : « J’ai l’impression d’avoir traversé le temps comme Highlander et vu tous mes concurrents mourir. Sur tous les mecs que j’ai croisé en featuring durant ma carrière, combien sont encore debout ? » questionne le rappeur, avant d’ajouter : « Je me suis toujours adapté, mais la vérité c’est que je ne bâtis pas de stratégies. Je vis juste avec mon temps. »
Du businessman au dénicheur de talents
Au fil des années, Booba a appris à maîtriser « tous les rouages du système » de l’industrie musicale, et voilà quelques années que, petit à petit, le rappeur se fait dénicheur de talents. Via son label, le 92i (partagé à 50-50 avec Universal) B2O a ainsi pu lancer Siboy, Benash, et surtout Damso (qui prépare actuellement son retour avec l’album Lithopédion). En parallèle de ses propres créations, le Duc est également très présent pour ces rappeurs qu’il lance et qui décrochent tous (au minimum) un disque d’or. Mais Booba ne compte pas s’arrêter là…
J’arrive à un âge où j’ai envie de créer pour d’autres artistes, je n’envisage plus la musique uniquement qu’à travers moi
Ce qui se sait moins c’est que le rappeur est aussi à la tête d’un second label, Sept Corp (également partagé à 50-50 avec Universal) avec lequel il souhaite lancer des artistes de chanson française. Bien loin du rap (parfois) trash de Dems, Booba a déjà signé un certain Loïc Bukolo aka Dixon, qui s’est fait connaître avec sa fameuse reprise d’Ave Cesaria de Stromae lors de la dernière édition de Nouvelle Star.
Sans complexe, B2O affirme enfin qu’il pense arrêter le rap. « Le rap, c’est beaucoup de travail et ce n’est plus une fin en soi. Idéalement, j’aimerais faire un dernier disque et arrêter. Mais quand je parle d’arrêter, j’évoque le format album avec douze morceaux. Si ça se trouve, je sortirai des chansons toute ma vie car même à 60 ans je pense que je continuerai à écouter les beats qu’on m’enverra. Mais j’arrive à un âge où j’ai envie de créer pour d’autres artistes. Je n’envisage plus la musique uniquement qu’à travers moi. »