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Blacko : « On m’a souvent dit que j’étais mort sans Sniper… »

Blacko : « On m’a souvent dit que j’étais mort sans Sniper… »

Pour la sortie de son deuxième album solo nommé Dualité (6 novembre), l’ancien membre du groupe Sniper s’est livré sans langue de bois devant les caméras de Booska-P…

C’est un timbre de voix impossible à oublier qui a fait un retour remarqué dans le monde du rap français depuis près d’un an… Entre 2007 et 2014, Blacko a entrepris un virage artistique et spirituel qui l’a éloigné du milieu musical qu’il avait connu avec le groupe Sniper. De longues années d’absence dans le monde du rap qui ne l’ont pas plongé dans l’oubli, bien au contraire. Alors qu’un EP est sorti fin 2014 sous le nom Le temps est compté, Blacko vient enfoncer le clou en 2015 avec l’album Dualité. A cette occasion, l’artiste a accordé une interview comme toujours très rythmée et sincère avec l’équipe de Booska-P.

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Depuis le décès de ma mère, je suis dans une bataille

En nommant son album Dualité, Blacko a souhaité mettre en opposition plusieurs choses : « Ce sont mes pensées du moment. Depuis le décès de ma mère, je suis dans une bataille entre la haine et le bonheur. C’est la quête de l’équilibre…un mélange entre joie et tourments, de rires et de larmes, de victoires et de défaites. Artistiquement, j’ai aussi choisi des prods plus urbaines tout en écrivant mon reggae, mes mélodies et en essayant de les adapter aux instrus. » explique-t-il avant d’évoquer son retour dans le milieu et l’accueil du public : « On était totalement surpris, on s’attendait à rien ou à un petit peu. On a tenté le coup et on est super contents ! Après avoir traversé un désert pendant 7 ans, on est en mode que bonus ! » ajoute-t-il.

Enfant, j’avais le rêve de faire ce que je fais là !

Touché par le syndrome de Peter Pan, l’artiste semble particulièrement mélancolique, notamment concernant sa jeunesse : « Quand tu commences à voir des poils blanc, tu captes, tu deviens nostalgique ! Vieillir, ça fait peur mais ça apporte de la maturité. Je pense qu’il faut garder une part d’enfance dans sa tête, avoir des rêves. Dès 11 ans, j’avais le rêve de faire ce que je fais là ! La musique est ma passion avant d’être un métier. Quand on est petit on ne se doute pas que la vie d’adulte est pleine de contraintes…Voir ses enfants profiter de leur innocence, ça me réjouit. Plus tard, on garde forcément des bons souvenirs mais aussi quelques regrets, des choses qu’on aurait aimé faire différemment. » raconte-t-il.

Etre parent, c’est le match de ta propre vie

Parmis les remords qui frappent l’artiste, celui de n’avoir pas su se rendre compte de l’importance de passer du temps avec les siens. C’est souvent une fois qu’ils sont partis que l’on réalise à quel point ces moments étaient précieux : « Tout le temps que j’ai grillé dehors ou dans le hall, c’était n’importe quoi ! J’aimerais bien récupérer du temps pour le passer avec ma mère mais elle a déjà décollé…C’est une baffe dans la tronche quand tu revois ton hall des années après, que reste-t-il de ça ? Des miettes et des murs…Après, tu vois la fenêtre de la chambre de la daronne, elle n’est plus là, ça te met un K.O…Avec mes enfants, j’essaie d’être le papa ‘pote’, leur apprendre que là ou on se sent le mieux, c’est en famille. C’est une véritable inquiétude d’être parent, on le comprend quand on le devient, c’est le match de ta propre vie » évoque-t-il.

Je suis issu de cette branche cassée du divorce

Attaché à faire une musique dont il peut être fier devant ses proches, Blacko semble penser que ce n’est pas le cas de tous les rappeurs :  » Je fais monter mon père et mes filles dans mes concerts, je n’ai pas besoin de faire monter 20 mecs ! J’aimerais bien que les rappeurs les plus virulents fassent pareille devant leurs proches pour voir s’ils sont dans un rôle ou pas. ». Il revient ensuite sur son expérience du divorce, vécu à travers la séparation de ses parents lorsqu’il était tout jeune :  » Tu en sors forcément cassé, quand il te manque quelque-chose…Les adultes se montrent parfois égoïstes dans leurs choix mais c’est l’époque dans laquelle on vit qui veut ça…Moi, ça me tient à coeur parce que je suis issu de cette branche cassée du divorce. Je veux réparer quand c’est cassé parce que ça laisse des questions sans réponses même des dizaines d’années après. » argumente-t-il.

Avec Sniper on a laissé passer trop de temps pour des histoires de cons

Autre relation humaine tout aussi fragile, l’amitié est également un grand thème abordé dans le projet :  » J’y ai cru plein de fois, mais souvent tu ne sais plus vraiment. C’est un océan de requins, surtout quand tu es dans la musique. C’est quand tu es dans le fond que tu vois qui sont les vrais amis, ou le vrai ami. Avec mon retour, bizarrement, le téléphone s’est remis à sonner. «  dénonce-t-il avant de revenir sur ses relations avec Sniper : « Quand j’ai brûlé le disque d’or de Sniper dans un clip, on a pris ça pour un clash…On m’a souvent dit que j’étais mort sans le groupe, c’était pour montrer que je ne l’étais pas. Je n’ai pas de problème avec mon passé, il n’y a rien eu de grave, juste des malentendus. La preuve, dans la foulée on s’est retrouvé pour un planète rap et on a fait un concert en Suisse. On s’est rendu compte qu’on a laissé passer le temps pour rien, pour des histoires de cons. On essaye de se retrouver avant de parler musique. Ils devaient être dans l’album mais faute de temps… » conclut-il.


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