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Comment le chapeau de Pharrell Williams a conquis le monde ? [DOSSIER]

Comment le chapeau de Pharrell Williams a conquis le monde ? [DOSSIER]

Lors de la 56ème cérémonie des Grammy, Pharrell Williams fit sensation en arborant un couvre-chef qui provoqua la stupeur des convives et une vague d’hilarité sans précédent sur les réseaux sociaux. Un peu plus d’un an après les faits, l’accessoire a pourtant mis tout le monde d’accord. Retour sur un phénomène.

Les cérémonies de remise de prix sont un excellent moyen de se faire remarquer pour les célébrités, que ce soit en remportant un trophée ou en affichant un look qui sort du lot. De ce point de vue-là Pharrell a parfaitement réussi son coup même si beaucoup se sont demandés quelle mouche avait bien pu piquer Skateboard P avant de sortir de chez lui avec cette coiffe à mi-chemin entre le galurin de Merlin une capsule de machines à café cabossée.

Conséquence, en quelques heures, les internets ont transformé ce fashion faux-pas en trending topics avec à la clef moult détournements et parodies. Le point d’orgue sera atteint avec l’apparition d’un compte twitter dédié au chapeau (@Pharrellhat) qui à ce jour approche les 20 000 abonnés !

À moins qu’il ne s’agissait d’un hommage déguisé à feu Saint Exupéry ?

Pourtant ce n’était pas la première fois que chanteur s’affichait attifé de la sorte en public. Quelques jours auparavant il avait même posté une photo de lui vêtu du fameux couvre-chef. Selon ses dires, il aurait même atterri dans sa penderie dès 2009 (ce qu’atteste la photo en bas à droite).

Feignant l’étonnement devant un tel emballement médiatique, Pharrell nia toute tentative de vouloir créer un buzz et déclara « avoir simplement porté un chapeau et se sentir à l’aise avec le fait de pouvoir s’exprimer ». Mouais, on peut en douter…

À l’image d’un Kanye West ou d’un Andre 3000, Pharrell est un véritable amateur de mode. Dès 2005, il avait été élu Homme le mieux habillé du monde par le prestigieux magazine Esquire.

Mieux c’est un précurseur. Il faut se rappeler que toujours à la même période, alors que la mode urbaine était encore dominée par le règne du XXXL et du sport wear (baggy jeans, jersey Mitchell & Ness, du-rag, Air Force One…), il va être celui qui introduit des coupes plus serrées, le port des couleurs pastelles ainsi qu’un amour des marques designers et de la mode japonaise.

Son CV comporte à ce titre bon nombre de collaborations prestigieuses : des sneakers avec Reebok, le lancement de sa marque Billionaire Boys Club, des créations de des lunettes pour Louis Vuitton et Moncler, ses meubles pour les designers français Domeau & Pérès et Emmanuel Perrotin…

En réalité son choix ne s’est pas porté sur n’importe quel feutre. Ce modèle, baptisé Mountain Hat, a été conçu pour la collection automne-hiver 1982-1983 par la fantasque créatrice Vivienne Westwood, une légende du game qui a popularisé les styles punk et new wave. Directement inspiré des chapeaux portés par les femmes péruviennes, le modèle est d’ailleurs encore commercialisé à l’heure actuelle ! Il vous en coutera 115 euros – même si succès oblige il est depuis en liste d’attente.

Et détrompez-vous si vous pensiez que tout cela n’a rien à voir avec le monde du rap car la première apparition dudit chapeau remnte au clip Buffalo Gals, un single hip-hop signé Malcolm McLaren & the World’s Famous Supreme Team. Le musicien britannique, ancien manager des Sex Pistols, était en effet à l’époque le compagnon de Westwood. Le chapeau pousuivra ensuite sa carrière en apparaissant dans des films devenu des classiques de break dance comme Wild Style, Style Wars et Beat Street.

Quand on vous dit que l’ami Pharrell sait de quoi il parle…

Plutôt que d’écouter les critiques, le chanteur/producteur va s’obstiner en portant tous les coloris possibles, jusqu’à en faire sa marque de fabrique. À l’image des Daft Punk et leurs casques ou d’un Tupac et son bandana, Pharrell devient aux yeux du grand public « l’homme au chapeau ».

Skateboard P a tellement craqué sur cet accessoire que désormais lorsqu’il séjourne à l’hôtel, pas moins de deux assistants lui sont nécessaires pour transporter ses boîte de rangement…

Un choix d’autant plus judicieux que c’est à ce moment qu’il connait un succès planétaire avec Happy, le titre phare de son album G I R L. L’auteur devient en quelques mois le quasi-équivalent d’une marque, reconnaissable simplement à son logo.

Pour l’anecdote, histoire de montrer à quel point, Pharrell Williams sait se conduire en as du marketing, il a décidé d’intituler son projet de la sorte avec cette typographie (des majuscules séparées par deux espaces) afin de s’assurer qu’à chaque fois que son nom apparaitrait dans un article, il serait le mot le plus visible du paragraphe.

Dans la grande tradition du charity businnes, Pharrell finira par mettre son galurin aux enchères sur ebay au profit de son association, From One Hand to Another, qui incite les enfants à s’éveiller à l’art et la culture. Acheté initialement pour la modique somme de 200$, l’objet sera adjugé à… plus de 44 000$ !

Bien sûr devant un tel engouement, d’autres stars ont tenté d’adopter ce look (avec plus ou moins de succès). On a ainsi aperçu la pièce porté dans certains défilés de mode ou même sur le crâne de Lebron James au sortir des vestiaires.

Pas vache, il arrive à l’ancien NERD de prêter ses fringues à ses amis rich & famous, ici Diddy.

Enfin, histoire de boucler la boucle, il a été annoncé il y a quelques semaines que le chapeau le plus célèbre du monde allait être exposé au musée des Grammy Awards histoire de célébrer le soit disant « l’effet Grammy ». Il serait pourtant plus judicieux de parler « d’effet Pharrell ». Yesssirrr !

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