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Retraite de Nicki Minaj : coup de blues ou coup de bluff ?

Retraite de Nicki Minaj : coup de blues ou coup de bluff ?

Nombreux sont ceux qui avant elle nous ont fait le coup…

Nicki et le rap c’est fini. Annoncé d’un simple tweet en fin de semaine dernière, son départ à la retraite en a pris plus d’un de court.

Officiellement, il s’agit pour Onika Tanya Maraj, 37 printemps au mois décembre prochain, de prendre le temps de fonder une famille. Officieusement, il se pourrait toutefois qu’il ne s’agisse que d’une raison parmi d’autres.

Mais pour mieux comprendre cette décision aussi brusque que soudaine, un petit retour en arrière s’impose.

Il était une fois…

Signée chez Young Money en 2009 après un duo de mixtapes des plus alléchants (Playtime Is Over en 2007 et Sucka Free en 2008), Nicki Barbie est à cet instant T l’un des rookies les plus en vue du game.

Mieux, loin de se contenter de ne pas décevoir les espoirs placés en elle, elle réussit avec son premier album solo Pink Friday à plier la concurrence.

Certes dans le rap comme ailleurs, on n’invente jamais vraiment rien à partir de zéro, mais que ce soit en termes d’image (son extraversion, ses formes, ses couleurs) ou de musique (la technicité de son flow, la schizophrénie de ses alter egos), elle fait clairement souffler un vent d’air frais.

Nicki va ensuite remettre le couvert avec Pink Friday: Roman Reloaded en 2012 et The Pinkprint en 2014, là encore non sans connaître un succès phénoménal.

À l’apogée de sa carrière, couronnée de certification platine, forte d’une base fan archi dévouée, beaucoup la considère candidate légitime au titre de meilleure rappeuse de l’histoire du rap.

La suite du conte de fées va cependant être moins glorieuse.

Ce devait être l’album de la consécration…

Annoncé puis maintes fois repoussé, quand sort enfin son quatrième essai Queen après quasiment quatre ans d’absence discographique, l’idée est clairement de remettre les pendules à l’heure. Sauf que le plan ne se déroule pas comme prévu.

Passe encore que musicalement la formule sente quand même pas mal le réchauffé, ce qui gêne le plus ici, c’est que Nicki apparaisse hors du coup.

Engluée dans ses manières de diva, elle s’embarque en effet dans un clash sans intérêt avec Travis Scott qu’elle accuse de lui avoir volé la première place des charts.

Tandis que le fond de l’affaire n’a que peu d’intérêt, Nicki s’enlise dans une mauvaise foi des plus crasses (elle l’accuse d’avoir couplé les ventes d’Astroworld avec du merch alors qu’elle fait de même, elle l’accuse de profiter de a renommée de Kylie alors qu’elle a rajouté in extremis un feat avec 6ix9ine pour profiter de son buzz…).

Comble du ridicule, Scott l’ignore de sa superbe.

Mais là n’est pas le plus grave.

Le hood versus Hollywood

Comme tous les rappeurs assis sur le toit du monde avant elle et comme toutes les rappeuses qui lui ont servi de modèle (Lil Kim, Foxy Brown Trina…), Nicki Minaj voit sa place sur le trône menacée par l’arrivée d’une prétendante aux dents aussi longues que ses ongles : Cardi B.

Objet de comparaison dès le départ, les deux femmes deviennent fatalement rivales, puis ennemies intimes.

Pas de chance pour l’interprète d’Anaconda et de Moment 4 Life, Bardi alors en pleine ascension lui met la fessée avec ses propres armes.

Plus affamée, moins maniérée, ayant encore moins froid aux yeux, l’ancienne stripteaseuse fait désormais du Nicki mieux que Nicki jusqu’à la remplacer dans les cœurs et dans les charts comme la female emcee du moment.

[Cardi, prends garde à Megan Thee Stallion ?]

Bon attention, pas plus que Queen n’a été un flop complet (l’album a dépassé la barre du million d’exemplaires vendus), Minaj ne s’est pris ici une pile dans les grandes largeurs, mais ce n’est faire insulte à personne de dire que son éclat en a pris un coup.

À ces déconvenues, s’ajoutent également toute une série de polémiques qui à force de s’enchaîner ont fini par peser sur son moral à en croire son entourage.

Dans le désordre, cela donne : des soupçons de ghostwritting, un frère accusé de viol, un concert en Arabie Saoudite qui ne passe pas, ou encore un plus récemment un boyfriend/hubby pas des plus blanc-bleu question casier judiciaire (Kenneth Petty reconnu coupable de tentative de viol sur une mineure en 1994 puis condamné pour homicide en 2006 et qui encore la semaine dernière en faisant remarquer exhibant une arme en story Instagram)…

Bref, en un mot comme en cent, peut-être est-il judicieux pour l’ancienne reine de s’arrêter là avant que les couches plastiques ne parviennent plus à cacher la misère avant de faire le combat de trop, puis de passer le restant de sa carrière à radoter sa gloire passée.

Les raisons de croire à son retour

Bon, déjà, comme le soulignait DJ Paul de la Three 6 Mafia lorsqu’il a appris la nouvelle, « rien de plus ennuyeux que d’être riche et de rester chez soi à rien faire ».

D’ailleurs, loin d’avoir coupé les ponts, Nicki continue de tweeter depuis (non sans avoir entretemps effacé son annonce choc), la belle étant même allée jusqu’à s’excuser auprès de ses fans sur la manière dont les choses se sont passées – « The tweet was abrupt & insensitive, I apologize babe ».

Ensuite, si Nicki Minaj a peut-être sincèrement envie de mettre les voiles, toute rap star qu’elle est, entre les contrats longues durées signés en maison de disques et les différents partenariats passés (dont un dernier fraîchement conclu avec Fendi), la décision ne lui appartient pas totalement.

Autre argument enfin : celui des probabilités. Connaissez-vous le point commun entre Jay Z, Lupe Fiasco, Kid Cudi, iLoveMakonnen, Jean Grae, Waka Flocka Flame ou encore Lil Wayne ?

Tous ont un jour claironné en voir ras la casquette du rap et de l’industrie… et tous ont fini par revenir dans les plus brefs délais.

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