Non, il n’était pas qu’un puncheur sans talent…
Plus de trente ans après son premier titre mondial, près de quinze ans après son tout dernier combat pro, Mike Tyson peut se vanter d’appartenir à cette poignée de sportifs dont les noms continuent de résonner dans les mémoires quand bien même leur carrière est depuis longtemps terminée.
Reste que là où évoquer un Ali, un Jordan ou un Zidane renvoie à une forme d’excellence, pour Tyson c’est un peu tout le contraire.
Peine de prison pour viol, morsure à l’oreille d’un adversaire, tabassage de prostitués, consommation de drogues en tout genre… il est aujourd’hui plus connu du grand public et des jeunes générations pour ses frasques que pour ses exploits passés sur le ring.
À sa décharge, il faut avouer qu’Iron Mike n’a été Iron Mike que pour un temps très court, lui qui bien avant ses 25 ans n’était déjà plus le boxeur d’exception qu’il a été.
Car oui, au sommet de sa forme, il a été un boxeur d’exception.
Certes la richesse et la célébrité ont rapidement eu raison de lui, certes il ne peut en aucun cas prétendre avoir été le meilleur poids lourd de l’histoire, mais il ne mérite pas pour autant d’être victime de révisionnisme.
Voici pourquoi.
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1. Son règne n’a pas été plus court que celui d’un autre
À avoir atteint le sommet à la vitesse de l’éclair (il ne lui a fallu qu’un an et demi chez les pros et 28 petits combats pour conquérir sa première ceinture mondiale), pour ensuite quitter la scène précipitamment (une défaite surprise contre un quasi journey man, suivie deux ans plus tard d’une incarcération), on en oublierait presque qu’entretemps Mike Tyson est resté champion du monde pendant près de trois ans et demi, un laps de temps durant lequel il a remis à onze reprises son titre en jeu.
Si l’on se réfère aux palmarès des plus grands de sa catégorie, c’est tout à fait honorable, et c’est même beaucoup plus que des légendes de l’acabit de Sonny Liston, Joe Frazier, Jack Dempsey ou Rocky Marciano.
2. Il a battu tout le monde sans exception
Autre reproche qui revient sans cesse dans les conversations : Mike Tyson n’aurait défait que des adversaires de seconde classe – reproche qui comme avec Mayweather est adressé à tous ceux qui dominent avec un peu trop de maestria leur époque.
Quand il est toujours facile de s’introniser juge une fois l’histoire faite, encore ne faut-il pas oublier que Tyson est allé défier absolument tous ses rivaux directs en un minimum de temps.
Les combats contre Trevor Berbick en 86, contre Larry Holmes en 87 et contre Michael Spinks en 88 ne lui ont alors peut-être coûté que sept petits rounds en cumulé, mais ils étaient à l’époque ceux que le monde attendait.
Notez d’ailleurs que Mike était non seulement classé boxeur numéro un chez les lourds, mais il était aussi classé boxeur numéro un toutes catégories confondues, ce qui prouve bien que ces champions du monde valaient quelque chose sur le papier.
Autre médaille et non des moindres : le grand Mohamed Ali lui-même n’avait-il d’ailleurs pas déclaré que Tyson aurait été en mesure de le battre ?
3. Il a battu tout le monde sans exception AVEC LA MANIÈRE
Pour être admis au club des légendes du noble art, il ne suffit pas de noircir des lignes statistiques, la forme compte au moins tout autant que le fond.
Tyson son truc à lui, c’était d’inspirer la crainte chez ses pairs, à tel point qu’il remportait ses combats bien souvent avant même que la cloche ne retentisse.
Démolisseur en chef de sa division, il est celui qui a revitalisé la boxe mondiale sur son seul nom en faisant relever les fans au beau milieu de la nuit pour mater deux minutes d’agressivité.
Ce n’était pas les frères Klitschko quoi…
4. Il était un boxeur bien plus fin que l’on peut le croire
Caricature du bourrin qui avance droit devant lui en espérant l’emporter uniquement grâce à sa force de frappe, Mike Tyson n’en a pas moins été un technicien émérite dans ses jeunes années.
Encadré par un staff qui savait tempérer ses mauvais penchants (Kevin Rooney en tête), il affichait un style reconnaissable entre mille.
Outre le fameux style « peek-a-boo » élaboré par son mentor Cus D’Amato (bras en position défensive le long du torse, gants tenus à hauteur des joues, tête en mouvement permanent), il mélangeait un sens de l’esquive et une explosivité inédite pour son gabarit.
Impossible également d’oublier son fameux enchaînement droite au corps/uppercut droit/crochet gauche incroyablement peu orthodoxe pour l’époque, mais dévastateur en diable.
5. Il a marqué les livres d’histoire
Si pour être admis au club des légendes du noble art, il ne suffit pas de noircir des lignes statistiques (bis), il n’empêche que Tyson peut se targuer de deux exploits de taille : d’une part, lorsqu’il est devenu à 20 ans le plus jeune champion du monde des poids lourds ever, et de l’autre lorsque deux ans plus tard à peine, il a réussi à unifier pour la toute première fois les ceintures WBA, WBC et IBF.
Personne n’a depuis reproduit de près ou de loin de tels accomplissements.
Dans un autre genre, niveau business, ses combats dans les années 80 explosaient régulièrement les chiffres du pay per view – sans oublier qu’il fut le tout premier boxeur à avoir un jeu vidéo à son nom, Mike Tyson’s Punch-Out!!
6. Personne n’a depuis pris la relève
Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, Mike Tyson n’a jamais laissé personne indifférent, et ce bien au-delà des cercles traditionnels des amateurs de boxe.
Autoproclamé « homme le plus mauvais de la planète », il se plaisait d’ailleurs à incarner du mieux qu’il pouvait ce rôle aux yeux du grand public que ce soit sur ou en dehors des rings.
Indépendamment de leur talent, aucun de ses successeurs n’est parvenu à recréer un tel engouement autour de lui, y compris au sein de la génération actuelle qui compte pourtant son lot de personnalités fortes comme Antony Joshua, Tyson Fury et Deontay Wilder.
Peut-être s’agit-il là de son plus grand fait de gloire.
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