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L’abécédaire du Wu-Tang Clan

L’abécédaire du Wu-Tang Clan

A comme ASR-10

En 1992, feu Ensoniq Corp. commercialise l’Advanced Sampling Recorder 10, un synthétiseur/sampleur qui va changer le cours du rap.

En effet, après avoir passé une dizaine d’années à bricoler des beats sur des machines de fortune, Robert Diggs alias RZA, 23 ans, réussit à mettre la main sur un exemplaire (la rumeur veut qu’ODB lui ait piqué en magasin).

Mué en « maître de la production », il produit alors « les 100 premiers morceaux du Wu-Tang Clan » avec, concoctant au passage ce son sec et cradingue qui a retourné les esprits.

B comme Bill Murray

Dans le genre rencontre du troisième type, en 2003 les cousins GZA et RZA tombaient nez à nez avec Bill ‘moz*rfucking’ Murray dans l’un des sketchs du film Coffee and cigarettes de Jim Jarmush.

Le trio y discutait 7 minutes 40 durant médecine traditionnelle, jour de la marmotte et caféine.

Tout comme le reste du film, pas dit que tout cela avait beaucoup de sens, pas dit que tout cela était si culte et si marrant, mais bon, la scène a le mérite d’exister.

C comme C.R.E.A.M.

« Cash rules everything around me/C.R.E.A.M./Get the money/Dollar, dollar bill, y’all »

Probablement l’acronyme le plus célèbre du hip hop.

A contrario de la version officielle qui veut qu’il ait été inventé par un pote de Method Man, un certain Raider Ruckus, dans son autobiographie From Staircase to Stage publiée cette année, Raekwon clame qu’il dérive en réalité d’une expression reprise par son cousin au dessin animé Tom & Jerry.

« J’avais un cousin originaire de Brooklyn qui venait dealer du crack à Staten Island. Il répétait sans cesse ‘J’essaye de me faire cette crème. Je dois faire cette crème.’ Personne ne comprenait ce qu’il disait jusqu’au jour où il m’a raconté que ça venait d’un épisode de Tom & Jerry. Dans une scène, ils étaient là à faire des sandwiches. Ils mettaient des tonnes de mayonnaise, au point que ça ressemblait à de la crème. Pour lui, ‘faire la crème’, c’était sa manière de dire qu’il voulait prendre sa part. »

D comme Diagrams

Mais de combien de membres le Wu-Tang se compose-t-il ?

Bien que l’on ne distingue que six silhouettes sur la pochette d’Enter the Wu-Tang en 1993, le groupe compte à cet instant T neuf rappeurs dans ces rangs – Method Man, U-God et Masta Killa ne s’étaient tout simplement pas pointés au shooting.

Avant cela, l’identité du neuvième membre a jusqu’au bout été incertaine (Masta Killa a piqué la place au dernier moment à Killah Priest), tandis que Cappadonna a manqué de peu de faire office de dixième larron, à ceci près qu’il a passé tout l’enregistrement de l’album en prison pour trafic de drogue.

Après avoir plus ou moins rejoint les rangs sur The W en 2000 (il pose sur la pochette et n’est plus crédité comme featuring), il est viré en 2001 (supposément parce que son manager s’est révélé être un indic’).

Retour à neuf donc. Puis à huit en 2004 avec le décès subit d’ODB.

En 2007, nouveau rebondissement lorsque ‘Donna est officiellement réintégré à l’occasion de 8 Diagrams.

Là où les plus rigoureux observeront que par conséquent l’album aurait dû s’intituler 9 Diagrams, les autres leur rétorqueront qu’il ne rappe que sur l’intro et n’apparaît même pas sur la pochette.

E comme Échecs

Incontournable dans l’imagerie du Wu-Tang, le jeu d’échecs est une passion prise très au sérieux par RZA et GZA.

On pense bien sûr au morceau Da Mystery of Chessboxing et son clip mythique tourné sur un échiquier géant, à la pochette de Liquid Swords de GZA (qui en son temps avait créé un début de polémique, les noirs étant vus massacrer les blancs), à la rime « Y’all might just catch me in the park playin’ chess » de RZA sur Protect Ya Neck (The Jump Off), à l’album Grandmasters de GZA et DJ Muggs dont la tracklist était on ne peut plus explicite (Opening, Destruction of a Guard, Queen’s Gambit…), à la coupe décrochée par RZA en 2013 lors du tournoi des célébrités de la Hip-Hop Chess Federation, etc.

Contre toute attente, le titre de meilleur joueur du groupe revient de l’avis général à Masta Killa. Tellement au-dessus, ce dernier considère d’ailleurs GZA comme « son fils » et RZA comme « son neveu ».

F comme Fantasy

Dans l’histoire de la musique, il y a un avant et un après le duo entre Mariah Carey et Ol’ Dirty Bastard.

Ambassadrice d’une pop niaise et sucrée, en 1995 la chanteuse décide pourtant de s’aventurer là où aucune de ses consœurs n’est encore allée : du côté du rap de rue hardcore.

C’est ainsi que le Sal’ Vieux Bâtard s’est vu convier à poser sur le remix de Fantasy, le lead single de son quatrième album Daydream, ouvrant la voie à des collaborations qui sont désormais devenues la norme.

Bon attention, l’enregistrement et le tournage du clip ne se sont pas faits sans difficultés. Clown attaché à un poteau, tentative de dévaliser le magasin Louis Vuitton avec la carte bleue du label, baskets qui puent… on vous raconte tout dans l’épisode dédié de notre série Ce jour où.

G comme Ghost Dog

Jim Jarmush à nouveau, quatre avant Coffee and Cigarettes, le réalisateur avait déjà offert un caméo au RZArector dans Ghost Dog, l’histoire d’un samouraï du ghetto interprété par Forest Whitaker.

Ce n’est toutefois pas pour sa performance face caméra qu’il est ici resté dans les mémoires, mais pour sa contribution à la bande originale. Particulièrement inspiré, il avait composé, non pas un, mais deux albums distincts.

Le premier, solide sans être franchement indispensable, invitait des emcees du cru à rapper sur ses prod’. Le second en revanche compilait ces instrumentales entendues dans le film au son « légèrement abîmé, parfois proche du bégaiement » dixit Jarmush.

Aussi rare que cher, parce qu’uniquement distribué au Japon, il est rapidement devenu culte.

Il faut dire que pour l’occasion RZA avait mis les petits plats dans les grands : « Quand Jim m’a donné la chance de faire Ghost Dog, j’ai vu ça comme une nouvelle étape. Je me suis vu comme un compositeur. J’ai alors regardé des opéras comme Pierre et le Loup de Sergei Prokofiev et Le Lac des cygnes de Tchaïkovski. Casse-noisettes aussi. »

« C’est avec Pierre et le Loup j’ai compris que la musique pouvait être incarnée. Dans la pièce, les oiseaux sont représentés par une flute, le loup par un trombone. Si vous regardez Ghost Dog, vous remarquerez que le vol de pigeons qui ouvre le film est ainsi rythmé par un beat hip hop dominé par un air de flute. »

H comme Heaterz

Sorti en 1997, Wu-Tang Forever, le second opus du Wu-Tang, a pâti de sa longueur excessive (28 titres, 112 minutes de musique, plus de 90 couplets…), mais aussi et peut-être surtout du manque d’effet de surprise comparé à son prédécesseur.

Avec le recul, on est en droit de trouver ces critiques franchement sévères. D’une part, parce qu’au risque de froisser les gardiens du temple Forever a mieux vieilli qu’Enter, et de l’autre, parce qu’il contient son lot de pépites tombées dans l’oubli (Cash Still Rules, The City, The M.G.M., Bells of War…).

Parmi elles, retenons la favorite du rédacteur de ces lignes, Heaterz.

Une instru survoltée produite par True Master, le flow au rasoir de Raekwon, ODB qui pimente les choses juste ce qu’il faut, des lyrics qui convoquent les Aztèques, Notre-Dame, Médine, Wolverine et le triangle des Bermudes, Cappadonna qui lâche le couplet de sa vie, pas de refrain…

Des frissons.

I comme « I bomb atomically »

L’entame d’Inspectah Deck sur Triumph, le lead single de Wu-Tang Forever« I bomb atomically, Socrates’ philosophies and hypotheses can’t define how I be droppin’ these mockeries ».

Encore aujourd’hui considérées comme un sérieux prétendant au titre de meilleur couplet de l’histoire du rap, ces huit mesures constituent « une masterclass d’écriture » pour reprendre les mots de Talib Kweli.

Rimes entrelacées qui s’enchaînent du début la fin, imagerie on ne peut plus éclectique mais étonnamment cohérente (de Socrate à Shinobi), diversité du vocabulaire employé, flow à la fois empreint de sagesse et d’agressivité, pas une seule injure… le Rebel INS a tellement impressionné ses comparses en studio qu’ils ont préféré souffler quelques jours avant de poser derrière lui.

Sérieux, si vous n’avez jamais entendu Triumph de votre vie, arrêtez tout, et allez mater le clip sans plus attendre – en plus dedans il y a RZA déguisé en abeille géante (?!).

J comme Julia Channel

Fierté nationale au milieu des années 90 avec quelque 120 films porno à son actif, la callipyge Julia en faisait tourner la tête à plus d’un, à commencer par celle de Method Man.

La légende veut qu’en 1998, Johnny Blaze ait tellement flashé sur un poster d’elle qu’il lui a directement offert le premier rôle féminin du clip Judgement Day, le lead single de son second solo Tical 2000.

Aussi cool que jolie, vingt ans après les faits, Julia avait accepté de nous dévoiler les coulisses de cette rencontre.

K comme Killa Beez

Quand dans la seconde partie des années 90 le Clan brillait de mille feux, une armée d’affiliés gravitait dans son giron. Selon les estimations, groupes satellites (Killamry, Sunz of Men, Royal Fam…) et producteurs (True Master, 4th Disciple, Cilvaringz…) avoisinaient les 150 « abeilles tueuses » !

Cette imbrication de labels a toutefois attiré l’attention du FBI qui s’est mis à très fortement soupçonner l’existence d’un réseau de blanchiment d’argent.

Sous l’objet d’une enquête de 1999 à 2005, la structure Wu-Tang Productions n’a cependant jamais fait l’objet de poursuites.

L comme Logo

Le W noir et jaune aux faux-airs d’aigle impérial est au rap ce que le Bat-Signal est aux comic books.

À la base, RZA était pourtant parti sur une tout autre idée : dans le cadre d’une campagne de collage de stickers, il souhaitait avoir comme logo une tête coupée coiffée de dreadlocks.

Pressé par le temps, il demanda alors à son pote graphiste Ronald Maurice Bean, alias le futur producteur Allah Mathematics, de lui dessiner un croquis pour le lendemain.

Quelques bières et joints plus tard, pris par l’inspiration, Bean est revenu vers lui avec un résultat complètement différent. Surpris mais néanmoins satisfait, RZA lui a filé 400 dollars.

Si l’histoire de ne dit pas si Mathematics a ensuite pu négocier des royautés en bonne et due forme, Method Man, GZA et Inspectah Deck ont fait appel à ses services pour obtenir leur logo perso.

M comme Marvel

Depuis le début référencé du sol au plafond dans les textes du groupe, les super héros Marvel font partie intégrante du Wu universe.

Après le caméo avorté de Ghostface dans Iron Man en 2008, le crossover tant attendu a enfin eu lieu grâce aux Defenders (les Avengers du petit écran, Ndlr).

Dans Luke Cage, une série carrément décrite comme « la Wu-Tang-ification du MCU » par son créateur Cheo Hodari Coker, Method Man et Ghostface sont apparus dans leur propre rôle, tandis que dans certains épisodes tournaient les classiques Bring da Ruckus, Protect Ya Neck et Wu-Tang: 7th Chamber, Pt. II.

Dans la même veine, quand dans The Punisher un personnage est vu porté un t-shirt à l’effigie du Wu, Frank Castle reconnaît volontiers qu’ils sont la « next-level shit ».

N comme Nation des Dieux et des Terres

Avant que la Wu-Tang ne soit le Wu-Tang, il y avait le groupe All In Together Now, un trio composé de RZA, GZA et Ol’ Dirty Bastard qui à l’époque se faisaient surnommer Prince Rakeem, Allah Justice et Unique Ason Allah.

D’inspiration coranique, ces alias renvoient cependant aux 5%, une organisation mi-secte mi-gang prônant une forme de spiritualité fortement teintée d’afrocentrisme (l’homme originel était un homme noir originaire d’Asie, les pharaons étaient des rois noirs, la race blanche est une création diabolique…).

Son crédo ? 85% des êtres humains vivent dans l’illusion, 10% entretiennent ce mensonge pour asseoir leur domination, 5% détiennent la vérité.

C’est ainsi que lorsque sort Enter the Wu-Tang, le folklore de la Nation des Dieux et des Terres (l’autre appellation des 5%) imprègne bon nombre des textes de l’album, et ce, d’autant plus qu’entre-temps la plupart des autres membres du groupe se sont convertis.

Cf. « Peace to all the Gods and the Earths », « Thoughts that bomb shit like math », « I’m makin’ devils cower to the Caucasus Mountains »

O comme Once Upon a Time in Shaolin

Il est des albums dont l’histoire est plus incroyable que l’album lui-même.

Septième opus du Clan sorti en 2015, OUATIS n’existe en effet qu’en un seul et unique exemplaire. L’idée était selon RZA de « revaloriser l’art » à une période où le piratage dévaluait considérablement la musique.

Pour ce faire, les masters de « cet équivalent d’un sceptre d’un roi égyptien » ont été détruits directement après le pressage et toute exploitation commerciale a été interdite jusqu’à 2103, soit 88 ans après sa sortie.

[Un nombre qui ne doit rien au hasard : le premier 8 symbolise le nombre de membres (coucou Cappadonna), le second l’infini.]

Mis dans la foulée aux enchères dans un coffret somptueux, il a été adjugé pour la modique somme de 2 millions de dollars au tristement célèbre Martin Shkreli, alias « l’homme le plus haï d’Amérique », alias le trader qui a multiplié par 50 le prix d’un médicament contre le sida.

Passablement irrité, RZA décidé de reverser la grande majorité des profits générés à des associations caritatives.

Joies du karma, en 2018 Shkreli est condamné par la justice américaine pour diverses magouilles financières et écope d’une amende de 7,36 millions de dollars. Ruiné, il revend alors Once Upon a Time in Shaolin au fonds d’investissement PleasrDAO pour 4 millions de dollars.

Toujours est-il que sept ans après les faits, entre mille rumeurs (Bill Murray serait autorisé à le voler sans risque de poursuite judiciaire, la chanteuse 70’s Cher serait en featuring, les membres du Clan aurait enregistré l’album à leur insu…), seules 51 petites secondes des 31 pistes proposées ont pu être écoutées.

Ne reste plus que 81 ans à patienter…

P comme Protect Ya Neck

Le tout premier morceau enregistré par le Wu-Tang Clan au complet.

Pressé en indé en 1992, il leur vaut de signer un an plus tard chez Loud Records un deal sans précédent grâce auquel chacun des membres peut ensuite s’engager où bon lui semble.

Cette clause permettra de sortir des solos à la chaîne, là où si tous étaient restés logés à la même enseigne, ni Tical, ni Return to the 36 Chambers, ni Only Built 4 Cuban Linx, ni Liquid Swords, ni Iron Man n’auraient tous pu voir le jour en à peine deux ans (nan mais quel run incroyable).

Comme quoi, sans avoir tout à fait tort, GZA, qui dans son couplet moque « ces directeurs artistiques habillés comme des randonneurs et qui jouent de la guitare électrique », n’avait pas tout à fait raison.

Q comme Quentin Tarantino

Si vous vous êtes toujours demandé pourquoi dans Kill Bill Vol. 2, Bill décrit dans son fameux monologue Beatrix Kiddo comme une « renegade killer bee », il s’agit bien évidemment d’un clin d’œil au Wu-Tang.

Passionné comme RZA de films de kung-fu, QT a engagé ce dernier pour lui donner un coup de main sur la bande originale du film.

« Le Wu-Tang Clan, leur truc c’est les films de kung-fu. Avec RZA on traînait ensemble, on regardait des films de kung-fu. »

Bien qu’à ce jour personne n’ait réellement compris quelle a été la contribution de Bobby Digital à l’exception de la bio rappée d’O-Ren Ishii (le personnage interprété par Lucy Liu), l’expérience l’a marqué au point que lorsqu’en 2012 il réalise son premier film, The Man with the Iron Fists, on retrouve Lucy Liu au casting.

R comme Rae and A

De tous les duos de rappeurs qui n’en sont pas vraiment un (Talib Kweli/Mos Def, Method Man/Redman, Lil baby/Gunna…), pour peu que vous soyez fan d’ambiances mafieuses, de vapeurs de crack et de rimes sur la bouffe, Raekwon et Ghostface Killah méritent la médaille d’or.

Inséparables depuis leur couplet sur Can It Be All So Simple, leurs discographies comptent des dizaines et des dizaines de collaborations (et quantité de classiques à la Criminology, Ice Cream, Kilo…) où ils font preuve d’une complémentarité sans faille, avec un Chef branché au premier degré sur la rue et un Ghost toujours perché dans ses délires.

Autoproclamés « Magic Johnson et Kareem Abdul-Jabbar » du game, ils se sont récemment confrontés dans un Verzuz qui en a rendu plus d’un nostalgique.

S comme Shaolin

Le surnom donné à Staten Island, cet arrondissement de la ville de New-York dont la plupart des membres sont originaires.

Rarement décrit dans des termes élogieux (cf. « the crime side, the New York Times side » sur C.R.E.A.M.), il a été rebaptisé d’après le temple bouddhiste situé dans le centre-est de la Chine. Haut lieu d’histoire, il a été édifié à la fin du Ve siècle et a accompagné l’évolution du pays, ses moines étant tantôt courtisés, tantôt persécutés par les empereurs.

Au cinéma, il a notamment été rendu célèbre par des films comme Le Temple de Shaolin (1975) ou la trilogie de la 36ème Chambre dont RZA est particulièrement fan, au point d’avoir également intitulé le premier album du Clan Enter the Wu-Tang (36 Chambers).

Notez que ce rapprochement orient/occident peut aussi être vu comme un trait d’union avec la doctrine des 5% qui met à l’honneur les racines asiatiques de l’humanité.

T comme Tiger Style

Arts martiaux et films de la Shaw Brothers toujours, la fameuse intro de Wu-Tang Clan Ain’t Nuthing ta Fuck Wit a été piquée aux Exécuteurs de Shaolin (1977).

Très ironiquement, l’expression est prononcée par le chef du Lotus Blanc, Pai Mei… ce même Pai Mei que Quentin Tarantino ressuscitera 24 ans plus tard dans Kill Bill Volume 2.

Coïncidence qui n’en est pas une, tout comme Wen-Ding dans Les Exécuteurs de Shaolin, Beatrix Kiddo défie Paie Mei en mélangeant les formes du Tigre et de la Grue.

U comme U-God

Comme Big Syke des Outlawz ou Krayzie Bone des Bone Thugs-n-Harmony, l’Universal God appartient au club restreint des rappeurs à voix basse.

Pas forcément le plus doué au micro, grâce à cela il ne passe jamais inaperçu lorsqu’il intervient sur un morceau, quand bien même il ne fait que passer – typiquement sur Protect Ya Neck ou Gravel Pit.

V comme Violet

Au cas où vous seriez l’heureux possesseur d’une version cassette couleur violette de Only Built 4 Cuban Linx…, sachez que 27 ans après la sortie de l’album elle vaut désormais plusieurs milliers de dollars au resale.

Objet collector s’il en est, initialement la ‘Purple Tape’ ne devait toutefois ni être collector, ni être purple.

Tout ce que voulait Raekwon en 1994, c’était distribuer le format cassette d’OB4CL, non pas en rouge et jaune comme la pochette du cd, mais en vert dollar. L’usine de manufacture ne disposant malheureusement pas de cette couleur, il opte pour le pourpre, la couleur de la royauté.

Désireux de limiter les coûts de cette petite opération, Steve Rifkin, le patron et fondateur de Loud Records, lui suggère alors de limiter la production à 10 000 exemplaires.

Ainsi est née un peu malgré elle la légende.

W comme « Wu-Tang is for the children »

1998, cérémonie des Grammys Awards. ODB monte sur scène et claironne que « le Wu-Tang c’est pour les enfants ».

Si sur le coup un bref moment de stupeur s’est fait sentir dans l’assistance, avait-il pour autant tort ?

Drogues et violences mises de côté (sic), le Wu-Tang a tout de même transmis à toute une génération le goût de la libre entreprise, un amour des mots et une envie certaine de booster sa culture générale.

Ou quand le rap divertissait sans trop vider les têtes.

X comme Xbox

Plus de vingt ans après Wu-Tang : Shaolin Style sorti sur Playstation en 1999, les pirates du Wu devraient avoir droit à un nouveau jeu vidéo dédié avec Project Shaolin.

Développé ce moment par Brass Lion Entertainment pour les PC et consoles Xbox, il s’agirait d’un jeu de rôle avec du loot, des armes, de l’équipement, des donjons aléatoires et des évènements plus particuliers.

Bien évidemment, le Wu-Tang Clan assurerait la bande-son.

Largement de quoi ravir les nostalgiques des jeux de baston Def Jam !

Y comme Yoga

Parmi ce qui a très vite distingué le Wu-Tang de tous les autres crews, c’est sa volonté de déborder du cadre musical stricto sensu pour se considérer comme une marque à part entière.

Outre les revenus traditionnels liés aux ventes de disques et aux concerts, le groupe a compris avant tout le monde que le pouvoir de l’influence et du branding dans le hip hop.

C’est ainsi que dès 1995 est né Wu-Wear, la première marque de fringues d’envergure créée par des rappeurs, avant que la franchise ne se décline de toutes les manières possibles et imaginables : livres, nunchakus, rideaux de douche, coussins, claquettes… et même des tapis de yoga.

En interview, Raekwon allait même jusqu’à s’imaginer que l’on puisse un jour trouver « des meubles Wu-Tang chez Ikea ».

Z comme Zig-Zag-Zig

Dans le Supreme Alphabet, l’alphabet théorisé par les 5%, chaque lettre renvoie à un mot – A à « Allah », B à « Born », C à « Cee »

La 26ème et toute dernière, le Z, renvoie, non pas à un candidat déchu à la présidentielle, mais « au savoir, à la sagesse et à la compréhension », soit « l’ultime étape de la connaissance ».

Il était donc somme toute logique que RZA l’ait incluse dans son pseudo et que nous terminions cet abécédaire là-dessus.

« Peace Gods! »

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