Retour à moitié réussi pour Kanye West…
Qu’importe ce que l’on pense de Kanye West, l’homme sait encore faire monter la sauce comme personne.
Feuilleton de l’été, la sortie de son dixième album intitulé Donda (du prénom de sa mère décédée en 2007) a tenu les foules en haleine comme rarement, et ce tant du côté de ses admirateurs que du côté de ses détracteurs.
Reste que comme toujours avec le Yeezus, à trop se concentrer sur ses frasques (les masques, les reports, les locations de stade, les retrouvailles avec Kim K….), on en oublierait presque sa musique.
Espéré comme grandiose après les mous du genou ye en 2018 et Jesus is King en 2019, si Donda semble en passe de réussir le pari des chiffres, à en juger les premières 24 heures d’exploitation, qu’en est-il de la critique ?
Début de réponse avec une sélection d’opinions glanées çà et là de l’autre côté de l’Atlantique sur ces 108 minutes de musique (!) chargées en featurings.
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Tête en lard en chef du journalisme rap US, Charlamagne Tha God a dégainé le premier, confiant sa déception sitôt sa première écoute.
Non-content de qualifier l’opus de « terne », il trouve que « la musique sonne un peu datée ».
Certes, il a apprécié plusieurs morceaux (Jesus Lord, Pt. 2 avec Jay Electronica et les Lox, Keep My Spirit Alive avec Westside Gunn…) mais il n’en demeure pas moins que le rendu ne l’a pas convaincu sur la durée.
« Kanye peut être épuisant. Je pense que s’il avait limité Donda à 12-13 titres, ça pourrait être un grand album. Mais 27 morceaux avec toutes les parties deux, une heure et 48 minutes, c’est trop long et ça traîne. »
The Atlantic pour sa part a titré sa chronique Dieu pardonnera peut-être Kanye West, mais vous n’avez pas à le faire, une manière de souligner l’ambivalence du disque.
« West se livre à un exercice auquel les popstars ne se livrent que très rarement : tomber à genoux, reconnaître leur faillite existentielle et demander de l’aide. »
Bien que méritant, cet élan n’est néanmoins pas suffisant pour renouer avec sa gloire passée : « Donda ressemble au mieux à un best-of alternatif de Kanye West, au pire à une compilation de faces B de ses précédents travaux. »
Attention, si « les hauts de Donda ne valent pas ses précédents hauts », on a tout de même droit à de la musique de qualité.
Et de conclure sur l’ambiance générale du disque en citant un post Instagram de Pusha T où il annonçait que Donda se résumait « au pouvoir, à l’argent, à l’influence et au goût… ni plus, ni moins ».
« Un test d’endurance qui dure 27 morceaux. Parfois sublime, trop souvent des plus frustrants. »
Pour The Ringer le verdict est également contrasté, Donda rappelant fortement à l’auteur le brouillon The Life of Pablo.
« Épuisé » à l’issue de son papier, il avoue « ne plus vouloir écouter de nouveau Donda, ni même ne serait-ce qu’y penser, pendant au moins quelques semaines ».
Notez toutefois que, comme énormément de ses confrères, son opinion sur l’album mélange indistinctement ses considérations sur Kanye West l’homme et sur Kanye West l’artiste.
Plus sévère, le Los Angeles Times reproche à l’album de n’être qu’un amas de pensées disparates (sur sa mère, sur son divorce, sur Dieu, sur la bipolarité…), une sorte de prétexte pour la suite.
« Donda existe pour maintenir le statut de son auteur, pour que l’on continue à parler de lui tandis qu’il prépare sa prochaine collection de vêtements ou concocte en coulisses son rabibochage avec Kim Kardashian sur TMZ. »
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